Réunis en Assemblée générale (AG) ce vendredi, les opérateurs économiques menacent de paralyser la ville de N’Djamena à partir du 27 au 29 juillet. Ils protestent contre les nouvelles règles que la direction de la Douane a établies.
Leur AG prévue ce vendredi 16 juillet n’allait pas avoir lieu. En cause, la Police a investi les lieux et empêché systématiquement les membres des différentes corporations des opérateurs économiques. Finalement, ils ont été autorisés à se réunir vers la fin de la soirée.
À l’ordre du jour de cette rencontre, l’évaluation des 3 jours de préavis de grève et d’autres points de revendication. D’après le porte-parole de la plateforme des différents syndicats des opérateurs économiques, Moustapha Wano, rien n’a bougé quant à leurs revendications. « Au lieu de négocier, les autorités préfèrent nous intimider. Le président de la Chambre de commerce a, lui par exemple, décidé d’entrer en guerre contre nous », a fait-il savoir. Mais les opérateurs économiques n’entendent pas se laisser faire. « C’est nous les vrais patrons. C’est nous qui contribuons énormément aux recettes de l’État », commente le porte-parole de la plateforme. Comme résolution, les opérateurs économiques menacent de paralyser la ville de N’Djamena. « Nous accordons une semaine aux autorités pour accéder à nos doléances. Sinon nous allons appeler à une ville morte du 27 au 29 juillet », prévient Moustapha Wano. Le porte-parole de suggérer même à ses collègues de quitter le pays si les conditions d’un bon climat d’affaires ne sont pas garanties par les autorités.
Depuis le début juillet, un bras de fer oppose la direction de la Douane aux opérateurs économiques. En cause, de nouvelles règles prises par les autorités pour réglementer l’accès aux entrepôts de la Douane de Ngueli. Il est exigé des badges pour des commissionnaires agréés en Douane pour éviter des encombrements dans les locaux de la Douane. Selon le directeur général de la Douane, Abdélkerim Charfadine, cette mesure est conforme aux exigences de la CEMAC. Mais les opérateurs économiques n’entendent pas de cette oreille et accusent le directeur de la douane de pratiques tendant à faire traîner les affaires. « Le DG nous bloque dans la procédure de dédouanement en nous sortant les histoires de badge », crie la plateforme.
Déjà avec ce blocus qui perdure aux entrepôts de la douane à Ngueli, la population paye les pots cassés. Les prix ont grimpé d’un cran. Et les ménages commencent par crier « cherté de vie ». Si cette crise doit perdurer, les ménages seront d’ici peu à bout.
Le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert, a fait, le 13 juillet, une communication relative au futur Dialogue National Inclusif (DNI). Le politologue Évariste Ngarlem Toldé décrypte le message de cette sortie médiatique.
Selon le politologue, Dr Évariste Ngarlem Toldé, dans la communication du Premier ministre de transition, il a trois remarques à faire.
Première remarque. Pahimi Padacké Albert a dit que le dialogue national inclusif est la meilleure voie, sinon la seule voie pour terminer la transition en cours. Pour lui, ce DNI qu’il préfère appeler conférence nationale souveraine dont parle le PM ne peut pas être la fin de la transition. La période de transition ne commencera qu’avec la conférence nationale souveraine ou le dialogue national inclusif, dit-il.
Deuxième remarque. Le PM demande aux forces vives d’envoyer la liste de leurs représentants pour constituer le comité d’organisation. Mais le politologue s’interroge, « c’est de quelles forces vives parle le Premier ministre de transition ? Ce sont les forces vives de N’Djaména ou de l’ensemble du territoire national ? Et quels sont les moyens qui sont mis à la disposition de ces forces vives de s’organiser ou de se rencontrer ? Comment les syndicats, les leaders religieux, la société civile, les partis politiques, etc. peuvent-ils désigner leurs représentants sur l’ensemble du territoire en moins de 2 semaines. Et quels sont les mécanismes qui sont prévus pour que cela soit possible dans un laps de temps ». Sur le temps accordé pour la mise en place du comité, le politologue estime qu’il est insuffisant. « Les 15 jours donnés aux forces vives de la nation, les partis politiques, les leaders religieux pour envoyer la liste de leurs représentants sont insuffisants. Le Tchad compte combien d’associations, de partis politiques, de syndicats. Ce n’est pas facile de dire, mais c’est difficile de le faire. Car, on n’a pas de moyens », déclare Dr Évariste Ngarlem Toldé.
Troisième remarque. Le Tchad a une période de transition de 18 mois. D’après lui, les choses devront commencer par le dialogue national inclusif. « Voilà que nous avons écoulé trois mois, et c’est maintenant qu’on met en place un comité d’organisation, on demande aux gens de s’organiser. Tout cela fait que les Tchadiens ne se retrouvent pas dans cette préparation. Car c’est de cette préparation que dépendra la réussite de la tenue de cette conférence nationale souveraine ou de ce dialogue national inclusif », affirme l’ex-journaliste.
Le politologue soutient qu’on ne peut pas aller dans un dialogue national inclusif tant que la Charte de transition n’est pas amendée. Il souligne que la démarche qu’entreprend le gouvernement de transition ne peut pas aboutir à un vrai dialogue puisqu’il n’y avait pas eu au préalable de concertation, de consensus. Pour Dr Évariste Ngarlem Toldé, le gouvernement de transition devrait d’abord trouver un facilitateur. C’est le facilitateur qui essayera de préparer la conscience des parties, consolider les uns et les autres, suggère-t-il. « Quand vous voyez ce qui se passe, vous avez la rage. C’est ce qui se pousse les uns et les autres à se révolter. Et par rapport à cette situation, je peux dire que la réaction de la coordination des actions citoyennes Wakit Tama est légitime. Car, on ne concerte pas les gens et on veut leur imposer les choses », constate-t-il.
Il conseille au gouvernement de transition de considérer la coordination des actions citoyennes Wakit Tama comme un partenaire. « Si on le considérait comme un partenaire, peut-être que cette coordination pourra accompagner la transition en place à trouver les moyens pour l’organisation de ce dialogue national, à l’aider dans ses démarches », conclut-il.
Allarassem Djimrangar
Koumassen Juste
Les femmes balayeuses des grandes artères de la ville de N’Djamena rencontrent d’énormes difficultés dans l’exercice de leur métier. Elles appellent les autorités communales de les doter de matériels de qualité pour mener à bien leur travail. Elles demandent aussi aux usagers de routes de respecter leur travail. Reportage.
Vêtues des gilets roses, inscrits sur le dossard « N’Djamena Nadif » qui signifie en arabe local N’Djamena propre. Ces femmes menues de râteaux, des balais, des pelles et des brouettes, bravent chaque jour un soleil de plomb de la capitale tchadienne pour rendre propres les grandes artères des 10 arrondissements de la ville. Souvent inconsidérées, ces braves dames âgées de 25 à 56 ans font l’objet des injures et de mépris des motocyclistes et des automobilistes. Pour la chef d’équipe des femmes balayeuses de la commune du 3e arrondissement, Mme Rachel Meldé Nansangar, le travail de nettoyage des rues est un travail risqué, mais n’est pas respecté par les usagers. « Nous, nous levons à 6h du matin pour nettoyer les rues jusqu’à 12 h. notre tâche, c’est de rendre les rues de notre capitale propre, mais on ne nous aide pas à faire correctement notre travail », dit-elle. Cette veuve qui élève seule ses 5 enfants, affirme que ce n’est pas un travail facile, mais il faut s’accrocher. Selon elle, beaucoup de femmes qui font ce boulot le font par contrainte, parce qu’elles n’ont pas d’autre choix. Elle évoque aussi le cas des accidents dont les femmes balayeuses sont souvent victimes. « Nous travaillons pour la commune du 3e arrondissement depuis 2013, et depuis ce temps beaucoup des nôtres ont été victimes des accidents de circulations », explique Mme Rachel. Selon elle, les autorités communales devraient sensibiliser les usagers des voies publiques à respecter les femmes balayeuses des rues de la capitale.
À propos des équipements et des matériels de travail, les femmes balayeuses de la commune du 3e arrondissement demandent d’être dotées de matériels de qualités. Elles ajoutent que les balais ne sont pas de bonnes qualités et souhaitent que la mairie les dote des gants et des bottes pour se protéger contre les éventuelles infections. Toutefois, les femmes balayeuses vivent d’autres situations. Selon leur chef d’équipe qui s’exprime sous l’anonymat, les balayeuses du 6e arrondissement ont un manque criant du matériel de travail. « Nous avons plusieurs fois exprimé les besoins des matériels pour bien faire notre travail, mais les autorités de notre commune nous traînent de rendez-vous en rendez-vous. Nous sommes manqués de tout, pas assez de brouettes et de pelles-bêches, pas de gants et de panneaux de signalisation pour nous protéger contre les automobilistes », remarque la chef d’équipe. Pour ce qui concerne les salaires, elle souligne que « ce qui est aberrant, nous n’avons pas un salaire fixe, tantôt, on nous paye 55.000F CFCA, tantôt 60.000 F CFA ».
Pour avoir le cœur net, ces dames se sont approchées des autorités de leur commune pour des explications sur leur salaire, mais en vain. Le nettoyage des voies publiques est considéré par beaucoup de Tchadiens comme un sot métier et surtout celles et ceux qui s’y adonnent sont mal vus. Pour les rares hommes qui font ce travail avec les femmes, c’est n’est pas facile. Dans la société tchadienne, voir un homme se mettre à côté d’une femme pour balayer est considéré comme une bassesse. « Je suis un infographiste de formation, j’ai obtenu mon BTS en infographie depuis 2015, j’ai cherché du travail, mais en vain et c’est ma cousine qui m’a proposé de déposer mes dossiers pour être balayeur », déclare Mbïro Joël. M. Mbaïro note qu’au début, ça n’a pas été facile pour lui d’être le seul homme parmi des femmes, mais avec le temps, il a fini par s’adapter. Toutefois, il conseille aux Tchadiens de considérer ces femmes et hommes qui se battent tous les matins avec abnégation pour rendre propres et belles les rues. En s’adressant aux autorités communales, ce dernier appelle celles-ci à réprimer certains usagers des voies publiques, surtout les motocyclistes qui sont à l’origine de beaucoup d’accidents. Sur la question de rémunération, les femmes balayeuses affirment d’une manière unanime que leurs salaires varient de 55.000 à 61.000 F CFA. Pour le recrutement, les autorités communales font une enquête auprès des délégués et des chefs de quartiers. L’administration communale s’intéresse particulièrement aux femmes veuves démunies, des filles mères et quelquefois les chômeurs.
Jules Doukoundjé
Il existe peu d’autres régions du monde où l’Italie a renforcé sa présence de manière aussi intensive que ces dernières années au Sahel. La récente nomination d’Emanuela Del Re en tant que nouveau représentant spécial de l’UE pour le Sahel, première femme et première italienne à occuper cette fonction prestigieuse, représente une importante reconnaissance à ce propos.
L’Afrique et la Méditerranée élargie sont au centre de notre politique extérieure et sont à la base de notre engagement dans le Sahel. Nous sommes, en effet, convaincus qu’il existe une interdépendance étroite entre la stabilité de la région et la sécurité de toute l’Europe, une interdépendance qui ne peut que s’accroître face aux défis communs que représentent la menace djihadiste, les changements climatiques et les pandémies. D’un point de vue économique, il existe une marge énorme pour une coopération renforcée et mutuellement avantageuse.
L’Italie a construit sa présence dans la région en suivant une approche multidimensionnelle, en misant sur l’intensification du dialogue politique, l’augmentation de sa contribution à la sécurité, le renforcement des institutions étatiques et le développement durable.
La pierre angulaire de cet effort est avant tout le renforcement de notre réseau diplomatique. Au cours des quatre dernières années, nous avons ouvert de nouvelles ambassades au Niger et au Burkina Faso, auxquelles s’ajouteront, dès que les conditions politiques et de sécurité le permettront, le Mali et le Tchad. En 2018, nous avons entamé notre première mission de formation et d’assistance militaire au Niger (MISIN), en vue de former environ cinq mille membres des forces armées nigériennes pour lutter contre le terrorisme et contrôler les frontières. Lors de ma récente mission à Niamey, les autorités nigériennes ont démontré qu’elles appréciaient beaucoup cette initiative et nous ont demandé de la renforcer.
L’Italie participe activement à toutes les missions européennes d’instruction, de formation et de développement dans la région - EUTM et EUCAP - et à la mission de maintien de la paix des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Depuis l’année dernière, notre pays est également devenu membre de la Coalition pour le Sahel, un organisme international dont l'objectif est de renforcer la coordination entre les activités des nombreux partenaires internationaux au profit des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso et Tchad). Dans ce contexte, nous avons également décidé, de concert avec le Ministre de la Défense, Lorenzo Guerini, de contribuer à la Task Force Takuba, la mission spéciale européenne qui soutient les forces de sécurité locales dans la lutte contre le terrorisme.
Afin de concrétiser davantage notre présence, nous avons ensuite créé le Fonds pour les migrations qui, depuis 2017, finance des projets d’aide aux réfugiés, des activités de rapatriement volontaire, le contrôle des frontières et la lutte contre les motifs profonds des migrations, et dans lequel 110 millions d’euros ont été versés en faveur de la région. Le Fonds pour les migrations s’est ensuite avéré particulièrement efficace pour aider à gérer le phénomène migratoire et soutenir les institutions et les communautés locales.
Parallèlement à cet instrument, se poursuit l’action traditionnelle et continuelle de la Coopération italienne qui, en étroite collaboration avec les autorités locales, travaille sans relâche en faveur d’une croissance économique inclusive et durable dans toute la région, avec un engagement total qui s’élève actuellement à environ 150 millions d'euros.
Notre pays se trouve également au premier plan en ce qui concerne la promotion de la centralité du Sahel au niveau multilatéral. Lors de la réunion ministérielle des pays membres de la coalition anti-Daesh, que j’ai coprésidée à Rome le 28 juin avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken, nous avons proposé de constituer un groupe de travail ou une plateforme consacré aux situations de crises en Afrique, en particulier en Sahel et au Mozambique.
Lors du G20 de Matera, nous avons également voulu consacrer la réunion des ministres des affaires étrangères et du développement aux défis de l’Afrique et du Sahel. La “Déclaration de Matera” sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les systèmes alimentaires représente un “appel à l'action” pour l’ensemble de la communauté internationale, basé sur deux principes politiques fondamentaux: le maintien de la sécurité alimentaire et de la nutrition parmi les priorités de l’agenda politique international et la concentration des efforts sur les politiques et les investissements qui produiront des effets stables également à moyen et long terme. Cela est particulièrement valable pour le continent africain et pour le Sahel, où les implications sanitaires et financières du Covid sont préoccupantes. Nous sommes convaincus que le G20 a le devoir d’aider le continent africain à sortir de cette période difficile et à retrouver une croissance soutenue et, surtout, durable. Nous devons agir ensemble pour libérer l'énorme potentiel de croissance de l'Afrique, parce que toutes les améliorations apportées aux conditions de vie des populations et à la lutte contre la pauvreté, entraîneront des conséquences positives immédiates des deux côtés de la Méditerranée et, plus globalement, sur toute la planète.
Nous aborderons à nouveau ces thèmes au début du mois d’octobre, lorsque nous accueillerons à Rome “Rencontres avec l’Afrique”, une réunion ministérielle consacrée à la transition écologique et énergétique dans le cadre de la coprésidence italienne de la COP26. Des thèmes décisifs pour le futur du continent africain et qui exigent de recevoir une réponse commune, basée sur les valeurs d’un multilatéralisme efficace pour lequel l’Italie joue, cette année, un rôle de premier plan.
Notre propension géopolitique et la conscience du rôle que nous pouvons jouer, démontrent clairement que l’Italie est un train d’effectuer un investissement stratégique à moyen et long terme au Sahel. Nous continuerons à être à vos côtés, tant sur le plan bilatéral que dans les grandes assemblées internationales, afin d’assurer un futur stable, un développement durable et une augmentation du bien-être au sein de cette merveilleuse région.
Luigi Di Maio
Ministre des Affaires Étrangères de la République Italienne
Les habitants du carré 9 de la commune du 7e arrondissement et ceux du carré 41 du 8e arrondissement ne s’entendent plus. La raison : ceux du carré 41 décident de bloquer le dalot pour empêcher d’être envahi par les eaux qui débordent du bassin de rétention situé au carré 9. Reportage.
En cette période de saison des pluies, les habitants de certains quartiers de la ville de N’Djamena ne se font pas de cadeau. C’est le cas des habitants du carré 9 du quartier Amtoukoui 1 dans le 7e arrondissement et le carré 41 du quartier Amtoukoui Koudou dans le 8e arrondissement. Raison de leur divergence : Chaque saison des pluies, le bassin de rétention situé dans le carré 9 se déverse dans les habitations du carré 41. Pour éviter de vivre les mêmes calvaires des années précédentes, les habitants du carré 41 ont cotisé pour acheter des Benz de remblais pour bloquer le passage d’eau. Ce geste est insupportable pour les voisins du carré 9, qui décident d’aller démolir éventuellement cette digue. Pour Prudence Nékouanodji riveraine du bassin de rétention au carré 9, les habitants qui vivent au tour du bassin ont trop souffert des inondations. « L’année dernière, on a beaucoup souffert, il y avait l’inondation totale, l’eau entrait même dans les chambres, ça n’a pas été facile », explique cette jeune dame. Mme Nékouanodji souhaite que l’État se penche sur leur sort en arrangeant les bordures du bassin de rétention. Sur la question du blocage de la canalisation, cette dernière fait appel aux autorités de la commune du 7e arrondissement pour régler ce problème, avant d’ajouter que sans cela, la situation va s’aggraver cette année.
Abondant dans le même sens, Nadjitoydé Djasrangar Marius, souligne pour sa part que ce problème doit être rapidement réglé par les maires des deux communes. « Cette histoire a créé beaucoup de désordre l’année passée. Cette année nos voisins ont décidé de se mobiliser pour fermer le canal, le gouvernement doit prendre une décision ferme », explique M. Djasrangar Marius, avant de rappeler que l’année dernière, il y a eu des bagarres qui ont fait plusieurs blessés et demande aux deux maires de trouver une solution idoine. Vu la gravité de cette situation, les autorités des deux communes se sont rencontrées pour arranger ce différend.
Pour M. Pascal Kemkoï Gueou, maire premier adjoint, il faut être diplomate pour gérer ce genre de problème, et souligne qu’il ne faut pas appliquer la violence. « Par rapport à l’aménagement du bassin de rétention, les bordures qui viennent d’être aménagées pour empêcher l’eau de déborder, ce travail va soulager les populations riveraines », précise le maire premier adjoint. En ce qui concerne le dalot qui a été bouché par les gens du 8e arrondissement, M. Kemkoï Gueou, explique que c’est logique. « D’abord, ce n’est pas la mairie du 7e arrondissement qui a construit ce dalot. C’est construit pendant la période où on construisait l’avenue Taïwan, c’est prévu dans le plan, ce n’est pas nous qui avions construit ce dalot », précise-t-il. Ce dernier était parti rencontrer Mme la maire du 8e arrondissement pour trouver une solution. « Nous avons fait des investigations autour du bassin avec le directeur de la voirie pour trouver une solution. Il nous a assuré qu’il va faire venir son service technique pour faire ce travail », ajoute, le maire premier adjoint. M. Pascal Kemkoï Gueou se dit surpris de l’agitation des populations des deux carrés qui ont toujours vécu en parfaite harmonie. Selon lui, il faudrait que le service de la voirie de la mairie centrale qui a pris l’initiative de faire ces travaux se prononce pour que les choses aillent dans le bon sens pour éviter les dégâts entre les deux carrés. La commune du 7e arrondissement a signé un accord avec la société Satom qui a commencé à aménager tous les bassins de rétention de cette commune.
Jules Doukoundjé
Le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert, a fait ce 13 juillet, une communication relative au dialogue national inclusif en vue. 15 jours ont été donnés à la société civile, aux partis politiques, etc. d’envoyer la liste de leurs représentants. Retour sur cette communication avec Ialtchad Presse.
L’objectif de cette communication est d’inviter toutes les composantes des forces vives, les partis politiques, les associations de la société civile et les syndicats, les femmes et les jeunes, les chefs traditionnels et religieux, les personnes vivantes avec un handicap, la diaspora, etc. à s’organiser en toute liberté et transparence pour choisir leurs représentants au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif et ce, conformément aux dispositions du décret du 2 juillet 2021.
Selon Pahimi Padacké Albert, aujourd’hui, les divergences des Tchadiens portent, non pas sur le principe même de la transition et du dialogue qui fait l’unanimité, mais plutôt sur les démarches, les modalités et les conceptions que les uns et les autres ont de ce dialogue. Pour le Premier ministre de la Transition, c’est une tautologie que de dire que ces divergences autour des différentes visions du dialogue national inclusif ne peuvent être résorbées que par le dialogue lui-même et l’inclusivité.
D’après lui, c’est donc dans la recherche de la meilleure voie possible et de cette inclusivité, si chère à tous, que le président du Conseil militaire de Transition (CMT), Mahamat Idriss Deby, a signé le 2 juillet, un décret portant création d’un comité d’organisation du dialogue national inclusif. Ce décret fixe le cadre dans lequel les différentes composantes pourront choisir librement leurs membres au sein de ce comité d’organisation, dit-il. « Il est que le comité d’organisation ne peut compter en son sein 15 ou 16 millions de Tchadiens, mais la volonté du gouvernement est que chaque Tchadien s’y sente représenté et donc pleinement concerné par le dialogue inclusif, à commencer par sa préparation », a exprimé le Premier ministre.
Il souligne que le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue se tient dès à présent à la disposition pour recevoir les listes de leurs représentants au sein du comité d’organisation du dialogue et, ce pendant les 15 jours qui suivront sa communication. « C’est dans cet esprit, que je voudrais avec toute l’humilité requise, vous demander, de placer votre curseur sur l’idée de la République et sur elle seule, au moment de faire le choix de vos représentants au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif », conclut Pahimi Padacké Albert.
La répartition, selon le décret du 2 juillet se fait comme suit : cinq membres du gouvernement, trois membres du cabinet du PM, cinq membres du CNT, 15 représentants des partis politiques, 10 représentants de la société civile et des syndicats, trois représentants des forces de défense et de sécurité, cinq représentantes des organisations féminines, cinq représentants des jeunes, trois représentants des religieux, trois représentants des chefferies traditionnelles, deux représentants des personnes vivant avec un handicap, trois représentants de la diaspora et cinq personnes ressources.
Allarassem Djimrangar
Brah Mahamat ministre a déclaré, 09 juillet que la fonction publique est saturée. Il appelle le patronat et les entreprises privées à mettre la main dans la patte. Ces propos a mise mal à l’aise les diplômés sans emplois et quelques citoyens que nous avons rencontrés ce 13 juillet 2021. Vox pop
Fida Hoîssou Evelyne, est étudiante à l’université de N’Djamena : « J’étais choquée quand j’ai écouté les propos du ministre. Les jeunes espèrent un jour devenir des hautes personnalités et croient au changement de la situation du Tchad. Malheureusement les propos du ministre sont décourageants. Il parle des entreprises, or le climat d’insécurité, les impôts exorbitants et les taxes font peur et ne favorisent pas les investissements au Tchad. En réalité, il n’y a pas assez d’entreprises au Tchad pour recruter les jeunes diplômés comme le prétend le ministre. »
Ngamada Bertrand Ngabé, étudiant : « Je vois sa déclaration sous l’angle politique, parce qu’on sait que le Tchad a toujours besoin des ressources humaines mais c’est un problème de gestion de personnel qui se pose à mon avis. Je me demande si le gouvernement a une politique d’accompagnement du patronat lorsqu’il leur demande d’accompagner les jeunes. Une telle déclaration est un non évènement. »
Rongone Léopold : « D’après moi, ce ministre ne sait pas ce qu’il dit. Je ne lui donne pas tort. Un ministre de la fonction Publique digne de son nom ne pourrait pas dans le contexte actuel, dire que la fonction Publique est saturée. Quand on dit que la fonction publique est saturée cela signifie que les services de l’Etat fonctionnent d’une très bonne manière, c’est-à-dire aucune partie ne se plaint du service de l’Etat. Mais regardons ce que nous vivons au Tchad, l’OMS a décidé quelques conditions pour parler d’un état normal de la santé. Il y’a un nombre de la population par médecin, un nombre des élèves par classe mais y’a rien qui répond aux normes internationales. Il demande aux entreprises privées de recruter, il n’y a pas assez des entreprises sérieuses qui investissent au Tchad ».
Ngueneloum Blagué Sou, enseignant contractuel au lycée Sacré-Cœur de N’Djamena : « C’est de la poudre aux yeux la déclaration du ministre. Sur quelle base tient-il un tel propos ? Le nombre des élèves, des étudiants augmente chaque année et surtout ceux des écoles professionnelles qui sont formées spécifiquement pour un service donné. S’il y’a pas une alternative, qu’il se taise au lieu d’injurier la jeunesse. Le secteur de l’éducation à lui seul devrait observer 10000 enseignants par ans du moins tous les quatre ans. Le feu maréchal a promis 20000 emplois mais il n’ya que 6000 qui sont intégrés donc où sont passés les 14000 ? C’est pour leurs enfants ? C’est un refus et une pire méchanceté. A propos des entreprises, les impôts sont exorbitants et ne favorisent pas le climat d’affaire. Certaines entreprises qui sont déjà surplace ferment leurs portes et de nombreuses autres veulent déposer leurs valises au Tchad mais les conditions sont défavorables. Que vont faire les enfants des pauvres ? Mais on n’accepte pas ça et on va sortir dans la rue pour exprimer notre ras-le-bol ».
Allaressem Lucienne : « Quand l’Etat forme les jeunes, c’est d’abord pour la fonction Publique, c’est ce qu’on nous a fait croire. Et c’est pour cette raison, qu’on a étudié, déposé nos diplômes pour l’intégration. La grande surprise, on nous dit que la fonction Publique est saturée et que c’est les entreprises et les ONG qui devraient nous prendre en charge. Personnellement, je pense que ce n’est pas ce que le ministre devrait dire. Je suis touchée par sa déclaration, parce que j’attends l’intégration du ministère. Aujourd’hui, lorsqu’une personne est intégrée, ce n’est pas pour elle seule mais c’est l’espoir pour toute la famille. Avoir l’accès aux ONG est de plus en plus difficile à cause des exigences notamment des années d’expériences, des besoins en main d’œuvre etc. Je pense que ce ministre se moque des lauréats, et franchement, on ne sait pas s’il faut étudier ou pas ».
Réalisation Koumassen Juste & Orthom L’or
Les épreuves du Brevet d’étude fondamental (BEF) ont été lancées le 12 juillet, sur l’ensemble du territoire national. Plus de 34.000 candidats composent depuis 48 heures les épreuves orales avant d’entamer les épreuves écrites puis physiques et sportives (EPS). Ialtchad presse a sillonné ce 13 juillet, quelques centres de composition de N’Djamena, capitale tchadienne. Reportage !
Le climat est très favorable ce mardi 13 juillet 2021 à N’Djamena, capitale politique du Tchad. Lycée Félix Eboué, l’un des plus grands établissements scolaires de la place, il est 11 heures. Dans la cour, certains candidats trainent encore les pas, d’autres se bousculent dans les rangs pour rencontrer les examinateurs. D’autres encore, peut-être pas pressés se reposent tranquillement à l’ombre des arbres. Les salles de composition sont numérotées et l’accès se fait par la présentation d’une pièce d’identité du candidat.
Moremem Sandrine est une élève du CEG n°1 du lycée Eboué. Elle a composé l’épreuve des sciences de la vie et de la terre (SVT). « Les épreuves orales du Brevet d’étude fondamental (BEF) se déroulent bien. Les questionnaires sont abordables pour un élève qui a bien étudié ses leçons. Hier, nous avons commencé avec la mathématique et le Français. Aujourd’hui, c’est les sciences de la vie et de la terre (SVT) et la culture générale », raconte-t-elle. Nelem Chancéline, une autre candidate, assise devant une salle de composition estime que le nombre d’examinateurs est insignifiant. « Dans l’ensemble, les questionnaires sont abordables. Ce que j’ai eu à constater, certains enseignants programmés n’ont pas répondu présent. Ce qui fait que certains candidats sont obligés d’attendre sous les arbres », confie-t-elle.
Certains enseignants rencontrés dénoncent la mauvaise organisation des épreuves orales. « L’organisation du BEF de cette année n’est pas parfaite puisque certains enseignants programmés ne sont pas là. La liste qu’on nous a remise ne contient pas assez de candidats pour les interrogations », déplore Koffi Emmanuel, enseignant de Physique-chimie. Mbaihondoum Mardochée assure l’épreuve de français. Pour lui, la plupart des candidats semblent ne pas être à jour. « Quand tu poses une question à un candidat, il hésite sur sa réponse et ça fait perdre énormément de temps. Il faut que les élèves se mettent véritablement au travail pour mieux affronter les épreuves écrites », conseille-t-il.
Selon Madame Sylvie Noumassei, présidente du centre du lycée Eboué, ce sont au total 499 candidats qui passent les épreuves orales. Le centre regroupe les deux collèges du lycée Eboué et le collège d’Assemblée chrétienne du Tchad.
Un autre centre de composition c’est le lycée Sacré-Cœur. Ce centre accueille 270 candidats venus du lycée collège Etoile Brillant, du lycée et collège Source de progrès et du lycée Sacré-Cœur. Connu par sa rigueur et ses règles disciplinaires, tout semble être en ordre ici au lycée Sacré-Cœur. Interrogés, certains candidats se disent être sereins et tout se passe bien sans un incident majeur. « Nous avons commencé depuis hier les épreuves orales. Nous n’avons pas encore rencontré de difficultés. Les sujets sont quand même abordables », affirme Moussa Maindoh, candidat. Béral Roger est aussi candidat, il indique les épreuves sont à la portée du niveau d’un qui a réellement étudié ses leçons. « Les questions posées sont des questions liées au cours », renchérit-il.
Allarassem Djimrangar