Après un mois de jeûne pour le ramadan, l’un des cinq piliers de l’islam, les musulmans tchadiens à l’instar d’autres à travers le monde vont fêter. En prélude à cette célébration, Ialtchad Presse s’est entretenu ce 28 avril avec Cheikh Abdadayim Abdoulaye, SG du Conseil supérieur des Affaires islamiques du Tchad (CSAI), sur plusieurs sujets. Entrevue.
Au sujet du social, Cheik Abdadayim Abdoulaye, SG du CSAI estime que le contexte social actuel est marqué par la cherté de vie que l’année dernière. Il confirme la vie est cher, mais le contextualise par rapport à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Selon le leader religieux, ce conflit entre ces deux nations impacte le monde entier. Ces pays, dit-il, exportent plus de 60% de produits alimentaires à travers le monde. « Je loue le courage et la patience des fidèles musulmans tchadiens qui ont observé ce moment de ramadan dans ces difficultés. Vous voyez aux alentours de la grande mosquée les personnes vulnérables la plupart, des femmes demandent des aides. Dieu le créateur est capable de nourrir sa créature », dit le SG du CSAI. À son avis, le jeûne tend vers la fin, les fidèles ont beaucoup prié afin qu’Allah nous facilite la vie. Il considère l’arrivée précoce de la pluie comme une réponse à des pétitions adressées à Dieu par les fidèles. D’après Cheik Abdadayim Abdoulaye, la chaleur accablante a diminué ces dernières heures, c’est la clémence d’Allah. Au Tchad poursuit-il, la température vacillait entre 45 et 46 degrés et dans certains pays, les gens sont obligés de rompre le jeûne.
Sur la transition au Tchad, le SG du CSAI appelle les Tchadiens à l’unité. Il souligne que c’est un temps particulier qui demande la contribution de tous. Il constate que beaucoup de pays dans le monde ont échoué dans la période de transition. 99% des Tchadiens sont des croyants donc je leur demande de prier. « Musulmans et chrétiens doivent plaider le sort de notre nation devant Dieu Le Tout puissant. L’unité des Tchadiens, la réussite de la transition et du dialogue national inclusif ne dépendront que de Dieu. C’est à travers le dialogue que la paix vient et on met fin à la guerre », dit Cheikh Abdadayim Abdoulaye. Le leader religieux rappelle les 60 ans de guerre qui ont détruit le Tchad. Selon lui, les armes n’ont jamais développé un pays et les Tchadiens doivent y prendre conscience. « Nous remercions Allah, car les gens ne croyaient pas à un Tchad calme, mais la miséricorde de Dieu nous a comblés. Je crois que c’est grâce aux prières des musulmans et chrétiens que Dieu confond chaque jour les mauvaises prétentions », confie-t-il.
Pour donner de conseils relatifs à la fête qui s’annonce, Cheik Abdadayim Abdoulaye affirme le caractère sacré du ramadan. Il invite les musulmans à demeurer toujours dans la dynamique de pureté et non retourner vers le mal. Le SG du CSAI souligne que la période de ramadan est un moment où le croyant se sent plus près d’Allah. Il cite les Oulémas qui disent que le ramadan c’est un entraînement dans les prières, l’adoration et la lecture du Saint Coran. C’est un exercice spirituel qui doit se perpétuer même après le ramadan, déclare le SG. « Si on plie le saint Coran et le petit tapis pour dire c’est fini. On va se voir avec vous : le saint Coran, le petit tapis, la mosquée, la prière en commun l’année prochaine, êtes-vous sur d’atteindre l’année prochaine », s’interroge-t-il ?
Aux jeunes musulmans, le SG conseille la prudence, car la vie humaine est sacrée. Ce contact avec Allah doit continuer, alerte-t-il. À l’attention des musulmans qui se préparent à la fin de ramadan pour la vie de débauche dans les bars, les auberges et autres lieux inconnus, il leur dit attention. Il estime que ce n’est pas digne qu’on dise que c’est les croyants musulmans qui boivent beaucoup. À son avis, certaines sources rapportent que maintenant les bars se préparent pour la fête, c’est dangereux. « Lorsqu’on a laissé toutes ses bêtises pendant le mois saint, on y revient plus. Surtout coucher à la veille de la fête avec une femme dans une auberge annule tout. Vous avez lavé votre boubou propre pour le replonger dans la boue. Votre gain c’est la faim et la soif au lieu d’être béni », insiste-t-il dans sa conclusion.
Moyalbaye Nadjasna