DT

DT

Le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim et le procureur de la République Youssouf Tom ont rendu visite ce vendredi aux prisonniers de guerre détenus à la maison d’arrêt de Klessoum.

C’est une visite d’imprégnation que le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim a effectué ce vendredi 21 mai à la maison d’arrêt correctionnel de Klessoum. Accompagné du procureur de la République près du tribunal de grande instance de N’Djamena, Youssouf Tom, le ministre de la Défense est allé constater les conditions de détention des prisonniers de guerre du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact).

9h16mn début de la visite. Dans le carré des détenus mineurs, des éléments du Fact faits prisonniers sont regroupés en deux groupes. Habillés certains en civil, d’autres en tenue militaire, ces prisonniers apparaissent les visages fatigués. Bien que le lieu dans lequel ils sont détenus soit propre, il se dégage tout de même des odeurs nauséabondes.  Sous un hangar, le personnel soignant s’active à panser les plaies des blessés.

Prenant la parole, le ministre de la Défense indique que cette visite est la résultante de la promesse qu’il avait faite aux hommes des médias de les inviter à venir constater de visu les conditions de détention de ces prisonniers de guerre. « Aujourd’hui c’est chose faite », déclare-t-il, face à la presse. Selon lui, cette visite permettra de balayer les accusations portées contre l’armée tchadienne pour des cas de bavure ou d’élimination systématique des rebelles faits prisonniers. « Notre armée a été dénigrée sur les réseaux sociaux. Mais c’est le lieu de confirmer ici qu’elle est respectueuse du statut de prisonnier de guerre. L’armée tchadienne est respectueuse du droit international humanitaire », affirme le Général des corps d’armée Daoud Yaya Brahim.

En tout, 494 prisonniers de guerre sont détenus à la maison d’arrêt correctionnel de Klessoum, selon le décompte. Parmi ceux-ci, 95 mineurs sont dénombrés. « Respectueux des accords signés entre le Tchad et l’Unicef, ces mineurs seront immédiatement à leurs familles pour leur réintégration sociale », a fait le Général des corps d’armée Daoud Yaya Brahim (applaudissements des prisonniers). Pour le reste, ils seront remis à la disposition de la Justice, confie le ministre.

D’après des sources sanitaires de la maison d’arrêt de Klessoum, près de cent blessés reçoivent des soins réguliers sur le site. « Des cas jugés préoccupants sont référés à l’hôpital militaire à N’Djamena », dit un personnel de l’infirmerie. Selon le procureur Youssouf Tom, deux cas graves sont actuellement hospitalisés à la garnison. Il faut, malheureusement, déplorer trois morts, dont deux naturels et un de suite des blessures, a indiqué le procureur. D’après lui, la procédure enclenchée et le droit sera dit. 

Rappelons que, ces prisonniers de guerre ont été capturés lors des opérations dans le nord-Kanem entre le 18 et le 26 avril.

9h40, fin de visite.

Christian Allahdjim

La ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’innovation, Lydie Béassoumda, a effectué jeudi 20 mai, une visite inopinée au campus universitaire de Toukra. Lors de cette visite, elle a failli être lynchée par les étudiants. Chronique d’une visite qui a mal tourné.

Ce vendredi 21 mai, à 9h d’horloge, une brume de poussière sur la capitale tchadienne, N’Djamena. Nous sommes à Toukra. À l’entrée principale, les forces de l’ordre sont visibles, « l’accès au campus est interdit », nous dit un policier en dirigeant son arme sur nous. Après une discussion, l’homme en treillis, nous permet d’entrer. Un silence de mort règne sur le campus. Rien ne bouge, à l’entrée de décanat, l’on voit des vigiles, des policiers, des carcasses de véhicules cabossés et calcinés, des morceaux de pierres, et de bâtons. La violence avait fait rage. Les stigmates sont encore visibles. Une scène inouie de désolation.

11h, c’est l’alerte. Les étudiants se mobilisent du côté d’Ardebdjoubaml et Farcha, ils revendiquent la libération de leurs amis arrêtés par la police hier lors des  de la manifestation. La police descend sur le terrain et les disperse à coups de gaz lacrymogène.

L’Union Nationale des Étudiants du Tchad (UNET), section de N’Djamena, par son secrétaire Exécutif Adjoint Azibert Malloua anime un point de presse pour dénoncer cet acte qu’elle qualifie de barbarie. Selon le Secrétaire Exécutif de l’UNET, l’Université doit être un exemple de savoir et un foyer des promotions de la non-violence. Ce comportement peu orthodoxe dit-il, « l’UNET exprime son regret et promet œuvrer pour la restauration de la quiétude en milieu universitaire,» rassure le secrétaire Exécutif Adjoint.  M. Azibert Malloua met en garde ceux qui se cachent derrière les étudiants pour atteindre leurs objectifs. Pour permettre la restauration de la quiétude en milieu universitaire et la relance des cours, il demande la libération des étudiants arrêtés.

Chronique de la veille…

Tout est parti d’une visite de madame la ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation dans les locaux du campus universitaire de Toukra. Il est 12 heures passées, lorsque le cortège du ministre a fait son entrée. Reçu par les doyens, la ministre et sa suite sont montées au décanat. Informés, les étudiants très vite se concertent et lance d’assaut. « Obligeons la ministre de nous signer l’ordre de rétablissement de notre bourse, » clament les étudiants. Très vite, les choses prennent de l’ampleur. Ils, les étudiants, commencent par dégonfler les pneus de la voiture du secrétaire d’État du ministère de l’Enseignement, s’en suit de celle du ministre. Alertées, les forces de l’ordre ont fait une descente musclée sur les lieux pour essayer de calmer la situation. Le  président des Universités de N’Djamena  arrivé sur le théâtre de la scène est violemment accueilli par les manifestants, sa voiture est partie en fumée, raconte l’un des délégués de la chambre des étudiants de Toukra présent au moment des faits.

Cet acte a fait réagir les autorités à suspendre les cours jusqu’à nouvel ordre sur le campus universitaire de Toukra. Le porte-parole du gouvernement de transition M. Abdramane Koulamallah, dans un  communiqué paru hier dans la soirée, condamne  ces actes inadmissibles dans un État de droit, dit-il. Selon le gouvernement, les auteurs de cet acte de forfaiture seront identifiés et poursuivis.  « D’ores et déjà, les forces de l’ordre ont appréhendé certains individus impliqués dans ces actes scandaleux et elles continuent leurs investigations pour retrouver leurs complices, » dit le porte-parole. Selon lui, une plainte sera déposée auprès du procureur de la République. « Le gouvernement tient ce fait comme extrêmement grave et ne saurait tolérer ces dérives. Il resterait ferme vis-à-vis des casseurs, » conclut le porte-parole.

Le Syndicat national des Enseignants Chercheurs du Supérieur (SYNECS), condamne ces actes tout en s’indignant de la violation de ses locaux par les forces de l’ordre.

Il faut le rappeler que cette situation n’est pas pour la première fois au campus de Toukra. L’on se souvient du cas de l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Mackaye Hassan Taisso qui a failli il y a quelques années être lynché par les étudiants qui lui imputent la paternité de la suppression de la bourse.               

Djilel-tong Djimrangué
Allarassem Djimrangar

Depuis le 17 mai 2021, la lauréate du prix concours des lycéens 2020, Djaili Amadou Amal de nationalité camerounaise séjourne au Tchad. Invitée par l’Institut Français du Tchad IFT, elle a eu des échanges avec plusieurs entités au cours de son séjour. Hier, 20 mai elle était à la Librairie la Source, dernière étape de séjour et séance de dédicace de son roman intitulé « Les Impatiences ». Beaucoup de personnes présentes se sont procuré les livres. Reportage

« Les impatientes », est un roman de 252 pages paru à édition Emmanuelle Collas. Ce livre de l’écrivaine camerounaise âgée de 45 ans, traite du mariage forcé et précoce, du viol conjugal et de la polygamie à travers le destin des trois femmes. Djaili est Peule, musulmane originaire de Maroua dans la région camerounaise de l’extrême nord où elle a situé son roman. Elle a quitté en 1998 un milliardaire de 50 ans qui l’avait épousé lorsqu’elle n’avait que 17 ans. Son rêve premier c’était de devenir journaliste.

Selon Ngartara Ngaryangué Marius, Directeur de la Librairie la Source, la Librairie la source c’est un lieu privilégie normalement de dédicace des livres. Il affirme que le choix du lieu pour la dédicace du livre de Mme Djaili à double sens. D’abord le déplacement du public, qui connaît déjà Mme Djaili Amadou Amal à travers son premier livre, « L’art de partager un mari », et aujourd’hui avec « Les Impatientes ». Deuxième chose, pour certains c’est la première fois de découvrir la librairie. « Nous pensons qu’ils seront nos potentiels clients. Mme Djaili a écrit déjà trois livres, « L’art de partager un mari », « La mangeuse d’âmes » et l’actuel primé de Gonconcourt des lycéens 2020, « Les Impatientes », dit-il.

D’après M. Mahamat Alhadji Abba Nana, 1er vice-président de l’association Tabital Poulaaku Tchad, Djaili Amadou Amal est pour lui, une sœur. « On s’est organisé pour venir voir cette séance de dédicace et acheter son œuvre littéraire. Ces livres sont titrés en langue peule. Le Mougnal qui signifie patience, le waaldé qui signifie le tour, lorsque vous êtes un polygame, ça fait le tour de chacune de vos femmes. Le troisième c’est Mistiridjo qui veut dire sorcier. On est très honoré », explique-t-il, tout souriant. Pour le vice-président de l’association des Peuls, elle a remporté un prix très important pour une jeune dame de son âge. C’est un honneur pour son peuple, pour les Africains et tous les Peuls, se réjouit-il. « Les femmes souffrent et malgré cela, elle supporte avec patience. Cela fait partie de quatre qualités du peuple peul. Le peul de nature est patient », déclare Mahamat Alhadji. Il fait observer qu’avant les gens s’abonnaient beaucoup dans les bibliothèques, mais aujourd’hui, l’Internet et la télévision ont ralenti cet engouement à la lecture. Selon lui, le livre est très nécessaire, « il nous véhicule notre histoire et maintient notre identité africaine. Je conseille aux jeunes de s’adonner plus à la lecture », conclut-il.

Un exemple positif à suivre…

Un étudiant de l’université HEC-Tchad. Mahamat Bar Ali, a aussi le goût de la lecture. « Je suis venu acheter le livre de Djaili et lui souhaité bon arrivée au Tchad. Je n’ai pas l’habitude de lire les romans, mais c’est seulement cette année que je m’intéresse au livre. C’est très intéressant. J’encourage les jeunes tchadiens à lire » confie-t-il-t.

Kodjineloum Toidibaye Grâce, Miss Littérature Tchad 2020 n’est pas du reste. Pour elle, « Les impatientes », est un roman captivant en contenu. C’est un exemple d’engagement littéraire pour la cause féminine dans la zone subsaharienne, dit-elle. La Miss Littérature Tchad 2020 rajoute que, Mme Djaili est une voix forte des femmes qui subissent les violences basées sur le genre. « J’ai lu tout le roman, il traire des thèmes tels que, le mariage précoce, le mariage forcé, le viol, la situation de la femme dans le sahel », démontre Mademoiselle Grâce. Elle encourage les jeunes filles à se battre pour leurs rêves, à être indépendantes. C’est un véritable plaidoyer pour l’ autonomisation de la femme, affirme la Miss littérature Tchad 2020. Kodjineloum Toidibaye Grâce envisage emboîter les pas de Mme Djaili qui est, selon elle, un exemple positif.

Moyalbaye Nadjasna

Les pensionnaires de la Caisse Nationale des Retraites du Tchad (CNRT) ont campé ce 21 mai devant le Ministère de Finances et du Budget, pour exiger le paiement leurs primes de transport, leurs primes départ et les arriérées des pensions. Ils ont été reçus par le ministre Tahir Hamid Nguilin qui a promis  de régulariser leurs pensions et ses avantages dans les jours à venir.

Ce sont des personnes du 3e âge qui tiennent à peine sur leurs deux jambes qui ont bloqué les entrées du ministère de Finances ce matin. Certains assis à même le sol d’autres, plus courageux s’appuient sur leurs cannes. Déterminés, ces anciens fonctionnaires sans activités et qui ne vivent que de leurs pensions  demandent à rencontrer le ministre de Finances  pour discuter de leur sort. Il s’agit de retard de paiement des primes de transport et les arriérés de pensions qui sont à l’origine de leur mécontentement. Pour certains, le ministre de finances doit être clair sur les conditions et la durée de paiement de leurs primes et pensions. Pour d’autres c’est le retard répétitif observé  dans le paiement. « Nous sommes fatigués de la lenteur dans le traitement des dossiers des pensions des retraites. Cette manière de faire nous accable. Cela fait déjà des années où certains retraités n’ont pas perçu leurs primes de départ. Pourtant leurs dossiers sont réguliers. Le ministre doit nous dire clairement aujourd’hui les raisons qui motivent ce retard » dit un retraité.

Selon le témoignage des pensionnés, une discussion houleuse avec les forces de l’ordre à l’entrée a forcé le ministre à les recevoir en audience. Pour le porte-parole des retraités, Alladoumngar Tédengarti, le ministre de Finances  leur a signifié que les frais de transport ne regardent pas la Caisse nationale des retraités du Tchad. C’est plutôt, au ministère de Finance et du Budget de s’en occuper,  et cela, dans les meilleurs délais.  « Vous savez, il a fallu faire le une occupation des lieux ce matin pour rencontrer le ministre.  Nous lui avons parlé  de nos frais de transport et des indemnités de départ . La situation sociale des retraités n’a pas été aussi perdue de vue dans nos échanges.  Le ministre nous a rassuré que ça serait payé. Et il va instruire la direction de la solde d’essayer toutes nos situations », explique-t-il.

D’après le porte-parole des retraités, ils ont demandé au ministre que leurs pensions soient payées chaque mois. M. Alladoumngar Tédengarti rajoute que le ministre leur a rassuré que leurs doléances seront aussi prises en compte.

Les retraités disent rester vigilants, car disent-ils, entre la parole et l’acte il y a un grand écart. Leur lutte mentionnent-ils, va être menée jusqu’à  la satisfaction totale.

Ils  demandent en conséquence aux autorités de tenir a leurs paroles afin d’améliorer les conditions des retraités qui sont à un pas de la mort. « Écoutez, dès qu’il y aura une fausse note, nous ne manquerons pas de rafraîchir la mémoire des autorités responsables de nos dossiers en l’occurrence le ministre de Finances et du Budget », conclut le porte-parole des retraités.

Une Assemblée générale est prévue demain dit-il pour rendre compte de leur audience avec le ministre de Finances et du Budget a la base.

Mitan Maxime
Younous Sidick Abakar

Ce sont la plupart des personnes du 3e âge. Ceux qu’on appelle les « aînés ». Ils sont fonctionnaires. Ils sont ou étaient arrivés à la fin de leur carrière, mais ils peinent à percevoir leurs pensions de retraité, leurs primes de départ, leurs frais de transport entre autres. Ce matin du 20 mai, ils se sont réunis à la bourse de travail pour échanger sur leur situation. Ils révèlent la suspension de quelques cadres de la CNRT par l’Inspection Générale de Contrôle d’État (IGCE). Ils décident de camper demain, devant le ministère de Finances et du Budget. La rencontre s’est déroulée au sein de leur Comité Adohc, piloté par Moussa Mahamat Abmour. Reportage.

Ce vendredi 21 mai à 6 heures du matin, tous les retraités se sont donné rendez-vous devant le ministère de Finances et du Budget pour faire camper, a déclaré M. Moussa Mahamat Abmour, président du comité Adohc. C’était, à l’issue d’une Assemblée générale tenu ce 20 mai 2021 à la Bourse de travail de N’Djamena, capitale tchadienne. « Nous ne sommes pas des licenciés d’une quelconque entreprise. Nous sommes des fonctionnaires de l’État en retraite. Nous avons rendu service à ce pays. Nous revendiquons ce qui nous revient de droit, les arriérés de nos pensions, les frais de transport pour ceux qui ont travaillé en cette période, des primes de départ et les allocations de congés non payés», voilà en substance ce qui a motivé cette assemblée générale affirme, Alladoum Tedengarti, Secrétaire Général (SG) du comité Adohc.

Dans une ambiance de débat à travers un échange très vif, ces hommes et ces femmes du 3e âge affirment avec amertume qu’ils ne sont pas des retraités, mais des maltraités. Selon le SG du comité Adohc, ils ont tenté à maintes reprises de voir le ministre de Finances et du Budget, mais en vain. Ils ont reçu un refus catégorique. il rajoute que, concernant le titre de transport pour certains retraités qui ont travaillé en cette période, ils ont écrit le 14 décembre 2020 au Secrétaire Général sortant de la Présidence. « Nos revendications ont été trouvées légitimes d’après lui et avait demandé aux ministres de la Fonction publique et son collègue de Finances et du Budget de nous payer. Curieusement, en décembre 2020, lorsqu’ils ont payé les titres de transport aux fonctionnaires actifs, ils nous ont royalement oubliés », explique-t-il. Beaucoup des retraités présents ont pris la parole. L’heure n’est pas à tergiverser sur leurs revendications, relèvent-ils.  Certains s’inquiétaient de leur sort et se demandent si les anciens retraités sont pris en compte dans la lutte. Moussa Mahamat Abmour, président du comité Adohc répond que personne n’est oublié dans les revendications. « Nous entendons formuler nos cahiers de doléances et tout y sera retracé. Nous le porterons auprès des nouvelles autorités », dit-il.

Des cadres suspendus

Mahamat Abdelkrim Haggar, directeur de la Caisse nationale des retraités du Tchad a été suspendu de ses fonctions par l’Inspection Générale de contrôle d’État. les faits incriminés sont la mauvaise gestion et les détournements des ressources des pensionnés, le morcellement des marchés douteux en bon de commande administrative d’un montant de 1 milliards 794 millions, des avances de plus de 100 millions accordés sur les ressources des pensionnés, un retrait de 100 millions non reversé dans la caisse de la CNRT entre autres. Mme Hadjé Zara Adjidde, est comptable. Elle a été aussi suspendue de ses fonctions.  Elle a fait un déficit de 566 millions, des paiements fictifs de 413 millions et un retrait non justifié de 100 millions. Le dernier responsable, c’est Doh Yangara, chef de service administratif et du personnel. Lui aussi est accusé de mauvaise gestion des ressources et l’octroi, approbation des états financiers caractérisés par des informations non sincères, implication active dans tous les engagements des dépenses à caractères fictif et irrégulier.

Pour les retraités, ils sont maltraités depuis longtemps, mais la vérité commence à jaillir. « Ces gens qui n’ont pas pitié des personnes de 3e âge sont démasqués et suspendus. Ils ne doivent pas revenir par la porte arrière, gérer la Caisse nationale des retraités du Tchad », disent les retraités en colère.

Moyalbaye Nadjasna

La Police nationale a présenté ce jeudi 20 mai, le fruit de trois mois d’opérations menées dans la ville de N’Djamena. Résultats, 80 interpellations, une centaine d’armes et de munitions récupérées.

C’est au commissariat central de la ville de N’Djamena que la cérémonie de présentation a eu lieu ce jeudi 20 mai. C’était en présence du directeur général de la Police nationale. Le porte-parole de la Police, M. Paul Manga, a présenté un résultat qu’il estime satisfaisant.

Ainsi, au bout de trois mois d’opérations dans le cadre de la sécurisation des biens et des personnes, les services de la Police nationale ont pu :

  • Interpeller 80 individus présumés malfrats ;
  • Récupérer 112 armes de guerre et de poing ;
  • Saisir une quantité importante de munitions ;
  • Saisir une quantité importante des produits psychotropes ;
  • Récupérer un véhicule de marque Corolla volé ;
  • Et saisir 15 motocyclettes pour violation de l’arrêté interdisant la circulation de celles-ci sur les viaducs.

Selon M. Paul Manga, ces armes et munitions seront remises à la Direction générale de la Réserve stratégique. Pour ce qui est des produits prohibés, il sera procédé à leur incinération par des services compétents. Et pour des individus interpellés pour diverses infractions, la Justice s’occupera de leur cas.

Tout en félicitant les fonctionnaires de la Police nationale, Paul Manga a exhorté la population à collaborer avec la Police pour débusquer des hors-la-loi.

Il faut le souligner que ces opérations ont été réalisées sur la période allant de mars à mai 2021. Elles ont concerné la ville de N’Djamena.

Christian Allahadjim

L’appel à la marche pacifique de la Coordination des Actions Citoyennes dénommée  Wakit Tama de ce 19 mai, sur toute l’étendue du territoire national, n’a pas eu d’impact. Un important dispositif militaire a quadrillé la ville étouffant dans l’œuf la manifestation. 

Dans les quartiers tels qu’Ambatta, Gassi, Atrone, Habbena, Chagoua, pour ne citer que ceux-là, le constat est des militaires partout. L’ambiance est timide. Pas de concert de sifflet, de tintamarre, de vuvuzela, comme lors de la marche du 27 avril. Ces quartiers ne grouillent pas de manifestant. Les rues sont presque vides. Les carrefours, les avenues, sont bondés d’hommes en treillis.

À Atrone, dans le 7e arrondissement, il y a une forte présence des forces de l’ordre. Quatre (4) véhicules de gendarmes postés au sous-poste de police, deux autres en face de l’ex-marché. À la station APG du même quartier, on dénombre 11 véhicules des éléments du Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP), notamment 8 véhicules bourrés d’hommes en treillis et 3 véhicules-citernes d’eau chaude.

À Gassi, quelques manifestations sporadiques ont été signalées. Mais très vite dispersées par des policiers qui ont fait usage des gaz lacrymogènes. 

À Abena, le siège du parti Les Transformateurs est surveillé par deux véhicules  des éléments du GMIP. Tout autour, un groupe de jeunes tente de se rassembler, mais il a été dissuadé par la présence des policiers qui patrouillent sans cesse le secteur.

À Chagoua, précisément sur l’axe CA7, réputé être un bastion de contestation et de brûlure des pneus, il n’y a rien à signaler. La circulation sur cet axe n’est pas perturbée comme lors des précédentes marches. Aucune présence policière sauf à proximité de la base du GMIP où un véhicule est stationné.

Au rond-point de l’avenue 10 octobre, c’est tout un bataillon composé des gendarmes, gardes nomades et policiers qui sont stationnés. Près d’une centaine de véhicules sont garés là, prêts à arpenter les rues des quartiers Atrone, Kamnda, Abena.

Aux quartiers Moursal, Paris-Congo, Ardep-djoumbal, Kabalaye, Sabangali, le calme règne. Même scène à Walia, où la manifestation du 27 avril a été la plus violente. Interrogé, un jeune affirme que le jour choisi pour la marche ne convient pas. « Le mardi, les gens sont occupés par leurs activités. Sinon le samedi, c’est le week-end et il n’y pas vraiment d’activités. Donc je propose aux organisateurs de revoir leur stratégie », conseille-t-il.

Ceux qui sont sortis marcher se sont divisés en petits groupes chacun dans son quartier exigeant la démission de la junte, brûlant pneus et drapeaux français tout en dénonçant l’UA en signe de mécontentement du soutien de cette institution à la junte militaire.

Bilan

Plusieurs arrestations ont eu lieu à N’Djamena. M. Yasine Abdramane Sakine, président du parti réformiste a été arrêté et plusieurs autres dans les villes du sud du pays où les citoyens ont répondu à l’ordre de manifester du mouvement Wakit Tama.

Il faut le rappeler, le 7 mai, le gouvernement de transition en place au Tchad a autorisé les manifestations pacifiques assorties des conditions. Depuis cette date, deux marches ont été autorisées, respectivement le 12 et le 15 mai. Ces marches qui s’apparentent à un soutien à la junte militaire au pouvoir ont été encadrées par la Police. Deux autres marches sont autorisées ce 20 mai.

Christian Allahadjim
Allarassem Djimrangar

Jusqu’à la date d’aujourd’hui, le communiqué officiel sur les décisions du Conseil de paix et sécurité de l’Union Africaine  (UA) n’est pas dévoilé. Selon nos informations, pas de sanctions contre la junte militaire tchadienne, mais des solides garde-fous pour encadrer les autorités militaires et civiles de la transition. Dans les rues de la capitale tchadiennes, les avis sont divergents sur cette décision de l’UA. Reportage.

De quelle manière l’UA entend accompagner le Tchad dans la transition? C’est une question fondamentale selon les Tchadiens. En petit groupe, ou même seul, certains citoyens estiment que la décision de l’UA dans le contexte actuel des choses n’est pas un mal en soi.

Adoumadji Ronelyabé est habitant de Moursal, « je pense l’UA bien décidé de laisser les militaires gérer la transition. Ce qu’il faut faire c’est de les surveiller de près afin qu’ils ne jouent pas au petit malin à la fin de la transition. Vous savez, nous avons besoin de la paix, la violence nous suffit dans ce pays-là. Pendant que les autres avancent, nous tournons en rond », dit-il. 

D’autres Tchadiens pensent que l’UA a pris une décision irresponsable. Ne pas sanctionner le Tchad, c’est une perche qui est tendue aux militaires. Abdramane Izadine Souleymane est commerçant dans un des grands marchés de la place. Selon lui, l’UA sait ce qu’elle fait, c’est une grande organisation. « Attendons voir comment les choses vont évoluer après cette décision. J’appelle à la patience de mes compatriotes. Seul Allah connaît où est la destinée de ce pays», confie-t-il. 

Pour Séraphin Goliath, l’UA a fait du gâchis. Elle aurait dû sanctionner le Tchad. « Je vous assure je suis déçu. C’est une décision qui ne mérite pas d’être prise par une importante organisation africaine comme l’UA. Elle n’a plus de crédibilité et nous tchadiens ne lui accordons aucune importance. Un jour, sans l’UA, la vérité triomphera je vous promets», mentionne-t-il, d’un vif élan. Il renchérit, un homme ne peut défaire ce que Dieu fait, et Dieu rendra justice au peuple tchadien.

Selon nos sources, après quatre semaines d’hésitation, le Conseil de paix et sécurité de l’UA a fini par adopter une position conciliante face à la junte militaire. Pourtant, la mission d’enquête de l’UA envoyée à N’Djamena envisageait d'exercer « des pressions » pour aboutir à une solution à la malienne avec une présidence bicéphale avec un président civil, un vice-président militaire et une machine gouvernementale dominée par les civils.

Conditions

Selon Radio France Internationale (RFI), les conditions telles que, le partage équilibré du pouvoir entre les militaires et le gouvernement civil, les membres du Conseil militaire de transition ne pourraient pas se présenter aux prochaines élections. Le CPS a endossé cette promesse et a décidé de l'étendre à l'ensemble de tous les membres du gouvernement de transition, toujours selon nos sources, alors que la charte de transition est muette sur cette question. L’Union africaine va nommer rapidement un envoyé spécial qui sera chargé notamment d’« aider le Tchad à rétablir l’ordre constitutionnel ». Cela passe par l’organisation d’un dialogue national qui regroupe tous les tchadiens. Et qui doit aboutir à une charte de transition «amendée», la réconciliation nationale et une nouvelle Constitution pour le pays. Mais aussi et surtout l’organisation « d’élections libres, justes et crédibles» au bout d’une seule période de 18 mois, selon nos sources.

Enfin, pour Vincent Mbailassem, habitant d’Ardep-djoumal, les dirigeants africains ne valent absolument rien. « Avec tout ce qui se passe, l’UA crucifie le peuple tchadien. Pourquoi même nos patriarches ont créé cette organisation? Une organisation qui se fiche de ses règles, et les foules au pied n’est qu’un club d’amis», dit-il. À noter que le communiqué officiel du Conseil Sécurité et Paix de l’UA détaillant ses décisions est toujours attendu.

Moyalbaye Nadjasna

  1. Arts & Culture
  2. Musique
  3. Mode-Beauté

-Vos Annonces sur le site Ialtchad Presse-

  1. Divertissement
  2. Sports
  3. Mon Pays