Les lampions sont éteints sur les festivités marquant la commémoration des 50 ans d’existence de l’université de N’Djamena. Pendant 6 jours l’université a vécu au rythme de la fête, mais aussi des conférences-débats animées par les éminents chercheurs. C’est aussi l’occasion pour les hautes autorités de tutelle de promettre la reconstruction de l’université de Toukra et d’augmenter du budget de fonctionnement de l’université. Reportage.

Le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Ali Waïdou a promis d’augmenter le budget de fonctionnement de l’université de N’Djamena. Il affirme que le gouvernement s’évertuera pour relever les principaux défis auxquels les étudiants sont confrontés. « Nous avons bien relevé l’impérieuse nécessité de revoir en hausse le budget de fonctionnement de l’université de N’Djamena pour vous permettre de faire face aux dépenses de fonctionnement », dit-il. Il promet aussi de faire aboutir le projet du statut autonome des enseignants chercheurs et de reprendre les travaux de construction des sites universitaires de Toukra. Pour le ministre, 50 ans pour une institution d’enseignement supérieur comme l’université, est une occasion d’afficher ses grandes ambitions au profit de la jeunesse tchadienne. Selon lui, cet important évènement a été un moment de brassage culturel. Dr Ali Waïdou rappelle que pendant 50 ans l’université de N’Djamena a parcouru de chemins et le gouvernement est fier et reconnaissant pour celles et ceux qui ont contribué par le passé ou qui œuvrent aujourd’hui par leur engagement à l’atteinte des objectifs assignés à cette institution d’enseignement. Il exprime sa gratitude à tous les responsables (recteurs) qui se sont succédé à la tête des différentes facultés. En s’adressant aux étudiants, le ministre de l’enseignant supérieur, de la Recherche scientifique et de l’innovation conseille ceux-ci de privilégier d’abord le dialogue avec leurs enseignants et leurs responsables et de reprendre le chemin de la faculté. Dr Ali Waïdou ajoute que leur réussite est celle de la nation tchadienne et soutient que le gouvernement étudie les voies et moyens pour améliorer leurs conditions de vie.

Pour le président de l’université de N’Djamena, Pr Mahamat Saleh Daoussa Haggar, en un demi-siècle d’existence, l’université de N’Djamena a contribué au développement socio-économique et culturel de la sous-région et du Tchad. Malgré les efforts fournis par les uns et les autres, dit-il, il reste beaucoup à faire et invite tous les acteurs au travail bien fait pour relever le défi de la recherche scientifique au Tchad. Le Pr promet à ses collègues enseignants-chercheurs, aux étudiants et aux personnels administratifs le financement et l’organisation annuelle d’un colloque international et pluridisciplinaire à l’issue duquel des actes seront publiés par discipline. Il promet également la subvention de la confection des toges universitaires pour tous les enseignants chercheurs inscrits au CAMES. Aux étudiants, le président de l’université de N’Djamena promet d’organiser un tournoi de football et toutes les autres disciplines sportives à la fin de chaque semestre pour permettre un brassage entre les étudiants. Le Pr Haggar a l’intention de créer une fanfare universitaire pour l’animation de toutes les cérémonies officielles de l’université de N’Djamena.

Plusieurs attestations de reconnaissance ont été données à certains enseignants chercheurs et aux anciens recteurs de l’université de N’Djamena sous l’ovation des étudiants qui ont rempli l’amphithéâtre pour la cérémonie.

Jules Doukoundjé

Atelier de concertation et de partage sur le dispositif de collecte et d’analyse sur les états civils dans la ville de N’Djamena, ce 9 mai 2022 au CEFOD. C’est une initiative de l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED). Objectif : informer les responsables municipaux de N’Djamena et autres autorités en charge d’état civil du Tchad de l’extension du projet « Dispositif de collecte de données sur les faits d’état civil dans la commune de N’Djamena ». Reportage.

Dr. Baradine Zakaria Moursal, Directeur général(DG) de l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) note un résultat peut satisfaisant de l’enregistrement des faits d’état civil du Tchad. A son avis, les résultats de différentes enquêtes à couverture nationale organisées dans notre pays ont montré que le taux d’enregistrement des faits d’état civil est le plus faible d’Afrique. Il s’agit selon lui, de l’enregistrement des naissances des enfants de moins de 5 ans. Le taux n’a pas significativement varié depuis 2004, précise-t-il. Ce taux, dit-il, est passé de 9% en 2004 à 16% en 2010 suite à la deuxième enquête démographique et de santé du Tchad (EDST2) puis à la 4e enquête par Grappes à indicateurs multiples (MICS4). Le taux va décroître à 12 % en 2014-2015 à l’Enquête démographique et de Santé et à indicateurs multiples (EDS-MICS), rajoute-t-il. « Parmi les enfants de moins de 5 ans enregistrés dans l’état civil durant 2014-2015, il y avait 9% d’entre eux qui avaient effectivement un acte de naissance », dit le DG de l’INSEED.

Pour Dr Baradine Zakaria, le système d’état civil d’un pays est un ensemble d’instruments qui confère aux citoyens leur identité en tant que membre du corps social. Il fournit, dit-il, des documents juridiques dont les individus ont absolument besoin pour garantir leur identité. L’avantage de tels documents d’après lui, permet aux détenteurs de prouver leur nationalité, défendre leurs droits puis accéder aux services sociaux de base. Le système d’état civil constitue la source d’information privilégiée pour l’étude des phénomènes démographiques, dit le statisticien.  Il cite, la mortalité, la natalité, la nuptialité et les migrations. Le système d’état civil, assure-t-il, permet d’enregistrer systématiquement et correctement tous les évènements individuels en peu de temps après être survenu.

Seulement le DG de l’INSEED déplore deux entraves majeures : le dysfonctionnement dans l’organisation des services et le faible taux d’enregistrement des faits d’état civil. Il constate qu’à cause de la faible organisation dans les services d’état civil, il est très difficile de connaître le niveau d’enregistrement de certains évènements tels que les mariages et les décès. C’est pour pallier à ces problèmes que l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) a mis en place à titre pilote, en 2020, un dispositif de collecte de données sur les faits d’état civil dans la commune de N’Djamena. L’enjeu majeur d’après le DG, c’est de rendre plus disponibles, accessibles et visibles les informations et la documentation pertinentes sur l’état civil tchadien.

« Seuls les mariages, les naissances et les décès ont fait l’objet de collecte. Il s’agit présentement d’une extension de l’opération qui a déjà débuté dans les 5 autres arrondissements. Elle sera exécutée dans les 10 communes de N’Djamena pour une période de 6 mois », déclare le démographe. Il insiste sur une collecte des données fiable inhérente à une formation crédible des agents à déployer sur le terrain. M. Baradine Zakaria met aussi l’accent sur la manière ou la collecte doit être menée, la participation et la collaboration avec le groupe cible de l’opération. Il rappelle l’objectif de l’atelier qui est d’informer les responsables municipaux de N’Djamena et autres autorités en charge d’état civil du Tchad de l’extension du projet « Dispositif de collecte de données sur les faits d’état civil dans la commune de N’Djamena ».

Le DG de l’INSEED relève la nécessité et l’urgence de collecte de CNMD-2022, la présentation des objectifs et stratégies inhérents, expliquer l’intérêt des variables retenues. Il met un accent particulier sur la communication surtout les médias afin d’éveiller la conscience de la population sur l’importance des faits et d’actes d’état civil.

Moyalbaye Nadjasna

Depuis le 15 juin 2021, l’artiste Sultan, de son nom d’état civil Djikoloum Guy  a connu un accident. Il est resté cloué sur le lit de l’hôpital jusqu’à demander au président du Conseil militaire de transition (PCMT) pour une évacuation sanitaire. Réponse favorable. Sultan attend les papiers administratifs pour prendre son vol pour des soins. Reportage

Il a enfin retrouvé le sourire depuis que le président du Conseil Militaire de Transition a donné une suite favorable à sa demande d’évacuation sanitaire. La fracture qu’il a eu au niveau du fémur et du tibia lors de son accident demande une évacuation sanitaire pour une greffe au niveau de la jambe malade comme le plateau technique de l’hôpital qui l’a accueilli ne le permet pas. Un soulagement pour l’artiste qui espère retrouver ses fans sur le podium après avoir totalisé presque 11 mois d’hospitalisation et 5 interventions chirurgicales sans succès. Pour Sultan, passer 7 mois d’hospitalisation avec une jambe infectée est un enfer. « J’ai été pris en charge en urgence par rapport à l’infection. Je vous épargne de toute la douleur, toutes les souffrances, toutes les nuits blanches et des choses difficiles que j’ai eu à traverser. Maintenant, suite à l’infection, il va falloir une greffe d’os et le plateau technique d’ici ne le permet pas. Alors ma famille, moi et beaucoup d’autres personnes avions émis la demande au chef de l’État qui agrée à notre demande », a-t-il affirmé. Il indique également qu’il attend juste les papiers administratifs pour s’envoler vers l’étranger pour recevoir des soins appropriés. Pour voyager il faut envoyer d’abord les dossiers médicaux pour que l’établissement qui vous reçoit examine, alors j’attends juste ces papiers pour voyager, a-t-il ajouté.   

Né en 1984, sultan est l’un des artistes musiciens les plus engagés. Pionnier du rap tchadien, il a été membre du groupe authentique. L’artiste a été nommé ambassadeur de bonne volonté décerné par les Nations Unies. Sultan a su marquer ses concitoyens à travers ses œuvres surtout son titre enfant soldat qui traduit la réalité de son pays. Il a commencé la musique étant très jeune avec le play-back et commence à écrire ses chansons en classe de 6e.

Kouladoum Mireille Modestine

La situation sociale actuelle au Tchad n’est pas propice aux jeunes tchadiens. Ils font face au problème au chômage. Découragés certains se livrent à l’alcoolisme, d’autres à l’oisiveté ou à la mendicité. Un groupe des jeunes aveugles a choisi de s’organiser en coopérative. Pour assurer la fonctionnalité de leur organisation, ils ont initié une entreprise de fabrique des briques. Allons-y à sa découverte avec votre rédaction Ialtchad. Reportage.   

Ndou, une localité en profondeur du quartier N’Guéli, frontière avec le Cameroun, pays voisin du Tchad. Aux bords du fleuve, il y a toute une entreprise de fabrique des briques crues, séchées et ensuite cuites. Dans ce petit monde, la coopérative des jeunes aveugles à sa place. M. Fangbo Gédéon, sociologue de formation, entrepreneur social et président de la coopérative. A son avis, leur jeune organisation est à sa première année de test dans l’entreprise des briques. « Nous venons de commencer. C’est sur le simple fait que nous avons de talents dans bien de domaine. Maintenant la fabrication des briques nous a tenu à cœur. Nous avons estimé qu’il faut expérimenter et essayer de les commercialiser. Cela peut entrer dans nos stratégies de développer nos activités génératrices de revenus », dit-il.

M. Gédéon affirme qu’ils ne veulent pas s’exposer dans la rue pour mendier ou quémander. Il affirme qu’ils ont fait confiance à leurs talents. Le chef d’entreprise parle de leur objectif qui vise à promouvoir les talents des non-voyants. Il soutient qu’ils ont déniché parmi eux des gens qui ont cette compétence et qui savent fabriquer des briques et bien d’autres choses. Le président de la Coopérative des Jeunes Aveugles Talentueux (CJAT) estime qu’il faut toujours extérioriser ses talents, ne jamais les dissimuler. « Nous avons foi que cela va nous offrir d’autres opportunités. Notre leitmotiv c’est l’homme vivra à la sueur de son front. La sueur de notre front va couler à partir de la fabrication des briques que nous avons entreprises », confie-t-il. Honnêtement, déclare M. Gédéon, son organisation n’avait pas un fonds de déroulement pour démarrer cette activité.  Il soutient que ses camarades ont eu seulement une conviction : partager l’idée. Cette assurance dit-il, leur a permis de bénéficier des conseils des amis plus proches d’eux. « On a décidé d’aller voir les autorités de la commune du 9e arrondissement à laquelle nous appartenons. Elles n’ont pas hésité et nous avons dit que c’est la grâce que Dieu nous a faite. La commune nous a donné de Benz de remblais et grâce aux contributions des uns et des autres que nous avons entamé cette œuvre », explique le président de la CJAT.

Le handicap n’est pas une fatalité

Au stade actuel raconte le jeune sociologue et entrepreneur social, ils ont fini avec la fabrication des briques. Il précise qu’ils les ont déjà cuites, actuellement c’est la phase de la vente. « Nous les enfants dignes de ce pays comme le signifie votre organe de presse Ialtchad, nous demandons à la population de venir les acheter. En achetant, ils auraient soutenu et encourager les personnes mal voyantes », lance-t-il. Les entrées nous permettront de continuer, souligne M. Gédéon. Ce n’est pas du tout facile le processus de la fabrication dit-il. Il souligne qu’il faut beaucoup d’autres produits pour arriver au produit fini : fruits secs de palmier domiers, des bus de vaches, etc. il estime le prix un peu cher, un sac entre 3000 à 3500FCFA avec le transport. Pour le sociologue, les fours sont d’une capacité de 20 000 à 40 000 briques. Les gens qui nous entourent sont du domaine et nous aident à les monter facilement, dit-il. D’après lui pour les difficultés, ils ont osé et les ont affrontés. « Sinon, on a besoin de matériels. Si nous pouvons avoir un véhicule pick-up ou une Benz, cela nous aiderait pour transporter nos produits finaux à l’endroit sollicité. Cette difficulté en ce moment nous ne maîtrisons pas et nous n’en avons pas ».

Les jeunes aveugles entrepreneurs s’inquiètent qu’en cas d’abondante pluie, cela va être un peu difficile pour eux d’écouler leur marchandise avec l’état du terrain. Ils cherchent un endroit plus stratégique pour garder leurs briques déjà cuites. « C’est un début mais l’apport des bonnes volontés et des ONG nous serait d’une grande utilité. Si quelqu’un estime que ces enfants du Tchad qui osent méritent d’être encouragés, cela nous viendrait directement au cœur », disent-ils. Ils vendent selon eux, 1000 briques à 75 000 mille francs, transport inclus.

Pour Nekarmbaye Édith, Étudiante en première année de sciences économique à l’Université la Francophonie, membre de la coopérative, même handicapé visuel, on peut beaucoup faire quelque chose dans la vie. « Le handicap n’est pas une fatalité. Il suffit de réfléchir et réunir les idées. Nous l’avons fait et cela se réalise », assure-t-elle. Mme Nekarmbaye Édith dit à aux autres handicapés sans distinction, qu’ils n’ont pas tous perdus. A son avis, il ne faut pas se livrer à la mendicité dans les rues. « Je sais que tous nous avons quelque chose de spéciale en nous que nous pouvons faire valoir pour gagner dignement notre vie », conclut-elle avec optimisme.

Moyalbaye Nadjasna

Dans le cadre de la célébration de la semaine de l’Europe, le CEFOD a organisé en collaboration avec la délégation de l’Union européenne (UE) au Tchad, une conférence-débat sur le thème « économie verte : enjeux et défis pour le Tchad ». La conférence s’est déroulée dans la salle multimédia du CEFOD vendredi dernier. Reportage. 

L’économie verte est une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie des ressources. Elle prend en compte les besoins des générations actuelles et la préservation des générations futures. C’est la définition du concept donné par les conférenciers, M. Mouga Masdewel ingénieur des eaux et forêts au ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable et M. Dantoussou Emmanuel, gestionnaire des projets.

Le premier conférencier M. Mouga Masdewel a axé son intervention sur les enjeux de l’économie verte et l’état de lieu au Tchad. Pour lui, l’économie verte s’inscrit dans la logique de réflexion sur les modèles de l’économie durable qui se propose de conjuguer à la fois, développement sociétal et protection des ressources naturelles. Elle est liée au respect de la nature et cherche à maintenir le capital naturel en équilibre, poursuit-il. Il met l’État devant ses responsabilités quand à la préservation de l’économie verte. « Des milliers de personnes au Tchad dépendent essentiellement des ressources naturelles telles que les forets, les terres, la pêche et d’autres types de capitaux. De ce faite, pour éviter autant que possible les conséquences néfastes sur l’économie, l’État doit mettre sur place un cadre non discriminatoire qui soit également favorable à toutes les branches et intervenir en cas de défaillance du marché », a-t-il expliqué. Le conférencier cite les atouts que possède le Tchad dans l’énergie solaire et éolienne que le pays peut exploiter. Ses atouts sont, selon lui, le bâtiment, l’agriculture, la pêche, l’industrie forestière, l’énergie, le recyclage, l’industrie manufacturable ainsi que les transports, les finances, etc.   

Le second intervenant M. Dantoussou Emmanuel gestionnaire des projets a accès son exposé sur l’emploi vert lié à l’économie. Il a fait remarquer que le programme de l’emploi vert œuvre en faveur du développement socio-économique durable du point de vue de l’environnement. Ce programme favorise la création d’emploi vert comme moyen de générer des emplois décents. Aussi, il offre des possibilités de revenus ayant un impact réduit sur l’environnement et qui permet de ne faire face aux difficultés liées au changement climatique. Ajoute-t-il. « Les emplois verts réduisent les impacts des entreprises et des secteurs économiques sur l’environnement en favorisant une utilisation efficiente de l’énergie, des matières premières et de l’eau. Cette utilisation efficiente décarbonisée  l’économie en limitant les émissions des gaz à effet de serre et en restaurant les écosystèmes biologiques tout en permettant l’adaptation aux effets du changement climatique », dit-il.

Les questions de l’assistance a tourné autour des pays occidentaux notamment la France qui demande aux Africains d’exceller dans l’économie pendant qu’il fabrique et fait des essais nucléaires. Est-ce que l’emploi vert se limite à l’agriculture et l’élevage ou encore que fait la Tchad hormis la plantation des arbres dans la lutte contre l’émission des gaz à effet de serre ? En réponse, les conférenciers ont indiqué que l’économie verte doit amener des réformes. Mais les Tchadiens sont très défaillants dans l’application des textes et cela pose de sérieux problèmes. Aussi, ils affirment que le Tchad peut bien utiliser les matériaux locaux qui ne dégagent pas de gaz à effet de serre.

Kouladoum Mireille Modestine 

Une conférence-débat a été animée ce matin, 7 mai par Djamalladine Mahamat DOUNGOUS dans le cadre des activités de la semaine de la cinquantenaire de l’Université de N’Djamena à la faculté de médecine de N’Djamena. Reportage.

Le Tchad est un pays à vocation agropastoral dont l’élevage occupe 80% de la population active, 18% du PIB, il nourrit plus de 70% de la population rurale et urbaine. Selon le dernier recensement général de l’élevage de 2015 le cheptel tchadien est estimé à 94 millions de têtes de batailles, 35 millions de volailles. Le secteur de l’élevage  reste le plus menacé par diverses pathologies parasitaires, virales et bactériennes parmi lequel la tuberculose qui demeure l’une des maladies animales les plus dévastatrices.

Une équipe de chercheurs dirigée par le vétérinaire Dr Abdelsalam Adoum Doutoum a réalisé une étude sur la pathologie de la tuberculose à Abéché sur le thème « Motifs de saisies et prévalence de la tuberculose à l’abattoir communal d’Abéché ».  Cette étude a permis à identifier les pathologies entraînant la saisie de carcasses et des organes des animaux abattus et de déterminer la prévalence de la tuberculose dans l’abattoir d’Abéché cela a permis la collecte, le traitement et l’analyse des données sur les bovins, ovins, et les camelins. Sur 16784 carcasses inspectées et livrées à la consommation humaine, 86% de petits ruminants, 11% de bovins et 2% de camelins dont  11% de cas de tuberculose ont été notifiés sur des organes par espèce. Nous avons 1954 organes de bovins, 14475 organes de petits ruminants et 353 organes de dromadaires. En somme, l’équipe a détecté 7139 poumons, 3112 foies, 187 reins, 49 cœurs, 40 rates et toutes les espèces confondues.

En conclusion, le but de cette étude a permis de déterminer la prévalence de la tuberculose par l’inspection et d’identifier les différents motifs de saisies qui sont à 16784 carcasses inspectées dans l’abattoir communal d’Abéché.

Ousmane Bello Daoudou
Abderamane Moussa Amadaye

L’université de N’Djamena célèbre depuis 3 jours ses 50 ans au service de la société tchadienne. Pour donner un cachet particulier à cette grande fête, le comité scientifique organise des ateliers scientifiques pour commémorer ce cinquantenaire. La rédaction Ialtchad Presse a échangé avec le président du comité scientifique. Entrevue

L’université du Tchad devenue université de N’Djamena célèbre depuis 3 jours ses 50 ans au service. Pour donner un cachet particulier à ce jubilé, les manifestations culturelles, sportives et surtout scientifiques sont organisées pour commémorer ces 50 ans.

Pour le Pr Mbailao Mbaiguinam, enseignant chercheur à l’université de N’Djamena et président du comité scientifique du cinquantenaire de l’université de N’Djamena, au bout de 50 ans, il fallait montrer ce que l’université est capable de faire, surtout en termes de productions scientifiques. Selon lui, qui dit université, dit non seulement formation, il y a également la recherche scientifique et l’innovation et le service à la société. « De tout cela nous avons envoyé des appels à communication à tous les collègues de l’université de N’Djamena et des autres universités afin de collecter de communication scientifique que nous avons classé en 4 catégories », dit-il. Le Pr souligne que ces communications permettent de montrer au public universitaire, mais aussi en dehors du public universitaire ce que l’université est capable de produire pour aider au développement du pays.

Au sujet du niveau de la recherche scientifique par rapport aux autres universités de la sous-région, le Pr Mbailao Mbaiguinam ajoute que le Tchad a fait quand même un grand bond parce qu’à la création de l’université du Tchad à l’époque, le niveau des enseignants n’était que le niveau de doctorat, mais au fur et à mesure que l’université a grandi et surtout ces 6 dernières années, il y’a eu un grand bond.  L’universitaire affirme que le temple du savoir compte maintenant 12 professeurs titulaires, 54 maîtres de conférences et 200 maîtres assistants. « Les enseignants ont compris, ils se donnent aux activités de la recherche et publient et augmentent en grade. Le président du comité scientifique dit que le pays est encore à la traîne par rapport aux autres pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal où chaque année, 30 40 professeurs qui sont promus.

Concernant l’insuffisance de la production scientifique, le chercheur est clair, la recherche scientifique a deux aspects. L’aspect recherche et développement et l’aspect purement scientifique qui est publié dans de revues scientifiques dont il faut avoir accès à ces revues pour voir ce que les chercheurs tchadiens produisent. Le Pr estime que la recherche fait son bonhomme de chemin, même s’il y a quelques années, les chercheurs ne sont pas compris, mais de plus en plus les chercheurs s’ouvrent. À propos de classement des universités africaines dont le Tchad ne fait pas partie, il explique que les critères ramènent le pays au bas de l’échelle et ajoute il y’ a encore du chemin à faire pour se retrouver dans ce classement. Pour atteindre le top, l’enseignant-chercheur suggère que les autorités donnent de moyens, il faut recruter suffisamment d’enseignants et équiper les laboratoires, parce que la recherche coûte cher et les chercheurs éprouvent d’énormes difficultés. Le président du comité scientifique soutient que si les autorités veulent le développement du pays, ils doivent investir dans l’éducation et précisément dans les universités et les recherches.

Jules Doukoundjé

L’Ordre National des Architectes du Tchad (ONAT) célèbre son dixième anniversaire ce vendredi 06 mai à l’hôtel  Radisson Blu. La célébration  de cet anniversaire est couplée avec le congrès ordinaire de l’ONAT. Le congrès est placé sous le thème « bilan et perspectives de l’ONAT ». C’est le secrétaire général du ministère de l’Aménagement des affaires foncières, du Développement de l’habitat et de l’Urbanisme qui a officié la cérémonie. Les travaux du congrès se déroulent  du 06 au 8 mai 2022. Reportage.

La célébration du dixième anniversaire a vu la présence  des  différents présidents des ordres nationaux des architectes venus du Cameroun, de la Centrafrique, de la RDC et le secrétaire général de la fédération des architectes de l’Afrique francophone. Dans son mot de bienvenue, le secrétaire général de la Mairie de N’Djamena représentant le maire Kissimi Mahamat Adam indique que la capitale  tchadienne a véritablement amorcé son développement plus que jamais. Il ajoute que la ville de Ndjamena est secouée par une urbanisation galopante et a besoin des architectes pour l’accompagner  dans ses ambitions. « Les phénomènes naturels conduisent nos citoyens de quartiers périphériques à vivre dans des conditions précaires subissant ainsi tous les aléas des intempéries. Au vu de ce constat et comme il est prévu en marge de vos travaux une visite sur le terrain, je demanderais à l’ordre national des architectes du Tchad de se pencher sur l’aspect en menant des études sur le logement décent pour tous dans notre ville », a-t-il souligné.

La présidente de l’ONAT Hayatt Abderahim Ndiaye déclare pour sa part que l’architecture est un métier noble  et humaniste. Son rôle dans le développement  économique et social du pays est chose avérée aujourd’hui. « La transition politique en cours dans notre pays permet une refondation pour la nation tchadienne. C’est donc l’occasion de rassembler toutes les forces  vives pour construire le Tchad de demain. Dans cette partition, l’architecte en tant qu’ acteur de changement doit jouer pleinement sont rôle », a-t-elle précisée. Elle rappelle l’objectif de L’ONAT et reconnaît que le travail de la profession de l’architecte au Tchad est un vaste chantier. C’est l’occasion pour la présidente de l’ONAT de donner le chiffre des membres inscrits au tableau à la création de l’Ordre qui étaient de 29 a atteint 90 membres avec une grande proportion de la gent féminine.  

En lançant officiellement le congrès, le secrétaire général du ministère de l’Aménagement des Affaires foncières, du Développement de l’habitat et de l’urbanisme Alaina Yacoub Possey souligne pour sa part que   la problématique relative à l’urbanisation et aux établissements en  général a eu beaucoup d’importance les 30 dernières années au Tchad. « L’architecture telle que tirée des civilisations grecques continue à évoluer parce que le monde fait face aujourd’hui à des enjeux qui sont nouveaux et de plus en plus complexes. Il ne s’agit pas seulement de faire la conception des ouvrages qu’on voit dans la plupart de nos villes. Faire de la politique de l’habitat avec des matériaux conventionnels ne permettra pas d’atteindre les objectifs qui sont fixés par les hautes autorités de la République », a-t-il conclut.

Haoua Adoum Ibeth

Dans le cadre de la célébration de ses 50 ans, l’Université de N’Djamena continu avec ses activités. Plusieurs conférences débat ont eu lieu ce vendredi 6 mai à la faculté de médecine parmi lesquelles une conférence tenue sur le thème de : « stratégie innovante de l’accessibilité et de la suppression de charge virale VIH ». Reportage.

Animée par Docteur Abdelrazzakh Adoum Fouda, Coordonnateur sectoriel de lutte contre le Sida, des hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles au Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale  sur ce thème en présence de plusieurs invités pour la circonstance.  

Dans son exposé, Docteur Abdelrazzakh Adoum Fouda a fait savoir qu’en Afrique subsaharienne d’une manière générale et au Tchad plus particulièrement le VIH reste un problème majeur. Le pays compte  environ 83792 patients. Les difficultés majeures restent l’atteinte du dernier objectif dit 95 (95% des personnes affectées doivent durablement bénéficier d’un traitement antiviral) lié à la suppression de la charge virale (CV) et les principales causes sont : l’inaccessibilité de CV au profit de personnes vivantes avec le VIH, l’irrégularité du respect de protocole de suivi biologique et le manque de système de transport des échantillons.

Pour  atteindre leurs  objectifs  et lutter d’une manière efficace, une stratégie innovante a été mise sur pied pour l’organisation des caravanes de diagnostic de charge virale à l’horizon 2025 dénommée : objectifs 95-95-95. « D’abord 95% de personnes vivantes avec le VIH connaîtront leur statut sérologique ensuite 95%  de personnes infectées par le VIH et dépistées recevront un traitement antirétroviral durable et enfin 95% autre recevront un traitement antirétroviral et une charge virale durablement supprimées », affirme Dr Docteur Abdelrazzakh Adoum Fouda.

Toutefois, les objectifs de cette stratégie consistent à atteindre 33% de personnes vivantes avec VIH la charge virale d’une manière générale et faire l’examen de charge viral à 8852 de personnes vivantes avec le VIH sous traitement antirétroviral (TARV) dans quinze (15) sites de prises en charge dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Les sites sont : le Centre hospitalier universitaire de la Référence Nationale (CHU-RN), le Centre hospitalier universitaire de la Mère et de l’Enfant (CHU-ME), le Centre hospitalier universitaire de la Renaissance (CHU-R)….

Le VIH/SIDA est une maladie sexuellement transmissible qui se contracte par des relations sexuelles non protégées. Toute personne peut être exposée à cette maladie et plus particulièrement les groupes le plus vulnérables. Le Tchad compte environ 83792 patients selon le Dr Abdelrazzakh Adoum Fouda, Coordonnateur sectoriel de lutte contre le Sida, des hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles au ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale.

Ousmane Bello Daoudou
Abdramane Moussa Amadaye 

Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale, représentant du président du conseil militaire de la transition (PCMT) a procédé ce jeudi à N’Djamena au lancement du 11e congrès ordinaire de l’Ordre national des médecins du Tchad (ONMT). Cette édition a pour thème « Médecins du Tchad, leadership, compétences et difficultés au cours de la COVID19 ». Pendant 4 jours, les médecins vont décortiquer les maux qui minent le système de santé au Tchad, mais vont se pencher sur l’éthique et la déontologie de leur métier. Reportage

L’ONMT organise son 11e congrès national ordinaire. Ce congrès de 4 jours va permettre aux médecins tchadiens d’analyser les maux qui minent le système sanitaire du pays, mais aussi, de réfléchir sur l’éthique et la déontologie de leur métier. Plusieurs seront abordés.

Pour le président du comité d’organisation, Dr Fandebnet Siniki, après 30 ans d’existence, on peut affirmer que l’ONMT a atteint l’âge de la maturité au point d’être une force de propositions concrètes pour le développement sanitaire harmonieux au profit de la population. Pour cette raison, il demande que l’ordre soit écouté pour les problèmes liés à la santé au Tchad. L’ONMT promet de prendre ses responsabilités dans la recherche de solutions au dysfonctionnement du système de santé aux côtés d’autres acteurs. « Le corps médical est devenu à un moment, à tort ou à raison, le bouc émissaire pour tous les ratés de notre système de santé, alors qu’il se donne pour sa population en travaillant dans de conditions difficiles », soutient le président du comité d’organisation.

Emboîtant les mêmes pas, le président de l’ONMT, Dr Mbainguinam Dionadji, pointe le tableau sombre de la condition de travail du médecin tchadien. Selon lui, la profession médicale n’est pas reconnue à sa juste valeur dans notre pays. Il estime que les médecins tchadiens et les professionnels de la santé ne sont pas particuliers, mais ils sont un trésor pour un système de santé performant et ajoute qu’ils ne sont pas un coût pour le pays, mais ils enrichissent la société. Il affirme qu’il y a inadéquation entre les moyens d’investigation biologique mis en place dans nos hôpitaux et les résultats qu’on attend en termes de réduction de mortalité. Il soutient que cette situation est source de stress et de frustration du personnel de la santé. Le Président de l’ONMT ajoute que si certains Tchadiens préfèrent aller à l’étranger pour les soins médicaux, c’est à cause d’insuffisance du plateau technique et non à cause de l’incompétence des médecins. Il souligne que l’ONMT est engagé au côté des autres acteurs à faire aboutir le Code de la santé qui est en chantier et exhorte les autorités de transition de tout faire pour que cette loi soit adoptée, vulgarisée et que l’on se donne de moyens de l’appliquer.

Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale et représentant du PCMT, Dr Abdel-madjid Abderahim affirme que les hautes autorités de l’État accordent une importance particulière à la santé. Le ministre de la Santé publique lance un appel à tous les médecins au respect de l’éthique et du code de la déontologie de cette profession. Il ajoute que le système de santé souhaité par le gouvernement dans l’avenir doit répondre aux attentes de la population. Selon lui, le gouvernement continuera à appuyer l’ordre national des médecins du Tchad dans sa mission.

Jules Doukoundjé
Abderamane Moussa Amadaye

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