Le ministre de la Défense, le Général Daoud Yaya Brahim a démenti les allégations selon lesquelles l’armée tchadienne s’est livrée à des actes inhumains sur les rebelles du Front pour l’alternance et le changement au Tchad (FACT) faits prisonniers.
Cette sortie médiatique du patron de la Défense nationale, le Général Daoud Yaya Brahim fait suite à la publication des capsules vidéo sur Facebook accusant l’armée tchadienne de traitements inhumains et dégradants sur les prisonniers de guerre. D’après Daoud Yaya Brahim, ce n’est que de la diffamation. Car, selon lui, l’armée tchadienne est une armée bien formée et instruite sur le droit international humanitaire. « L’armée tchadienne qui a été victime de plusieurs incursions terroristes s’est toujours comportée de manière humanitaire. Jamais un soldat tchadien n’a torturé un prisonnier moins encore le tué », affirme-t-il. Pour lui, ces informations sont de nature à ternir l’image du Tchad, du Conseil militaire de transition (CMT) et des forces de défense et de sécurité.
Pour couper court à la désinformation, le ministre Daoud Yaya Brahim a promis inviter la presse et la Croix-Rouge à visiter ces prisonniers. « La plupart des prisonniers de guerre sont aujourd’hui, entre les mains de la gendarmerie nationale, qui sont en phase d’enquête. A partir de lundi prochain, je demanderai à la Croix-Rouge, à la presse d’aller les visiter pour leur poser de questions et voir leur état de santé », dit Daoud Yaya Brahim.
Sur la question du dialogue souhaité par l’état-major du FACT, la réponse du ministre est sans ambages : « dialoguer avec des terroristes ? Moi je ne connais pas de rebelles, je ne connais que des terroristes ». A entendre le ministre le dialogue est exclu. Car, soutient-il, ces hommes armés qui ont fait leur incursion au nord du Tchad en avril ne sont même des Tchadiens. « La plupart d’entre eux sont nés en Europe, en Arabie Saoudite, en Libye. Et comme vous le savez la Libye est devenue un Etat néant, un bastion des terroristes », a-t-il-martelé.
Le ministre Daoud Yaya Brahim rassure que la situation sécuritaire est sous contrôle. « Il n’est point besoin de paniquer. Les forces de défense et de sécurité sont en situation de ratissage », informe-t-il. Il appelle les autorités en charge de l’enseignement de relancer les activités académiques. Egalement, le ministre félicite la population du Kanem pour sa collaboration avec les forces de l’ordre pour débusquer les rebelles déguisés en civil.
Chaque année pendant le ramadan, le besoin en glace pour la rupture du jeûne augmente de façon exponentielle . Cependant, la fabrication de la glace est sujette à beaucoup de spéculations. Ialtchad Presse s’est rendu en cette période de canicule dans une usine de fabrique glace de la place pour s'imprégner de ces réalités. Reportage!
Il est à peine 11h, notre équipe de reportage s’arrête devant une usine de fabrique de glace à Ardep-djoumal, dans le 3e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena. L’ambiance dans la salle de fabrique captive l’attention. Pas d’électricité, un géant groupe électrogène alimente l’usine. Un bruit infernal emplit l’usine. Les ouvriers sont constitués par équipe, chacun joue son rôle en exécutant une tâche précise. La procédure de fabrication va de la liquéfaction à la solidification. La glace est un solide formé à base d'eau qui peut se fondre sous l’effet de la chaleur.
La demande est supérieure à l’offre en ce mois de ramadan. Après des heures accablantes dues à la canicule, les fidèles musulmans s’en procurent pour soit conserver les aliments soit les diluer dans l’eau pour en consommer. Les alimentations, les boutiques, les vendeurs de viande, les vendeurs-détaillants, et les vendeurs ambulants de jus d'oseilles sont tous des clients. Selon le directeur général de l’usine de fabrique de glace d’Ardep-djoumal, M. Hamza Mahamat Maïna, son entreprise n’utilise que de l’eau naturelle pour fabriquer de la glace. «On mélange de l'eau avec du sel afin d'empêcher le dessous des moules de glace de se former», dit-il.
M. Hamza affirme qu’en ce mois de ramadan ils ont beaucoup de clients par rapport aux autres mois. «Les demandes sont nombreuses que nous ne parvenons même pas à les satisfaire. Dieu merci, nous vendons les grosses barres à 2000 FCFA et les petites à 1000 FCFA. Or, hors mois de ramadan les grosses barres sont à 1000 FCFA et les petites à 400 FCFA». L’entrepreneur se frotte les mains en cette période caniculaire de ramadan. Depuis l’amorce de la période de chaleur, la température oscille à N’Djamena, entre 40 à 45°C. Ce qui pousse à la demande accrue de la glace. Elle est fabriquée non seulement par des usines, mais aussi les particuliers en fabriquent de plus petites formes à partir de leurs réfrigérateurs. On peut voir de petites filles qui les mettent dans de petites plastiques à 50 FCFA et 100FCFA.
«Nous n’utilisons pas de produits chimiques toxiques comme pensent les gens. C’est simplement de l’eau et du sel. Notre glace est consommable soit directement dans l’eau pour rendre fraîche soit pour conserver les aliments. Que la population soit rassurée», conclut Hamza Mahamat Maïna.
Adam Oumar Adam
La Aïd-El Moubarak est pour très bientôt. Les petits vendeurs ambulants se disputent les trottoirs des avenues, artères autour des marchés de N’Djamena, capitale tchadienne pour exposer des marchandises. C’est le cas sur l’avenue El Nimery rendue difficile à la circulation. Reportage.
Très tôt le matin sur l’avenue El Nimery (Maldom Bada Abbass) des jeunes revendeurs installent leurs étals des divers articles. Des étals un peu partout. Ils se frottent les mains à quelques jours de la fête de fin de ramadan. Malgré une température qui oscille entre 40 à 45°c, un soleil ardent et accablant, rien n’arrête les petits vendeurs. Ils sont visibles aux abords de grandes voies publiques que nous avons côtoyées. À l’avenue El Nimery, 2e arrondissement par exemple, la chaussée est envahie d’étals. Les divers articles exposés sont composés de chaussures, des sacs, des ceintures, des parfums entre autres. Certains vendeurs ont étalé leurs marchandises à même le sol. D’autres par contre, utilisent des sacs. Véritable challenge lorsqu’un client apparaît. Ce qui n’est pas sans conséquences, perturbation de la circulation, embouteillage, difficile de stationner. Les techniques d’approche des clients sont divergentes. D’aucuns parlent en arabe local, d’autres en Ngambaye, d’autres encore en français.
Interrogé, certains vendeurs disent, « le fait qu’on s’installe sur l’avenue El Niméry n’est pas fortuit ». Selon eux, c’est l’avenue la plus empruntée et la plupart des usagers sont des musulmans. Ils peuvent s’arrêter et se procurer quelques articles, comme la fête de l’Aïd-El Moubarak s’approche, rajoutent-ils. «Depuis deux ans à l’approche de la fête du ramadan, je m’installe sur cet endroit pour vendre les chaussures. L’avenue El Niméry est le centre de la ville. La plupart de ceux qui habitent ici sont des musulmans. Raison pour laquelle je me pointe toujours ici», dit Béral, vendeur de chaussures. Quant à Serges, l’avenue El Niméry est un endroit idéal, il fait beaucoup de recettes par rapport aux autres endroits. « L’année dernière sur cet axe, j’ai fait beaucoup de bénéfices. Mais pour cette année, je ne sais pas comme il reste encore quelques jours. Ces différentes marchandises que vous voyez là, je les ai achetés à mes propres frais. Certains de mes collègues prennent aussi à crédit chez les Chinois juste à côté », explique Serges.
D’autres par contre, déplorent le comportement peu orthodoxe de certains agents municipaux qui les brutalisent. «Avant-hier, certains agents municipaux en contrôle ont failli nous fouetter, parce qu’on obstrue la voie publique, disent-ils. Ils ont renversé nos marchandises avant de nous vider du lieu», rapporte Simone, une vendeuse de jus. Un tenancier d’une quincaillerie nous recommande l’anonymat. Selon lui, il trouve encombrant les étals des marchands ambulants. Mais par la suite, indique-t-il, ces débrouillards sont installés que pour un laps temps comme la fête approche. Pour lui, il faut leur donner cette chance pour assurer leur quotidien.
Aboubakar Adraman, lui estime que ce marché de fortune crée énormément de problèmes à la circulation. Il conseille à ceux-ci de se tenir un peu loin de la chaussée pour des raisons de sécurité.
Allarassem Djimrangar
Le secrétaire national administratif de l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (Undr), le Professeur Avocksouma Djona a désapprouvé publiquement le choix de son parti et de son chef Saleh Kebzabo de faire partie du gouvernement de transition formé il y a 48h.
Au cours du point de presse tenu ce mardi 4 mai, le secrétaire national administratif de l’UNDR, Avocksouma Djona n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer son désaccord quant à la participation de son parti au gouvernement de transition. D’après lui, les raisons pour lesquelles son parti n’était pas d’accord avec le MPS sont toujours valables. « Nous sommes pour l’alternance démocratique. Nous sommes contre la perpétuation dynastique du pouvoir. Nous sommes pour un dialogue inclusif », dit Pr Avocksouma Djona.
La composition du gouvernement de transition et la répression de la manifestation du 27 avril a été la goutte d’eau qui a débordé le vase. Pour Avocksouma, la participation de son parti au gouvernement de transition est synonyme de reconnaissance de facto du Conseil Militaire de Transition. « C’est dans ce moment de douleur que l’UNDR décide d’accompagner le Premier Ministre, de reconnaître le CMT et de participer à un gouvernement qui n’est d’un consensus paralysant », tonne-t-il. Il insiste sur sa désapprobation de la décision de son parti d’entrer dans le gouvernement. Et apporte son soutien à la Coordination des Actions Citoyennes (CAC) dénommées « Wakit tamma ». Malgré le désaccord avec son parti, le secrétaire national administratif n’a pas évoqué sa démission.
Pr Avocksouma Djona Atchénémou a fini son point de presse en interpellant le CMT sur la nécessité d’organiser un dialogue inclusif, préalable à la réconciliation nationale. De cesser toute répression des marches pacifiques et de dialoguer avec les politico-militaires pour un cessez-le-feu.
48 heures après la formation du gouvernement de transition, contestée par la plupart des membres de la Société Civile, la Coordination des actions citoyennes (CAC) réunie, ce mardi 04 mai sous l’égide de son porte-parole Barka Michel appelle à une marche pacifique le samedi, 08 mai sur l’entendue du territoire tchadien.
La coordination des actions citoyennes entend organiser une marche pacifique, le samedi, 08 mai sur l’ensemble du territoire national. Selon son porte-parole Barka Michel, par ailleurs, président de l’Union des travailleurs du Tchad (UST), le CMT et le gouvernement de transition n’ont pas fait cas de leur revendication. Pire, un gouvernement a été précipitamment mis sur pied. Pour lui, ils ne reconnaissent pas le Conseil Militaire de Transition (CMT), ni le gouvernement de transition. « On veut le départ du CMT et qu’un gouvernement civil soit mis en place», déclare-t-il. Il demande que l'ordre constitutionnel soit rétabli avec une transition dirigée par un civil. M. Barka Michel affirme que ce gouvernement civil débouchera rapidement à un dialogue inclusif de tous les Tchadiens de l'intérieur, de l'extérieur et les politico-militaires pour solutionner définitivement le problème du pays.
Rappelons que l'Union des syndicats du Tchad (UST) a réuni en urgence le mercredi, 21 avril dernier son bureau exécutif pour examiner la situation sociopolitique du pays. L'UST disait rejeter la transition militaire et demandait aux travailleurs d'observer un arrêt de travail jusqu'à ce que la situation soit clarifiée.
Il faut aussi le souligner que la quasi-majorité des acteurs de la société civile se disent écartés du gouvernement de transition. Alors que le président du CMT avait promis un gouvernement de transition de large ouverture.
Moyalbaye Nadjasna
Le gouvernement de la transition au Tchad est connu depuis le 02 mai. Pahimi Padacké Albert (PPA) est Premier ministre de la transition il y a une semaine. Il a composé un gouvernement de 40 ministres. La société civile n’est pas représentée dans ce gouvernement. Certains membres ne sont pas contents. Ils le font savoir. Reportage.
12 heures. Quartier Sabangali, 3e arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne. Sur l’avenue rue de Corniche sur une plaque, il est écrit Coordination des Associations, sociétés civiles et des Droits de l’Homme (CASCIDHO). Mahamat Digadjimbaye, Coordonnateur de la CASCIDHO nous accueille. Nous échangeons la composition du gouvernement de la transition. D’entrée de jeu, M. Mahamat Digadjimbaye affirme que la CASCIDHO a pris acte de la mise en place du Conseil Militaire de la Transition (CMT). Selon lui, c’est une réalité qui est là et il faut faire avec. La CASCIDHO regrette que la société civile ne figure pas dans ce gouvernement de transition. Au départ, dit-il, il a été question d’une mise en place d’un gouvernement de large ouverture, impliquant la société civile, les acteurs politiques comme souhaité par toutes les forces vivent et également par la communauté internationale. «Malheureusement, ce gouvernement n’est composé que des acteurs politiques», dit-il. D’après lui, ce gouvernement n’est pas inclusif. Malheureusement, poursuit-il, la société civile est exclue. Le Coordonnateur de la CASCIDHO attire l’attention du CMT sur cette omission. Monsieur Mahamat Digadjimbaye soutient que c’est un mauvais départ et s’indigne, « les mêmes causes produisent les mêmes effets ».
Selon le coordonnateur, il est important de trouver une solution à ce problème dans une transition pacifique, apaisée et inclusive. Car, insiste-t-il, la société civile aujourd’hui ne se reconnaît pas dans ce gouvernement. « La société civile n’a même pas été consultée pour des échanges francs et sérieux. C’est en toute sincérité un faux départ, il faudrait que les autorités de la transition essaient de recadrer cela », rajoute-t-il. Pour lui, la politique d’exclusion a été toujours à la base de tous les maux au Tchad. D’après lui, si tout le monde accepte d’accompagner la transition, il faut impliquer tout le monde dans les organes de transition.
Nous demandons Mahamat Digadjimbaye : est-ce que la délégation de l’Union Africaine a déjà rencontré la société civile ? Il nous répond que c’est prévu pour le 4. Selon lui, ce gouvernement aurait dû attendre la fin de la mission de la délégation de l’UA. L’UA, dit-il, veut une transition apaisée, participative et inclusive. «Aujourd’hui, la société civile joue un rôle déterminant de même que les acteurs politiques. Elle ne quémande pas une place dans la transition, mais dans la transition on a notre place et notre mot à dire », martèle Mahamat Digadjimbaye.
Ben Saïd est secrétaire général de la Confédération des travailleurs du Tchad(CLTT). Pour lui, le gouvernement d’hier est composé que des partis politiques, la société civile ne fait pas partie. En principe, indique-t-il, dans ce gouvernement, il est prévu une large ouverture donc tout le monde doit s’y retrouver. « À mon avis, c’est peut-être très tôt de réagir et dire qu’il y a un échec, mais la formation du gouvernement de la transition interroge sans la participation de la société civile ». Selon lui, la Charte de transition prévoit une large ouverture de concertation et la société civile est une frange importe de la population qui ne devrait pas être exclue. Les erreurs commencent déjà à se faire remarquer dans la transition, affirme-t-il. D’après le syndicaliste, il faut corriger ces erreurs dans les prochaines formations des autres organes de transition afin qu’il n’y ait pas des mécontents et aller en avant. «Il faut qu’on construise un vrai Tchad réconcilié avec tous ses filles et fils».
Moyalbaye Nadjasna
L’équipe du gouvernement de la transition du Premier ministre, Pahimi Padacké Albert est désormais connue. Une liste de 40 membres est publiée, hier 02 mai. Ialtchad Presse a recueilli quelques commentaires des citoyens. Vox pop.
Issaka Digadjimbaye Alias Mandargué, artiste comédien : « J’adresse mes vives félicitations et je souhaite bon vent, et bon travail à ce nouveau gouvernement. Ils ont besoin de notre soutien pour mieux faire. Ne jugeons pas d’emblée dans le sens de négatif, le moment n’est pas encore indiqué. Ce qu’il faut faire, c’est de collaborer pour une bonne transition. L’essentiel souhaité par le peuple tchadien c’est la paix, pour le décollage de notre pays. Je ne suis pas contre cette équipe, mon souhait est que les membres collaborent pour le mieux afin de rassembler les Tchadiens de tous les horizons. Beaucoup de courage à eux. La population tchadienne doit chercher la voie de la paix, de l’apaisement. Maintenant l’air n’est plus aux troubles publics ni à la brutalité. Seul le dialogue peut sauver notre pays.»
Fallé, Etudiant en 2e année en Droit : « Au sujet de l’équipe du gouvernement de la transition dont la liste a été publiée hier, rien n’a changé. C’est toujours le même système qui revient. Je suis contre et je demande au Conseil Militaire de la Transition de changer ou de reformer ce gouvernement.»
Madjerim Nelim Étudiante, à l’INJS : « Selon moi c’est normal, parce qu’après le décès du président Deby, il nous faut un gouvernement de continuité. Ce, afin de garantir l’autorité de l’État et une gestion efficiente des biens publics dans l’intérêt commun.»
Youssouf, Clandomen : « Écoutez, tout mon souhait, c’est la paix au Tchad. Tout ce qu’on demande à cette équipe de transition, c’est un travail bien fait pour étancher la soif du peuple tchadien. Réunir les Tchadiens pour qu’ensemble, nous construisions notre pays. Les Tchadiens doivent s’unir et se tenir main dans la main afin d’aller en avant. Préservons tous la paix retrouvée.»
Réalisation Younous Sidick Abakar Choukou
La fête de fin de ramadan arrive à grands pas. Le couvre-feu suite à la mort du président Idriss Deby qui a impacté négativement beaucoup d'activités économiques vient d’être levé. Ialtchad Presse a fait le tour chez les commerçants du marché. Et chez quelques gérants des bars et restaurants. Reportage.
11h. Quartier Paris-Congo dans le 6e arrondissement de la ville de N’Djamena, capitale du Tchad. À l'entrée d’un bar, une poignée de clients discutent dans une ambiance bon enfant. Quelques bouteilles de bière traînent sur la table. À l'intérieur de la pièce, un jeune homme a l'air de s’ennuyer. Il est assis, un cahier est devant lui sur la table, c’est NGUYAMBAYE Désiré. Il est gérant. Il dresse la situation du marché de ces derniers jours, « avant, à la fin du mois, nous vendons minimum 10 casiers par jour. Maintenant, même écouler la moitié est presque impossible. Dieu merci, le couvre-feu est levé, on espère que ça va redémarrer ». Certains bars sont vides. Pas de clients, les servants sont rivés sur les écrans pour chasser l'ennui.
À l’autre bout de la ville, au quartier Repos 2. Il y a « DERNIÈRE HEURE », nom d’un restaurant du 5e arrondissement de la ville. À l’entrée, un jeune garçon fait le ménage. On l’interroge. Il nous renvoie vers IZADINE Cherif, le responsable du restaurant. Selon ce dernier, c'est la nuit que les clients viennent se restaurer, « mais ces temps le ramadan couplé à la mort du président et le couvre-feu, la fréquentation a drastiquement baissé. Inchallah avec la levée du couvre-feu, tout va redevenir normal », dit-il.
Plus loin, plusieurs cafétérias sont fermées. Quelques rares sont ouverts. C'est le cas de celles qui bordent le mur derrière le Lycée Félix Éboué. Un des tenanciers nous confie nonchalamment qu'il a ouvert pour certains étudiants qui ne font pas le ramadan, « je devais rester fermé. Pas assez de clients. Ça ne tient pas. »
Du marché central au marché de Dembé en passant par celui de Diguel, et le marché a AL-AFIA communément appelé Souk-Choleras, les premières effervescences se font sentir. Hommes, femmes, et jeunes se bousculent dans les allées faisant des emplettes se préparant à la fête de fin de ramadan. À l'entrée du marché central, Mahamat Mama est vendeur des habits prêts-à-porter, « les chiffres d’affaires de cette année seront en baisse. Cela est dû au corona virus, au ramadan et au couvre-feu. L'année dernière pendant le ramadan j’avais une recette de minimum 100 000 francs CFA par jours. Cette année je n’ai même pas 50 000 » , se lamente le vendeur.
Sur la place de marchés, plusieurs clients se plaignent du prix élevé des produits. Mariam Annour, ménagère discute le prix d'un habille et affirme, « il n'y a pas d'argent cette année. Les prix des produits sont hors de nos bourses ».
Quelques mètres plus loin chez les couturiers appelés « tailleurs ». Ils soutiennent que les clients n'affluent pas comme par les années passées. « L'année passée, a l'approche de la fête, nous passons nos nuits à l'atelier tellement qu’il y avait du boulot pour tous », regrette-t-il.
Adam Oumar Adam
Togyanouba Santanan