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La seconde phase du projet d'appui à la petite entreprise démarre bientôt.  L’association Bet ALNadjah (BAN) vient de lancer officiellement ce 22 juillet 2021 ses activités du programme chèque service Tchad au CEFOD.

L’association Bet ALNadjah initie un dispositif dénommé « chèque service ».  Ce dispositif vise à inciter les Petites et Moyennes Entreprises ainsi que les entrepreneurs à recourir aux prestataires de service afin d'évoluer dans leurs affaires. Selon la directrice générale Adjointe de cette association Mme Rohimy Carolle Ngomibé, Bet ALNadjah a pour objectif de faire connaître aux différents partenaires et prestataires de service l’existence de la mise en œuvre du programme chèque service Tchad.   Elle souligne aussi que, les deux jours d'atelier permettront aux consultants venus du Cameroun de présenter le programme de la mise en œuvre de ce nouveau dispositif.  Mme Rohimy Carolle Ngomibé insiste sur l’assiduité et la contribution de tous pour satisfaire les attentes.

Pour Altengar Bedaye, responsable de chèque service, le dispositif géré par les personnes formées permettra d'aider les jeunes entrepreneurs à améliorer leurs performances et de bien établir le business plan. Le business plan d’après lui, est un document de plan d'affaires qui renferme toutes les informations sur les projets. « Il permet de montrer aux bailleurs de fonds que le projet est viable pour être financé », rajoute-t-il. Selon lui, les consultants qui ont été envoyés par différents cabinets ont suivi une formation de trois semaines sont évalués positivement. Monsieur Altengar Bedaye précise qu’ils sont accrédités à délivrer le service sur deux produits notamment, le diagnostic d’entreprise et l’élaboration du business-plan.

Il assure également que l'équipe dirigeante de ce programme est capable de mener le service. Pour lui, ceux qui reçoivent l'agrément aujourd’hui sont habiletés à faire leur travail parce qu'ils ont reçu une formation et ont été ensuite évalués. « Officiellement, les cabinets vont être agréés pour exercer dans les dispositifs chèque service », informe-t-il.

Concernant le mécanisme du dispositif de gouvernance de chèque service, il relève qu’il y a un comité de pilotage qui fait un examen minutieux du programme avec son staff. Ce comité explique-t-il, est ensuite évalué par la gouvernance de programme d’activité. « Une brigade de contrôle, les agences de distribution, etc. et au bout de la chaîne se trouve un mécanisme de coordination qui joue un rôle de courroie de transmission entre les différents partenaires », indique-t-il.

La remise du chèque de financement est prévue pour demain en présence du bailleur notamment, l’Agence Française de Développement (AFD). Et l’atelier en question va durer deux jours.

Koumassen Juste

Une réunion des chefs des partis politiques, convoquée par le ministère d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue Acheikh Ibni Oumar,  a failli tourner en ring de boxe. Il a fallu l’intervention du ministre d’État pour calmer les esprits. Retour sur la réunion avec Ialtchad Presse.

Remarques, motions, questions, opinions et propositions ont constitué les temps forts de cette rencontre entre les responsables des partis politiques et le ministère d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue. L’objet de la rencontre de ce jeudi 22 juillet est d’adopter les modalités de désignation des représentants des partis politiques au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif. Mais très vite, la réunion s’est transformée en une immense cacophonie.

La plupart des présidents et secrétaires généraux des partis politiques qui ont répondu présents et qui ont pris la parole ont relevé que le quota donné aux partis politiques est insignifiant et qu’il faut  au moins 50 places pour les représentants des partis politiques. Selon la présidente du Rassemblement pour le Progrès et la Justice Sociale (RPJS), Mme Louise Ngaradoumri, la situation actuelle est purement politique et non technique. Donc, il ne faut pas les repousser en arrière pour dire que cela ne regarde pas les partis politiques, ça regarde que les techniciens. Pour elle, le dialogue national inclusif représente à peu près la conférence nationale souveraine donc, il faut inclure tout le monde. « Est-ce que vous voulez qu’on fasse ce dialogue politique semblable au deuxième forum national ? », demande la présidente du RPJS.

Le président du parti Mouvement pour l’Égalité et le Rassemblement des Citoyens (MERCI), quant à lui, trouve anormal qu’on donne cinq (5) places aux membres du Conseil militaire de transition (CMT). On ne comprend pas pourquoi donner 5 places aux militaires, s’interroge-t-il.  D’après lui, le Conseil militaire de transition est égal au militaire. Donc, il faut qu’on augmente le quota pour les partis politiques à 50 places. Pour lui, il ne faut pas exclure les partis qui n’ont pas de représentation à l’Assemblée nationale. Il faut tenir compte de regroupement de chacun ou des partis politiques, suggère-t-il. « Monsieur le ministre en tant que garant de la paix, cette fourchette on vous a donné et vous savez parfaitement la situation du pays, je voudrai que vous soyez sage quand on vous envoie la liste de nos représentants, même si cette liste est individuelle. Tenez compte des propositions faites par les uns et autres », demande-t-il.

Étant donné que la plupart des interventions étaient des opinions et questions, le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue, M. Acheikh Ibn-Oumar a tout d’abord signifié qu’ils ne sont pas là pour régler les problèmes des partis politiques, ni en train d’organiser la conférence nationale souveraine. « L’objet de notre rencontre est très clair. C’est la concertation pour trouver les modalités afin de mettre en place le comité d’organisation du dialogue national inclusif. Moi en tant que ministre de la réconciliation, je n’ai pas la légitimité pour trancher certaines affaires. J’ai une mission très précise » a-t-il affirmé.

Le débat est tellement vif que la salle allait être transformée en ring. Certains chefs des partis étaient prêts à s’échanger des coups de poing. « Je n’ai peur de personne moi », lance un chef de parti à son collègue qui a pris le contrepied de son intervention. Comportement que le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue a déploré et qualifié d’indigne des présidents de partis politiques. « On a donné une mauvaise image à la classe politique tchadienne parce que si le public apprend cette nouvelle, il va dire que les présidents des partis politiques se sont réunis et ils se sont chamaillés », regrette M. Acheikh Ibn-Oumar.

La rencontre s’est achevée en queue de poisson. Les présidents des partis n’étant pas à mesure de s’accorder sur les modalités de désignation ont fini par se remettre au ministère en charge de la Réconciliation.  En conclusion, les présidents et secrétaires généraux de partis politiques ont jusqu’au lundi 26 juillet pour faire parvenir leurs propositions ou la liste de leurs représentants au sein du comité d’organisation du dialogue national en vue. « Les partis politiques doivent nous envoyer leurs candidats individuellement. Une fois la liste envoyée, on va l’étudier pour tirer une conclusion », a dit M. Acheik Ibn-Oumar.

Il faut rappeler que lors de l’allocution du secrétaire d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue, Djimadjibaye Kantangar Aimé, le président d’honneur du Front nouveau pour le changement (FNC), Yaya Dillo Djérou Bétchi et ses éléments ont claqué la porte.

Allarassem Djimrangar

La déclaration du ministre de la Fonction publique Brah Mahamat « la Fonction publique est saturée » continue par mécontenter les diplômés sans emploi. Ce jeudi, le collectif des lauréats des écoles professionnelles a organisé une manifestation pacifique dans les locaux de cette institution. Reportage.

10h00mn ce jeudi 22 juillet 2021. A N’Djamena, la capitale tchadienne une grosse averse s’abat sur la ville. Dans les bureaux du ministère de la Fonction publique, logé à Farcha, les fonctionnaires vaquent à leurs occupations.  Aux abords du ministère, des lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration s’impatientent. Ils sont venus pour exprimer leur colère. Ils sont mécontents de la déclaration du chef de ce département, Brah Mahamat qui affirmait que « la Fonction publique est saturée ». 

À 11h 20, les lauréats des écoles professionnelles décident de braver la pluie. Il ne tombe que des gouttelettes. Papiers imprimés en noir sur blanc sur lesquels les textes « non au clientélisme, non au népotisme, nous sommes fatigués de vos promesses masquées, fonction publique égale fonction parent, fonction publique saturée, Brah dégage » en mains, les mécontents avancent à l’entrée de la Fonction publique.  L'hymne national « la Tchadienne » est entonné.  Regroupés sous le hall central de l’institution, les manifestants ont commencé par faire leur show, sans violence. L’air triste, ils entonnent leur chant de détresse : " nous sommes les professionnels, nous sommes formés par l'État suite à un besoin, nous sommes la réalité du pays, nous sommes les enfants des pauvres, nous avons aussi les diplômes, nous voulons notre intégration, nous n'avons pas l'argent pour négocier, nous sommes aussi Tchadiens, nous sommes abandonnés, la Fonction publique n'est pas saturée, nous avons aussi droit, nous sommes humiliés pendant 15 ans, nous sommes maltraités pendant 15 ans et aujourd'hui la Fonction publique est saturée, non à discrimination, trop c'est trop." Ce chant est repris en chœur durant tout le temps qu’a duré la manifestation.

Selon le porte-parole du collectif, Neuzilka Emmanuel, cette manifestation est motivée par la cause pour laquelle ils sont engagés depuis 2019, l’insertion socioprofessionnelle. « Nous ne revendiquons que notre intégration, car nous le méritons aussi », a-t-il réaffirmé. Nouvelle exigence, le collectif demande la démission du chef de département de la Fonction publique.

12h. Les éléments de la police antiémeute surgissent par surprise dans la cour de la Fonction publique. Des grenades lacrymogènes fusent de partout. Aucune arrestation n’est signalée sauf deux cas de blessures et des vitres des véhicules parties en éclat, établit Neuzilka Emmanuel.

Le collectif d’indiquer que des actions seront organisées en continu jusqu’à satisfaction de leur revendication.

L’Or Orthom
Christian Allahadjim

Les diplômés en instance d’intégration ont tenté de perturber le déroulement du Brevet de l’enseignement fondamental (BEF) hier. La Police en a interpellé 39 d’entre eux.

Ils ont promis et ils l’ont fait.  Les diplômés en instance d’intégration à la Fonction publique ont tenté de perturber le bon déroulement du Brevet de l’enseignement fondamental (BEF) hier, 21 juillet à N’Djamena.  Aux centres d’Habbena, Gassi, Atrone, Amtoukouin et Walia, ils ont font irruption dans les salles d’examen, demandant aux candidats de vider les salles. La panique s’est installée. Mais la situation a été très vite contrôlée. La Police est intervenue sans pour autant semer davantage la panique avec des lacrymogènes. Bilan, 39 membres de la plateforme sont interpellés. « 34 ont été relâchés aussitôt, mais ce sont les 5 d’entre eux qui ont été gardés. Les deux autres sont au niveau de CSP9 et les 3 autres dans un lieu inconnu », affirme Ndingadjinan Thomas, un des leaders de la plateforme des diplômés en instance d’intégration.

Selon M. Ndingadjinan Thomas, c’est une action non violente qui a été menée. « On avait le plus poliment possible demandé à nos cadets de ne pas composer cet examen », dit-il. D’après lui, la Fonction publique est saturée, référence à la déclaration du ministre, pourvoyeuse d’emploi. « Si c’est le cas, ça ne sert à rien de continuer par former les gens. Autrement les cadets perdent leur temps à composer ces examens », lâche-t-il.

Toujours selon lui, les actions revendicatives vont continuer. « Que les autorités nous trouvent une solution, l’emploi. Et tout va s’arrêter ».

En rappel, la plateforme des diplômés revendique l’intégration de 13 202 candidats à la Fonction publique. Ce chiffre représente le reste 20 000 intégrations qu’avait promis le défunt président de la République Idriss Déby Itno en 2019. « Ce restant, avait déclaré le défunt président, doit revenir aux enfants des pauvres que nous sommes. C’est ce que nous revendiquons », rappelle Ndingadjinan Thomas. Depuis fin 2020, aucune intégration n’a été faite. Et depuis lors, la plateforme est au four et au moulin pour avoir satisfaction. Manifestation, sit-in, sont des voies qu’elle utilise pour protester contre le silence du gouvernement.  

Christian Allahadjim

Sur l’étendue du territoire du Tchad, 106 988 candidats dont 36940 filles entament ce 21 juillet 2021, les épreuves écrites du Brevet d’Enseignement Fondamental (BEF). N’Djamena, la capitale tchadienne elle seule compte 34 000 candidats. Ialtchad Presse s’était rendu dans deux établissements de la ville. Reportage.  

Ce matin, dès 7 heures du matin, les candidats au Brevet d’Enseignement Fondamental (BEF) pour la ville de N’Djamena ont répondu présents dans leur centre de composition respectif.  Ils sont 34 000 Candidats répartis dans 72 centres d’examen avec au moins 3500 membres de jury.

12 heures et demie, nous arrivons au centre du lycée Felix Éboué. Ce centre regroupe trois collèges notamment les deux collèges du Lycée Éboué et celui de l’Assemblee Chrétienne. Dès notre arrivée nous rencontrons les élèves qui viennent de finir les épreuves de la rédaction et de la mathématique. Un petit temps leur permet de souffler avant d’entamer la dernière épreuve, le civisme. Juste à notre côté se trouve un garçon et une fille, tous candidats des collèges du Lycée Éboué. Pour le garçon, « les épreuves sont abordables, je suis sûr que je m’en sortirai par la grâce de Dieu », confie-t-il. Pour la jeune fille, « l’épreuve de la rédaction parlait des élections qu’il fallait expliquer. C’est une surprise pour moi, mais je me suis bien débrouillée. J’ai confiance, je suis tranquille », dit-elle.

Nous marchons vers la direction, à l’entrée du bâtiment une infirmière est en poste avec des médicaments pour prévenir toute éventuelle crise. Tout semble organisé ici. Dans un bureau Mme Seid Farah Madjé, présidente du centre CEG lycée Felix Éboué est assise. Pour elle, il n’y a rien de grave, les premières épreuves étaient la rédaction et les mathématiques. Elle rajoute que, pour cette première journée, la dernière épreuve est le civisme. « Nous avons 499 candidats. Nous faisons un travail simultané, une équipe de correction est bien en place. Au fur et à mesure qu’une épreuve finie, les copies sont déposées pour la correction », dit-elle.

Au Collège du lycée Sacré-Cœur, c’est un centre d’examen. Nous avons en face de nous Allarangué Abel, il est le vice-président du centre. Selon lui, tout se passe bien, tout le monde est venu très trop notamment les candidats tout comme les surveillants. Il affirme aussi que toutes les conditions sont réunies, même les épreuves sont arrivées à temps. Nous avons 270 candidats, nous sommes un centre principal, au collège Évangélique il y a un centre secondaire avec 183 candidats. Leurs copies vont être convoyées vers nous. Actuellement la correction des deux premières épreuves est en marche. Le collège du Sacré-Cœur compte 183 filles.

« Cet effectif élevé des filles montre aujourd’hui, les filles sont aux études et c’est vraiment à encourager. Nous demandons aux parents d’encourager davantage leurs filles à étudier, car elles sont capables et peuvent bien réussir comme les garçons », souligne monsieur Allarangué Abel.

Nous avons rattrapé Elvira Ratomte, candidate au collège du Sacré-Cœur avant qu’elle n’entre en salle pour la dernière épreuve pour la journée. « J’ai bien entamé la journée. Vous savez, l’examen quand on le prépare on ne se fait pas de soucis. Je n’ai pas de raisons de m’inquiéter, ça ira », déclare-t-elle d’un air rassurant.

Pour l’ensemble du territoire national, une source du ministère de l’Éducation nationale et de la promotion civique note, 106 988 dont 36940 filles. Les épreuves écrites vont durer 3 jours pour les francophones et 4 jours pour les arabophones.

Moyalbaye Nadjasna

Pour réclamer leur pension de 3 trimestres, les retraités ont manifesté pour exprimer leur ras-le-bol. C'est ce 21juillet au siège de la Caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT). Reportage.

Les retraités du Tchad, section de N’Djamena, ont encore fait parler d’eux. Dans la matinée de ce mercredi 21 juillet, ils ont manifesté devant le siège de la Caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT) au quartier Dembé dans le 6e arrondissement.

Il était 10 heures. En face du siège de la CNRT, la circulation est bloquée. Des retraités en petits groupes se sont installés sur des chaises en plein milieu de la chaussée. « Nous ne réclamons que nos droits », récite en solo un retraité âgé.  « Il faut qu’on nous paie seulement », chante un autre.

Selon le président du comité de crise, Blagué Jean, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la promesse du directeur de la CNRT d’enclencher la paie dès ce mercredi 21 juillet. « Il nous a promis de nous payer aujourd’hui et quand nous nous sommes présentés, il n’y a rien », rapporte-t-il, avec véhémence. D’après lui, ça fait 3 trimestres que les retraités n’ont rien perçu. « Nous demandons à la France de nous trouver la solution avec le pouvoir qu’il a nommé au Tchad », supplie Blagué Jean.

Assis ou debout, des retraités crient de partout. Et Blagué Jean, comme un directeur de la chorale, les harangue. « Nous allons mourir pour notre argent », « c’est mieux de se faire tuer que de mourir de faim », scandent-ils. La circulation est aussitôt déviée. Les éléments de la Police antiémeute interviennent. Débute la négociation. En vain. La Police tente de dégager les occupants du lieu, mais elle est confrontée à une résistance. Les gaz lacrymogènes pleuvent. Et c’est le sauve-qui-peut. La situation est rétablie. La circulation reprend.

Parmi les victimes de l’intervention policière, un élève de la classe de 3e. Il rentrait après le premier jour de composition du BEF. Il a reçu une grenade lacrymogène en plein œil. Il est évacué à l’hôpital par le président du comité de crise, Blagué Jean.

Dispersés, mais pas anéantis, disent-ils. Ils promettent de revenir pour fermer les locaux de la CNRT dans les jours avenirs si rien de concret n’est fait.

Koumassen Juste

Les habitants du carré 48 du quartier Ngonba situé dans le 9e arrondissement de la ville de N’Djamena n’attendent plus les autorités communales. Ils décident eux-mêmes de s’organiser pour aménager leurs routes. Pour désenclaver leur quartier pendant cette période des pluies, ils cotisent de l’argent pour acheter des Benz de remblais et louer la niveleuse pour aménager une autre route pour éviter de traverser l’ancien cimetière en roulant sur les tombes. Reportage.

En saison de pluies, beaucoup de quartiers de la ville de N’Djamena s’organisent pour lutter contre les inondations. C’est le cas des habitants du carré 48 du quartier Ngonba, l’un des carrés le plus enclavé de la commune du 9e arrondissement. Pour éviter de traverser l’ancien cimetière, ils décident de cotiser de l’argent pour aménager une autre route qui leur permet de contourner le cimetière et de désenclaver le quartier. Pour l’initiateur du projet de désenclavement du carré 48 du quartier Ngonba, M. Agouzoum Dar Noel, il ne faut pas attendre tout de l’État, il faut s’organiser pour désenclaver le carré. « Nous avons beaucoup de difficultés pendant la saison pluvieuse pour sortir. Notre quartier et surtout notre carré sont enclavé pendant la saison des pluies », explique M. Agouzoum.

Ce jeune ingénieur qui est l’auteur du projet de désenclavement a loué un gradeur d’une somme de 250.000 F FCA pour aménager la route qui permet d’accéder à l’axe principal sans traverser l’ancien cimetière chrétien de Ngonba. « J’ai demandé aux voisins qu’on peut s’organiser nous-mêmes pour aménager une voie de sortie, mais ils n’ont pas cru à ma proposition. J’ai donc moi-même loué un gradeur et quand le gradeur se mettait à niveler la route, tout le carré s’est mis à cotiser », précise-t-il. Ce dernier se dit ému de l’engagement des habitants du carré 48 qui ont accepté unanimement de cotiser une somme de plus de 200.000F CFA pour acheter de remblais. Le jeune topographe estime que l’engagement des habitants du carré 48 du quartier Ngonba va servir de déclencheur aux autres quartiers de la commune de N’Djamena. Abondant dans le même sens, Gaksou Issakar, jeune du carré qui a participé au nivellement de la voie de désenclavement, souligne durant cette saison de pluie, leur carré va être soulagé. Selon lui, si les autorités communales leur donnent quelques Benz de remblais, la rue sera bien aménagée et les camions Benz ne vont plus traverser l’ancien cimetière.

Toutefois, M. Agouzoum Dar Noel lance un appel aux autorités de la commune du 9e arrondissement, de les doter des Benz de remblais pour bien aménager cette rue. Selon lui, les jeunes du quartier sont déterminés à aménager cette unique voie mais il leur faut de remblais. Concernant les camions Benz qui traversent l’ancien cimetière chrétien de Ngonba, il affirme que ce n’est pas normal que les camions roulent sur les tombes, et qu’il serait judicieux de respecter les morts, avant d’ajouter « les gens respectent les morts, mais ce qui se passe dans son quartier est inadmissible ».

Cette rue aménagée par les habitants du carré 48 a permis aux camions Benz qui transportent du sable et de remblais, de ne pas traverser l’ancien cimetière de Ngonba. Mais quand on demande à ces derniers de contribuer avec des voyages de remblais pour bien aménager cette voie, ils refusent de mettre la main dans… le remblais.

Jules Doukoundjé

 

La saison de pluie tarde à s’installer dans la capitale tchadienne, N’Djamena et ses environs. À Toukra, dans le 9e arrondissement, les paysans sont désespérés. Reportage.

Mercredi 21 juillet 2021. Il est 11 heures passées. Et le mois de juillet tend vers sa fin sans qu’une grosse pluie tombe sur N’Djamena et ses environs. Ce qui inquiète les cultivateurs.

Sur les espaces rizicoles de Toukra, un quartier de la commune du 9e arrondissement de N’Djamena, le sol est bien sec. Normalement, en cette période, la nature devrait être verdoyante. C’est tout le contraire ; aucune herbe n’a poussé. Conséquence d’une absence de pluie abondante. Malgré cela, certains cultivateurs s’activent. Le cas de Matchanga Hervé. Élève en terminale, il laboure du riz depuis trois saisons. Avec son cousin, ils préparent le champ en espérant la tombée éventuelle de la pluie. D’après lui, cette année, la pluie traîne. « On est vraiment en retard cette année. D’habitude en mai et juin, on prépare le champ. Et dès juillet, on commence avec le repiquage », fait-il savoir. Mais force est de constater que la plupart des cultivateurs sont encore à la première phase, la préparation du champ. « Ceux qui ont des moyens utilisent des motopompes pour irriguer leurs champs », dit Matchanga Hervé.

Sur les zones rizicoles près du fleuve, la culture contre saison est au rendez-vous. Grâce à des motopompes, l’eau est drainée pour alimenter les champs. Avocksouma André arrose ses pépinières. Il déplore le retard que connaît la saison pluvieuse de cette campagne agricole. « Logiquement en cette période, on devrait repiquer avec les eaux de pluie. Mais là on le fait avec l’eau du fleuve. Aussi ça devrait être la période de sarclage. Mais on est là encore avec le repiquage », fait-il la remarque. Dans leur secteur, il y a un groupement qui est mis sur pied. Mais le problème que relève Avocksouma André est le nombre des motopompes que compte le groupement. « Il n’y a qu’une motopompe pour 100 carrés. Et le programme n’est jamais respecté. Cela pose tous les jours des problèmes ».

Ibrahim Nangasou et ses copains sont en pleine opération de repiquage. Ils donnent un coup de main à un membre de leur chorale. Dans une ambiance bon enfant, ils piétinent la boue çà et là. Ils plongent les mains sous les eaux retenues par une petite digue pour repiquer les pépinières. Soudain, un serpent. Il est rapidement mis hors état de nuire. « C’est ça aussi les risques que nous courons », lâche Ibrahim.

« Il nous faut de la pluie sinon la récolte de cette année ne sera pas comme celle de l’année passée », soutient Matchanga. Il s’inquiète que la famine ne sévisse cette année. Toutefois, rassure le jeune agriculteur, « si en août la pluie tombe régulièrement, il n’y aura pas de problème. »

Le riz est le céréale la plus cultivée dans cette zone. Il joue un rôle non négligeable dans l’alimentation et le revenu des milliers des Tchadiens. « Grâce à la culture du riz, je paie ma scolarité. Beaucoup de familles s’en sortent grâce au riz. Sans cette culture, la vie nous sera difficile », dit Lassou Grégoire, un élève de la Seconde au Lycée de Malo, localité qui jouxte le quartier Toukra.

Christian Allahadjim

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