Le Tchad à l’instar des autres pays du monde, célèbre ce 3 mai la journée mondiale de la liberté de la presse. À cette occasion la rédaction Ialtchad Presse a rencontré le vice-président de l’Union des journalistes tchadiens (UJT) et quelques confrères pour avoir leurs points de vue sur la condition de travail des journalistes, mais aussi le niveau de la liberté de presse dans notre pays. Reportage.

Le 3 mai a été proclamé journée mondiale de la liberté de la presse par l’assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la conférence générale de l’UNESCO en 1991. C’est aussi l’occasion d’informer le public sur les violations de la liberté de presse, mais aussi sur la condition difficile de travail des journalistes.

Le vice- président de l’Union des Journalistes du Tchad (UJT), André Kodmadjingar, dit qu’il a envie de pleurer quand on parle de condition de travail des journalistes tchadiens. Selon lui, depuis des années, la presse tchadienne n’a pas eu des subventions. Il ajoute que l’aide à la presse a été coupée depuis 2014 et depuis ce temps jusqu’aujourd’hui, les journalistes travaillent dans de situations difficiles. Le confrère souligne qu’en janvier dernier, la corporation des journalistes avait présenté ses vœux au président du conseil militaire de la transition (PCMT), et à cette occasion, le PCMT avait instruit ses services de lever le blocus aux subventions à la presse. « Des instructions ont été données, mais jusqu’aujourd’hui, nous sommes restés comme sans rien obtenir », regrette André Kodmadjingar. Il exhorte au ministère des Finances de tout faire pour débloquer la situation. Le vice-président a aussi déploré la situation dans laquelle se trouvent nos confrères de l’Agence tchadienne de presse et d’édition (ATPE). Il explique que la presse est au service du public, et donc l’État a cette obligation de financer les médias. Il ajoute que les médias contribuent à l’encrage de la démocratie dans notre pays. André Kodmadjingar soutient que l’UJT a demandé à l’État d’augmenter l’aide pour permettre aux journalistes de faire normalement leur travail. Il affirme que les patrons de presse aussi sont responsables de la condition difficile de travail des journalistes.

Au sujet du niveau de la liberté de la presse au Tchad, André Kodmadjingar est formel, le niveau est trop bas. Il précise que depuis la mort du président Idriss Deby Itno, et avec cette période de transition, l’UJT a enregistré plusieurs menaces, des intimidations et des assassinats. Il évoque le cas de notre de la radio Lotiko, une radio communautaire basée à Sarh qui a été assassiné à Sandana, dans le Moyen Chari, et bien d’autres cas.

Abondant dans le même sens, la rédactrice en chef adjointe de la radio FM liberté Narbaye Halimé, note que c’est regrettable, les journalistes exercent un métier noble, mais travaillent dans de conditions difficiles. Elle affirme aussi le manque de matériels de travail et l’état défectueux de ces matériels. La consœur explique aussi qu’au Tchad, le public ne connaît pas encore bien l’importance de la publicité. Elle ajoute qu’un média ne peut fonctionner qu’à travers la publicité, alors que beaucoup d’entreprises ne font pas les annonces. Mme Narbaye Halimé ajoute aussi le problème d’électricité qui rend difficile le travail. « Nous sommes dans un pays où les gens pensent que les journalistes peuvent tout donner et peut-être l’État et les partenaires peuvent aider, mais la communauté n’est pas arrivée à ce stade où elle peut donner un coup de pouce », dit-elle. À propos de l’accès à l’information, elle dénonce le comportement de certaines autorités qui rendent l’accès aux sources d’information.

Selon Salomon Ndakohm, journaliste stagiaire à la radio FM liberté, les journalistes jouent un rôle important dans le développement. Il estime que les journalistes sont négligés et considérés comme des mendiants au Tchad. Le jeune confrère constate aussi que la vérité est détestée dans notre pays et que les journalistes disent la vérité, ils sont détestés pour cette raison.

Jules Doukoundjé

Le spectre de la fête de la fin de jeûne de ramadan ou l’Eïd-al Fitr est encore visible à N’Djamena, capitale tchadienne. Ce matin, 3 mai 2022, un tour de la ville a permis à l’équipe d’Ialtchad de faire le constat du lendemain. L’ambiance est toujours festive. Reportage.

La fête de ramadan n’est pas encore finie. Un tour dans quelques endroits de la ville le prouve. Devant chez le sultan de N’Djamena, sa majesté Mahamat Chérif Kasser, une équipe des griots est bien installée pour égailler la galerie. Tous les instruments de musiques traditionnelles sont apprêtés pour la circonstance. Les tams-tams, les flûtes, les clairons, etc. Le chef d’orchestre est habillé en grand boubou traditionnel ou gandoura. La mission de ces musiciens est d’honorer le chef à sa sortie.

Selon M. Abakar Mahamat, griot de métier, ils sont ici pour présenter leurs vœux de l’Eid al fitr (fête de ramadan) au sultan de N’Djamena. « Cette culture est ancestrale, depuis la nuit de temps où Ndjamena était Fort Lamy, nous organisons des danses à la cour de la grande mosquée le deuxième jour de fête de ramadan pour honorer et galvaniser le sultan. Depuis que la ville de N’Djamena est une agglomération, nous avons un lieu exact cette fois-ci. C’est devant le palais de sultan. La danse commence de 07h à 10h et souvent même dans l’après-midi », confie-t-il. L’ambiance festive n’est seulement devant chez le sultan de N’Djamena. Un peu plus loin une marée humaine envahit la place de la nation. Des jeunes de tout âge s’entremêlent et se passionnent sur les installations. D’aucuns se font photographier, d’autres apprennent à conduire les motocyclettes d’autre encore s’agitent dans les aires de jeux

M. Bahar Daoud Nassour et ses camarades sont assis discutant en toute convivialité. Il accepte à se prêter à nos questions. À son avis, la fête s’était bien passée, mais avec un petit changement. « Quand nous étions petit, la fête était plus sensationnelle par rapport à nos jours. Certes, nous n’avons pas fêté à N’Djamena, mais en province et c’était aussi agréable. Les gens là-bas ont su garder les valeurs et la tradition léguées par nos ancêtres. À N’Djamena la fête n’est pas si mauvaise. Les gens viennent à la place de la nation pour changer d’air, se détendre, faire des photos de souvenir », affirme-t-il. Ce qui impressionne le jeune adolescent, c’est la marque de sympathie, les échanges amicaux dans le respect mutuel. Le jeune homme est aussi touché par l’hospitalité des ménages vis-à-vis des visiteurs.

À côté se trouve un parc d’attractions autour duquel un nombre important d’enfants est excité. Le vigile M. Augustin, chargé de veiller à la sécurité des enfants et des installations de l’aire des jeux affirme, « les enfants sont là depuis hier à cause de la fête. Généralement la salle de jeu est fermée. Comme il y a des grandes personnalités qui viennent passer du temps avec leurs enfants, pour faire des photos de souvenir, alors les autres enfants profitent de l’occasion pour entrer. Pour éviter le désordre, le dégât matériel, nous avons la chicotte afin d’instaurer l’ordre. »  D’après lui, la salle de jeu a été exclusivement ouverte pour la première fois lors du festival Dari. Adam Mahamat Ali et son cadet ont payé 1000 FCFA pour avoir accès à la salle. « Je suis sorti pour boire de l’eau. À mon retour, il me refuse l’accès en m’accusant injustement de vouloir accéder frauduleusement », lance-t-il.  Toutefois, après vérification par le vigile, il a autorisé Adam Mahamat Ali à rejoindre son petit frère dans la salle des jeux.

Moyalbaye Nadjasna
Abderamane Moussa Amadaye

Deux fêtes se sont enchaînées cette année au cours de ce début du mois de mai 2022. Il s’agit de la fête de travail (1er mai) et de l’Aïd al fitir (le 2 mai) qui marque la fin du jeûne de ramadan pour les fidèles musulmans. Ialtchad en ce jour ouvrable du 3 mai 2022 a fait un tour dans les marchés et quelques ministères pour constater si la reprise des activités a lieu. Reportage.

La ville de N’Djamena a baissé de ferveur après les deux fêtes : la fête de travail et la fête de ramadan. Ces célébrations se sont succédé les 1er et 2 mai 2022. Dans les plus grands marchés de la capitale tchadienne, le « souk Kabîr » ou grand marché et le « souk khalla » ou marché à mil, le constat est identique. On peut rouler librement même, en engin, dans les allées. Ce qui était impossible à quelques jours de ces fêtes, surtout la fête de ramadan. Les plus grandes boutiques sont dans leur quasi-totalité fermées. Les tenanciers continuent leur fête auprès de leur famille. Quelques détaillants se voient déjà fauchés et estiment qu’il faut retourner au marché. C’est le cas de Al-Hassane Ahmadou, commerçant au marché à mil.  À son avis, la fête s’est bien passée et dans la famille tout va bien. « Seulement, nous avions engagé de grosses dépenses, je suis fauché en ce moment. C’est un impératif pour moi de retourner rapidement au marché ouvrir ma boutique. J’ai plus de 30 ans ici au marché à mil. D’habitude je fête au moins 72 heures avant de reprendre le marché, mais cette année, c’est un peu difficile », confie-t-il.

Ramadan Abouneillou un autre commerçant affirme, « il n’y a rien depuis hier. La fête a tout pris. Il faut combler le vide, car après la fête la vie continue avec la famille. Un père de famille est toujours vigilant, je suis venu chercher un peu pour demain, car on ne sait jamais. Le pouvoir d’achat a chuté certes, mais la vie c’est la patience alors j’attends avec confiance les clients. » Selon le jeune commerçant, toute chose à son temps et seule la patience fait gagner. « À la maison, il fait chaud et en plus on n’a pas de l’électricité. Le mieux c’est de sortir et chercher un peu pour les enfants », soutient-il.

Mammouth est un client. Il est assis sur sa moto devant la boutique de Al-Hassane. Il explique que les boutiques dans leur quasi-totalité sont fermées, la fête continue pour certains. « Je suis venu acheter une chambre à air pour ma moto. J’ai cherché un peu partout, mais Dieu merci ce boutiquier vient juste d’ouvrir sa porte donc je suis soulagé », dit-il.

Au centre de la ville même les entreprises aux abords de l’axe cinéma Le Normandie sont prévues fermées. À la direction des ressources humaines de l’Éducation nationale en plein chantier toutefois, le personnel est au bureau pour recevoir les usagers. Une poussette nous mène au ministère de Finances et du Budget. Les agents ont repris le travail. Dans les parkings, les voitures des responsables sont alignées. Ce sont les usagers qui ne sont pas visibles comme d’habitude. Selon M. Modjingar Ferdinand, l’économiste au service de Budget, la fête s’est bien déroulée dans la globalité. « Deux fêtes se sont enchaînées, la fête de travail le dimanche et celle de ramadan le lundi. Même si elles ont été célébrées dans un contexte de cherté de vie, tout s’est bien passé. Mes vœux à l’endroit des Tchadiens. C’est un vœu de paix, de concorde et que la période de la transition réussisse pour un Tchad meilleur. C’est fini les fêtes et il faut reprendre le travail, c’est ce qu’a dit le ministre de la Fonction publique. C’est une journée ouvrable c’est pourquoi nous sommes-là », affirme l’économiste. M. Brahim, un autre agent dans un ministère qui requiert l’anonymat. Pour lui, une note positive c’est la paie déclenchée tôt pour faciliter l’organisation de la fête à tous les fonctionnaires. « La fête s’est bien passée toutefois, on n’est au regret de dire qu’on a fêté, mais sans électricité. On demande à Allah le Tout-puissant d’apaiser le climat politique et social de notre pays. Nous souhaitons une paix durable pour le bonheur de tous les Tchadiens », invoque M. Brahim.

Moyalbaye Nadjasna

Le Syndicat des Enseignants du Tchad SET province de N’Djamena a lancé une grève dite de protestation qui a commencé ce mardi 03 au jeudi et se termine le 5 mai dans tous les ministères du secteur de l’éducation. Les enseignants exigent le paiement d’un certain nombre de points de revendication figurant dans l’accord triennal entre le gouvernement et les syndicats. Le secrétaire général du SET de N’Djamena Mbayana Laoukoura donne les raisons de cette grève. Reportage.

Ce mardi 3 mai, les élèves qui se sont rendus à l’école sont obligés de rentrer. Aucun enseignant ne s’est présenté sauf l’administration est ouverte. Les enseignants des écoles publiques observent depuis ce matin une grève de 3 jours pour revendiquer le rappel des primes de craie et de documentation, la régulation des frais de transport triennaux des agents omit et le rappel des arriérés de salaire des enseignants scientifiques contractuels et des nouveaux intégrés du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la promotion de l’entrepreneuriat. Pour le secrétaire général du Syndicat des Enseignants du Tchad province de N’Djamena Mbayana Laoukoura, cette grève fait suite au préavis d’un mois lancé du 30 mars au 30 avril qui n’a rien donné. « Le gouvernement nous tourne en rond depuis février. Il change de langage de temps en temps et se permet le luxe de payer les agents dans les banques de manière sélective. Après une rencontre avec la base, on a décidé de cesser avec les activités pédagogiques ce 3 mai », a-t-il précisé. Il ajoute qu’en plus des points de revendication cités ci-haut, la solde n’a toujours pas pris en compte les actes des effets financiers de carrière envoyés à son niveau.

Le secrétaire général du SET de N’Djamena reconnaît que la grève va impacter négativement sur le programme scolaire avant de souligner qu’elle reste et demeure le dernier recours des agents de l’État. Il indique également que le gouvernement a cette manière d’organiser les examens même quand le programme n’est pas fini. Selon lui, cette habitude contribue à la baisse de niveau des enfants. Mbayana Laoukoura demande au gouvernement de respecter simplement les engagements qu’il a pris vis-à-vis des agents de l’État pour éviter toute perturbation des cours. Il appelle enfin ses militants à une vigilance et à une mobilisation générale pour des actions à mener. 

Kouladoum Mireille Modestine

Déguerpis du marché de Dembé depuis quelques années, les vendeurs de mangues sont accueillis dans leur nouveau site du marché Taradona situé à Abena dans la commune du 7e arrondissement. Ce marché reçoit à chaque période des mangues, arachides et canne à sucre, des tonnes importantes pour la consommation des n’djamenois. L’on trouve dans ce marché toutes les qualités des mangues qui sont vendues aux détaillants. Ialtchad est allé dans ce marché pour vous. Reportage.

Les mangues jonchent le sol à l’entrée du marché. Ces mangues quittent les villes de Moundou Doba et Sarh pour atterrir à N’Djamena précisément au marché Taradona site attribué par la mairie pour la vente des produits alimentaires saisonniers comme les arachides, les cannes à sucre et les mangues.  Les bonnes mangues sont mises sur les seccos et les sacs. Celles déjà pourries sont jetées ça et là pour le bonheur des mouches. Les mangues pourries dégagent une odeur nauséabonde, mais cela n’empêche pas les vendeurs de rester à côté pour faire des affaires juteuses. Les enfants trouvent leur compte en farfouillant dans les mangues pourries. Ils viennent fouiner pour trouver quelques bonnes et en consommer.

Mademoiselle Nékingam Mélanie étudiante s’est transformée en vendeuse ambulante de mangue. Elle est venue acheter les mangues et trouve dispendieux les tas de 500 FCFA. « Je vends les mangues pendant la période pour me faire un peu d’argent. Avant, on achetait les tas de 15 ou 17 mangues à 500FCFA. Mais cette année, on nous vend le tas de 12 mangues à 500F. Ce qui est bien est que je parviens à tout vendre avant de rentrer. C’est ça qui compte pour moi », a-t-elle précisé.

Sabour Roger vend les mangues au marché Taradona. Il explique les procédures d’exportation de mangues des villages vers la capitale. « Nous lançons la commande des mangues auprès des autochtones. Pour remplir un véhicule, il nous fait 205.000FCFA. Cet argent prend en compte l’achat des mangues et le payement de ceux qui les ramassent pour les mettre dans le véhicule. Ensuite, le véhicule transporte des villages de la zone méridionale à N’Djamena à 400.000FCFA », explique-t-il. Il ajoute que sur toutes les dépenses effectuées, si jamais toutes les mangues pourrissent, cela engage l’acheteur. Sinon, le chauffeur veut ses 400.000F. Si d’un côté les acheteurs se plaignent de la cherté de mangues, les vendeurs ne sont pas du reste. Ces derniers déplorent eux aussi la mévente qui conduit à la pourriture des mangues. Toujours selon Roger, cette activité est rentable, mais cette année la bourse de la mangue est en berne. Signe que le marché est morose ce que les mangues devraient être vendues 8 à 500F au lieu de 12.

Kouladoum Mireille Modestine

Les travailleurs et travailleuses tchadiens célèbrent ce 1er mai 2022 la fête de travail. La Confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT) ne défile pas, mais se contente d’une déclaration faite par son secrétaire général M. Chérif Ben Seïd. L’Union des Syndicats du Tchad (UST) par contre garde la tradition du défilé. Ialtchad a côtoyé les deux centrales syndicales. Reportage.

Il n’y a pas assez de mouvement cette année pour les préparatifs de la fête de travail. À la veille comme au jour J, 1er mai 2022, l’ambiance n’arrache pas la curiosité ici à la Bourse de travail de N’Djamena, capitale tchadienne. La centrale syndicale dénommée la Confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT) s’est résumée en une déclaration faite par son secrétaire général, M. Ben Saïd. Il justifie leur abstention par le contexte du jeûne pour le ramadan marqué par une chaleur accablante. Selon le SG de la CLTT leur thème cette année est, « définir un avenir social pour un Tchad nouveau. » À travers ce thème, il dit que les travailleurs et travailleuses de la CLTT réclament la paix et la justice sociale. Et pour cela, dit-il, il faut un nouveau contrat social pour le Tchad afin de garantir la sécurité sociale. Ce contrat précise, M. Ben Saïd, doit induire une harmonie sociale. « La CLTT constate avec amertume les licenciements abusifs, les départs forcés, les discriminations, la confiscation des droits sociaux, des travailleurs et travailleuses des grandes institutions fusionnées ou dissoutes. Laissant nos camarades à la merci d’une souffrance inconcevable », lance-t-il.

Le SG de la CLTT affirme que la dernière décennie a été douloureuse pour les travailleurs tchadiens dans leur ensemble. Pour lui, beaucoup de sacrifices ont été consentis pour parvenir à la signature du pacte social et du protocole d’accord triennal avec le gouvernement le 20 janvier 2022. La centrale syndicale exige une garantie de conditions de vie des travailleurs à travers ce nouvel agenda social. « Les indemnités, les primes de logement, les primes de transport sont des acquis et doivent être versées à tous les fonctionnaires sans distinction », demande-t-il. M. Ben Saïd touche du doigt la situation des retraités qui exige du gouvernement une attention. Il ne perd pas de vue le recrutement 5000 jeunes à la fonction publique promis par le Président du conseil militaire de la transition (PCMT). Il trouve injuste que le Code du travail tchadien soit allègrement violé par le patronat. Le SG de la CLTT se dit être dans la dynamique du dialogue et pour améliorer les conditions de vie des travailleurs.   

L’Union des Syndicats du Tchad (UST) par contre garde la tradition. Elle va défiler selon son vice-président Younouss Mahadjir. Il dévoile aussi le thème de l’UST qui est : « Le Tchad entre enjeux du pacte social et la transition : quel avenir pour les Tchadiens et Tchadiennes, travailleurs et travailleuses ? » M. Mahadjir affirme que le pacte social souffre d’application. « C’est une évaluation négative, car il n’est appliqué qu’à 10%. Nous étions bernés par le pouvoir. Nous allons apprendre une leçon comme nous l’avons toujours apprise avec le système Deby qui continue avec son fils » martèle-t-il. Concernant la transition, le vice-président de l’UST exprime que le pouvoir est en train de divertir les Tchadiens. A son avis l’UST entend mener une réflexion sérieuse sur ces deux enjeux notamment pacte social et la transition, car il en en va de la vie de notre nation. « Nous demandons au pouvoir d’arrêter de nous mentir. Nous ne sommes pas des gosses. Qu’il cesse de nous enquiquiner à travers la signature de ce pacte social qu’il ne respecte pas. Nous alertons les travailleurs que signer un pacte social n’est pas une fin en soi. Ils doivent rester solidaires et mobilisés pour continuer la lutte pour l’application effective de ce pacte social », a dit M. Younouss Mahadjir.

Moyalbaye Nadjasna

Le leader de parti Les Transformateurs Dr Succès Masra a présenté son livre ce  30 avril au Centre d’Études et de Formation pour le Développement (Cefod). Le livre intitulé le courage de la liberté est composé de 380 pages en douze chapitres divisés en trois grandes parties. Reportage

« Le Courage de la Liberté : les 12 lettres pour bâtir l’autel du Leadership serviteur et transformationnel au Tchad et en Afrique » est un essai politique de 380 pages divisé en 3 grandes parties, elles-mêmes subdivisées en 12 chapitres comme autant de lettres.

Le thème principal abordé par l’auteur est l’engagement. Tout au long de l’œuvre, on pourrait lire plus de 219 fois des mots, groupes de mots et expressions directement ou indirectement liés à la notion de l’engagement. Selon l’auteur, la plus grande expression de l’engagement, c’est le sacrifice suprême des martyrs, ces marcheurs de la République fauchés par la mort. Il leur dédie son livre. Par ce prix fort payé par ces jeunes tués le 29 avril et le 08 mai 2021, Succès Masra jure de ne pas les trahir, de les honorer éternellement. Il appelle à un engagement pour « libérer les énergies pour transformer le Tchad, le guérir des syndromes de neutralité et de l’indifférence, emprunter le pont de la transformation du pays qui passe par le désert de l’engagement, etc. Cela pour en définitive instaurer un Leadership serviteur à la tête du Tchad.

Le livre s’ouvre par une justification des marches qui, selon lui, ont fait des martyrs et des victimes diverses. Il rend hommage nommément aux jeunes tués le 27 avril et le 08 mai 2021 en saluant leur sacrifice tout en réaffirmant que celui-ci ne sera pas vain. « Nous marchons pour que le Tchad marche enfin sur ses deux jambes », clame l’auteur. C’est quoi la Marche ? Pourquoi marcher ? Si on est tenté par ces interrogations, la réponse se trouve dans toutes les 12 lettres. Pour Succès Masra, marcher c’est la plus haute expression de l’engagement, une véritable affirmation de sa liberté face à l’oppression et une volonté inouïe de vaincre celle-ci en ayant conscience du danger que représente une telle entreprise dans un système sans foi ni loi et prêt à tout pour préserver ses privilèges indignement acquis. Et dans cette marche, dans cette longue marche (pour un clin d’œil à Mandela) vers la Transformation, l’auteur n’exclut aucune option.

« Toutes les options sont sur la table. Nous sommes la dernière chance pour l’unité du Tchad. Nous connaissons où se trouvent les vendeurs d’armes » en réponse à ceux du système qui pensent qu’il faut des armes pour mieux se faire entendre. Que celui qui a des oreilles . Il faut noter que ces lettres contenues dans « Le Courage de la Liberté » sont des grands discours, écrits ou non, prononcés par l’auteur lors des circonstances hautement importantes de son engagement pour la Transformation du Tchad. Elles décrivent les péripéties, les répressions, les crimes subis par les Transformateurs et les Transformatrices, les vicissitudes de l’engagement. Elles étalent également de manière claire son projet d’instauration d’un Leadership serviteur à la tête du Tchad pour faire du berceau de l’Humanité une terre d’opportunités pour toutes et tous, pour une justice, gage du vivre-ensemble et un développement intégral afin que le Tchad ait son droit de cité dans le concert des nations. Ce sont aussi des missives d’espérance et d’appel à un sursaut d’engagement pour toutes les corporations et toutes les couches du Tchad autour de la Transformation, seule alternative de sauvetage du Tchad au bord du chaos. C’est enfin un message aux partenaires du Tchad qui doivent, affirme l’auteur, « arrêter de regarder le Tchad, l’Afrique 3.0 avec les loupes du 20e siècle. »

Notre ennemi, dit-il, ce n'est ni une famille, ni une ethnie, ni une religion, ni une région, ni un pays. Notre ennemi, c'est l'injustice qui installe notre peuple dans l'indignité. Notre adversaire c'est le sous-développement et la misère que subit notre peuple, notre seule ambition, c'est servir le Tchad. Les Tchadiens et les Tchadiennes, peut-on lire dans le livre

Ousmane Bello Daoudou

Le Procureur Général a fait une communication hier 28 avril 2022 dans son bureau au Palais de Justice de N’Djamena. Il s’exprimait par rapport au malheureux évènement qui s’est produit le dimanche 24 avril dernier. Il s’agit du meurtre commis par un magistrat sur une tierce personne. Ialtchad l’a rencontré ce 29 avril pour plus d’information. Entrevue.

Selon M. Guiralta Yadjibert Procureur Général, il déplore l’incident du dimanche 24 avril 2022 à travers laquelle, une pauvre victime a perdu la vie. A son avis, la mort de cet innocent résulte de la turpitude d’un homme bien que magistrat qu’il nomme, Nassaradine Adam Mahamat. Le procureur général énonce que le magistrat n’est pas un surhomme. Sauf dit-il, le magistrat bénéficie d’une procédure spéciale quant à sa poursuite au pénal.

M. Guiralta Yadjibert exprime que cette spécificité est régie par l’article 527 et suivants du code Tchadien de la procédure pénale. Ces dispositions soumettent la poursuite des membres du gouvernement ou des magistrats à la diligence de la Cour suprême, clarifie-t-il. Le procureur général insiste pour dire que le magistrat n’est pas au-dessus de la loi. Il peut répondre de tous ses actes comme toutes autres tierces personnes.

« Pour être concret, j’attends le procès-verbal d’enquête de la police judiciaire pour transmettre à la Cour suprême. Elle va à son tour designer la juridiction chargée de l’instruction et du jugement de ce meurtre », confie-t-il.

Moyalbaye Nadjasna

 

Après trois jours des travaux au cours du forum national sur les droits de l’homme sur le thème « intégrer la dimension des droits de l’homme dans le processus de transition ». Les participants qui sont composés de 8 groupes thématiques ont formulé des recommandations. Celles-ci s’adressent au gouvernement de transition, à la commission nationale des droits de l’homme, aux organisations de la société civile, et au haut-commissariat des droits de l’homme des Nations unies, mais aussi aux partenaires techniques et financiers. Reportage.

Le Tchad est l’un des pays où la violation des droits humains est une monnaie courante. Pour trouver des voies et moyens pour mettre fin à ces violations, le ministère de la justice, garde des Sceaux, chargé des droits humains, avec l’appui de ses partenaires, a organisé le deuxième forum national sur les droits de l’homme au Tchad. Plusieurs organisations de défenseurs des droits humains, de la société civile et les partenaires ont épluché de fond en comble 8 thèmes sur les sujets de la violation de ces droits au Tchad. Ils ont proposé des recommandations. Le rapporteur de ce forum a présenté les principaux axes de recommandations qui sont :

D’abord au gouvernement de la transition, les participants suggèrent d’adopter une politique nationale en matière des droits de l’homme, rédiger, finaliser et fournir les ressources suffisantes pour mettre en œuvre un plan d’action nationale pour les droits de l’homme. Il est aussi demandé d’une manière particulière de mettre en place un mécanisme national du gouvernement, des organisations de la société civile et des partenaires, des suivis de mis en œuvre des recommandations sur les droits de l’homme. Les participants ont aussi demandé de mettre en place un comité de relecture de la loi portant réglementation de l’exercice du droit de grève dans les services publics au Tchad. Le rapporteur de ce forum a présenté les recommandations des huit groupes qui ont fait des propositions que le ministre de la justice, garde des Sceaux, chargé des droits humains a promis de transmettre à qui de droit.

Lors de la cérémonie de clôture, M.  Ahmat Mahamat Alhabo affirme qu’il est satisfait des résultats issus des travaux. Il s’engage à transmettre les recommandations aux autorités de la transition, mais aussi de faire le suivi afin qu’elles soient prises en considération pour faire l’objet de débat au dialogue national. M.  Alhabo précise que la différence entre le premier forum et celui-ci réside dans la mise en place d’un comité chargé de suivi et évaluation des recommandations. Selon lui, c’est un mécanisme important, une sorte de plus-value dans la quête permanente du respect des libertés fondamentales. Il promet d’œuvrer pour l’amélioration des droits de l’homme au Tchad.

Jules Doukoundjé

Le marché Taradona situé à Abena dans la commune du 7e arrondissement accueille les camions de mangues en cette période. Ces véhicules  sont garés un peu partout là et rendant ainsi difficile la circulation et gênent les riverains du marché. Ces derniers dénoncent les vendeurs, mais personne ne les écoute. Ialtchad s’est rendu au marché des mangues parler avec les protagonistes. Reportage.

Des dizaines de véhicules gros porteurs stationnés en file indienne nous accueillent à l’entrée du marché. Ces véhicules sont garés devant les domiciles des particuliers rendant infernal le déplacement du voisinage. Aucun passage n’est cédé pour les habitants des alentours du marché, surtout pas à ceux qui ont des voitures. Ils sont obligés de garer leurs engins en dehors de la maison. Cette situation de blocage frappe aussi les mototaxis,  appelés, « clando » qui exercent dans ce marché comme en témoigne Seïd Ramat clandoman. Pour lui, cette manière anarchique d’occuper les passages avec les véhicules remplis de mangues est un sérieux problème. « Nous ne pouvons pas circuler librement pour chercher de clients. Tous les passages sont obstrués et personne ne songe à libérer un peu pour l’autre. Vraiment, il faut que les autorités pensent à nous trouver une solution sinon nos activités tournent au ralenti », a-t-il affirmé.

La maison de Mme Taryanouba Jeanne est située en face du marché. Elle n’arrive pas à sortir le matin surtout quand les détaillants arrivent au marché pour se procurer des mangues. « Les vendeurs de mangues nous ont confisqué la route, on ne peut même pas sortir de la maison. Ce qui me fait mal dans tout cela est qu’ils mettent les pourritures de mangues derrière la maison. On nettoie et demain, ils reprennent de plus belle. Parfois ils viennent jusqu’à cogner nos murs et nos portails avec le véhicule », dit-elle. Elle ajoute que cette situation met mal à l’aise tous les riverains. Et c’est la même chose chaque année. Mme Jeanne demande au Maire de chercher un autre endroit pour abriter le marché des mangues. Les vendeurs, eux, refusent de dégager les mangues pourries qui obstruent les canalisations. Conséquences, « l’eau envahit nos maisons pendant la saison des pluies », conclut-elle.

Djikoloum Tchang Erick est le Pasteur de l’Église Évangélique au Tchad, les fidèles de son église n’arrivent pas à se rendre à leur lieu de culte les dimanches à cause des rues et ruelles occupés par les vendeurs de mangues. Le 26 avril dernier, les véhicules de mangues sont allés jusqu’à casser la dalle de l’église qui permet aux fidèles de traverser. Heureusement, le chauffeur du véhicule a reconstruit la dalle. Pour le pasteur, tout cela ne serait pas arriver si la Mairie faisait normalement son travail. « C’est depuis 2020 que le Maire nous a informés que ce marché sera délocalisé. Il a fait savoir que les véhicules de mangues qui viennent du Sud vont se garer à Toukra et ceux du lac à Lamadji, mais rien n’est fait. C’était juste des belles paroles. Nous ne sommes pas contre le marché. Nous sommes plutôt contre la gestion de l’espace du marché», a-t-il souligné. Pasteur Djikoloum craint lui aussi l’inondation pendant la saison des pluies.

Kouladoum Mireille Modestine

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