Le marché Taradona situé à Abena dans la commune du 7e arrondissement accueille les camions de mangues en cette période. Ces véhicules sont garés un peu partout là et rendant ainsi difficile la circulation et gênent les riverains du marché. Ces derniers dénoncent les vendeurs, mais personne ne les écoute. Ialtchad s’est rendu au marché des mangues parler avec les protagonistes. Reportage.
Des dizaines de véhicules gros porteurs stationnés en file indienne nous accueillent à l’entrée du marché. Ces véhicules sont garés devant les domiciles des particuliers rendant infernal le déplacement du voisinage. Aucun passage n’est cédé pour les habitants des alentours du marché, surtout pas à ceux qui ont des voitures. Ils sont obligés de garer leurs engins en dehors de la maison. Cette situation de blocage frappe aussi les mototaxis, appelés, « clando » qui exercent dans ce marché comme en témoigne Seïd Ramat clandoman. Pour lui, cette manière anarchique d’occuper les passages avec les véhicules remplis de mangues est un sérieux problème. « Nous ne pouvons pas circuler librement pour chercher de clients. Tous les passages sont obstrués et personne ne songe à libérer un peu pour l’autre. Vraiment, il faut que les autorités pensent à nous trouver une solution sinon nos activités tournent au ralenti », a-t-il affirmé.
La maison de Mme Taryanouba Jeanne est située en face du marché. Elle n’arrive pas à sortir le matin surtout quand les détaillants arrivent au marché pour se procurer des mangues. « Les vendeurs de mangues nous ont confisqué la route, on ne peut même pas sortir de la maison. Ce qui me fait mal dans tout cela est qu’ils mettent les pourritures de mangues derrière la maison. On nettoie et demain, ils reprennent de plus belle. Parfois ils viennent jusqu’à cogner nos murs et nos portails avec le véhicule », dit-elle. Elle ajoute que cette situation met mal à l’aise tous les riverains. Et c’est la même chose chaque année. Mme Jeanne demande au Maire de chercher un autre endroit pour abriter le marché des mangues. Les vendeurs, eux, refusent de dégager les mangues pourries qui obstruent les canalisations. Conséquences, « l’eau envahit nos maisons pendant la saison des pluies », conclut-elle.
Djikoloum Tchang Erick est le Pasteur de l’Église Évangélique au Tchad, les fidèles de son église n’arrivent pas à se rendre à leur lieu de culte les dimanches à cause des rues et ruelles occupés par les vendeurs de mangues. Le 26 avril dernier, les véhicules de mangues sont allés jusqu’à casser la dalle de l’église qui permet aux fidèles de traverser. Heureusement, le chauffeur du véhicule a reconstruit la dalle. Pour le pasteur, tout cela ne serait pas arriver si la Mairie faisait normalement son travail. « C’est depuis 2020 que le Maire nous a informés que ce marché sera délocalisé. Il a fait savoir que les véhicules de mangues qui viennent du Sud vont se garer à Toukra et ceux du lac à Lamadji, mais rien n’est fait. C’était juste des belles paroles. Nous ne sommes pas contre le marché. Nous sommes plutôt contre la gestion de l’espace du marché», a-t-il souligné. Pasteur Djikoloum craint lui aussi l’inondation pendant la saison des pluies.
Kouladoum Mireille Modestine