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24h après la clôture officielle des travaux du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) couplé de la révision de la charte de transition, Mahamat Idriss Deby est à nouveau couronné homme fort du pays. Il a été investi ce 10 octobre 2022, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l'État au Palais du 15 janvier. Une cérémonie qui a vu la présence de plusieurs personnalités publiques, traditionnelles,  diplomates, d'un seul Chef d'État africain et sans le représentant d'un membre de l'Union Africaine (UA). Reportage.

Il est 11h passé quand le nouveau Chef de la Transition a foulée est entré dans la grande salle du palais de 15 janvier. Une salle bondée de monde, de toutes les convergences et provenances. Après l'entrée du Président de Transition (PT), celui de la Cour Constitutionnelle, Samir Adam Annour a ouvert la séance. Il a inventé le Général Mahamat Idriss Deby à se lever et à se rapprocher du pupitre afin de lever la main droite et de lire la formule de serment conformément établi par la charte de transition révisée. Accompagné d'une grande ovation, le nouvel homme fort du Tchad s'est levé et a lu, « Nous, Général Mahamat Idriss Deby Itno, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l'État, selon les lois de la République, jurons solennellement devant le peuple tchadien et sur l'honneur, de préserver, respecter faire respecter défendre la charte de la transition et les lois. Remplir avec loyauté le haut fonction que la nation nous a confié... ».

Après cette lecture, le Président de la Cour Constitutionnelle l'a déclaré investi dans ses fonctions de Président de Transition, Président de la République du Tchad, Chef de l'État et le renvoie à l'exercice de ses fonctions. Il a ensuite invité le Grand Chancelier, général  Oki Dagache à remettre au Chef de l'État l'insigne de dignité et des grands-croix du Tchad. Une fois chose faite, la grande salle s'est levée et a ovationné le Général Mahamat Idriss Deby Itno.

Par la suite, le nouveau dirigeant de la transition a tenu un discours de plus 25 minutes.

Il tout d'abord félicité et remercié les Tchadiens de tous les bords. Ensuite, il a cité les différents invités qui ont pris part à cette investiture à leur tête le Président de la République Fédérale du Nigéria, M. Muhamadu Buhari. Il a relevé que la première phase de la transition a permis d'assurer la continuité de l'État, à garantir la paix, la quiétude et à sauvegarder la souveraineté internationale de la République du Tchad. Il souligne que cette étape a permis l'organisation du DNIS avec la participation des politico-militaires, de la diaspora, etc. qui a ouvert une deuxième phase de 24 mois. Selon le désormais ancien PCMT, cette phase a été pleinement accomplie. Le Général Mahamat Idriss Deby Itno assure que la deuxième phase sera conduite dans un esprit de consensus et de dialogue. Il poursuit que cette phase sera pleinement consacrée à la mise en œuvre des conclusions du DNIS et à la mise en place d'un gouvernement d'Union Nationale.

Pour lui, ce gouvernement travaillera pour le retour à l'ordre constitutionnel et au développement humain. Il promet qu'il veillerait à la mise en œuvre du cahier de charges de cette phase. Au sujet de la question du référendum et des élections, le Général Mahamat Idriss Deby Itno dit qu'elle doit être tranchée dans un meilleur délai et dans une transparence totale. Au sujet de l'emploi des jeunes, il affirme, « je veillerai à ce que le gouvernement accélère la mise en œuvre de la politique nationale de l'emploi et de Jeunesse », dit-il. Le Président de la Transition n'a pas oublié d’aborder la question d'accès à l'eau et à l'électricité. Il déclare, « le Gouvernement d'Union Nationale mettra tout en œuvre pour que les conditions d'accès à l'eau potable et à l'énergie soient améliorées ». Il promet d'ici 2023, les capacités de production énergétique seront triplées dans la ville de N'Djamena. Le Chef de l'État n'a pas aussi occulté la Femme dans son discours. « L'État s'emploiera à créer les conditions optimales pour vous permettre de mieux exprimer votre potentiel » a-t-il dit. Il conclut, « nous ne sommes pas détournés et nous n'avons pas faibli.  L'espoir est permis. Ensemble, nous relèverons les défis ».

Abderamane Moussa Amadaye

Je me suis couché tôt pour arriver tôt ce samedi au palais du 15. C’est la fin de plus d’un mois de dialogue.

7h 35 min. Je tente d’accéder au palais. C’est un embouteillage monstre causé par la fouille. Policiers, militaires organisent un beau désordre aidé en cela par des automobilistes qui ne respectent aucune règle.

8h 5 min. Deuxième fouille sur la terrasse de l’esplanade avant de franchir les cabines chargées de désinfecter les invités. On ne s’amuse pas avec la santé du jeune président de transition (PT).

8h 15 min. Enfin je m’assois dans la grande salle où on a palabré dure durant 45 jours. Les dispositions ont changé. Les travées aux couleurs du drapeau national ont cédé la place à une couleur unique, le bleu de nuit. Sur une grande banderole en fond de scène on peut lire « cérémonie officielle de clôture du DNIS". 13 chaises sont disposées. Celle du PT est reconnaissable par les signes distinctifs des armoiries de la République. Techniciens, agents de sécurité, agents de renseignements, proches collaborateurs du président s’affairent, vérifient et revérifient micros, pupitres, etc.


9h 30 min. La salle est pleine, les bruits des salamalecs et des causeries l'enrobent. Certains invités en retard ont de la misère à se trouver une place assise. Ils sont debout, guettant la moindre chaise libre.

9h 40 min. Le spectacle des danses traditionnelles commence. C’est le Tchad culturel en miniature qui étale toute sa belle diversité. J’étais captivé par les différentes danses. Je reconnais quelques danses, mais ma connaissance était limitée. Mon ignorance me gênait, je me suis résolu à demander à ma voisine de devant à chaque fois qu’une danse est exécutée. La danse « baguirmienne » me semble la plus élégante.

10h 25 min. Arrivée du désormais président de la transition (PT). Il scintillait de joie. Il a tout obtenu. Tous les pouvoirs. Il est seul maître à bord du compliqué navire Tchad. À son âge, c’est un coup de maître.

10h 35 min. Le président du présidium Gali et son rapporteur sont conduits par le protocole à leur siège avant de leur demander de descendre de la strate pour suivre probablement la Tchadienne.

10h 40 min. L’hymne militaire retentit. Le chef du protocole tel un chef d’orchestre ordonne à la salle de se lever. Le PT Mahamat Idriss Deby Itno fait son entrée, baguette de général 5 étoiles à la main, treillis bien taillé, béret militaire bien ajusté, lunette fixée sur un visage presque juvénile, il est désormais légitimé par cette cérémonie. Il rejoint en bas les Gali et les autres. L’hymne national est entonné.

10h 55 min. Une pièce est jouée. Elle est intitulée la chaise unique. Une idée de Nocky Ndjédanoum et de l’ex-ministre et journaliste Hassan Sylla Bakari. Les acteurs se battent pour s’asseoir sur la chaise. Ils sont nombreux, mais il n’y a qu’une chaise. Et il n’y aura qu’une personne pour l’occuper. L’idée à travers cette pièce est d'appeler les uns et les autres à l’entente pour le bien du pays.

11h 28 min. Le rapporteur général Limane Mahamat prend la parole. Il rappelle le processus qui a mené au DNIS tout en faisant un peu de l’histoire avec la Conférence nationale souveraine (CNS) de 1993. Suivra la traduction en arabe.

11h 55 min. Au tour du rapporteur général adjoint d’intervenir. Il parle de la promulgation de la nouvelle charte, loi fondamentale du pays. Ensuite, les résolutions se succèdent les unes après les autres lue par des personnalités.

13h 00. La fatigue commence à gagner tout le monde lorsque le comédien Razalo fait irruption et donne une bouffée d’oxygène à l’assistance par son humour corrosif imitant à la perfection le président du présidium Gali dans ses œuvres « c’est non », « micro baladeur », « travée jaune », « les journalistes dehors », etc. La salle est morte de rire, Gali aussi, le PT également. L’ambiance s’est détendue…

13h 4 min. Gali est appelé à prononcer son discours. Il se lève, domine le pupitre, mais oublie son discours derrière lui avant de le reprendre et de revenir. Je le sentais heureux, il salue tout le monde, s’excuse de ne pas respecter les codes d’une cérémonie aussi exceptionnelle. Et dit, « je vais le faire dans mon style propre, non conforme, mais sortie profondément de mon cœur ». Il ironise un peu avec ses expressions «  rendez le micro », «  micro baladeur ». Il remercie tout le monde. On le sentait ému et sincère en lançant aux participants « je vous aime tous ». Il retient  4 points importants à son avis. Un, l’ accord de Doha. Deux, la gouvernance politique. Trois, le besoin de parler des Tchadiens, de parler librement. Il se tourne vers le président de transition et dit « quelle injustice! Il faut une correction totale ». Quatre, le peuple tchadien est un peuple arc en ciel. Les Tchadiens ne veulent plus de la violence politique, ils sont fatigués du statu quo. Le peuple tchadien attend la refondation. M. le président Justice et Liberté. Il lance, « l’électricité là, il faudra s’en occuper… », « ne dit-on pas que les actions concrètes parlent plus haut que les mots ». Il remercie les participants. Gali est un affectif, un sentimental, un attachant, un émotif. Les 45 jours l’ont attaché aux participants, il semble avoir de la misère à s’en détacher, mais quand c’est fini, c’est fini.

13h 25 min. La parole est au PT. Il commence, je m’attendais à une grosse annonce qui fera bouger la planète politique tchadienne. Rien de cela. Il s’est engagé à rendre exécutoires les résolutions et les recommandations. Il affirme donner sa parole de soldat. Il appelle les acteurs politiques qui ont refusé de participer au DNIS d’animer la vie politique. Et aux politico-militaires d’entendre raison, de se détourner de la conquête du pouvoir par les armes. Une aventure sans lendemain, dit-il.  Et annonce « je me tiens devant vous et devant Dieu de libérer les prisonniers de guerre », la salle applaudit.

Le discours est traduit en arabe. C’est lourd. C’est long. Certains participants tentent d’aller se soulager la vessie. Ils sont refoulés.

14h 00. La cérémonie prend fin. Les invités sont appelés dehors. Ils s’alignent pour avoir la chance de serrer la main du jeune prince. Le spectacle du « pousse-toi de là que je m’y mette » est renversant. Je vois mon voisin qui a réussi à se glisser au premier rang VIP. On en rit avec mon confrère. Le président sort, mais sa garde rapprochée l’empêche de saluer correctement les invités alignés comme des petits garçons qui attendent l’aumône. Et prendre une petite part de la baraka qui s’est abattue sur le jeune président pour les 24 prochains mois. Il s’engouffre dans sa V8 et reapparaître sur le toit agitant son bâton de commandement sous les « youyous » pour disparaître sur le chemin menant à son palais en compagnie de toute une armada signe que ce pays est encore loin d’une véritable paix. Et d’une vraie démocratie.

Bello Bakary Mana    

Ouvert le 20 août dernier les travaux du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) sont définitivement clos ce samedi 08 octobre au palais du 15 janvier.  Quelques participants rencontrés donnent leurs avis sur le DNIS. Reportage.

Après 45 jours de débats sur les différentes thématiques, les rideaux sont définitivement tombés sur le DNIS ce 08 octobre. Pour marquer cet événement historique  les leaders religieux, hommes politiques, participants les corps kaki, les généraux et bien d'autres invités de marque on répondus présent pour la clôture du DNIS.

Selon Oumar Ali Moustapha le dialogue qui vient de finir. Il est très important pour la refondation du Tchad, 1500 délégués issus des différentes couches sont venus discuter sur l’avenir de ce beau pays. « Beaucoup sont très contents parce que toutes nos résolutions  sont prises en compte et cela prouve que tout le monde veut un réel changement, et souhaite voir un Tchad nouveau avec des lois, la justice et l’équité. Ma joie est très grande, le Président de Transition (PT) vient de prononcer un mot qui m'a beaucoup marqué, le mot de pardon. Il prend acte de tout ce que les gens on dit au DNIS. Bientôt il va avoir un autre gouvernement , la charte révisée qui va être mise en application y compris les résolutions qui ont été prises puisque c'est  ça même qui est le départ de notre pays », dit-il. Il n'a pas manqué de souligner la partie ou le PT s'est engagé pour libérer les prisonniers de guerre et accompagner les jeunes et les femmes.

Ndolenoudji Alice Naïmbay ministre des affaires foncières de l'habitat et de l’urbanisme dit que c'est une grande satisfaction que le dialogue peut se tenir avec ce caractère de souveraineté, une plénière qui a abordé des questions dans tous les sens un dialogue sans tabous affirme-t-elle. « Les Tchadiens on dit tout ce qu'il y a à dire dans ce peu de temps. Les grands thèmes ont été abordés. On ne peut tout dire en 45 jours, mais l'essentiel a été dit. Des résolutions qui ont porté sur beaucoup de points, se réjouit-elle. Réunir tout ce monde dans une salle n'est pas facile il y a eu des frustrations, des divergences d'opinions, il y a les gens qui sont partis d'autres on choisit autres modes d'expression. Tout le monde a donné son point de vue. Donc, on ne peut qu’être satisfait. Le reste est dans la main des Tchadiens, dit Ndolenoudji.

Pour Roger Djeraro jeune leader participant, beaucoup de commentaires ont été fait pendant 45 jours. Pour le moment tout ce que nous avons à dire est que nous sommes conscients pour que le Tchad ait un devenir meilleur et pour cela il faut que toutes les résolutions soient appliquées pour permettre au Tchad de prendre un élan de refondation voulu, dit-il. « Je suis satisfait, mais je serai plus satisfait qu'avec l'application des toutes les mesures, les actions concrètes , les promesses soient ténues ».

Hazina Djibrine Oumar remercie le président de transition pour l’importance accordée aux femmes et aux jeunes. Et interpelle les femmes à prendre leurs responsabilités pour prouver au monde entier de quoi elles sont capables.  « Le président de transition s'est engagé pour accompagner les femmes, cela me réjouit vraiment. De l'autre côté, il y a l’égalité entre homme et femme, nous allons travailler au même niveau que les hommes. Il n’y a pas à dire que nous sommes les « marra sakitt », se réjouit-elle.

Haoua Adoum Ibeth

Après 45 jours des travaux du dialogue national inclusif et souverain (DNIS), le désormais président de la transition, le général Mahamat Idriss Deby Itno, a officiellement clos. Dans son discours de clôture il a salué la qualité du travail et les débats en plénière parfois houleux. Plusieurs hautes autorités étaient présentes à la cérémonie de clôture. Reportage. 

La salle du palais du 15 janvier était bondée de monde. Les anciens premiers ministres, les ambassadeurs accrédités au Tchad et les hautes autorités sont venus assister à la cérémonie de la clôture du dialogue national inclusif et souverain (DNIS). Après 45 jours de débats contradictoires et parfois houleux en plénière, ce dialogue devrait permettre aux tchadiens de se réconcilier et de jeter les jalons d’un Tchad nouveaux.

L’annonce phare est la promesse faite par le président de transition de libérer tous les prisonniers de guerre et tend la main aux politico-militaires qui n’ont pas signé les accords de Doha que la porte leur est toujours ouverte. Le président rassure aux participants que les recommandations seront exécutoires et prend engagement devant les tchadiens et devant Dieu de tout mettre en œuvre pour la réussite de la transition.

Pour Liman Mahamat, rapporteur général du présidium,1500 personnes ont pris part au DNIS. Le rapporteur général a aussi insisté sur les recommandations faites lors des débats en plénière. Selon Liman Mahamat, les participants recommandent la paix, la cohésion sociale et la réconciliation nationale sont des préoccupations majeures partagées par les tchadiens. Ils ont constaté que l’unité des cœurs et des esprits n’est pas au rendez-vous et la violence sous toutes ses formes est développée partout dans le pays et est un péril pour la concorde nationale. Il propose que le pouvoir public s’emploie à inculquer aux citoyens la valeur du travail, la droiture, la vérité, l’honneur et la modestie, surtout l’éthique et la déontologie doivent être de rigueur.

La nouvelle charte de la transition modifiée suspend le conseil militaire de la transition et le Général Mahamat Idriss Deby Itno devient le président de la transition pour un mandat de deux ans avec tous les pouvoirs de nommer ou de révoquer le chef de gouvernement.

Le conseil national de la transition aussi est revu en hausse avec 104 conseillers nationaux de plus.

Le président du présidium Gali Ngoté Gatta a exprimé son émotion de servir son pays dans un moment de crise. C’est aussi l’occasion pour lui de rendre hommage les responsables du CODNI et tous ceux qui ont œuvré pour la réussite de ce DNIS. Selon Gali, notre pays regorge les ressources humaines non négligeables qu’il faut y compter. Il souligne que le dialogue est souverain et doit prendre en compte les accords de Doha au Selon lui, les échanges ont été libres, transparents et équitables. Gali demande aussi d’aller vers les mouvements armés qui n’ont pas signé l’accord de Doha de revenir à leur meilleur sentiment pour l’intérêt national.

Prononçant le discours de la clôture, le président de la transition le général Mahamat Idriss Deby Itno, affirme que la tenue de cette grande messe est une preuve que notre pays mérite la paix et la sécurité, clé de voûte pour le développement. Le président remercie les participants pour le sens élevé du patriotisme. Selon lui, le dialogue a démontré que les tchadiens sont capables de surmonter leurs différences. Le Général Mahamat Idris Deby estime que les objectifs sont atteints et c’est grâce à tout le monde.  A son avis, le dialogue a tenu ses promesses contrairement aux pronostics. Il ajoute aussi que les résolutions fortes ont été prises et il a entendu et a compris les tchadiens et promet de veiller sur une répartition juste et équitable des ressources.

Jules Doukoundjé

Au cours d’une communication faite mercredi 5 octobre 2022 au palais du 15-janvier de N’Djamena, les délégués de la province du Guéra présents au DNIS, dénoncent et condamnent en même temps les affrontements intercommunautaires qui sévissent depuis quelques jours à Mangalmé. Ils font état de plus de 80 morts. Reportage.

Les délégués de la province de Guéra participants au DNIS ont exprimé leur préoccupation face aux affrontements intercommunautaires qui se déroulent depuis le 7 août. Il nous est permis de constater que depuis une semaine, ces atrocités sans précédentes qui se commettent à l’intention des paisibles citoyens de Malgalmé font état d’un bilan macabre de plus de 80 morts. Lesquels affrontements, disent-ils, sèment la désolation au sein des populations du Guera dans l’insouciance générale des autorités. Qui sont censées garantir la sécurité, l’ordre et la quiétude de tous les citoyens.

Ces barbaries, disent-ils, sont similaires à celles des groupes armés appelés Djandjawites qui sévissent au Darfour. Ils regrettent que souvent ces troubles de la quiétude des populations de l’Est du Tchad aient provoqué toujours des milliers de déplacés et réfugiés. « Nous désapprouvons la réaction tardive du gouvernement face à ces actes barbares relevant d’un autre âge », soutient-ils. Selon les délégués, au Tchad, de par sa situation géographique, la province du Guera est réputée pour son caractère pacifique et intègre. Par conséquent, toutes les communautés vivent sans animosité ni haine, soulignent les délégués. « Ce qui se passe aujourd’hui à Mangalmé et dans le Guera dans son ensemble montre que la paix recherchée est menacée. Ce qui nous amène à interpeller l’opinion publique nationale et internationale à prendre ses responsabilités », lancent les délégués.

Pour toutes ses raisons, les délégués du Guéra au DNIS dénoncent ces exactions à l’encontre de leur population. Ils condamnent fermement ces cruautés inhumaines. Aussi, exigent-ils, la libération immédiate et sans condition de tous les chefs traditionnels détenus illégalement et arbitrairement. Les délégués réclament également l’arrestation immédiate des auteurs de ces actions afin qu’ils répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes. Ils demandent le départ immédiat de toutes les autorités administratives et militaires locales impliquées dans ces horreurs. « Nous sollicitons l’engagement personnel du Président du conseil militaire de la transition pour mettre fin à ces atrocités », assurent-ils.

Moyalbaye Nadjasna

Le consortium des architectes et urbanistes (CAU) a organisé ce 6 octobre  au hall du palais de 15 janvier une exposition. Elle est placée sous le thème, « Vision 2030: le Tchad dont nous rêvons ». Cette exposition vise à inciter les acteurs de la société à préparer le développement des 23 provinces du pays et à créer des opportunités d'habitat pour tous. Reportage.

Classé parmi les pays  sous-développés, sur le plan architectural et d'urbanisme, l’habitat au Tchad laisse à désirer. Pour pallier à ce problème, au sortir du Dialogue Nationale Inclusif et Souverain (DNIS), le Consortium des Architectes et Urbanistes a jugé utile et urgent de créer une plateforme regroupant des experts afin d'apporter leur contribution avec des projets architecturaux et urbanistiques pouvant apporter un réel changement. Senoussi Ahmat Senoussi, architecte-urbaniste affirme que cet espace d'échange a été créé pour inciter les acteurs du développement de la ville et les autorités nationales à prendre dès à présent les mesures pour préparer le développement à venir des toutes les provinces du Tchad et aussi de créer des opportunités d'habitat pour tous. Selon lui, cette réflexion urbaine s’est traduite par cette exposition au hall du palais. « À travers nos cabinets et nos agences, nous souhaiterions proposer plusieurs projets à nos décideurs et aussi au partenariat public-privé pour investir dans nos villes », a-t-il expliqué. Il ajoute que cette exposition va présenter les 23 provinces du Tchad avec leurs atouts tout en proposant plusieurs projets qui pourront changer la capitale tchadienne, a-t-il indiqué.

Signalons que cette exposition lancée ce 6 octobre prendra 4 jours afin de permettre aux différentes délégations venant de l'intérieur du pays d'apprécier le potentiel du Tchad. Il est aussi envisagé une exposition à la place de la nation pour permettre au grand public d'avoir accès au contenu de l'exposition.

Abderamane Moussa Amadaye

Les victimes de crimes et répressions de Hissène Habré ont organisé un tintamarre ce 06 octobre devant leur association à N’Djamena. Ce tintamarre est la réponse à l’agression de leur délégué hier 5 octobre par un participant au DNIS. Reportage.

C’était vers 16 heures, heure de N’Djamena, capitale tchadienne que l’association des victimes des crimes et répressions de Hissène Habré (AVCRHH) a mobilisé quelques membres devant ses locaux pour répondre à l’agression de leur délégué. Selon le Secrétaire Général (SG) de cette association, Koumato David, c’est avec beaucoup d’indignation qu’ils ont  appris  l’agression dont leur président a fait l’objet. C’est bien dommage que l’agresseur soit un conseiller national, regrette-t-il.  À son avis, il essaie de se justifier, mais son acte est connu de tous.  « Quand on touche à notre délégué, c’est toutes les victimes qui sont touchées. Voilà les raisons de notre mobilisation en ce moment. L’activité de tintamarre n’est qu’un avant-goût. Nous avons d’autres actions d’envergure à venir. Nous ne déballons pas nos stratégies, mais vous allez les découvrir vous-même au fil de temps », exprime-t-il.

L’objectif de ce tintamarre assure Koumato David, c’est pour dire au gouvernement de la transition de prendre toutes les prédispositions nécessaires pour la sécurisation de notre association, de notre président et de toutes les victimes. Nous n’avons eu aucun centime jusque-là et on nous agresse par-dessus tout, nous n’acceptons pas cela, dit le SG de l’AVCRHH. Ce sont des comportements déplorables, constate-t-il.

Le président de l’AVCRHH Clément Abaïfouta agressé revient brièvement sur son cauchemar. « J’étais allé aux toilettes pour me soulager et du coup je vois un jeune qui fait irruption et m’apostrophe par mon nom d’ailleurs. Il me demande pourquoi je m’acharne contre le rapatriement du corps de Hissène Habré ou bien je vis de cela. Et pourtant il y a eu des victimes sous d’autres régimes pourquoi on n’en parle pas. Je dis non la différence est que nous, nous avons porté plainte et celles dont il fait allusion ne l’on pas fait. Nous sommes en droit de réclamer nos indemnisations après avoir gagné le procès ». La conversation continue, « Alors il me dit sèchement que je le veuille ou non, le corps de Habré va rentrer dans ce pays et ils me le donneront pour que je mange. Ma réaction tout de suite, je ne suis pas un cannibale. J’ai revendiqué un droit au nom de toutes les victimes de Hissène Habré. Alors il a commencé à me menacer par des injures. Un des cameramen de la télévision nationale était là avec une autre personne se sont mis entre nous pour nous séparer. Ce qui me surprend, il ment en disant que c’est moi qui l’ai agressé », affirme M. Abaïfouta. Pour le délégué de l’AVCRHH, il se trouve que son agresseur est un conseiller national supposé être un représentant du peuple qui se comporte de cette manière. Selon lui, Hissène Habré est condamné et on ne peut pas réclamer son corps à tambour battant dans la mesure où il est mort en tant que condamné.

À son avis, qu’on rapatrie son corps ou non cela relève de sa famille, mais les victimes réclament simplement leurs indemnisations. « C’est une question de droit et on n’en serait pas là si le gouvernement tchadien et l’Union Africaine nous indemnisaient. Il ne faut pas qu’on instrumentalise les choses telles que je lis sur les réseaux sociaux que je me victimise et je fais de buzz. Ma mission c’est de réclamer les droits des victimes donc je ne contourne rien s’il en est question », affirme-t-il.  Il soutient qu’il ne va pas cesser de revendiquer parce qu’il est menacé ou agressé. Le président de l’AVCRHH promet aux victimes qu’il va continuer à se battre jusqu’à ce qu’elles soient indemnisées.

Moyalbaye Nadjasna

Je suis arrivée à 11h 45 min au palais du 15-janvier. D’autres occupations d’ordre professionnelles m’ont empêché d’être présent le matin. Je sentais depuis quelques jours que les choses tiraient vers la fin, mais je tablais sur jeudi. Le président du présidium a bien caché son jeu par ses coups de colère surprise et ses tiraillements verbaux avec certains participants.

12h 00 min. J’entre dans la grande salle de la plénière. Quelques participants ont la parole. Arrive le tour de Clément Abaïfouta, militant des droits humains, et président de l’association des victimes du régime de l’ex-président Hissène Habré. Il était assis devant moi. Il prend le micro et affirme avoir été agressé par Ahmed Bedeï Tollimi parce qu’il a réclamé que le retour au Tchad de la dépouille du défunt président se fasse à condition que les victimes soient indemnisées. Son intervention in extenso : « Merci M. le président, le principe aurait voulu que vous me donniez ma motion avant que je ne puisse parler. Soit, je voudrais ici interpeller le présidium pour dire que j’ai toujours été l’objet de menaces. Tout à l’heure, j’étais aux toilettes, le conseiller Ahmat Bedeï m’a agressé, n’eut été le cameraman ont serait venu aux mains. Il me dit que je veuille ou non le corps d’Hissène Habré va venir et je vais manger cela. Quand même, un conseiller de la République, lui qui a brûlé une ambassade, qui a saccagé une ambassade se retrouve au Conseil national et m’agresse, j’interpelle ici le présidium. Ma sécurité est menacée, ma vie est menacée, de prendre vos responsabilités. Et je vous remercie » Tous les regards dans la salle se sont tournés vers la travée réservée aux membres du Conseil National de Transition (CNT).

Je me suis éclipsé pour aller préparer mon émission.

16h 25 min. Je suis de retour mais dans la salle 400 où j’aime bien me réfugier pour travailler et pour profiter de son confort. Une dame se lève et réclame la restitution d’un bien immobilier de sa famille confisqué depuis le temps de la dévastatrice police politique, la DDS (Direction de la documentation et de sécurité) depuis plus de 30 ans. L’occupant est le défunt directeur de cette organisation. Même la chute de l’ancien régime n’a rien fait parce qu'il se recyclait comme politico-militaire. Et profitait des accords d’amnistie, « s’il était vivant il allait se joindre aux accords de Doha dans le seul but de continuer à confisquer un bien qui ne lui appartient pas ». La salle était émue par cette intervention. Le visage du président Gali aussi. Lui qui a échappé de justesse à une mort certaine dans les infamantes geôles de DDS.

17h 28 min. Le rapporteur général Limane Mahamat entame sa synthèse. C’était de toute beauté. En quelques minutes il a résumé plus d'un mois de 5 commissions, de plusieurs sous-commissions et des 3 comités d’Adhoc. Seul ombre au tableau, en pleine exposition, le professeur Limane a été lâché par une coupure d’électricité. Quelques personnes applaudissent, une voix retentit dans l’obscurité pour dire « Ahann, cela s’annonce mal ». 2 secondes plus tard la lumière est de retour. Les caméras fixe le président Gali qui semble rire de cette cocasserie qui s’est produite également en matinée.

17h 40 min. Gali reprend la parole, « vous aurez constaté que la synthèse, plus le rapport résume les travaux du dialogue national ». Nerveux en matinée, soudain, son visage s’élimine comme soulagé par le poids des responsabilités et par la fin qui s’annonce. Il fixe du regard la salle, sourit et surprend les participants, « je ne peux que vous demander l’approbation de ce travail pour mettre fin à toutes ces discussions. Et donc le dialogue est fini ». Il laisse quelques secondes couler et continue, « merci, merci beaucoup. C’est maintenant que je peux dire que la séance est levée. Rendez-vous samedi dès 8h00, je vous remercie ».

Spontanément les participants se lèvent, applaudissent. Et dans une espèce de communion entonnent l’hymne national, La Tchadienne « Peuple tchadien debout et à l’ouvrage… lève les yeux l’avenir est à toi….Ô mon pays… ». L’émotion traverse la foule. J’ai tenté de rester journaliste, à l’écart, pour mieux écrire mon avant-dernière chronique. Peine perdue, je me suis surpris debout entonnant avec mes compatriotes les derniers couplets. Il y a des choses qui nous dépassent, qui nous transperce l’âme et nous transcende disait quelqu’un. Il avait raison.

Bello Bakary Mana

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