La ville de N’DjamÉna est désormais déconfinée suite à un décret présidentiel le 22 janvier dernier. Le transport interurbain reprend de plus belle. Une décision qui donne une bouffée d’oxygène aux agences de voyages. Elle est aussi un soulagement pour les usagers. Reportage.
C’était vendredi passé que la décision du déconfinement de la capitale tchadienne est tombée : N’Djamena est déconfinée. Ce matin dans les différentes agences de voyages tous les bus sont alignés le long de la voie du contournement de Dembé. Il n’y a pas achalandage. L’industrie peine à reprendre. Les voyageurs ont déserté. L’ambiance est calme contrairement à d’habitude. Jeudi matin, la plupart des bus des agences de voyages stationnés au-delà de 20 km de N’Djaména selon les exigences de l’ancien décret sont tous de retour en ville.
Adoum Bakadi, est gestionnaire dans une agence. Selon lui, cette décision ressemble à une écaille de poisson longtemps calée à la gorge. « C’est un soulagement pour nous et pour nos clients. Vous savez, l’interdiction de voyages interurbains a eu beaucoup de conséquences. Surtout social, les employés et leurs familles ont beaucoup souffert et l’industrie les chiffres d’affaires des agences ont chuté », confie-t-il.
Pour Adoum Bakadi, il n’y a pas des clients parce que la décision de déconfinement est encore fraîche. « Les choses vont reprendre doucement et on reprendra le rythme d’antan ». Peut-être si les travailleurs gagnent leur salaire dans les jours qui suivent, la semaine prochaine, il y aura de changement, poursuit-il. « Nous n’avons pas augmenté le prix de transport. C’est difficile encore surtout que c’est le weekend. On espère la semaine prochaine sinon les jours à venir un changement », soutient le gestionnaire.
Ndjenom Sévérine est en visite à N’Djamena. Et la décision l’a bloqué depuis 3 semaines. « Je suis venue à N’Djamena pour acheter des produits et repartir aussitôt, mais le confinement m’a bloquée. Je m’empresse à repartir avant qu’une autre décision me bloque. La vie à N'Djaména est très dure. Je repars à Moundou, c’est le même tarif. Il n’y a pas de problème », dit-elle souriante.
Pour Abdramane Senoussi, chauffeur d’une agence à Njari, « Taacha Abéché ». « C’était très dur pour moi. Je suis chauffeur depuis des années. Lors de la suspension des activités, j’avais des problèmes à avoir 500FCFQ en poche. Si cela devait continuer encore ça allait être la catastrophe », dit-il.
Moussa, un autre chauffeur, témoigne. « J’ai beaucoup perdu. Et ce n’est pas l’État qui va me le rembourser. Franchement cette épidémie qui vient d’où on ne sait fait des dégâts. Dieu merci, on reprend Allah ».
Adam, secrétaire général du syndicat des transporteurs et FRET de N’Djamena, estime que le confinement de la ville est une décision difficile, mais comme il s’agit de la santé publique, il faut l’accepter. Selon lui, les conséquences économiques d’une telle décision sont évidentes. « Dieu merci, elle est levée. C’est salutaire pour l’industrie de transports et pour les personnes qui sont restées longtemps confinées à N'Djaména involontairement ».
Moyalbaye Nadjasna
La Confédération Libre des Travailleurs du Tchad (CLTT), décide de rejoindre la plateforme syndicale revendicative en grève. L’annonce a été faite ce vendredi, 15 janvier par son secrétaire général, Brahim Ben Saïd NOH. Cette décision fait suite au compte rendu de la rencontre des syndicats avec le gouvernement fait par la CLTT à sa base.
Le transport urbain a repris service ce 14 janvier. Les conducteurs des motos taxis communément appelés « clandomen » se défendent d’avoir surenchéri durant le confinement strict. Reportage.
Les conducteurs des mototaxis ou « clando » démentent avoir haussé les prix de la course durant le confinement. Moursal. Avenue Mbaïlem Dana Thérèse, nom de l’ancienne Maire de la ville de N’Djamena. Bizarrerie tchadienne. Dans ce pays on immortalise les vivants. Sous un arbuste peu ombrageux, un groupe des clandomen attendent dans la causerie les éventuels clients. « Bonjour, les amis », ils répondent par un bonjour très appuyé et amical. Ils portent tous leurs cache-nez. Ils respectent cette mesure face au redoutable coronavirus. Il est particulièrement important surtout dans leur métier. Première interrogation : les clients estiment que vous, les « clandomen », aviez fait de la surenchère lors du confinement dur, que répondez-vous ?
Faux. Répondent-ils, unanimement. « Nous avons entendu une femme sur l’antenne d’une radio dire nous taxons 2000FCFA la course à l’absence des minibus et taxis. Peut-être ailleurs, mais pas ici à Moursal » disent-ils avec fermeté. Pour eux, les clients sont des rois même s’ils les taxent de profiteurs. Ils soutiennent ne jamais surtaxer les clients. « Cette désinformation vient des personnes de mauvaise foi qui veulent discréditer notre débrouillardise. Nous prenons que 250 FCFA pour des petites distances entre Moursal et le marché de Dembé. Et 500F si c’est une grande distance », confient-ils.
Deuxième interrogation (relance) : Il semble que vous vous frottiez les mains à chaque fois que les minibus ou « car Ha hiss » sont interdits de circulation pour raison de la Covid-19 ? « C’est tellement archifaux. Vous nous voyez tous ensemble on s’ennuie. Cela prouve qu’on n’a pas de clients. Ils rajoutent, « nous prenons souvent des risques. Et surtout lorsque le couvre-feu était à 18h00. Cela pour déposer nos clients en retard chez eux », notent-ils.
Remadji Céline est une usagère fidèle de mototaxi. Selon elle, ce n’est pas tous les clandomen qui font de la surenchère. « Ici à Moursal, je continue à être déposée au prix régulier et selon les distances. Je n’ai jamais payer au-delà de 500FCFA même durant la période sans minibus et taxis », a témoigné la jeune cliente. Pour Maurice Djimtan, un autre client, les clandomen ont exagéré un tout petit peu avant de se rendre revenir à des meilleurs sentiments. « Ils ne sont pas malins. Ils auraient dû garder le même prix en travaillant plus vite pour faire plus de tournées. Peu importe les circonstances. Travailler plus et gagner plus disait un ex-président français », soutient-il en éclatant de rire. Et rajoute « …la France n’est pas le Tchad tara. Je viens de dire une bêtise, mais je maintiens mon affirmation ».
Pour les conducteurs des mototaxis, ces accusations sont gratuites. Ils affirment ne pas gagner beaucoup d’argent. Et de toutes les façons, il n’y pas ou il n’y a plus assez d’argent dans un pays en crise comme le Tchad, disent-ils.
Moyalbaye Nadjasna
L’allègement des mesures par les autorités autorise la réouverture de ces cadres éducatifs. Ialtchad constate l’effectivité de la reprise. Reportage.
Les établissements scolaires, universitaires publics et privés sont autorisés de nouveau à reprendre les cours. Ils avaient cessé les cours depuis quelques semaines suite au confinement de la ville de N’Djamena. Cette décision fait suite à l’augmentation des cas des personnes infectées dans la capitale tchadienne par le coronavirus.
Jeudi matin. 9h. Les grands lycées publics et privés de la capitale sont ouverts. Au Collège Évangélique, première étape de notre tournée. Le proviseur est absent nous informe le secrétariat. M. Batein, censeur du collège est présent. Il reçoit la rédaction avec beaucoup d’amabilité. « Nous avons convoqué une réunion avec les enseignants et tout sera décidé à l’issue de cette rencontre. Toutefois, nous entendons reprendre les cours, Dieu voulant le lundi matin », dit-il. Pour lui, il faut bien préparer l’esprit des enseignants afin de mieux accueillir les élèves dans le respect des mesures barrières. Le collège Évangélique est un établissement scolaire confessionnel créé en 1964. Il a fêté ses 50 ans en 2014. Plus de 1000 élèves sont inscrits. Et une cinquantaine d’enseignants y professent.
De côté de l’Avenue Mobutu se dresse le bâtiment du vieux et réputé Lycée Sacré-Cœur. Un des plus importants lycées privés de la ville. Ialtchad Presse est reçu, ici aussi par des censeurs. L’ambiance est studieuse, quelques élèves sont en classe. Selon l’administration, un établissement est comme une machine. Lorsqu’on allume, le processus s’installe doucement pour être enfin prêt à fonctionner normalement. « Nous avons commencé timidement avec la moitié de notre effectif. Les enseignants leur donnent des exercices. Nous comptons reprendre normalement le lundi si tout va bien », indique l’administration. Le téléphone n’arrête pas de sonner. Des parents appellent pour s’assurer de la reprise des cours, dit l’administration.
Écoles publiques bloquées par la grève
Rien à signaler aux Lycées Félix Eboué et Technique commercial. Selon les proviseurs, seule l’Administration est ouverte pour gérer des affaires courantes. « Nous avons les bulletins du 1er trimestre qui ne n’ont pas été totalement remplis dû au confinement de la ville de N’Djamena. À cela vient s’ajouter la grevé de la plateforme syndicale. On ne peut rien. On attend seulement puisqu’on ne peut rien dans un contexte pareil », dit M. le proviseur du LFE.
Dans la cour du LFE, un groupe des enfants jouent au football. Les portes des salles de classe sont hermétiquement fermées. En face, au LTC, rien. Au Lycée technique industriel et à la Faculté d’Ardepjoumal pas l’ombre d’un début du commencement de la rentrée scolaire.
Dans les établissements scolaires confessionnels comme le collège Évangélique, le lycée Sacré-Cœur et le lycée Ibn Sina, une idée de rencontre de concertation fait son chemin. À la fin de celle-ci, il sera décidé s’il faut être solidaire durant 1 ou 2 jours en suspendant les cours en solidarité avec les collègues du public.
Moyalbaye Nadjasna
La centrale syndicale, la Confédération Libre des Travailleurs du Tchad (CLTT), n’est pas entrée en grève lancée par la plateforme revendicative le lundi 11 janvier. Son Secrétaire général, Brahim Ben Saïd NOH explique pourquoi.
Pourquoi la CLTT n’est pas en grève ?
C’est vrai nous n’avons pas appelé à la grève par contre beaucoup de nos adhérents y sont allés. Il y a entre autres : le syndicat des enseignants du Tchad, le Syndicat des formations aux métiers (les lycées techniques et le lycée industriel) et bien d’autres.
Que pensez-vous de ceux qui sont en grève ?
Nous n’avons aucun intérêt a bloquer les autres. Nous avons juste décidé de ne pas prendre position. Et ne rien dire. C’est tout.
Qui ne dit mot consent ?
On n’est avec eux et non contre la grève. C’est un droit constitutionnel. Sauf que pour nous cette période n’est pas indiquée, mais c’est leur droit de faire la grève.
Pourquoi pensez-vous que la période de la covid-19 n’est pas indiquée pour déclencher la grève ?
Vous savez, la grève en cette période de la pandémie, on ne la suit pas tellement. Avant que la grève ne se déclenche, le gouvernement dans sa décision de confinement de la ville de N’Djamena, a fait exception à des services nécessaires. Nous sommes signataires de l’accord du 09 janvier 2020. Mais nous estimons que cet accord-là, le gouvernement a appliqué une bonne partie. Il ne reste que les 15% des primes, des avancements, des reclassements des agents et les frais de transport. Je crois que le gouvernement a commencé déjà a payé en décembre dernier, mais le ministère des Finances et du Budget a constaté que certaines personnes ont perçu deux fois. C’est pourquoi le ministère a suspendu les versements pour vérification. Mais ceux qui n’ont pas perçu, peut-être ils percevront leur dû à la fin de ce mois.
Comment rassurer ceux qui n’ont rien perçu ?
Nous avons rencontré le ministre de la Fonction Publique, son collègue de l’Éducation nationale et les Directeurs généraux des Finances et du Budget il y a 48h. Ils nous ont rassuré que concernant les actes de carrière des agents, notamment les avancements, un bon nombre a été enrôlé. Ils pourront en bénéficier d’ici à la fin de ce mois. Aussi, ils ont noté que les arriérés de 2018, 2019 et 2020 des primes de transport seront payés à tout le monde suivant une programmation. Le gouvernement a dit que c’est un problème de trésorerie, mais cela va se régler. Les autorités demandent à nos camarades de lever la grève parce que la période n’est pas indiquée. Alors, on espère qu’après réflexion, ils se décideront. Au cours de nos échanges avec le gouvernement, nous avons tous constaté que le gouvernement a aussi des manquements. Il communique moins, s’il communiquait à tout moment avec les syndicats on ne serait pas arrivé à cette grève. Dans un enjeu social, la communication et le dialogue sont nécessaires.
Il semble que votre centrale syndicale est pro-régime. Que répondez-vous ?
Écoutez, la grève c’est comme une guerre, elle se prépare. Elle a ses modalités. Il faut 6 jours francs de préavis pour informer son partenaire, ou son employeur. En fait, dans tous les pays, il y a des syndicats. Certains prônent le dialogue, d’autres font le forcing. Nous ne sommes pas, un syndicat progouvernemental ni proche du régime. Mais le gouvernement c’est un partenaire et nous le respectons. Nous sommes loin du jeu d’hypocrisie. Seulement il faut être réaliste avec soi-même. Je pense lorsqu’on fait grève pour rien gagner c’est aussi dangereux. C’est un couteau à double tranchant et surtout vous risquerez de vous faire ridiculiser. Au Tchad, on peut faire plusieurs mois de grève et gagner son salaire ce qui n’est pas le cas sous d’autres cieux.
Parlons distribution des vivres aux démunis. Qu’en pensez-vous ?
La répartition est inéquitable et mal faite. Je trouve que ce n’est pas digne d’un tchadien. On ne peut pas donner à un tchadien un ou deux « koros » du riz, maïs ou haricots. C’est une injure à la population. La population tchadienne ne mérite pas cela. Non ! C’est injuste et anormal. Cette distribution ne sert à rien du tout. Ce que je déplore c’est que ce sont les mêmes personnes qui prennent la même chose. Dans mon quartier, il y a des personnes d’autres quartiers qui viennent prendre parce qu’elles sont insatisfaites. Tout le monde est vulnérable. Qui ne l’est pas ? Prenez, par exemple, les fonctionnaires retraités civils et militaires. Ils sont des démunis. Ils ne sont pas payés. Il y a aussi les veuves et les orphelins, il faut penser à eux.
Que pensez-vous des mesures sanitaires ?
Je propose à l’État de continuer la sensibilisation et des campagnes de distribution des cache-nez. C’est très important. Les caches sont vendues à 200F CFA voire plus. Faites un tour dans les ministères les kits de lavage des mains sont sans eau. Ce qui démontre le non-respect des mesures et le relâchement. Dieu merci, 60% de nos populations sont jeunes par rapport à certains pays, surtout occidentaux, les plus touchés, mais nous devons protéger les personnes de 3e âge.
Propos recueillis par Moyalbaye Nadjasna
Le confinement de la ville de N’Djamena dû à la recrudescence de covid-19 est renouvelé pour deux semaines à compter du 14 janvier à 00heure. Cependant, des allègements sont consentis, parmi lesquels: les transports urbains. Les taxis et minibus ont repris ce matin. Ialtchad Presse est allé faire le constat. Reportage.
Ce matin, la reprise des minibus et taxis du marché à mil, de Dembé et à Chagoua ressuscite l’émotion des conducteurs et passagers. « Alhamdoulillah pour les uns, Dieu merci pour les autres » s’exclament usagers et chauffeurs.
Ousmane. 35 ans. Il est chauffeur de minibus, lorsque le gouvernement a brusquement décidé de l’interdiction des minibus et taxis de circuler, il était pris de court. Et les conséquences ont été énormes. « Nous empêcher de travailler équivalait à nous enterrer vivants. Personnellement, je n’ai aucune autre source de revenus ni une autre activité que celle de chauffeur de minibus », dit-il. Il est très content de la reprise des activités.
Brahim, lui, est passager. Il est embarqué dans un minibus au marché à mil pour le quartier Farcha. Il ne laisse pas paraître son émotion pour la reprise du transport urbain. « Vraiment, c’est un ouf de soulagement pour nous les passagers. Vous avez constaté que depuis 2 semaines on marchait. C’était très difficile surtout pour nous qui habitons loin du centre-ville. Qu’Allah nous préserve de cette dangereuse maladie », affirme-t-il. Cerise sur le gâteau, le prix n’a pas changé. 250F CFA pour un aller à Farcha.
Un autre conducteur de minibus, Moussa, dit très malheureux. « Il était temps sinon le feu ne va plus s’allumer sous la marmite. Vous savez, au Tchad, on ne vit pas, mais on survit au quotidien. Alors si le gouvernement a compris la souffrance de la population, c’est une bonne chose ».
Ahamat Issaka, conducteur de taxis, affirme que beaucoup de clients ne sont pas encore au courant de la reprise des transports urbains. « Nous jouons un rôle important dans la vie économique dans notre pays. Nous contribuons en payant nos taxes et cotisations. C’est une recette pour l’État. Donc je pense que les autorités ont enfin pris la bonne décision », signifie-t-il.
Moyalbaye Nadjasna
Le dur confinement de la capitale tchadienne, N’Djamena le 31 décembre passé a arrêté plusieurs activités non essentielles semant le désarroi. Depuis ce jeudi 14, les autorités ont levé certaines restrictions au grand soulagement de citoyens. Reportage
N’Djamena reprend peu à peu son rythme de vie. Il est 10h. La réouverture des boutiques, des marchés et bien d’autres activités des revenues génératrices reprend. Les rues sont bondées de monde. Les commerçants s’activent pour rendre propre leurs devantures et nettoient leurs produits pour les rendre plus attirants. Au marché de Dembé, à celui du marché à mile en passant par le marché central les constats sont les mêmes.
Moussa commerçant au marché de Dembé ne cache pas sa joie. Pour lui, le gouvernement est dans son rôle de protéger la vie de la population face à la pandémie. « On a fait 2 semaines à la maison c’est difficile, mais Dieu merci le gouvernement nous autorise à recouvrir nos boutiques ». Selon Moussa, c’est une perte économique en fermant les commerces, mais « la santé avant toute chose », dit-il.
Un groupe de commerçant au marché central accepte de parler, mais sous couvert de l’anonymat. Ils sont indignés. « Toutes ces décisions sont au profit du pouvoir. Nous ne méritons pas d’être enfermés pendant deux semaines pour rien », affirment-ils. Pour eux, ces mesures sont des manipulations gouvernementales.
Du côté des tenanciers des bars et alimentations, le constat semble le même. Ngarmadji Jules propriétaire d’un bar de la place s’active avec ses proches collaborateurs à arranger les chaises et les tables. « Ouf! nous sommes soulagés de reprendre nos activités parce que c’était très difficile de joindre les deux bouts ». Nous avons compris les mesures du gouvernement. C’est normal puisqu’il y a la recrudescence de la maladie à coronavirus, et c’était trop inquiétant, souligne Ngarmadji. Pour lui, ce temps passé à la maison au chômage est difficile. Les tenanciers dépendent exclusivement de leurs établissements et alimentations, les fermés pour 2 semaines est un coup dur mais « nul n’est au déçu de la loi », ajoute-t-il.
Tantine Romance, propriétaire d’une Alimentation, est satisfaite de la nouvelle autorisant les réouvertures des bars et restaurants. Pour Romance, cette décision, est une immense « Dieu merci le gouvernement est revenu sur ses décisions et cela nous soulage. On nous demande de faire la vente emportée on n’a pas le choix que de se plier à la décision », dit-elle. Pour la propriétaire, cette réouverture donne un nouveau souffle au secteur économique.
En terminant ses propos, Mme Romance est heureuse comme une petite fille de voir son la réouverture de son commerce. Dans l’euphorie, elle lâche, « je remercie les journalistes pour le travail abattu. Vous avez plaidé chaque jour notre sort auprès des autorités ».
Djilel-tong Djimrangué
Deux décrets signés par le président, Idriss Deby Itno, ce mercredi 13 janvier allègent les mesures contre la propagation du Coronavirus. Ils sont relatifs au couvre-feu et au confinement de la ville de N’Djamena.
Le premier décret porte sur la prorogation du couvre-feu. Celui-ci, instauré dans 10 provinces du pays, est prorogé pour une période de deux semaines. C’est « à compter du 13 janvier de 20h00 à 5h00 du matin ».
Dans le second décret, il s’agit de la prorogation du confinement de la ville de N’Djamena. Il apporte aussi quelques allègements aux mesures restrictives prises par le gouvernement. Toutefois, la ville de N’Djamena restera confinée « pour une période de 2 semaines renouvelable à compter du 14 janvier 2021 à partir de 00h00 », selon le décret.
Parmi les nouveautés dans ce décret, la réouverture des établissements scolaires et universitaires publics et privés. La grande prière de vendredi et le culte de dimanche sont aussi autorisés. Il est à noter également la réouverture des aéroports et des transports en commun urbains. Les étals, les commerces et les grands marchés sont également ouverts. La fréquentation des bars et restaurants est autorisée « avec vente à emporter ».
En ce qui concerne les modalités pratiques, certains endroits seront toujours fermés durant cette période. C’est le cas notamment des frontières terrestres de la ville, les lieux de culte, les boîtes de nuit, les transports en commun interurbains, les services publics et privés non essentiels, les processions funéraires et de réjouissance entre autres.
À savoir, les services autorisés ou ouverts, le sont « sous réserve du respect strict des mesures barrières et de la distanciation sociale ». Chaque semaine, le Comité de gestion de crise sanitaire évaluera la situation en vue de proposer des mesures appropriées.