Après une Assemblée Générale (AG) tenue ce 21 juillet, au sein d’Exxon Mobil, le personnel d’Esso Tchad décide de lever leur mot d’ordre de grève pour reprendre le travail demain 22 juillet afin de poursuivre avec les négociations. Ialtchad presse revient sur la rencontre avec le Premier ministre de transition.
Fin temporaire de la grève des employés d’Esso Tchad enclenchée depuis le 25 juin. Ce mercredi 21 juillet, l’assemblée générale tenue par les employés a accepté la proposition faite par la direction d’Esso Tchad lors de la rencontre avec le Premier ministre de transition le 19 juillet. D’après la porte-parole du personnel d’Esso Tchad, Dahassael Dekoudou, il a été proposé la suspension de la grève avant toute négociation. « C’est ce que le personnel a accepté lors de l’AG », déclare-t-elle. Le travail reprend dès le 22 juillet pour les grévistes. Et ce, jusqu’à nouvelle décision de l’AG.
La rencontre avec les membres du gouvernement
C’est une deuxième rencontre entre le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert. Cette fois-ci c’était en présence de la présidente directrice générale d’Esso Tchad, des délégués du personnel d’Esso Tchad que la réunion a eu lieu ce 19 juillet, à la primature.
Selon la porte-parole de la délégation d’Esso Tchad, Dahasseal Dekoudou, la rencontre du 19 juillet a lieu en présence du Premier ministre de transition (PMT), du ministre de la Fonction publique, celui du pétrole, des conseillers à la présidence de la République et des délégués du personnel d’Esso Tchad. D’après elle, le motif de cette rencontre était que le PMT voulait savoir où se trouve le blocus puisque c’est depuis le 25 juin que les employés d’Exxon Mobil sont en grève suite un certain nombre de revendications relatives à la vente des actifs d’Esso Tchad à une autre compagnie. « On a fait comprendre au PMT que le blocus n’est pas du côté des employés parce que nous avons eu une première rencontre avec le Premier ministre de transition le 28 juin 2021. Et depuis cette rencontre nous n’avons pas rencontré la direction générale en face pour commencer avec les négociations », raconte Dahasseal Dekoudou. Pour elle, le Premier ministre a compris que le passé reste passé et qu’il faudra s’asseoir pour négocier. Malheureusement, la négociation était conditionnée par la reprise du travail, déplore-t-il. « On n’arrive pas à comprendre pourquoi la direction générale d’Esso Tchad ne veut pas négocier avec les employés pendant la période de grève alors que notre code de travail stipule que pendant la période de grève, les négociations doivent fonctionner », dit-elle.
La porte-parole de la délégation d’Esso Tchad affirme que le syndicat dit repartir vers la base pour leur demander de reprendre avec le travail, le temps d’attendre les propositions de la direction générale d’Esso Tchad. « La présidente directrice générale nous a fait comprendre qu’elle a montré sa bonne foi en remettant une enveloppe scellée au gouvernement, notamment au ministre de la Fonction publique et du dialogue social. Cette enveloppe paraît mystérieuse pour nous parce que cela fait un laps de temps pendant qu’elle était en congé qu’on entendait parler de cette enveloppe, mais personne ne nous a divulgué le contenu. Pourquoi tant de mystère autour de cette enveloppe ? », se demande-t-elle.
Dahasseal Dekoudou rajoute qu’ils leur ont clairement fait comprendre qu’ils vont repartir avec ce message vers la base pour discuter. C’est à la base de donner un mandat dans des conditions bien prescrites, bien décrites. « Nous allons avoir une Assemblée générale aujourd’hui, 21 juillet 2021, pour repartir au niveau du ministère du Pétrole pour faire le compte rendu. À la rencontre du 19 juillet, le contenu de l’enveloppe n’a toujours pas été dévoilé. On leur a clairement dit que notre compte épargne, c’est notre argent que nous avons cotisé chez eux, donc, si Esso Tchad veut plier bagage, il doit nous restituer cet argent », souligne-t-elle. Pour la porte-parole de la délégation d’Esso Tchad, la majorité des employés d’Esso Tchad a plus de 15 ans d’expérience. La compagnie s’est fait beaucoup de bénéfice en nationalisant les postes à 98% moins cher par rapport aux expatriés. « Au début, la direction générale d’Esso Tchad ne voulait pas négocier, mais la convocation a eu lieu grâce au PMT. Il s’est saisi du dossier. Pour l’heure, la grève n’est encore levée. C’est l’AG d’aujourd’hui 21 juillet qui déterminera si la grève sera suspendue ou pas », conclut Dahasseal Dekoudou.
Allarassem Djimrangar
Les fidèles musulmans du monde et en particulier, ceux du Tchad, ont commémoré hier, mardi 20 juillet la fête de Tabaski ou Aïd el-Kébir qui veut dire grande fête de sacrifice. Ce grand moment fait partie des piliers de l’Islam, le Secrétaire Général (SG) du Conseil Supérieur des affaires islamiques (CSAI) du Tchad, Cheikh Abdaldayim Abdoulaye Ousmane explique ici le sens de la Tabaski.
Hier mardi 20 juillet, c’était la fête de la Tabaski ou le sacrifice d’Ibrahim (ou Abraham). Des centaines de millions des musulmans qui sont nantis ou peuvent le faire immolent qui un mouton, un chèvre, un bœuf et un chameau. C’est aussi la grande fête musulmane marquant la fin du hadj, pèlerinage à la Mecque. Pour le SG du CSAI du Tchad, M. Cheikh Abdaldayim Abdoulaye Ousmane, toute communauté religieuse a une fête. Et la communauté musulmane en a deux fêtes : la fête de ramadan (Eïd al adha) et la fête de Tabaski (Eïd el kebir). Le Cheikh souligne que c’est l’occasion d’exprimer sa joie et de remercier Allah le Tout Puissant pour ses biens faits. « La Tabaski est une tradition du prophète Abraham qui a vu dans le rêve qu’il doit sacrifier son fils Ismaël, c’est un ordre divin, il a honoré le rêve, mais Allah lui a envoyé l’ange Gabriel avec un mouton à la place de son fils », explique-t-il. Au sujet du sacrifice du mouton, le SG, précise que le sacrifice n’est pas obligatoire. C’est semi-obligatoire appelé en arabe sunna qui veut dire selon votre moyen, avant d’ajouter que si l’on n’a pas de moyens, on n’est pas obligé. « Beaucoup de musulmans disent que si on commence le sacrifice, on n’arrête pas. Ce n’est vrai. Vous pouvez faire de sacrifices pendant 20 ans et que cette année, vous n’avez pas de moyens, vous n’êtes pas obligé de le faire », dit-il. M. Abdaldayim note toutefois que les musulmans pauvres qui n’ont pas de moyens ne sont pas obligés.
Sur la question de la taille de l’animal qu’il faut immoler, le Cheikh souligne que c’est selon les bêtes. « Pour le mouton, il faut qu’il atteigne une année. Pour la chèvre, il faut une année et plus. Pour le bœuf, il faut 4 années et pour le chameau, c’est 6 ans », précise-t-il. À propos du comportement des fidèles musulmans pendant la fête, il affirme que les fidèles musulmans doivent exprimer leur joie tout en étant solidaires avec les pauvres qui n’ont pas les moyens d’être dans la joie comme eux. Il lance un appel à ceux qui sont nantis d’aider les pauvres. Il recommande aux jeunes qui profitent de cette occasion d’aller dans les bars, de ne pas le faire, avant de souligner que c’est des lieux souillés. « C’est un jour de pardon et de partage. C’est à cette occasion qu’on demande pardon à son voisin ou à son frère. C’est aussi un moment de prière et d’adoration », affirme Cheikh Abdaldayim Abdoulaye Ousmane. Pour le rite de la fête, il ajoute qu’il n’y a pas de rite, il faut juste respecter ce qui est écrit. Selon lui, le jour de la fête, il faut aller à la prière du matin avant de venir immoler son animal. Il ajoute que, celui qui immole son animal avant la prière, ce n’est pas considéré comme un sacrifice.
Cette fête religieuse tire son origine du sacrifice d’un mouton que Abraham a fait sur un autel à Allah, en remplacement de son fils Isaac. D’où l’appellation « fête du sacrifice », communément appelé « fête du mouton ».
Jules Doukoundjé
Le samedi 10 juillet dernier, les habitants du quartier Amtoukouin Roma dans le 8e arrondissement ont crié seuls leur désarroi. En quelques heures leurs maisons sont réduites en poussière par le Poquelin, l’engin bélier de la mairie de la ville de N’Djamena. Une opération baptisée « harmattan » sous la sécurité d’une force mixte. Reportage.
L’opération de déguerpissement du quartier Roma, une partie du quartier Amtoukouin dans le 8e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena, se poursuit. Baptisée « harmattan », le vent chaud à soufflé très fort ce mercredi 14 juillet et a emporté tout sur son passage. Jusqu’à 13h, les chenilles appelées Poquelin, maîtres du terrain roulaient dans le creux de la vallée du bassin de rétention et remontent en surface pour casser les habitations riveraines. Les maisons cassées s’étalent à perte de vue. Les victimes, femmes, enfants, négocient l’ombre de quelques arbustes pour s’abriter. Sous leurs regards impuissants, leurs maisons sont réduites en poussière. L’ambiance est désolante, les visages sont tristes. Certains observaient les larmes aux visages les toits de leurs habitations enlever comme du papier à mâcher. D’autres louent les véhiculent pour ramasser quelques matériels nécessaires récupérés. D’autres encore, désemparés méditent leur sort, les mains sous le menton.
L’objectif de cette opération est de dénicher les brigands. Car ils constituaient, selon plusieurs responsables parlant sous le sceau de l’anonymat, un danger pour les paisibles citoyens. Selon toujours les mêmes sources, ce déguerpissement musclé visait, la plupart, des brigands qui poursuivis par la police y trouvent refuge et se feraient protéger par les résidents. L’ultime but de l’opération harmattan est de lutter contre la criminalité apparente, les vols à main armée et les braquages entre autres, dans la ville de N’Djamena. C’est ce que soutiennent hors microphone les responsables municipaux.
Moyalbaye Nadjasna
Donc l’insécurité dans le pays n’est plus une histoire de « il paraît que », « il semblerait que », ce n’est plus les « on-dit ». C’est la réalité. Un procureur dans l’exercice de ses fonctions est assassiné au Palais de Justice. Un directeur des renseignements généraux abat froidement son adjoint de 17 coups de balles. Un jeune homme est tué en plein jour sur l’avenue El Nimery, l’artère la plus fréquentée de la capitale, N’Djamena. L’insécurité tout le monde en parle. Tout le monde la voit partout. La période de transition qui piétine n’aide pas. À cela il faut rajouter les réseaux sociaux et ses autoproclamés activistes, journalistes qui abordent le sujet sans retenu, ni filtre. Ils voient des complots partout. Cette ambiance instaure un climat de peur. Presque de psychose. Question : que fait le Conseil militaire de transition (CMT)?
Il prend quelques mesures…
Un, intensifier l’opération de désarmement partout au Tchad.
Deux, le président du CMT Mahamat Kaka tiendra une réunion mensuelle et une autre hebdomadaire.
Trois, interdire la délivrance abusive du permis de port d’armes.
Quatre, redonner à la Justice son pouvoir et sa noblesse.
Cinq, lever les barrières anarchiques qui entravent la circulation interne.
Six, garantir l’autorité de l’État en appliquant la loi.
Sept, les responsables militaires doivent changer de région tous les 3 ans
Etc.
Ces mesures a priori pas mauvaises sont du déjà-vu. Du déjà vécu. Et qui ne semblent pas avoir jugulé l’insécurité. Le sentiment d’impunité voulu ou pas. Entretenu ou pas.
Il faudra que le CMT, dans cette période de transition, s’occupe de cette question avec plus de vigueur. Plus de sérieux. Et surtout avec une méthode bien définie. Il ne suffit pas d’aligner des mesures pour que celles-ci s’appliquent. Il faudra aussi que les autorités expliquent comment elles entendent le faire. Écrire une litanie de bonnes intentions comme : « redonner à la Justice ses lettres de noblesse en combattant la corruption et en assurant l’exécution des décisions judiciaires », est une bonne chose. Il faut maintenant dire comment y arriver. Déjà, les Tchadiens se rappellent de la première sortie du ministre de la Justice Mahamat Ahmat Alhabbo lors de la passation de service.
Une déclaration à hauteur du ministre et de l’ampleur de sa mission. Cette sortie appréciée par presque tous ses compatriotes a été mal accueillie par le gouvernement et le président de la Transition. Et pourtant dans cette déclaration il n’y avait que la vérité, rien que la vérité. Bref, les Tchadiens ont le sentiment que le CMT à deux bouches. Une pour bien parlé. Une autre pour souffler en haut lieu et dans les institutions de trainer les pieds, d’attendre un peu pour mieux voir. Alors que le temps file. Et l’insécurité galope.
Enfin, il est temps d’agir par des mesures concrètes pour trouver une solution à l’insécurité afin de rassurer les Tchadiens. Comment faire? Quels actes faudrait-il poser?
D’abord, laisser la Justice faire son travail. La justice, depuis 1990, n’a jamais joué son rôle d’équilibre. Elle n’a jamais fonctionné. Pis dégager tous les militaires de la gestion de l’administration publique. Et remettre à leur place des vrais administrateurs du service public. Ensuite, laisser la société civile faire son travail de groupe de pression. Elle est la chienne de garde de la démocratie. Elle est aussi la soupape où s’exprime toutes les frustrations, toutes les colères.
Il est vrai qu’en cette période de transition, le CMT et le gouvernement doivent s’occuper presque exclusivement du bon déroulement de la transition. Seulement, la sécurité est une condition vitale à la réussite de cette transition. Et pour la réussir, il faudra revenir au fondamental : la Justice, la Justice et la Justice.
Bello Bakary Mana
La plupart des jeunes tchadiens accros à l’Internet et aux Réseaux sociaux (RS). Certains s’en servent pour se distraire, mais d’autres pour se former. C’est le cas du jeune Komengdi Richard qui s’est inspiré d’une vidéo sur YouTube pour devenir un fabricant des sacs en pagne. Reportage.
Quartier Atrone dans le 7e arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne. Il est 16h, ce vendredi 16 juillet. Sous une fine pluie, on se renseigne et nous voilà enfin arrivés chez Richi Dior de son vrai nom Komengdi Richard. Il est étudiant en sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (STIC). Il suit aussi une formation de Mannequinat a l’agence APHODITE-Tchad Management. Un petit bonjour suffit pour émousser la convivialité. Curieux, nous rencontrons le jeune fabricant en pleine action. Au tour de lui, ses matériels de travail sont bien disposés. Il s’agit entre autres, des tissus de pagnes, des éponges, une bande de caoutchouc, ciseaux, l’aiguille, la dentelle, etc. Mais que fabriquez-vous? Richi Dior répond, « des sacs à base de pagne. »
Différents modèles sont proposés et confectionnés selon la commande. Contrairement à certains jeunes pour qui l’Internet et les réseaux sociaux constituent un moyen de distraction, Komengdi Richard s’en est servi comme une source d’inspiration. « Je regardais les vidéos sur YouTube je suis tombé sur une vidéo qui montrait comment fabriquer un sac à base de pagne. Toute de suite cela m’a plu et je m’en suis inspirée pour créer mes propres modèles », confie-t-il.
Pour fabriquer ses sacs, Richi Dior consacre 1 à 2 heures de temps. Malgré son temps partagé entre ses études universitaires et sa formation de Mannequinat, il s’arrange à disposer ce petit temps à son activité. Ce qui lui permet de fabriquer au moins un sac par jour. Beaucoup plus développer en Afrique de l’Ouest, la mode de sac en pagne est aussi visible désormais au Tchad. Les femmes et les jeunes filles, toutes s’arrachent ses modèles de sac. Pour lui le Tchad doit cesser d’importer les objets extérieurs et plutôt valoriser l’œuvre de ses artistes afin de développer les modes « Made in Tchad ».
Les pagnes attachés bout à bout pour cueillir ou ramasser les fruits sauvages couper les légumes à défaut de sacs dans la nuit de temps ne sont dorénavant que des souvenirs lointains, dit-il.
Les prix des sacs du jeune entrepreneur varient entre 2000 et 4000 FCFA selon les modèles. Pour la clientèle, le port massif de ces objets en pagne s’explique par le goût à la mode, la valorisation de l’art africain et plus spécifiquement tchadien. Selon toujours les clients, les sacs sont très jolis et le prix est abordable. « Quand c’est un ensemble avec les chaussures, les bracelets, les colliers ou avec l’habille et les boucles d’oreilles, cela va très bien », affirment-ils.
Les sacs en pagne made in Tchad fabriqué par Richi Dior n’aiguisent pas seulement le goût féminin, mais les hommes aussi. La demande semble supérieure à l’offre à moins d’une année d’activité. Richi Dior compte développer ses activités après ses études. Mais pour l’instant le métier nourrit son homme.
Koumassen Juste
La flambée de prix des denrées de première nécessité rend difficile les préparatifs de la fête de Tabaski. Beaucoup de fidèles musulmans modestes ne savent comment faire pour stopper la flambée des prix. Ils appellent les autorités à l’aide. Reportage.
A quelques jours de la fête de Tabaski, des populations se plaignent de la flambée de prix des denrées de première nécessité. On constate un manque d’engouement dans presque tous les marchés de la commune de N’Djamena, capitale tchadienne. Chaque année, à l’approche de la fête de Tabaski, les marchés se bondaient. Les marchandises étaient exposées çà et là, mais ils sont difficiles à aborder. Et les clients font de va-et-vient. Cette année, à cause de la flambée du prix, les préparatifs de la fête de Tabaski sont moroses. Pour cette dame rencontrée au marché Dembé, dans le 7e arrondissement, qui s’exprime sous couvert de l’anonymat, la situation est critique. Selon elle, ce n’est pas comme les années précédentes, tout a changé, on dirait qu’on n’est pas à N’Djamena. « Je suis deuxième femme, mon mari m’a donné 50.000 F CFA pour acheter les ingrédients de la cuisine, mais je suis surprise, je ne sais que faire. Les commerçants ont presque doublé les prix des ingrédients », se lamente cette jeune dame voilée. Selon elle, les années précédentes, avec 25.000 F CFA, l’on peut acheter de denrées, mais cette année, même avec 50.000 en main, elle ne peut rien faire.
Halimé Zara, vendeuse des bijoux au marché d’Abenna depuis 10 ans. Elle dit n’avoir jamais vécu cette situation. « Avant, nous, nous frottions les mains à l’approche de la fête de Tabaski, mais jusque-là, aucune femme ne s’est approchée de nous pour demander le prix des bijoux », se lamente-t-elle. Pour cette année dit-elle, les préparatifs de la fête de Tabaski semblent durs, surtout pour certaines familles modestes. Pour le gardien du centre social N°7, situé dans le 7e arrondissement, Moussa Barka, il faut attendre un miracle d’Allah, sinon les personnes âgées et démunies ne vont pas faire le rituel de sacrifice de mouton. Raison : l’augmentation de prix des marchandises. Selon M. Barka, père de 7 enfants si les autorités, ne viennent pas en aide aux familles beaucoup de fidèles musulmans, surtout les moins nantis ne vont pas bien fêter la Tabaski.
Pour soulager, les populations, certains couturiers installés à la rue de la grande mosquée Roi Fayçal, lancent une opération dénommée « opération coup de cœur ». Cette opération faut-il le préciser, a pour but de baisser le prix des frais de couture. « Chaque année, à l’approche de la fête de Tabaski, nous étions envahis par les clients, mais cette année, ce n’est pas le cas. A moins d’une semaine de la fête, les commandes se font rares », constatent-ils. Selon eux, cette opération va aussi permettre à certains qui n’ont pas de moyens de déposer leurs tissus.
Toutefois, les commerçants rencontrés dans certains marchés tentent de justifier la hausse du prix des denrées de première nécessité. Hassan Ali, commerçant, affirme que c’est un phénomène qui est général. Il rajoute que, ce sont les importateurs et les grossistes qui sont à l’origine de la flambée des prix. Les détaillants sont contraints de suivre le système. « Si le grossiste augmente le prix, le commerçant détaillant est obligé d’en rajouter, sinon, il n’a pas de bénéfice », précise M. Hassan Ali.
Au marché de Mouton de Karcandjié
Au marché karcandjié, un marché de mouton situé non loin du gouvernorat de N’Djamena, il y a de moutons à la bourse de toutes les couches sociales, du modeste au plus riche. Les prix varient de 35.000 pour les moutons moyens et 75.000F CFA pour les gros moutons. Malgré les prix relativement accessibles, les clients sont rares. Pour Mahamat Salleh, vendeur de moutons, les clients ne se bousculent pas. C’est inquiétant pour les vendeurs. Selon lui, les temps sont durs. « Avant, nous vendons les moutons à vil prix à l’approche de la fête de Tabaski, de nos jours les prix ont grimpé et c’est indépendamment de notre volonté », dit-il. Il précise que, ce qui handicape le commerce de moutons, c’est leur alimentation. C’est cela qui coute cher.
La fête de Tabaski, appelée communément fête de moutons est prévu pour le 20 ou le 21 juillet prochain. Les fidèles ont encore quelques jours devant eux pour préparer cette fête qui est l’une de grandes fêtes du calendrier musulman.
Jules Doukoundjé
Le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou, a été entendu hier par la Police judiciaire sur plainte déposée par le ministère de la Sécurité publique.
C’est pour la énième fois que le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou fait face à des ennuis judiciaires. Dans la journée du jeudi 15 juillet, il a été auditionné pendant de longues heures par la coordination de la Police judiciaire. Motif, diffamation. Et c’est le ministère de la Sécurité publique qui s’en est plaint.
Ce vendredi 16 juillet, c’est un Mahamat Nour Ibedou, posé et confiant qui nous reçoit. D’après lui, l’origine de ce énième ennui dont il fait face remonte à un entretien qu’il a accordé à la chaîne de télévision Tchad24 début juin. « Nous avions dénoncé les conditions de détention des prisonniers à la maison d’arrêt de Klessoum et nous avions mis l’accent sur celles des rebelles du FACT », a-t-il fait savoir. Mais les propos qui lui portent préjudice sont ceux qui évoquent la mort de deux chefs rebelles. « Nous avions établi formellement que cinq chefs rebelles ont été exfiltrés du groupe pour être gardés dans le secret. Et deux d’eux sont morts », rapporte le défenseur des droits de l’Homme. À l’audition, il lui a été demandé d’apporter les preuves. « Je leur ai dit non, je ne peux pas dévoiler mes sources. Si le ministère concerné pense que j’ai menti, il n’a qu’à prouver qu’ils soient vivants », répond-il.
Après l’audition, le secrétaire général de la CTDDH est reparti libre chez lui. L’affaire sera transmise au parquet. Quitte au procureur de la République d’en décider de la suite à donner. Mais pour Mahamat Nour Ibedou, c’est un acharnement contre sa personne. « C’est clair que c’est un acharnement. Si le lundi je suis placé sous mandat de dépôt, cela sera pour la 11e fois. Alors que voulez-vous que je dise ? », s’interroge-t-il. Pour lui, c’est une manière de casser la dynamique des futures marches. « C’est pour nous éviter de nous préparer pour organiser une autre marche qu’ils ont sorti ce dossier. Ils sont des spécialistes en matière de casser la dynamique », accuse-t-il. Mais Mahamat Nour Ibedou affirme que tout cela ne va pas affecter sa détermination à dénoncer les violations des droits de l’homme.
Christian Allahadjim
Depuis le déclenchement du recensement des retraités du Tchad par l’Inspection générale d’État (IGE), les retraités sont remontés. Pour eux, ce recensement n’est pas digne de nom et que l’IGE doit plier bagage. Le porte-parole du comité ad hoc des retraités du Tchad s’exprime sur cette situation. Reportage.
Selon le porte-parole du comité ad hoc des retraités du Tchad, Alladoumgar Tédengarti, le 8 mars 2021, le comité ad hoc des retraités du Tchad a essayé d’aiguiller les responsables de la Caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT) pour qu’ils puissent payer régulièrement les pensions des retraités, mais malheureusement, cela a été interrompu par des situations administratives, notamment la suspension de l’ancien directeur, la nomination du nouveau directeur général, du directeur adjoint et de l’agent comptable. Tout ça a servi de subterfuge pour ignorer le payement des retraités jusqu’aujourd’hui, dit-il. « On dit que comparaison n’est pas raison, mais il y a une similitude entre la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), qui s’occupe du payement des retraités privés. La CNPS ne rencontre pas de problèmes parce qu’elle est prévoyante et sociale », explique Alladoumngar Tédengarti. Pour lui, le patronat qui est composé des sociétés, des entreprises respectent le versement de la part patronale et le versement de la part salariale régulièrement à la CNPS.
C’est pourquoi la CNPS n’a pas de problème. « Au niveau de la Caisse nationale des retraités du Tchad, on a de problème parce que notre patron, c’est le gouvernement, le ministère de finance, le trésor public, les banques. Et ces gens-là ont prestement torturé les retraités du Tchad. Comment on peut comprendre que les parts patronales sont versées chaque fin de mois, les parts salariales sont aussi versées chaque fin de mois et que la caisse des retraités soit vide », se demande le porte-parole du comité ad hoc des retraités du Tchad.
D’après lui, le problème des retraités n’est pas un problème où il faut casser la tête des retraités. « Un retraité est un retraité. Un ayant droit est un ayant droit. Un orphelin est un orphelin. C’est des situations où on doit examiner en conseil d’administration, au début et à la fin de chaque année. Si l’IGE veut faire un contrôle, il faut qu’elle le fasse au début ou à la fin de l’année, mais pas en plein milieu de l’année pour perturber les retraités », sollicite Alladoumngar Tédengarti.
Il indique qu’en cette période, l’IGE va dans les provinces pendant que certains retraités sont aux champs entrain de cultiver et comme l’Inspection générale d’Etat est passée en leur absence, ces retraités sont obligés de le suivre jusqu’à N’Djamena. « L’IGE devrait rendre service aux retraités en les écoutants et après les recenser s’ils ont besoin d’être recensés. Nous n’avons pas le problème avec l’IGE, mais il faut qu’on fasse des services qui puissent rendre service aux retraités et non des services qui vont perturber des retraités, qui souffrent déjà amèrement », déplore le porte-parole.
Alladoumngar Tédengarti propose à l’IGE de faire plutôt un contrôle de paye. « L’Inspection générale d’État doit attendre au moment de la paye pour vérifier si le retraité est en règle ou pas. S’il est en règle, il passe à la caisse pour retirer son argent. Comme ça, on aura recensé tout le monde et on aura également décelé les magouilles qui se font au niveau de la CRNT », suggère-t-il.
Blocus du problème des retraités
Le porte-parole du comité ad hoc des retraités du Tchad, de poursuivre que le problème du payement de la pension des retraités est au niveau du ministère de finances, du trésor public, des banques. Le décaissement, précise-t-il, est un problème. Et c’est depuis le mois de mars qu’ils sont en train de crier pour qu’on paye leur pension, mais jusque-là il n’y a rien. « On ne comprend pas pourquoi ils ont créé la caisse nationale des retraités. On aurait pu laisser ce service des retraités au niveau du trésor public et les retraités allaient se faire payer au trésor public », regrette-t-il.
Il interpelle le président du Conseil militaire de transition, le Premier ministre de la transition, le ministre de la Fonction publique, le ministre des Finances, le trésor public de tout faire pour que les versements soient réguliers et ininterrompues.
Allarassem Djimrangar
Orthom L’Or