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Depuis plus de deux semaines, la capitale tchadienne N’Djamena vit au rythme de pénurie de gaz butane. Les utilisateurs font des kilomètres pour recharger leur bonbonne de gaz, mais en trouvent difficilement. Cette situation inquiète les ndjaménois qui n’ont toujours pas eu des explications des autorités relatives à cette rareté. Reportage.

De la pénurie du gasoil, l’on passe à la pénurie du gaz butane. Le gaz butane est devenu rare dans les boutiques du coin à proximité des utilisateurs. Dans les points de vente, ne se passe pas cinq minutes sans qu’une personne ne se présente pour demander du gaz. Sur la moto, dans les brouettes, les porte-tout, dans les voitures ou sur les têtes, les bonbonnes de gaz sont transportées d’un point A à un point B. Les personnes transportant ces bonbonnes vides font des kilomètres dans l’espoir de trouver un coin pour les recharger. Elles rentrent malheureuses parce qu’elles ne trouvent pas les bonbonnes chargées pour échanger. Les habitants des quartiers périphériques viennent au centre-ville pour chercher le gaz et vice versa. Les boutiquiers qui sont parvenus à recharger leur bonbonne, les revendent à 2250 voir 2500 par endroit.

Madame Dénénodji Hélène a quitté Gassi à moto pour venir dans une boutique de gaz situé à Dembé, mais n’en trouve pas. Pour Mme Hélène, elle a fait presque le tour de la ville. Elle retient sa colère sur son visage. Et finit par lâcher cette colère, « vous ne pouvez pas aller même à Djarmaya pour nous recharger les bouteilles ? J’ai pris une demi-journée pour chercher le gaz sans en trouver. Je ne sais pas ce que les soi-disant autorités font dans leur bureau. La population crie pénurie cela n’émeut personne. Ce pays-là… », a-t-elle lancé.

Abdoulaye Rachad Ahmat est vendeur de gaz butane. Les bouteilles empalées les unes sur les autres devant sa boutique sont vides sauf que les bonbonnes encore neuves. Certaines personnes sont obligées d’acheter les bouteilles neuves pour utiliser. Il affirme ne rien comprendre à cette question de pénurie. Tout ce qu’il sait ce que le véhicule est passé ramasser les bonbonnes vides, mais n’est pas revenu et la situation ne semble sans solutions dans l’immédiat. « Les revendeurs ne disent rien à propos. Quelquefois les bouteilles rechargées arrivent en nombre insuffisant et nous sommes obligées de garder cela pour nos clients potentiels. En tout cas, on attend nous aussi une explication de la part de nos autorités. Sinon comment comprendre qu’on produit le gaz chez nous et on ne peut pas en trouver à tout moment », se lamente-t-il. Il ajoute que les autorités ont interdit le charbon de bois et le bois de chauffe au profit du gaz, mais la pénurie est souvent présente même si elle est périodique. Il appelle le gouvernement et particulièrement le ministère du Pétrole à régler ce problème rapidement.

Kouladoum Mireille Modestine

Les artistes s’activent à préparer la 40e édition de la fête de la musique. L’ambiance ces derniers jours n’est pas habituelle un peu partout dans les maisons de quartiers et les studios de production de musique. À l’Institut français du Tchad (IFT), l’espace café est mouvementé, des artistes, promoteurs, danseurs et de visiteurs viennent régulièrement pour échanger ou se concerter.  Tout le monde est chaud pour ce grand rendez-vous prévu pour le 21 juin prochain. Reportage.

Après deux ans marqués par les restrictions sanitaires liées à la maladie au coronavirus, la musique s’apprête à vibrer  le Tchad. Comme partout dans le pays, la capitale tchadienne vibrera aussi le 21 juin prochain. À l’Institut français de Développement, trois concerts phares sont prévus. Pour la journée d’aujourd’hui, il est prévu un concert de présentation d’album de l’artiste Omaarson Jérusalem dénommé « Loyauté », un autre concert libre le 18 dont l'artiste binational tchado-canadien Afrotronix animera et enfin le 21 juin ou le jour J, une soirée show dédiée à la culture urbaine sera animée par l’artiste Ray’s Kim.

Pour Omaarson Jérusalem, c’est un sentiment de satisfaction de pouvoir fêter à nouveau la musique après deux de restriction à cause de la Covid-19. Il souligne que les artistes manquent cruellement de soutien et un cadre idéal pour l’exercice de leur métier. L’artiste lance un appel aux plus hautes autorités, les personnes de bonne volonté à investir afin de propulser les musiciens et aussi la musique tant bien au niveau local qu’internationale. Par la même occasion invite les artistes à rehausser leur niveau en créer des bons contenus pour être suivi et écouter au Tchad, en Afrique, et partout dans le monde. 

Quant à l’artiste Ray’s Kim, la fête de la musique va être fêtée pour la première à l’IFT. Il ajoute, « contrairement aux années antérieures, cette année, la fête aura une dimension très élevée, parce que l’IFT offre pour la première fois un plateau spécial aux artistes afin de célébrer cette journée », dit-il.  L’artiste invite le public à venir massivement célébrer cette fête dont l’entrée est gratuite.

Selon Oken Mardo artiste compositeur, la fête se prépare dans très bonnes conditions. Il confie « le mois de juin est le mois de musique, je me réveille tous les jours souriant et content », conclut-il.

Rappelons que la fête de la musique a lieu à travers le monde le 21 juin 1982 en France, principalement le soir et la nuit jusqu'au lendemain matin. Elle est actuellement célébrée dans une centaine de pays dont le Tchad fait partie.

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou

Des jeunes désœuvrés et certains diplômés sans emploi s’adonnent à la vente du sable sur les berges du Chari à N’Djamena. Ces jeunes, la plupart des responsables de famille s’estiment heureux et conseillent les autres d’en faire autant. Ialtchad Presse a visité samedi 11 juin, les activités menées par ces adultes et adolescents. Reportage.

De jeunes gens campent chaque matin et soir non loin de la berge du fleuve Chari, face à l’axe du commissariat du 7e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Ils vendent du sable. Dingamnadji Moise 30 ans environ est vendeur de sable. Il le ramasse au fond du fleuve Chari depuis 21 ans. Il a commencé cette activité à son jeune âge. Il dit avoir décidé de se battre et ne pas déranger ses parents. Moïse a raté deux fois son baccalauréat, mais son échec n’est pas lié à ses activités. Le jeune homme a réussi à se faire former. Il dit être diplômé en construction métallique. Il n’a pas pu s’insérer encore dans la vie active. « Il n’y a pas de boulot et faute de moyens, je me suis lancé dans l’extraction et la vente du sable ici aux berges du Chari.  Nous sommes au nombre de six. Parmi nous se trouvent ceux qui ont un diplôme de licence et/ou de master. Dieu merci quelques-uns ont eu du travail et nous ont quitté, mais nous qui sommes restés nous continuons notre débrouillardise », confie Moise.

Souvent dit-il, les gens les considèrent comme de bon à rien. Moïse affirme également que même des élèves pendant les grandes vacances se débrouillent ici. Le débrouillard relate qu’il ne se plaint pas, avec ce qu’il mène comme activité, il arrive à joindre les deux bouts même si son travail paraît difficile. « Je suis marié et avec ce que je fais, ma famille ne rate pas sa pitance quotidienne. Il n’y a pas de la qualité dans nos plats, mais on ne dort pas affamer », assure-t-il. À en croire Moise, leurs problèmes majeurs c’est le transport. D’après lui, ils louent cher les véhicules pour acheminer leurs produits chez leurs clients en saison des pluies. À son avis, les agents municipaux passent parfois, mais ils ne les dérangent pas. « Ils nous comprennent lorsque nous leur disons que nous sommes des diplômés sans emploi et on se débrouille », exprime ce jeune vendeur du sable. Leurs clients, dit-il, sont à différents niveaux. Il y a des lanceurs des commandes qu’ils déposent le sable chez eux, d’autres des détaillants revendeurs avec de porte-tout. « Les détaillants, nous leur faisons de petites faveurs leur permettant de gagner aussi quelque chose », révèle-t-il. Dingamadji Moise informe que lorsque l’eau reprend son lit, ils prêtent la pirogue pour aller chercher du sable. « Nous plongeons dans l’eau pour sortir le sable. C’est un risque terrible que nous prenons, mais qui ne risque rien n’a rien. Nous partons jusqu’à Ngon-ba pour chercher le sable avec la pirogue », indique-t-il.

Sanné Abdoul est un revendeur détaillant en porte tout. Il est venu acheter du sable avec Moise. « Je suis un vendeur détaillant du sable depuis 10 ans. Je vends au moins cinq porte-tout par jour à raison de 1500 FCFA. Dans nos communautés on dit se débrouiller n’est pas volé. Je conseille aux autres jeunes d’oser, car qui cherche trouve », lance-t-il.

Moyalbaye Nadjasna

Une rencontre vendredi 10 juin ici à N’Djamena pour un meilleur suivi des travaux d’installation des scanners au centre hospitalier universitaire la référence nationale de N’Djamena. La réunion s’est tenue entre le ministère tchadien de la Santé publique, l’entreprise Wadikoundi en charge des travaux en présence de l’inspecteur général d’État Ali Mbodou Mbodoumi. Selon le représentant Wadikoundi, les techniciens sont à pied-œuvre pour finaliser l’installation de ces scanners. Pour une utilisation en bon escient de ces appareils, une formation des techniciens sur la maintenance et l’usage va être organisée à l’hôpital de la Mère et de l’Enfant. Elle va regrouper tous les techniciens des hôpitaux bénéficiaires des scanners.

À l’issu des échanges, un délai de cinq mois est accordé à l’entreprise Wadikoundi pour finaliser les installations. Les clés et le procès-verbal doivent être remis le 10 décembre 2022. L’inspecteur général d’État relève six mois de retard dans les travaux après une évaluation conjointe faite il y a quelques mois.15 formations sanitaires sont concernées, dit-il. À son avis, il a été recommandé à l’entreprise de commencer les travaux de manière simultanément dans tous les hôpitaux et conformément à l’esprit de clauses. Le ministre de la Santé Dr Abdel-madjid Abderahim a demandé à l’entreprise de prendre toute sa responsabilité pour respecter le délai d’exécution et de travailler selon la règle de l’art. L’avenant doit respecter les mêmes procédures mentionnées dans le contrat, insiste-t-il.

Il y a des sujets sur lesquels on ne peut pas discuter et écrire avec une certaine légèreté. Pour ce qui se passe à Kouri-Bougoudi, ce coin du pays hors de la République, il est difficile d’en discuter sans y laisser un peu de son humanisme. Que dire et écrire lorsque le massacre se passe presque en direct sur les réseaux sociaux ? Comment comprendre que des Tchadiens s’entre-tuent sans la présence des médias crédibles ?  Il y a 4 raisons pour comprendre Kouri-Bougoudi, le Far West tchadien.

Première raison, tout le monde parle de l’absence de l’État mais en vérité l’État n’a jamais pris pied dans cette région. L’hostilité de son territoire, de son éloignement, sont certes des obstacles mais il est surmontable par la puissance publique. L’État, il faut le dire a démissionné. Tous les pouvoir successifs jusqu’à celui du président Hissène Habré se sont contentés d’observer tout en endiguant les dangers de la région en refusant de faire de la petite politique de courte vue avec les natifs de la région.

Sauf que l’ancien régime du défunt Maréchal a décidé de briser cette tradition en sous-traitant la sécurité à des chefs de bande de la région. Il a passé en catimini un deal qui se résume à : garantissez-moi de bloquer le passage aux rebelles et je vous laisse exploiter l’or du Tibesti. De plus, dans sa méfiance vis-à-vis des populations locales, il leur a adjoint comme contre balance les nouveaux pirates du désert communément appelé « les toroboro », qui sont pour la plupart originaires du soudan voisin. A Kouri-Bougoudi, c’est la loi du plus fort qui est la meilleure. C’est un lieu de non-droit où l’État est méconnu et combattu.

Depuis quelques décennies, la conception de l’État par ceux qui en son sommet est bizarre. Ils pensent que l’État ce sont les titres sans le mérite. Que l’État se sont les décrets sans la compétence. Que l’État c’est l’addition des complaisances amicales, tribales ou claniques.

Deuxième raison, l’exploitation anarchique des carrières d’or qui suscite tant de convoitises ne peut qu’entraîner l’émergence du banditisme, des brigands, des gangsters hors la loi. Un État normal ne peut pas accepter l’exploitation de ses ressources naturelles sans aucun contrôle, fut-elle artisanale. Cette exploitation non industrielle se fait selon un code tribal. Les gens des mêmes groupes ethniques s’installent entre eux, vivent entre eux, se constituent en milice d’autodéfense ou d’attaque, et sont motivés par deux choses : l’appât du gain et la préservation de ce qu’ils considèrent comme leurs ressources. Cette organisation encouragée sciemment ou inconsciemment par l’État est une bombe à fragmentation qui pourra embraser toute la région et emportée ce qui reste de l’État.

Troisième raison, la nature a horreur du vide comme la géographie ou le territoire a horreur de l’absence d’une administration publique compétente. Dans cette grande région, une nouvelle mafia s’est installée. Des nouveaux pirates du désert on fait leur apparition, les « toroboro ». Des cavaliers de l’enfer sur terre, les « djandjawid » lorgnent vers ce nouvel Eldorado pour prélever leur part. Nouvelle mafia, les « toroboro », l’ombre des djandjawide avec toutes ses ramifications étrangères est un explosif programmé.

Maintenant, quelle solution ? Le président de la transition est allé dans la région. Les Tchadiens attendaient de lui une solution et une nouvelle vision. Rien de tout cela. Il a proposé un rafistolage de plus injuste, une « solution apartheid » qui a consisté à chasser tous les tchadiens non-originaires de la région. Leurs matériels saisis, leurs carrières fermées. Ils n’ont pas le droit d’exploiter de manière illégale les ressources minières comme le font les locaux. Il y a visiblement des Tchadiens plus Tchadiens que d’autres. Kouri-Bougudi en est le parfait exemple.

Bello Bakary Mana

Après des audiences avec le ministre des Postes, le Premier ministre et le Directeur général de la poste qui n’ont rien donné, le personnel de la poste a décidé de passer à une vitesse supérieure. Il observe depuis ce jeudi 09 juin, une grève d’une semaine allant du 09 au 15 juin. Le personnel revendique 7 mois d’arriérés de salaire, proteste contre le recrutement de 15 nouvelles personnes et la réforme des véhicules qui est interdite par la junte au pouvoir par décret. Reportage.

La grève à la Poste a plusieurs raisons, disent les syndicalistes. La plus choquante selon eux, c’est, « le Directeur général sortant s’est endetté au nom de la Poste à hauteur de presque 700 millions FCFA. Alors dès que les subventions de 250 millions  arrivent dans le compte, la banque retient en se payant et c’est nous, le personnel qui ramassons les pots cassés. Nous travaillons 4 mois pour avoir 1 mois de salaire », se lamente M. Addalil Abakar qui rumine sa colère tout en retenue.

Dans la cour de la poste, c’est le désert ce matin du vendredi 10 juin. Aucun agent n’a pointé présent. Le personnel respecte une grève nationale sèche d’une semaine. Elle revendiquer 7 mois arriérés de salaire, plus d’autres choses. Le président du Syndicat National des Agents des Postes et Télécommunication SYNAPOSTEL Addalil Abakar affirme que la poste est en train de souffrir d’une maladie provoquée par les responsables du ministère des Postes et de l’Économie numérique. Il soutient ne pas comprendre comment une société de l’État comme la Poste ne vit que d’assistance depuis plus de 20 ans. « Les sociétés implantées au Tchad donnent au ministère des Postes et de l’Économie numérique 9% de leur budget annuel comme redevance. Le ministère envoie 3% à Société des télécommunications SOTEL, 1% à l’agence de développement des technologies de l’information ADETIC, 1,5% à ARCEP, 1% à la STIC, 1% au ministère des Finances et du Budget et 1% la Présidence. On refuse à la poste qui fait partie intégrante du ministère la part de redevance donc difficile de gérer le personnel que nous sommes », explique-t-il. Il ajoute que la poste recevait auparavant une subvention 1 milliards par an pour payer le salaire qui équivaut à 50 millions par mois et plus certaines activités. Mais cette somme est réduite chaque année jusqu’à revenir à 250 millions. Donc toutes les conditions sont réunies pour que la poste meure, a-t-il souligné.

La poste attend depuis plus de deux décennies la relance des activités, mais en vain. Les ministres passent, mais les problèmes de la poste restent sans être réglés. Selon Addalil Abakar les gens s’intéressent beaucoup plus à leur intérêt que l’intérêt de la Poste et ont plongé la Poste dans l’agonie. Le président du syndicat affirme également que le ministre actuel a rencontré le personnel et a présenté le plan de relance. Il a promis qu’on ne parlera plus d’arriérés de salaire et tout le personnel le croyait, mais depuis lors les choses ne font que s’empirer. Le directeur ripou selon les grévistes a recruté plus de 15 nouveaux agents dont son fils à qui il a donné un contrat à durée indéterminée. «  Avec quel argent il va payer les nouveaux agents ? », s’interroge M. Addalil.

La rédaction a tenté d’avoir la version des faits et l’accusation du syndicat au sujet de l’ardoise de 700 millions laissée par l’ex-directeur mais l’administration n’a pas donné suite à notre sollicitation.

Kouladoum Mireille Modestine

L’électricité solaire semble sublimer ce dernier temps certains citoyens tchadiens. A N’Djamena capitale tchadienne par exemple, plusieurs ménages ont basculé vers énergie solaire. C’est ce que d’ailleurs disent les sociétés de production d’énergie solaire de la place. Les usagers veulent être à l’abri des coupures intempestives de la société nationale d’électricité (SNE). Reportage.

Les coupures intempestives du courant par la Société Nationale d’Électricité (SNE) vont-elles entraîner cette société vers le néant ? Ces derniers jours beaucoup des Tchadiens écœurés se sont tournés définitivement vers l’énergie solaire.

Adam Mahamat est commerçant. Depuis deux ans il ne se plaint des délestages de la SNE. « Le solaire est mille fois mieux. Cela fait pratiquement 2 ans que nous utilisons l’électricité solaire. Nous n’avons plus de soucis. Plus des caprices des délestages intempestifs de la SNE. Avant avec le groupe électrogène, il faut mettre chaque jour le carburant. C’est trop dispendieux, maintenant c’est fini avec cette misère », affirme-t-il. Adam se dit satisfait de son choix. Il estime qu’il ne faut pas d’hésiter à migrer vers l’énergie solaire.

Dans quelques lieux de ventes des kits solaires sillonnés, les vendeurs relèvent un net engouement des clients pour le solaire. Pour Mme Remadji Dingamnadji Philomène, directrice commerciale et communication d’Alternaprod, une maison d’énergie solaire de la place, la preuve est là, aujourd’hui à N'Djaména, on ne peut pas seulement se contenter de la SNE. A son avis, la SNE fait déjà un bon travail, mais elle n’arrive pas couvrir l’ensemble du besoin de la capitale en électricité. Elle précise que le projet solaire d’Alternaprod visait d’abord les zones rurales, mais la réalité est là, avec le manque cruel d’énergie même à N’Djamena, les gens sollicitent leurs services. D’après elle, il suffit de disposer des kits de base notamment des kits solaires avec une boîte (batteries, stabilisateurs, transfos et régulateurs) et avoir une autonomie en électricité solaire. « Avec une seule batterie, vous avez la possibilité d’électrifier toute une maison y compris les accessoires (téléviseur, congélateur et ventilateurs). Il y a l’énergie électrique pour les ménages, mais aussi pour les sociétés. Nos clients eux-mêmes ont réalisé qu’utiliser le groupe électrogène leur revient cher. Alors j’estime que le solaire c’est le meilleur. Le coût revient moins cher et votre électricité est disponible 24 heures sur 24 », explique Mme Remadji. La directrice soutient qu’il suffit de suivre les conduites à tenir pour l’usage du solaire et profiter de tous les avantages. Le solaire, dit-elle, c’est un bon débarras du souci de manque de courant.

Mme Remadji Dingamnadji affirme que son entreprise est submergée des clients si bien qu’ils sont en rupture de kits. Mais ils ont lancé une nouvelle commande pour bientôt. « Les bienfaits du solaire sont nombreux. Au-delà d’électricité pour les ménages, il permet d’alimenter les pompes solaires, les couveuses les pompes goutte à goutte, les machines à coudre, etc. », soutient-elle. Actuellement informe-t-elle, ils ont un village pilote à Mabrio Hadjaraye, sortie Est de N’Djamena. En plus d’énergie électrique, ils forment les femmes rurales dans les activités génératrices de revenus, quelques lampes solaires sont mises à leur disposition pour leur permettre à elles et à leurs enfants de lire la nuit. Plusieurs citoyens plaident auprès des autorités du pays pour rendre la lumière en permanence. Selon eux, même les kits solaires actuellement sur le marché ne sont pas à la bourse de tout le monde.

Moyalbaye Nadjasna

Les enfants du centre d’accueil et de réinsertion sociale des enfants et jeunes démunis « Dakouna Espoir », sont menacés d’expulsion pour 6 mois de loyer impayé. Logés à Moursal dans le 6e arrondissement de la commune de N’Djamena depuis plus de 2 ans, croulent sous une dette de loyer de plus de 2 millions de FCFA. Les héritiers de la maison envoient un huissier pour les expulser. Ils lancent un appel aux bonnes volontés de les aider à éviter de retourner dans la rue. Reportage. 

Les 65 pensionnaires dont une fille du centre d’accueil et de réinsertion sociale des enfants et jeunes démunis « Dakouna Espoir » sont menacés d’expulsion si rien n’est fait dans les jours à venir. Logés à Moursal depuis deux ans et démis, ils traînent 6 mois d’arriéré de loyer impayé qui équivaut à 2 millions 100.000 F CFA. Les héritiers de la maison ne supportent plus, et engagent un huissier pour les expulser. Pour éviter que ces enfants et jeunes récupérés dans les rues ne dorment pas dehors, les responsables du centre lancent un vibrant appel aux bonnes volontés de les aider afin d’éponger les dettes du loyer.

Pour Hervé Stéphane, directeur des opérations du centre Dakouna Espoir, c’est depuis 7 ans qu’ils sont dans le circuit de la récupération, l’insertion et la réinsertion des enfants et jeunes vivant dans les rues. Selon lui, en ce moment, le centre traverse une situation lamentable. Il souligne qu’ils cumulent 6 mois de loyer impayés. Le 2e responsable du centre qui s’exprimait avec beaucoup d’émotion et ajoute que depuis quelques jours, les héritiers de la maison ont engagé un huissier pour les expulser. « Nous lançons des SOS aux personnes bienveillantes de nous venir en aide pour éponger les 6 mois impayés des loyers pour éviter qu’on ne se retrouve dans la rue », clame-t-il.

L’artiste danseur et chorégraphe explique que quand ils étaient logés à Chagoua dans le 7e arrondissement, ils n’avaient pas connu des difficultés liées au loyer. Mais depuis qu’ils sont à Moursal, ils peinent à payer le loyer. Le directeur des opérations du Centre précise que c’est le Ministère de la Femme et de la Famille, avec l’appui de l’UNICEF qui se sont engagé à payer le loyer, mais depuis 6 mois, rien n’est fait. Hervé Stéphane dit qu’ils ont plusieurs fois envoyées de courriers au Ministère, mais ces courriers sont restés lettres mortes. Il craint que si rien n’est fait d’ici peu, les 65 enfants et leurs encadreurs soient des sans domiciles. Il soutient qu’avant, ils se débrouillaient avec les prestations de danses pour se prendre en charge, mais la situation est dure ces derniers temps.

Au sujet de la formation des enfants du centre, il soutient que ce n’est pas seulement la danse. Selon lui, la danse est juste une manière d’attirer les enfants. Après cela, il y a un travail psychosocial qui permet de discuter avec eux pour détecter leurs problèmes. Après ce travail, dit-il, nous les orientons dans les écoles et ceux qui sont âgés, on leur demande ce qu’ils veulent apprendre comme métier, on les inscrit.

Au centre, les enfants apprennent la couture, la menuiserie et la mécanique. La seule fille apprend la coiffure dans une école de la capitale et fait ses études dans une école classique.

Jules Doukoundjé

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