Les autorités centrafricaines ont dépêché dare-dare une délégation conduite par la ministre des Affaires étrangère Mme Sylvie Baipo Temon chez le président de la Transition Mahamat Idriss Deby Itno pour faire baisser la tension provoquée par le massacre de 6 soldats Tchadiens par les Forces armées centrafricaines (FACA).
Malgré cela les autorités ne décolèrent pas, « c’est un affront qu’il faudra laver tôt ou tard », nous souffle un responsable. Un autre haut gradé rajoute, « il faut donner à ces « centros » une correction digne de notre rang militaire ».
Rappel des faits
Tout est parti le 30 mai 2021, Cherif Mahamat Zène, ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et des tchadiens de l’étranger, a annoncé par un communiqué du gouvernement une attaque d’un poste avancé de Sourou, en territoire tchadien par l’armée centrafricaine. Ce poste selon le communiqué est gardé par 12 éléments détachés de forces de Défenses et de la Sécurité tchadienne. D’après ce communiqué, cette attaque a occasionné la mort de 6 soldats tchadiens. Le gouvernement de la RCA a réagi ce 31 mai 2021. Il déplore l’incident qui s’est produit et réitère sa volonté d’entamer toutes les actions de sécurisation des frontières communes dans l’intérêt des deux peuples. Retour sur l’évènement.
Les autorités tchadiennes sont tellement furieuses qu’elles refusent de recevoir, au moment de publier cet article, une délégation centrafricaine bloquée à Douala au Cameroun en attente d’un feu vert pour arriver dans la capitale tchadienne. Entre temps, les réseaux sociaux tchadiens crient vengeance. La tension entre les deux voisins est vive. La cause : 6 soldats tchadiens sont morts dans une incursion des FACA au poste avancé de Sourou, en territoire tchadien non loin de la localité de Mberé en lisière de la frontière de la RCA, selon le gouvernement de la République du Tchad. D’après le ministre Cherif Mahamat Zène, le Tchad est agressé sur son propre territoire par les FACA.
Tout a commencé ce dimanche, 30 mai à 5 heures du matin dit-il, l’attaque du poste avancé de Sourou gardé par douze éléments détachés, en territoire tchadien. Des assaillants lourdement armés ont tué un soldat tchadien et 5 blessés, 5 autres enlevés puis exécutés à Mbang du côté centrafricain, note-t-il. Selon Cherif Mahamat Zène, le DG de la gendarmerie centrafricaine a saisi l’ambassade du Tchad à Bangui pour que les autorités tchadiennes récupèrent auprès du chef de village Mbang les dépouilles de ces 5 soldats faits prisonniers puis exécutés. Pour le gouvernement tchadien, ce crime de guerre et d’une gravité extrême. Elle est préméditée et opérée à l’intérieur du Tchad, dont seul le gouvernement de la RCA en connaît les raisons ne sauraient restés impunis. Le Tchad conclut le communiqué, tient à alerter la MUNISCA, l’UA et la CEAC de cette grave agression dont il est la cible.
Le gouvernement centrafricain a réagi par le truchement de son porte-parole M. Ange Maxime Kazagui, ministre centrafricain de la Communication et des Médias, Porte-parole du gouvernement. Pour lui les échanges de tirs qui ont eu lieu départ et d’autre ont malheureusement occasionné des morts deux côtés. Le gouvernement de la RCA, impute l’attaque de ce dimanche 30 mai aux éléments de la rébellion Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC). La RCA condamne le mode opératoire de la CPC qui procède par des attaques sur la population centrafricaine avant de traverser la frontière. Il déplore les pertes des vies humaines et adresse ses condoléances aux familles endeuillées. Il réaffirme en outre leur détermination et leur volonté d’œuvrer conformément à la lettre des dispositions de la commission mixte tchado-centrafricaine de décembre 2019. La RCA se dit prête à entamer toutes les actions de sécurisation des frontières communes dans l’intérêt des deux peuples. Elle est disponible pour travailler avec la partie tchadienne pour préserver la paix et la sécurité des deux pays. Les hautes autorités de la RCA proposent la mise en place d’une mission d’enquête conjointe.
Aux dernières nouvelles N’Djamena peine à contenir sa colère. Des attroupements de l’armée tchadienne sont signalés à la frontière centrafricaine.
Younouss Sidick