Le collectif des impactés de la boucle 90KV a bloqué les travaux de réparation qu’entreprend la Société Nationale d’Électricité (SNE) sur le site de Gassi. En cause, le non-paiement de leur dédommagement.
Ils sont une trentaine à se masser devant la centrale électrique de la Société nationale d’électricité (SNE) de Gassi dans le 7e arrondissement de la capitale, N’Djamena. Depuis hier, 8 juillet, ces impactés du projet de construction de la boucle 90KV (ligne électrique haute tension de Djermaya) ont bloqué les travaux qu’entreprend la SNE pour réparer une panne.
Ces travaux sont perçus comme une provocation par les expropriés qui ont décidé de faire un sit-in sur le site des travaux. « C’est une provocation. Pendant qu’on attend qu’on nous indemnise, la SNE vient encore creuser devant nos concessions. On a trouvé cela inadmissible », fulmine le coordinateur du collectif, Nanglengar Tita Bertin. Pour lui, l’État tarde à les dédommager, cela les oblige à continuer par habiter dans leurs habitations sous la haute tension. « Vous connaissez les effets de cette ligne. Nous courons de grands risques. Nous avons même enregistré quelques cas de décès liés à cette ligne », fait-il savoir.
Selon le coordinateur de ce collectif, les victimes réclament une seule chose : le versement de leur indemnité qui s’élève à plus d’un milliard de francs CFA. D’après sa déclaration, c’est depuis 2012, année de la construction de la ligne haute tension, qu’ils attendent d’être indemnisés. « Normalement l’État devait nous payer avant de construire, même si c’est pour cause d’utilité publique. Mais ça n’a pas été le cas », dit-il.
Toujours selon lui, le gouvernement a procédé au recensement de ceux dont leurs habitations se trouvent sur-le-champ de passage de cette haute tension dès la même année. « Depuis lors que des navettes. Rien n’est fait malgré les instructions du défunt président Idriss Deby Itno », souligne Nanglengar Tita Bertin.
Le dossier a refait surface sur le bureau du Premier ministre de transition le 30 juin 2021. Dans une requête, le collectif a expliqué au Premier ministre les démarches entreprises depuis lors pour entrer dans ses droits. Selon le document, le dossier se trouve bloqué par le refus du ministre des Finances de contresigner l’arrêté apprêté par son collègue de l’Énergie pour la mise en place d’un comité d’étude de leur dossier.
Ils sont au total 2 203 victimes réparties dans quatre arrondissements de N’Djamena. Il s’agit du 1er, 7e, 8e et 10e.
Christian Allahadjim
La négociation entre la direction d’Esso Tchad, le personnel d’Esso et le gouvernement piétinent. Les employés décident de poursuivre leur grève. Une décision prise ce 8 juillet 2021, à la Bourse du travail par le comité de négociation du personnel d’Esso Tchad.
Paiement intégral des contributions épargnes retraites, paiement d’une prime de séparation, paiement du solde de tout compte, assurance maladie internationale, remboursement des soldes de crédits des employés, convention sanitaire pour les retraites d’EEPCI, sont entre autres les 6 points de revendications du comité de négociation du personnel d’Esso Tchad.
Selon le secrétaire général du Syndicat national du secteur pétrolier du Tchad (PETROSYNAT), Noubaïssem Christian, le comité de négociation du personnel d’Esso Tchad, a mené de démarches auprès des plus hautes autorités d’où une rencontre avec le ministre du Pétrole et celui de la fonction publique et du dialogue national avait eu lieu. À la sortie de cette rencontre, il n’y avait pas eu d’avancée. Selon lui, quand cette rencontre a eu lieu entre les deux ministres et les délégués du personnel d’Esso Tchad, l’objet était de demander aux représentants du personnel d’aller discuter avec leur base pour la levée de leur grève. « En réalité, il n’y avait pas eu de dialogue entre la direction d’Esso et ses employés. C’était une pression que le gouvernement avait faite sur le personnel d’Esso Tchad parce que quand il leur demande de lever la grève avant toute négociation, c’est de la pression qu’il a faite », explique Noubaïssem Christian.
D’après lui, la présidente directrice générale est allée en congé et elle a fait croire aux deux ministres qu’elle laissera la délégation de pouvoir à son adjoint, mais malheureusement, les délégués du personnel sont allés voir l’adjoint de la directrice et ce dernier, leur a fait comprendre qu’il n’est pas habilité à prendre une décision sur les points de revendication des personnels d’Esso Tchad. « Jusqu’à présent, la grève des personnels d’Esso Tchad continue. La présidente directrice générale est en congé. Il semblerait que son adjoint n’a que le pouvoir de faire fonctionner l’administration. Donc, depuis lors, les négociations sont bloquées », informe-t-il.
Le secrétaire général du syndicat soutient que cette affaire oppose la direction générale d’Esso à ses employés, le PETROSYNAT et le secrétaire général de l’Union pour les syndicats du Tchad (UST) ont eu à rencontrer le ministre du Pétrole, mais rien de concret n’a été débattu à part la levée de la grève des personnels d’Esso Tchad. « Comme le gouvernement a dit aux employés que s’ils lèvent la grève, il va demander à Esso Tchad de revenir à la table de négociation. Les employés d’Esso Tchad à leur tour ont demandé une garantie de la part du gouvernement. Mais ce dernier n’était pas à mesure de donner cette garantie. Les employés d’Esso disent que la grève a trop duré. Ils ne peuvent lever la levée sans aucune garantie », dit Noubaïssem Christian.
Il souligne que la grève est la dernière arme du travailleur. C’est ce que les employés d’Esso Tchad ont fait parce qu’ils ont essayé de négocier et la présidente directrice générale leur a fait savoir que leur revendication est illégitime. Selon le syndicaliste, le plan épargne énuméré dans les ponts de revendications des employés d’Esso est une convention qui a été signée entre Esso et ses employés. « Nous, au niveau du PETROSYNAT, nous demandons que la direction d’Esso Tchad s’assoie et dialogue avec ses employés afin de trouver une solution pour la reprise des activités », conclut le SG du PETROSYNAT.
Il faut noter que le torchon qui brûle entre Esso Tchad et ses employés depuis le 2 juin passé. Date à laquelle cette société par le biais de sa présidente directrice générale a annoncé la vente de ses actifs à une jeune société britannique Savannah Energy.
Allarassem Djimrangar
Les magistrats suspendent pour une durée de 3 semaines leur grève illimitée lancée, le 28 juin dernier. La décision est prise hier vendredi 09 juillet à l’issue d’une Assemblée générale (AG) évaluative au palais de Justice de N’Djamena.
« Il y a un début d’exécution par les autorités par rapport à nos revendications. L’AG a décidé de suspendre la grève pour 3 semaines à condition de s’assurer que nos points de revendications soient satisfaits totalement », a déclaré Moussa Wadé Djibrine, président du Syndicat des Magistrats du Tchad.
Taoka Bruno, président du Syndicat autonome des Magistrats du Tchad(SAMT), ne dit pas le contraire. Pour renchérit ce qu’a dit son collègue, en précisant que c’est une décision unanime prise au cours de leur Assemblée générale. Selon lui, d’ici vendredi prochain, ils vont encore se rencontrer pour une autre évaluation. « Nos revendications ont eu de satisfaction donc nous ne pouvons maintenir la grève », dit-il.
Concernant les débuts de satisfaction de leurs récriminations, Taoka Bruno cite quelques exemples. Il s’agit entre autres : du renforcement de l’effectif des gendarmes en protection dans chaque tribunal, la poursuite de la ministre de l’urbanisme, dossier déjà entre les mains de la police judiciaire, et qui sera publié la semaine prochaine, la procédure de la poursuite des éléments de la police qui ont outragé les magistrats, est en cours, une enquête sur le meurtre du procureur de la République d’Oum-Hadjar en cours pour situer les responsabilités.
Rappelons que les magistrats dans leur première AG dénonçaient, l’insécurité en milieux judiciaires, la confiscation de procédure judiciaire par la ministre de l’Urbanisme et l’outrage aux magistrats par les éléments de la police nationale. Cette grève a eu beaucoup de répercussions sur le fonctionnement quotidien de la justice et des dossiers en instance de jugement. Les citoyens sont privés de casiers judiciaires, pas d’auditions des personnes gardées à vue, pas de procès. La Justice est une chaîne, cette grève a perturbé sérieusement les activités notamment celles des avocats, des huissiers voire des notaires.
Le groupe de réflexion et d’action (GRA) pour l’appel du 1er juin a fait un point de presse jeudi 8 juillet sur l’urgente nécessité d’un redressement du processus de transition au Tchad.
L’Appel du 1er juin 2021 à un double objectif dit le communiqué. Il s’agit d’abord de favoriser une transition apaisée conduisant à des élections libres, transparentes et démocratiques, qui permettront enfin aux Tchadiens de choisir librement les dirigeants de leur pays. Ensuite, de contribuer à l’instauration d’une vraie paix et d’une vraie stabilité afin de trouver le chemin de la prospérité.
Selon le président du GRA-Appel, « il faut une conférence nationale souveraine et inclusive où toutes les forces vives de la société tchadienne, sans exclusion, se retrouvent pour dialoguer au cours de celle-ci et décider ensemble de leur avenir, dans le cadre d’une légitimité consensuelle.... »
M. Bedoumra Kordjé affirme, « la voie actuellement choisie par le Conseil Militaire de Transition (CMT), de nommer seul les membres du Conseil National de Transition (CNT) et les membres du Comité chargé de conduire le dialogue national, n’est pas une solution qui peut ramener la paix au Tchad ». D’après lui « L’actuel Gouvernement dont les membres sont nommés et révocable par la seule volonté du Président du CMT ne dispose d’aucune marge de manœuvre pour faire des propositions contraires à la volonté du Président du CMT. Il en sera de même du CNT en gestation qui ne pourra que favoriser l’élaboration et l’adoption d’une constitution et des lois électorales taillées sur mesure, pouvant alors permettre l’organisation des élections frauduleuses aux résultats connus d’avance ».
L’ex-ministre Bedoumra Kordjé soutient qu’ après des décennies de gabegie, de népotisme, de clanisme et d’injustice, le peuple tchadien ne veut plus de cette démocratie de façade et n’acceptera plus les tripatouillages électoraux. « Le dialogue tel que voulu par le CMT que l’on se prépare à servir par la force aux Tchadiens ne sera inclusif que de nom, et certainement pas souverain. Ce qui se dessine est un remake des foras sans lendemain de 2018 et 2020... ».
La seule légitimité dont jouit le CMT est celle des armes et de ses appuis extérieurs affirme le président du groupe de réflexion et d’action pour l’appel du 1er juin. D’après lui, « les Tchadiens veulent tourner la page de cette forme de légitimité qui fait de leur pays l’un des plus pauvres du monde. Tous les Chefs d’État qui ont présidé aux destinées du Tchad ont soit été assassinés, soit ont connu l’exil. » Pour rompre avec ce mode infernal de dévolution du pouvoir au Tchad, le président du GRA-Appel estime que la seule voie de salut réside dans l’organisation d’une Conférence Nationale Inclusive et Souveraine (CNIS). « L’organisation réussie de la CNSI est d’une nécessité absolue et est faisable dans un délai raisonnable n’excédant pas trois mois » dit l’ex-dirigeant de la Banque africaine du Développement (BAD). Il fait signifier que le Groupe de Réflexion et d’Action pour l’Appel du 1er juin 2021 a élaboré un projet de feuille de route qui déroule les différentes étapes et activités du processus conduisant à la CNIS.
Pour finir, M. Bedoumra Kordjé dit qu’ « il est plus qu’urgent pour le CMT de s’engager dans la voie de l’apaisement et de l’espoir pour laisser une trace positive dans l’histoire du Tchad, en suspendant la mise en place du CNT et le Comité chargé du dialogue national, en incluant clairement dans la Charte actuelle la CNIS, Charte dont la révision acceptable est revendiquée et attendue par la plupart des acteurs tchadiens et partenaires, y compris l’Union Africaine ».
Orthom L’Or
La coordination des actions citoyennes Wakit Tama se dit inquiète des prises de décisions unilatérales du Comité Militaire de Transition (CMT) dirigé par le fils du Président défunt Mahamat Idriss Déby. Elle appelle l’UA, l’ONU et la France à mettre fin à cette dérive. Aussi, elle demande aux Tchadiens de s’opposer par tous les moyens à cette grave atteinte à leur liberté et aspiration légitime.
La coordination des actions citoyennes Wakit Tama dénonce le décret signé par le Président du CMT le 2 juillet dernier, mettant en place une commission chargée de l’organisation du dialogue inclusif attendu par tous les Tchadiens. Dans un communiqué reçu à la rédaction du journal Ialtchad Presse, la coordination des actions citoyennes fait remarquer que le CMT procède par une démarche exclusive et unilatérale. Elle précise que le dialogue inclusif doit être régi par une démarche consensuelle. Selon le document, le CMT a obtenu l’aval de la communauté internationale, à la condition qu’un mécanisme de dialogue et de suivi de l’Union Africaine (UA) s’installe à N’Djamena, la capitale tchadienne. Cela suppose que le processus inclut dans son déroulé la non-objection de ce mécanisme. Pour le coordonnateur de Wakit Tama, Me Max Loalngar, le CMT n’a pas respecté cet engagement et opère en opposition avec l’UA. Me Loalngar estime que le lancement du processus de manière exclusive est une défiance à l’ensemble de l’opposition armée et un discrédit au processus de dialogue inclusif. Il souligne par ailleurs que le CMT est dans un processus de réarmement et de militarisation basé sur des considérations ethniques. Ce dernier ajoute que le CMT privilégie la voie des armes tout en maintenant l’option d’un dialogue politique. « La mauvaise foi du CMT est établie. Ceci ne présage nullement d’un dialogue inclusif, encore moins d’un dialogue sincère », affirme-t-il.
Selon le communiqué, la France qui a fortement soutenu « le coup d’État » garde un silence complice. Wakit Tama affirme que la junte accumule les conditions d’une crise encore plus grave qui justifierait la prolongation de la transition. Elle appelle l’UA à prendre ses responsabilités, la commission paix et sécurité de l’UA en particulier et les États membres en général afin qu’on mette fin à cette dérive sans délai dit le communiqué. La coalition appelle aussi la France à se rendre à l’évidence que son soutien inconditionnel au CMT ne peut pas conduire la transition aux résultats attendus par les Tchadiens. Elle regrette l’indifférence de l’ONU et souhaite qu’elle s’autosaisisse du cas tchadien.
Depuis la disparition du Président Idriss Deby Itno, des réunions ont eu lieu plusieurs fois au Togo avec les groupes rebelles tchadiens pour préparer un dialogue national avec le CMT. Pour l’instant, la position de ces groupes rebelles semble inconciliable avec celle des autorités. Ils réclament une amnistie générale, la libération des prisonniers de guerre des prisonniers politiques, mais ils refusent en bloc de reconnaître le CMT. La junte au pouvoir refuse de considérer les groupes rebelles comme le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact) mouvement rebelle qui ont mené des attaques en avril passé. C’est lors de ces affrontements que le président Idriss Deby Itno est mort.
Jules Doukoundjé
Le film « Lingui » du cinéaste tchadien, Mahamat Saleh Haroun a été retenu pour la 74e édition du Festival de Cannes du 6 au 17 juillet 2021. Le long-métrage sorti en 2020 a été retenu parmi les 24 films en lice pour la Palme d’Or et la sélection officielle. Retour sur ce film avec Ialtchad Presse.
« Lingui, les liens sacrés », est un film qui raconte l’histoire d’Amina, mère d’une adolescente, nommée Maria. Celle-ci, âgée d’une dizaine d’années est tombée enceinte précocement. Dans les faubourgs de N’Djamena au Tchad, Amina vit seule avec Maria, sa fille unique de 15 ans. Son monde déjà fragile s’écroule le jour où elle découvre que sa fille est enceinte. Cette grossesse, l'adolescente n’en veut pas. Dans un pays où l'avortement est non seulement condamné par la religion, mais aussi par la loi, Amina se retrouve face à un combat qui semble perdu d’avance.
Dans ce film, on retrouve l’acteur fétiche du cinéaste, Youssouf Djaouro avec qui il a remporté la Palme d’Or ainsi que, Achouackh Abakar, Rihane Khalil Alio. Le film sera dans les salles en janvier 2022.
Qui est Mahamat Saleh Haroun ?
Mahamat Saleh Haroun est un réalisateur tchadien, le tout premier, vivant à Paris en France depuis 1982. Il est né en 1961 à Abéché, dans la province du Ouaddaï. Mahamat Saleh Haroun a fait des études de cinéma à Paris au Conservatoire libre du cinéma français. Il a aussi une formation en journalisme à l’Institut universitaire de Technologie (IUT) de Bordeaux. Ce qui lui a permis de travailler pour plusieurs quotidiens régionaux de France. En 1991, il réalise son premier court-métrage « Tan Koul », mais c’est son second film « Maral Tanié » réalisé en 1994 qui le révèle au monde. Ce film raconte l’histoire du mariage forcé de la jeune Halimé avec un homme d’une cinquantaine d’années. Contrainte par ses parents au mariage, la jeune femme se refuse à son mari. Mahamat Saleh Haroun réalise son premier long-métrage « Bye Bye Africa » en 1999.
En 2001, il réalise « Letter from New York City », un court-métrage avec lequel il obtient la même année le prix de la meilleure vidéo au 11e Festival du cinéma africain de Milan. Le second long-métrage « Abouna », en 2002 a remporté le prix de la meilleure image au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Le cinéaste tourne ensuite un documentaire « Kalala ». Ce film est le portrait intime d’Hissein Djibrine, un proche du réalisateur décédé en 2003 du Sida. Hissein Djibrine avait produit les deux premiers longs-métrages du cinéaste, et Mahamat Saleh Haroun est profondément touché par cette disparition.
En 2007, il réalise « Daratt » l’histoire du jeune Akim, âgé de 16 ans qui quitte son village pour N’Djamena, dans le but de venger son père. Ce film remporte, l’étalon de bronze de Yennenga, ainsi que le prix de la meilleure image au Fespaco. En 2008, il reçoit le titre de chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Son quatrième long-métrage réalisé en 2010 s’intitule « Un homme qui crie ». Le film est sélectionné en compétition officielle lors du Festival de cannes et remporte le prix du jury. Ce long-métrage raconte l’histoire tragique d’un homme et de son fils que la guerre civile au Tchad va séparer. Pour ce film, Mahamat Saleh Haroun reçoit le prix Robert-Bresson à la Mostra de Venise. Ce prix récompense les cinéastes ayant une œuvre significative par sa sincérité et son intensité en faveur de la recherche du sens spirituel de notre vie. En 2016, il est à nouveau à Cannes pour présenter son film de témoignages « Hissein Habré, une tragédie tchadienne » qui donne la parole aux victimes du régime d’Hissein Habré, président de la République du Tchad de 1982 à 1990.
Mahamat Saleh Haroun a été ministre du Développement touristique de la culture et de l’Artisanat du Tchad du 5 février 2017 au 8 février 2018. Le mois du livre et de la lecture est à mettre à son actif. Tout le mois du novembre est dédié à la lecture. Il a écrit son premier roman « Djibril ou les ombres portées » publié en 2017 chez Gallimard.
Allarassem Djimrangar
Une délégation de l’Union africaine (UA) conduite par le président de la commission Justice, Paix et Sécurité séjourne dans la capitale tchadienne, N’Djamena. La mission a été reçue par le ministre des Affaires étrangères ce jeudi.
À défaut de l’arrivée du Haut représentant de l’UA, Ibrahima Fall, c’est une délégation de la commission Justice, Paix et Sécurité de l’UA qui est arrivée ce. Elle est conduite par l’ambassadeur Bankolé Adoeye, et a été reçue par le ministre des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene ce vendredi 8 juillet. Au menu des discussions, le processus d’accompagnement de l’UA à la transition en cours au pays.
Le président de la commission Justice, Paix et Sécurité, Bankolé Adoeye a réaffirmé la volonté de l’UA à épauler le Tchad en cette période difficile. La rencontre était à huis clos, personne ne sait pas si la question du Pr Ibrahima Fall a été évoquée lors de cette rencontre. Celui qui a pour mission d’assister la transition en cours au Tchad attend toujours le feu vert de N’Djamena pour venir prendre contact avec les autorités de la transition.
Le 25 juin, ce haut représentant de l’UA devait séjourner au Tchad. Mais N’Djamena a présenté une fin de non-recevoir à sa demande arguant qu’il n’a pas été consulté sur ce choix. Les rapports se sont refroidis ces derniers jours entre la commission de l’UA et les autorités de N’Djamena. Pour le ministre tchadien des Affaires étrangères, il n’y a aucun problème entre l’institution panafricaine et le pays de Toumai ni même avec la personne d’Ibrahima Fall. « Il est question de préalable », a-t-il indiqué au micro de la Deutch Wellen. Apparemment la venue de cette délégation est de nature à apaiser la tension.
Sur invitation du président français, Emmanuel Macron, le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby, a effectué du 4 au 5 juillet, une première visite d’amitié et de travail à Paris en France. Plusieurs sujets ont été abordés au cours de cette rencontre. Retour sur cette visite avec Ialtchad Presse.
Coopération bilatérale, transition en cours au Tchad et lutte contre le terrorisme dans le Sahel constituent le mobile de la visite d’amitié et de travail du président du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Deby Itno à Paris en France.
Dans leur communiqué conjoint, la France a rappelé son attachement à l’intégrité territoriale du Tchad et sa présence aux côtés du peuple tchadien dans cette période sensible.
Le président du CMT, Mahamat Idriss Deby a salué la promesse des efforts financiers que la France va consentir au bénéfice du Tchad. Le président Macron a réitéré son soutien à la transition et annoncé la mise en œuvre, à échéance rapprochée, d’une nouvelle aide budgétaire. Les deux présidents ont appelé à un traitement rapide de la dette tchadienne, au sein du cadre commun de la dette.
M. Macron a précisé les objectifs de la transformation du dispositif militaire français au Sahel. Il a salué le maintien par le Tchad de ses engagements internationaux, en particulier dans le cadre du G5 Sahel. Le président du CMT a salué l’engagement réaffirmé de la France de rester aux côtés des armées sahéliennes pour poursuivre la lutte contre les groupes terroristes, en les accompagnant tant sur le plan bilatéral que dans le cadre d’engagements multilatéraux via les missions PSDC de l’Union européenne et la Task Force Takuba.
Le président du conseil militaire de transition et le président de la République française ont souligné la nécessité de doter la force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) d’un financement pérenne et prévisible. Ils ont aussi réaffirmé leur soutien à la demande des pays du G5 Sahel de passage de cette force sous le chapitre VII (7) de la charte des Nations Unies.
Face à l’expansion de la menace terroriste dans le bassin du Lac Tchad, le président du CMT a souligné l’urgence d’intégrer la problématique sécurité du Lac Tchad dans une approche globale sahélienne. Le président du CMT et le président français ont réaffirmé leur condamnation de l’attaque perpétrée contre le poste-frontière de Sourou en territoire tchadien, non loin de la frontière centrafricaine. Notant l’impact de la crise libyenne sur l’ensemble du Sahel, ils ont appelé à un encadrement du départ de Libye des bandes armées incontrôlées et des mercenaires pour éviter toute déstabilisation des pays voisins.
Il faut noter qu’en marge de cette visite en terre parisienne, le président du CMT, Mahamat Idriss Deby s’est entretenu avec le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et une délégation du groupe français SOGEA-SATOM, conduites par son président, Jean-Michel Guelaud. La coopération bilatérale et les différents chantiers exécutés au Tchad par cette entreprise française étaient au menu de cet échange.
Le président du CMT, Mahamat Idriss Deby s’est aussi rendu au siège de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) pour discuter avec la secrétaire générale de l’OIF, Mme Louise Mushikiwabo sur le processus de la transition au Tchad et a sollicité l’appui de cette institution.
Allarassem Djimrangar
Orthom L’Or
L’Union des syndicats du Tchad (UST) a célébré ce 4 juillet en différé la fête internationale du travail. Occasion pour les travailleurs et travailleuses de faire de doléances au gouvernement, au patronat et aux entreprises privées.
Les travailleurs et travailleuses de l’Union des syndicats du Tchad (UST) recommandent au gouvernement ce qui suit :
Aux patronats et aux entreprises privées, l’Union des syndicats du Tchad (UST) recommande :
Entre autres parmi leurs revendications de 77 points au gouvernement, figurent la levée de la censure des activités syndicales dans les médias publics, le respect de l’indépendance de la justice, condamner la prise de pouvoir par les armes et la conservation du pouvoir par les armes, la levée de la suspension d’octroi de l’autorisation de formation des agents de l’État, etc.
Allarassem Djimrangar
Les travailleurs et travailleuses de l’Union des syndicats du Tchad ont commémoré ce 4 juillet, à la place de la Nation au quartier Bololo, dans le 2e arrondissement, la fête internationale du travail, placée sous le thème « La Covid-19, les situations socio-économiques et politiques sont les défis des travailleuses et travailleurs du Tchad ». Ialtchad Presse est allé rencontrer le Secrétaire Général de l’UST. Reportage !
Selon le secrétaire général de l’Union des syndicats du Tchad (UST), Gounoug Vaima Gan-faré, la fête internationale du travail le 1er mai 2021, fêtée en différé ce 4 juillet, à la place de la Nation, a été pour les travailleurs et travailleuses une grande réussite malgré quelques déboires observés au début de la cérémonie. Pour lui, ce qui s’est déroulé de la bourse du travail à la place de la nation n’est pas une manifestation. C’est un défilé, dit-il.
D’après lui, chaque année, l’Union des syndicats du Tchad demande la place de la nation pour célébrer la fête internationale du travail, mais le gouvernement trouve toujours des alibis pour les refuser l’endroit. « La place de la nation est un lieu de cérémonie pour tout le monde. Raison pour laquelle nous avons décidé de célébrer cette journée à la place de la nation. Il n’avait pas d’autres calculs sur cet endroit », indique le SG de l’UST.
Gounoung Vaima Gan-faré affirme qu’ils ont décalé la fête du 1er mai 2021 à cause du deuil national du Maréchal Idriss Deby Itno. « Le 20 avril 2021, nous avons déclenché un deuil national de 14 jours. Ce deuil national a pris fin le 4 mai 2021. Donc, nous avons préféré le décaler pour le 4 juillet », précise-t-il.
Toujours selon lui, la fête internationale du travail est l’occasion pour les travailleurs de s’exprimer, de discuter ensemble parce que durant toute l’année, ils sont confinés au bureau et ils ne se côtoient pas. « Nous n’avons pas pu fêter le 1er mai de 2020 à cause de la Covid-19. Mais cette année, nous avons voulu donner l’occasion aux travailleurs et travailleuses de l’UST de s’exprimer, de se défouler à travers cette célébration en différé ».
M. Vaima Gan-faré souligne que chaque année, l’État subventionne cette fête, mais pour cette année, l’UST l’a organisé sur ses propres fonds. « Le message que nous voudrions envoyer à travers cette célébration est de faire comprendre à l’opinion nationale et internationale les conditions de travail et de dénoncer les maux qui minent le milieu syndical. C’est aussi une manière pour l’UST de dire au gouvernement de bien se comporter », dit-il.
Rappelons que lors du défilé des travailleurs, les lauréats des écoles professionnelles appelés diplômés sans emploi se sont joints à la marche. Les forces de l’ordre ne sont pas fait prier pour asperger la foule des marcheurs de gaz lacrymogène. Il y a eu selon les organisateurs 4 blessés et un cas d’évanouissement.
Allarassem Djimrangar