L’Agence nationale des titres sécurisés (ANATS), organise avec l’appui du fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) un atelier de formation sur les procédures d’enregistrements des naissances et sur l’interopérabilité entre les services d’État civil et ceux de la santé. 80 sage-femmes vont être formées à la nouvelle méthode d’enregistre des naissances dans les structures sanitaires de N’Djamena. Reportage.
80 sage-femmes des districts sanitaires de la ville de N’Djamena suivent une formation sur les nouvelles procédures d’enregistrements des naissances et sur l’interopérabilité entre les services d’État civil et ceux de la santé. La formation est organisée par l’ANATS en appui de l’UNICEF. Cette vague ne concerne que les sage-femmes de la ville de N’Djamena. L’ANATS va étendre cette formation dans les autres provinces du pays en juin prochain.
Pour le responsable de la cellule coopération et État civil Brahim Ali Seid, cette formation vise les sage-femmes des hôpitaux et surtout les services de la maternité de N’Djamena. Selon lui, c’est un nouveau mécanisme qui sera mis en place pour réussir le taux d’enregistrements des naissances à travers le secteur de la santé et surtout les services de la maternité. Il souligne que la nouvelle procédure intime que les sage-femmes déclarent les naissances au sein même de leurs formations sanitaires à travers les bulletins des naissances. Brahim Ali Seid ajoute que ces bulletins des naissances servent de tremplin pour enregistrer l’acte de naissance. « C’est une nouvelle procédure qu’on voudrait mettre en place pour réussir le taux d’enregistrements des naissances de notre population à l’État civil, gage d’un développement harmonieux de notre pays », explique le responsable de la cellule coopération et État civil.
Cette formation concerne les agents de l’ANATS et 80 sage-femmes choisies dans les structures sanitaires de la ville de N’Djamena. Au cours de cette formation, le nouveau bulletin de naissance et de déclaration sera présenté. Les sage-femmes seront aussi outillées sur le nouveau cadre de procédure qu’il leur exige de déclarer les naissances à travers de bulletin de naissance dans leurs structures sanitaires, que d’aller à la maison, et revenir. « La nouvelle procédure veut que ce soit la maternité qui doit délivrer le bulletin de naissance et remettre aux parents du nouveau-né », dit-il. Le responsable d’État civil de l’ANATS affirme que l’ancien système d’enregistre des naissances n’est pas fiable et a montré ses limites, dont le taux d’enregistrement, depuis l’indépendance n’est que de 26 pour cent. Il déplore ce chiffre bas pour un pays qui ne connaît pas exactement le nombre de sa population et le nombre de ses citoyens qui naissent chaque jour. Il estime que cette formation vient à point nommé pour encourager les sage-femmes à déclarer les naissances qui surviennent dans leurs formations sanitaires respectives. Brahim Ali Sein annonce aussi qu’une autre stratégie qui sera mise sur place pour glaner les naissances lors des vaccinations. Pour ce travail, dit-il, une autre formation aura lieu pour les agents vaccinateurs. L’ANATS compte aussi sur les agents de santé communautaire et les matrones pour glaner les naissances perdues. Des bulletins des naissances sont aussi préparés pour ceux qui vont suivre les nomades. Selon le responsable de l’État civil, c’est une stratégie globale, multiforme, multiple qui permettra de faire l’enregistrement universel de l’État civil du Tchad d’ici 2030.
La deuxième vague de formation commencera le 6 juin prochain dans les 17 provinces du pays et une autre formation pour les agents vaccinateurs est prévue en juillet.
Jules Doukoundjé
Madjiadoum Delajoie a lancé officiellement son 1er film long métrage intitulé « Combat de Soliri » ce samedi 21 mai 2022 au CEFOD de N’Djamena. Ce film traite un fait social en mettant un accent particulier sur les violences basées sur le Genre (VBG). Le film le Combat de Soliri est d’une durée de 2 h, réalisé par Madjiadoum Delajoie Patrice à N’Djamena dans une maison de la ville. Reportage
Selon le réalisateur le combat de Soliri est une histoire d’une fille qui a grandi au village avec son grand-frère. Et qui a eu la chance d’étudier et a obtenu une licence en droit. Après ces études, elle décide d’aller passer ses vacances au village où selon elle le droit de la femme n’est pas respecté. Elle a fait de ça un combat pour que ce droit de la femme soit restauré, le combat de Soliri est un combat contre la VBG. Le combat de Soliri a drainé un nombre important des téléspectateurs plus particulièrement les jeunes filles et femmes. Elles ont animé la salle par des applaudissements en suivant les séquences de la série. Certaines d’entre elles se sont confiées au micro de Ialtchad Presse.
Pour Nadine téléspectateur « je pense que le film parle des violences basées sur le genre au village, mais non seulement au village même ici en ville, les hommes maltraitent les femmes, alors qu’il faut cela cesser puis que l’information du film est bien passée. Pour que les hommes comprennent, nous sommes vos sœurs, mères et épouses ».
Quant à Martin « ce qui m’a impressionné dans ce film c’est le courage des femmes. La femme qui est venue au village pour défendre le droit de la femme, une femme dans un monde traditionnel qui s’est exprimé et défendre le droit des autres femmes » .
Maimouna Catherine, « je suis venu pour voir ce film intitulé le combat de Soliri. Ce film m’a beaucoup touché parce que le film parle de la maltraitance des jeunes filles et des femmes. Au village, les parents donnent des filles en mariage alors que le droit interdit le mariage des enfants ».
Fabrice, « je pense, c’est un très bon message, déjà qu’il a titré le combat de Soliri puis nous avons écouté le message. Elle veut qu’on respecte le droit de la femme. Elle est l’égale à l’homme ».
Ousmane Bello Daoudou
Il s’est ouvert ce matin, 23 avril à N’Djaména la réunion des experts juristes des États membres de la Communauté des États Sahélo-Sahariens en abrégé « CEN-SAD » pour examiner les projets de texte de base de cette institution régionale et de ses organes spécialisés. Reportage.
En réponse aux directives de la 21e Session ordinaire du Conseil Exécutif de la CEN-SAD tenue au mois de mars dernier à Rabat, au Royaume du Maroc, se tient dans la capitale tchadienne la réunion des experts juristes des États membres de la Communauté des États Sahélo-Sahariens. Durant deux (2) jours, les experts juristes de la CEN-SAD sont appelés à examiner les projets de texte de base nécessaires au bon fonctionnement de cette organisation internationale et de certains organes spécialisés en particulier.
Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire Exécutif (SE) de la CEN-SAD, S.E.M Brigi Rafini a souligné que cette réunion entre dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme institutionnelle décidée par la conférence des Chefs des États et de Gouvernement. Il ajoute que pendant deux (2) jours, les experts juristes de la CEN-SAD vont examiner six (6) avant projets de textes relatifs au protocole additionnel portant création du Centre de Lutte contre le Terrorisme de la CEN-SAD ; etc.
Pour lui, l’examen des avant-projets vont permettent de donner un cadre légal à l’instance du Centre de Lutte contre le Terrorisme, son opérationnalisation en tant qu’organe spécialisé de la CEN-SAD afin de se conformer avec les dispositions du Traité révisé et sa cohérence avec les objectifs assignés. Le SE Brigi Rafini relève aussi que ses avant-projets vont permettent d’assurer le bon fonctionnement de deux (2) nouveaux organes crées par le Traité révisé et enfin la mise à jour du texte de cette auguste institution. Le SE de la CEN-SAD a estimé que cet « atelier constituera un creuset d’échanges entre les spécialistes qui doit permettre un examen approfondi en vue d’assurer la viabilité et l’efficience des structures et organes concernés » conclut-il.
Pour le Directeur de Cabinet du ministre des Affaires étrangères, M. Apollinaire Mogombaye, représentant le Président en exercice de la CEN-SAD, l’espace CEN-SAD est confronté à de multiples défis qui s’amplifient et qui nécessitent un sursaut collectif. Selon lui, la réunion des experts juridiques à N’Djamena permettra la redynamisation et la consolidation cette institution. « Nous aurons ainsi donné à la CEN-SAD tous les instruments requis pour un travail de meilleur rendement », affirme-t-il.
Il faut rappeler que la CEN-SAD a été créée à Tripoli en Libye, le 04 février 1994. Elle regroupe à 25 Etats membre et est l’une des huit (8) Communautés économiques régionales (CER), reconnues par l’Union africaine (UA) comme piliers de l’intégration sur le continent pour le développement économique social et durable de l’Afrique.
Abderamane Moussa Amadaye
Le bureau de la Coordination des associations de la société civile et de défense des droits de l’homme (CASCIDHO) a fait un point de presse relatif à la manifestation du 14 mai 2022 et l’arrestation des leaders de la société civile ce matin à l’Hôtel Novotel la Tchadienne. Reportage.
Mahamat Digadimbaye indique c’est avec une consternation que la CASCIDHO a suivi la manifestation du 14 mai, suite à une marche pacifique autorisée par le Ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration à des organisations de la société civile, membres de la coalition Wakit Tamma. Après une analyse des faits et conséquences, la CASCIDHO décide de se prononcer sur cette question qu’elle continue de suivre avec une attention particulière. Pour lui cette manifestation autorisée répond aux principes des libertés publiques et des droits de l’homme garantis par les conventions internationales et la charte de transition à laquelle les autorités ont permis l’organisation des marches pacifiques. Selon lui cette marche pacifique censée exprimer une opinion, mais malheureusement à causer des dégâts considérables et des actes de violence sur des individus et du vandalisme sur les biens publics et privés ont été observés. Des leaders de la société civile, organisateurs de cette marche ont été arrêtés et mis sous mandat de dépôt. Il a constaté à cause de cette marche quelques atteintes à l’intégrité physique de certains manifestants ont été signalé.
La CASCIDHO de M. Digadjimbaye affirme qu’une manifestation publique doit être strictement non-violente et respectueuse des valeurs républicaines et les forces de l’ordre doivent prendre toutes les dispositions pour garantir la sécurité physique des manifestants, des biens publics et privés. Toute dérive engagerait la responsabilité de l’une ou de l’autre partie.
Mahamat Digadimbaye « J’appelle à la vigilance et d’œuvrer tous ensemble pour la tenue et la réussite du Dialogue inclusif et souverain, seul et unique cadre pour discuter de tous les maux dont souffre notre pays y compris la relation avec la France. Le coordinateur ajoute que ce n’est pas par la violence ni les intimidations et ni l’exclusion que les problèmes du Tchad seront réglés, ni les rues ni les revendications populaires ne peuvent remplacer les assises du Dialogue national inclusif ». Il rajoute que la marche vers le dialogue est irréversible, « évitons tout raccourci, et toutes dérives qui risqueraient de compromettre dangereusement l’avenir radieux de notre pays et l’explosion du Tchad » soutient M. Mahamat Digadjimbaye .
Pour finir il affirme que la CASCIDHO s’engage auprès les autorités pour solliciter la libération des collègues de la société civile arrêtés et poursuivis. Il demande à toutes forces vives de la nation de contribuer au renforcement et à la consolidation de la paix .
Ousmane Bello Daoudou
Ras-le-bol, c’est le sentiment que les Tchadiens éprouvent lorsqu’on discute avec eux de la politique tchadienne de la France. Cette frustration s’est amplifiée depuis la mort du père Maréchal Deby Itno. Ils se souviennent que la France l’a soutenu à bout de bras et de canons. Aujourd’hui, les Tchadiens ont le sentiment que cette même France bombe le torse pour soutenir le fils Maréchal au mépris des règles constitutionnelles. Cette France jupitérienne s’est même précipitée en bravant la Covid-19 pour venir aux funérailles du Maréchal. Et adouber le président de la transition en menaçant ceux qui seront tentés de ne pas accepter l’ordre établi par Jupiter, Macron. Il disait publiquement avec l’arrogance du maitre des lieux « la France ne laissera personne menacer le Tchad ». Cette phrase beaucoup des Tchadiens ne l’ont pas avalé. Ils sont convaincus que le message leur est adressé, eux, qui aspirent à ce que tout change mais que la France veut en sous-main que rien ne change. Alors les Tchadiens se sont mis à regarder ailleurs. Et puis, la France est chassée du Mali où, eux, Tchadiens ont contribués à écraser les djihadistes les plus craints. La France est également malmenée au Burkina-Faso. Elle marche sur des œufs au Niger. Où ils y sont aussi dans la zone de 3 frontières pour protéger ces pays. Et au Tchad, ils sentent que cette France veut leur faire un enfant dans le dos alors ils ont décidé d’en découdre pacifiquement.
Pourquoi et comment?
Ils ont misé sur la société civile qui a su créer une dynamique citoyenne avec le mouvement Wakit Tama. Un courant dynamique, bon-enfant, rassembleur qui ose enfin mettre les points sur les « i » et les barres sur les « t ». Certes, cela n’a pas été facile mais Wakit Tama a su bâtir patiemment un sentiment d’appartenance ouvert à tous. Il a su combler le vide laissé par des politiciens vire capo avec qui il était impossible de bâtir un tel mouvement. Wakit Tama a eu des moments de doute, des temps où le moral frôlait les chevilles mais Wakit Tama a tenu la rue par la force de son intelligence et par le sens de son timing. Ce mouvement est resté sur sa ligne. Et il a osé s’attaquer à la politique de la France au Tchad en donnant aux tchadiens une raison à leur lutte et en doigtant avec raison le soutien de la France à une junte sans imagination.
Cette manifestation du 14 mai contre la politique française reste le départ de quelque chose vers une autre direction. Vers une destination que les Tchadiens veulent choisir. Eux à qui on ne demande pas leur avis, si on le demande c’est pour le tordre par des élections bidon qui donnent des résultats encore plus bidons.
Le 14 mai dernier va certainement laisser des traces.
Le lendemain 15 Mai, des arrestations ont eu lieu. Massar Hissène Massar, ancien ministre est arrêté. Son tort c’est d’avoir assisté à une manifestation autorisée. Max Loalngar figure emblématique de Wakit Tama est jeté en prison. Son tort c’est d’avoir organisé la marche dénonçant l’ingérence de la France dans la politique du pays. Des dirigeants de Wakit Tama sont aussi intimidés et menacés de poursuites judiciaires pour dégradation des biens privés.
Le 14 mai passé est une alerte pour la France. Elle doit tirer des leçons de cette manifestation. Elle doit cesser de faire semblant d’être neutre. Elle doit montrer pattes blanches au sujet de la transition. Elle doit dire clairement qu’elle est contre la dévolution dynastique du pouvoir. Elle doit aider les Tchadiens de bonne volonté à asseoir une transition juste, à réussir un dialogue inclusif et souverain, à organiser des élections libres et transparentes, à ne pas se mêler des affaires tchadiennes et à demander au Conseil Militaire de transition (CMT) d’être des arbitres et de passer la main.
Enfin, seule fausse note ce 14 mai ce sont les casses, sinon il a rempli le cœur de beaucoup de Tchadiens de fierté d’avoir finalement compris et engagé le combat pour la vraie démocratie. D’avoir enfin dit assez à la France. Merde à ses tambouilles politiques pour que cette ultime bataille pour le changement triomphe. Il y a des rendez-vous qu’il ne faut pas rater, la transition pour une vraie alternance est le plus important de ces rendez-vous.
Bello Bakary Mana
Le secrétaire Fédéral d’Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme dans le Moyen-Chari (ACTUS-MC) M. Sidothe Beteloum au cours d’un entretien, ce 21 mai 2022, déplore, la manière avec laquelle les internautes ont manipulé l’information sur l’incident qui s’est produit dans la Sous-préfecture de Danamadji dans la province du Moyen-Chari. Selon lui, ce n’est pas un conflit intercommunautaire, ni un conflit agriculteurs-éleveurs. Mais une simple dispute entre deux individus. Le 20 mai, le gouverneur a ordonné qu’on ouvre le marché. Mais il y a encore d’hésitation du côté des commerçants. Reportage.
M. Sidothe Beteloum, Secrétaire fédéral d’ACTUS insiste et précise que c’est une dispute entre deux jeunes Arabes qui a coûté la mort d’un jeune sudiste qui voulait les séparer. A son avis, la mauvaise interprétation est à l’origine du conflit qui a dégénéré. Il indique s’être rendu hier 21 mai sur les lieux. Il a remarqué que la population vaque normalement à ses besoins. Seulement dit-il, les spéculations et les rumeurs ont circulé, mais lorsque le gouverneur est arrivé il a mis les gens en confiance. Depuis le 1er jour de l’incident, une patrouille mixte des forces de sécurité est active pour rassurer la population, soutient-il. Le président d’ACTUS déplore 9 morts, dont 6 sudistes et 3 arabes. Les blessés sont repartis entre le centre de santé baptiste de Danamadji, district sanitaire et hôpital régional de Sarh. Selon lui, avant-hier, le gouverneur a ordonné qu’on ouvre le marché. Mais la communauté musulmane s’est réunie et a délégué deux personnes vers les autorités. Selon eux, ils ont subi la perte d’une moto brûlée et des boutiques saccagées en plus des innocents morts et le gouvernement ne s’est pas encore prononcé donc ils ne peuvent reprendre le marché. Le SG de la région s’est rendu aujourd’hui à Danamadji pour un état des lieux. Concernant les arrestations, le président d’ACTUS dit avoir échangé avec le Procureur de Sarh, mais il lui a dit que l’affaire est en instruction au parquet.
La Ligue Tchadienne des droits de l’homme (LTDH) dit dans son communiqué de presse du 19 mai 2022 que la tuerie de Danamadji s’ajoute à une série de crimes et de violences répétées et impunies. Pour la LTDH, ce sont les conséquences de la mauvaise gestion des conflits de Sandana. Il exige que les circonstances qui entourent l’évènement de Danamadji soient éclairées et les auteurs arrêtés et jugés. La LTDH encourage les autorités tchadiennes à accroître dans le strict respect de la loi et des droits humains. Elle appelle tous les acteurs de la vie nationale à s’unir pour lutter contre la violence et l’insécurité qui affectent le pays. La LTDH se dit être résolue à soutenir les efforts nationaux pour faire avancer la paix et la stabilité au Tchad.
Moyalbaye Nadjasna
Le stade de Diguel situé dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne est à l’abandon. L’équipe d’Ialtchad Presse s’est rendu sur le lieu ce 21 mai pour faire le constat. Reportage.
Construit en 2011 dans le cadre de l’organisation de la deuxième édition des jeux culturels et sportifs de la Communauté ses États sahélo-sahariens (CEN-SAD), le stade de Diguel, même s’il a connu une déformation de son plan architectural, il reste parmi l’un des stades le plus beau, non seulement de la capitale tchadienne, mais aussi du pays. Le manque de volonté des décideurs en charge du développement de sports, les querelles intestines au sein de la fédération de football, d’athlétisme et bien d’autres sports n’ont pas favorisé qu’il y ait une bonne politique de suivi, de gestion et d’entretien de ce grand temple de sports.
Si le stade disposait par le passé des entrées officielles connues de tous et une clôture bien faite, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Une partie de la clôture, le côté nord et ouest du stade se sont effondrés, facilite l’accès aux enfants, aux drogués, aux fumeurs de marijuana communément appelé « bongo » ou « bé ». Ainsi, la tribune présidentielle ou le carré VIP du stade et les vestiaires sont devenus un véritable lieu où toutes les substances qui nuisent à la santé sont prises. Les toilettes sont aussi malpropres et irréprochables à cause de défections, d’urine, et toute sorte de saletés. Ces immondices dégagent des mauvaises odeurs. Sous les gradins, les herbes poussent à merveille sans être nettoyées. Les sièges en plastique teintés aux couleurs nationales commencent à perdre leur éclat initial sous l’effet de l’intempérie. La piste d’athlétisme standard s’est complément dégradé laissant place au caoutchouc des terrains synthétiques. Une partie de la toiture du gradin présidentielle est inexistante. Derrière le gradin présidentiel sont stagnées les eaux de pluie. Un peu du côté nord des tas de poubelles éparpillés.
Mahamat Ahmat rencontré sur le lieu rapporte que, « le gouvernement doit réfectionner le stade de Diguel dans un bref délai et sécuriser le lieu pour son bon fonctionnement ». Juste à côté se trouve Hamza Mahamat. Pour lui, « c’est le manque de suivi et de propreté qui a conduit à l’abîme de ce stade. » il plaide auprès des autorités du sport à réfectionner le stade. A la sortie du stade, nous apercevrons Abakar. Il habite non loin du stade. A son avis, « le gouvernement manque cruellement de suivi, aujourd’hui l’état du stade est déshonorant et alarmant. J’interpelle le ministre de la Jeunesse à réfectionner ce terrain ».
Les travaux de construction du stade de Diguel qui datent d’une décennie n’avancent pas du tout, a conclu Abakar.
Abderamane Moussa Amadaye
Recrutés en qualité de mécanicien-chauffeur depuis le 08 octobre 2021 par la Direction Générale des Réserves Stratégiques puis envoyés au Mali, 22 mécaniciens-chauffeurs ont travaillé sans salaire pendant 19 mois. Ils ont eu à traverser des hauts et des bas pour joindre les bouts surtout assurer les besoins de la famille qui se trouve au Tchad. Rentrés au pays, ces derniers se rapprochent de la direction pour avoir des éclaircissements sur leur situation salariale, mais ils sont toujours sans salaire. Reportage.
Ils s’appellent Sylvanus Miskine, Ngueadoum Doumdongar et Nodjiressengar Kemiyalngar, 3 mécaniciens-chauffeurs sur les 22 recrutés la Direction Générale des Ressources Stratégiques (DGRS) dans la période du 08 octobre 2021 au 23 avril 2022. Ils sont déployés au Mali et y ont travaillé pendant 19 mois sans salaire. De retour au pays, ils mènent des démarches à la DGRS pour entrer dans leur droit, mais rien de clair ne se pointe à l’horizon. Pour eux, la DGRS doit à chacun des 22 mécaniciens-chauffeurs, une somme de 150.000FCFA par mois pendant 19 mois. « La direction nous doit au total 2.850.000 par personne. À notre arrivée, nous avons espéré être payés, mais c’est le contraire. La DGRS a laissé entendre que notre dossier est en cours et depuis ce jour, personne ne nous donne de suite sur notre revendication », a dit Sylvanus Miskine.
Pour Ngueadoum Doumdongar, ils sont partis dans l’intention de subvenir aux besoins de la famille, mais sont surpris sur place avec les difficultés sur le plan salarial. Père de 5 enfants avec des enfants adoptifs, Ngueadoum affirme que les femmes de certains de leurs collègues ont quitté la maison, les unes ont des arriérés de location, d’autres ont vu leurs ustensiles de cuisine confisqués par les bailleurs elles ont vécu toute sorte d’humiliation. Il ajoute que tous les agents déployés comme mécanicien-chauffeur se débrouillaient pour envoyer le crédit appelé dans le jargon militaire « cigarette » que l’État tchadien et l’Organisation des Nations Unies les donnent à la famille. « Même ce crédit qui est de 70.000 FCFA ne tombe pas régulièrement. On fait de mieux pour envoyer les 70.000 à la famille, mais avec les commissions et tout, quelquefois c’est 50.000 ou 45.000 qui arrive aux mains de la famille », ajoute-t-il. Alors difficile pour eux de répondre favorablement aux besoins de leurs petites familles.
Père de 3 enfants, Nodjiressengar Kemiyalngar déplore lui, les conditions de travail auxquelles ils sont soumis. « C’est un endroit pas facile, mais nous sommes rentrés sains et saufs. Nous sommes recrutés comme mécanicien-chauffeur, mais arrivés au Mali, on fait le travail des militaires malgré qu’on n’a aucune formation dans le domaine. Ils nous ont divisés en groupe. Une partie est avec le service de déminage, une autre dans l’équipe de patrouille, on assure le tour de garde et la dernière équipe fait le travail de mécanicien», précise-t-il. Il souligne également qu’ils vont revendiquer leur forfaitaire jusqu’au bout. La DGRS a lancé un avis de recrutement, mais a fait le déploiement de ces 22 agents mécaniciens-chauffeurs recrutés sur le terrain sans un contrat dûment signé par les deux parties.
Kouladoum Mireille Modestine
Un bébé de sexe masculin est trouvé vivant et seul, ce samedi 21 mai. C’était au petit matin au quartier Ridina dans le 5e arrondissement de N’Djamena la capitale tchadienne. Alertée par le chef de carré 4, M. Abdelkader N’Guembang, les éléments de sécurité du commissariat de police CSP5 sont appelés sur les lieux pour constater le fait. Sur leur instruction et à bord de leur véhicule, le bébé est transporté à l’hôpital de la Mère et de l’Enfant pour un suivi médical. Reportage.
Un bébé jeté sur les tas d’ordures a été découvert très tôt ce matin au quartier Ridina carré 4. Un bébé est de sexe féminin. Elle a été bien emmaillotée d’une couverture et abandonnée par sa mère biologique qui a disparu dans la nature. Et cela pour des raisons inconnues, seule elle pourrait avouer les faits. Cette découverte a drainé une marrée des habitants de ce quartier, hommes et femmes. Informé, le chef de carré4 M. Abdelkader N’Guembang a alerté le plutôt possible la police du 5e arrondissement. La CSP5 aussitôt envoyée les éléments pour constater le fait avant de conduire l’enfant et quelques témoins pour le déposer à l’hôpital de la mère et de l’Enfant de N’Djamena.
Mme Migueyamta Djibrine environ 40 ans est aussi témoin de l’évènement de ce matin. Teint clair, taille moyenne, la jeune dame est mère de plusieurs enfants. Elle se propose par compassion de récupérer le bébé pour le garder. Une de ses voisines elle, s’appelle Fatimé Zara n’a pas d’enfants et se propose-t-elle aussi pour l’adoption du bébé. Selon le chef de carré numéro 4, tout dépend des autorités qui peuvent décider de remettre l’enfant à qui peut le garder. Selon une source policière du CSP5, la police a déjà fait son travail, ce qui reste c’est de déposer un rapport relatif au fait constaté.
Pour un vieil homme du quartier M. Abdoulaye Issa, autrefois, il n’y avait pas de telle dérive sociale. Aujourd’hui dit-il, les jeunes gens, filles et garçons ne respectent plus leurs parents. C’est la conséquence de la récalcitrante, le phénomène d’abandon des enfants qui ne cesse de se perpétuer. « Je conseille aux parents de ne pas se fatiguer à parler à mes petits-enfants et d’attirer leur attention sur cette dérive sociale. Car la vie humaine est sacrée, il faut la respecter et ne pas le supprimer. Si le vagabondage sexuel qui s’invite entre les jeunes adolescents s’arrête, le phénomène lui aussi va cesser », conclut-il..
Moyalbaye Nadjasna
L’Union des syndicats du Tchad (UST) tient son assemblée générale (AG) ce samedi à la bourse du travail de N’Djamena pour demander la libération sans condition de leurs camarades arrêtés le 14 mai dernier. La centrale syndicale donne 6 jours aux autorités de la transition pour libérer leurs camarades. Ce délai passé, ils déclencheront une grève sèche le mercredi prochain. Reportage
Les travailleurs affiliés à la centrale syndicale (UST) décident d’aller en grève sèche le mercredi prochain si les autorités de la transition ne libèrent pas leurs camarades arrêtés le 14 mai dernier lors d’une manifestation autorisée contre l’ingérence de la France dans les affaires internes du Tchad. Les responsables de l’UST informent leurs bases au cours d’une AG des démarches à suivre pour faire grève, si leurs camarades ne sont pas libérés. Cette Assemblée générale fait suite à une réunion du Conseil national syndical qui a eu lieu le mercredi dernier sur l’arrestation des membres du syndicat. L’AG a pour but d’expliquer la base de la décision prise par le bureau exécutif concernant l’arrestation de leurs camarades. D’une manière unanime, les travailleurs affiliés à l’UST décident de faire grève la semaine prochaine si les leurs ne sont pas libérés. Ils vont se retrouver en AG le mardi prochain pour discuter les modalités de la grève qui va commencer le mercredi.
Pour Barkar Michel, président de l’UST, ce qui choque les travailleurs, un ministre de la République convoque les leaders syndicaux dans son bureau pour une réunion, puisse arrêter leurs camarades et les envoyer en prison. La centrale syndicale pense que ce comportement est un acte que les travailleurs ne vont jamais accepter. Le président de l’UST soutient que leurs camarades ne sont pas encore été jugés, sont en mandat de dépôt et que rien ne justifie leur déportation à la prison de Moussoro dans le Nord du pays. « De toute façon, un préavis de grève a été envoyé au gouvernement lui donnant six jours pour réfléchir sur ce qui va arriver », dit-il. Selon lui, lorsque l’UST va déclencher ses actions, le gouvernement se rendra compte que la grosse difficulté sera de son côté. Le président explique que leur appartenance à Wakit Tamma les oblige à se lever comme les autres citoyens pour dire non à la manière dont le pays est conduit.
Au sujet de la marche du 28 mai prochain, Barka Michel précise que cette marche aura lieu et ils la préparent activement et contre la France. Il confirme aussi que ses camarades ont été amenés à Moussoro par avion hier mardi dans l’après-midi.
Lors de cette assemblée, plusieurs travailleurs ont affirmé leur engagement de marcher contre les intérêts français au Tchad. Ils estiment que la France est responsable de la misère des Tchadiens. Ils exhortent les Tchadiens à mobiliser pour bouder la France hors du pays. Les responsables syndicaux ont tour à tour dénoncé l’ingérence française au Tchad et demandent le PCMT d’être vigilant et à ne pas se laisser manipuler par la France. Ils estiment l’UST est un pilier de wakit Tamma et va continuer cette lutte pour demander le départ des Français au Tchad.
Plusieurs centrales syndicales de la sous-région d’Afrique centrale et celles d’Europe ont envoyé un message d’encouragement à l’UST et demandent aux autorités de la transition de libérer sans condition les syndicalistes arrêtés.
Jules Doukoundjé