Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale, représentant du président du conseil militaire de la transition (PCMT) a procédé ce jeudi à N’Djamena au lancement du 11e congrès ordinaire de l’Ordre national des médecins du Tchad (ONMT). Cette édition a pour thème « Médecins du Tchad, leadership, compétences et difficultés au cours de la COVID19 ». Pendant 4 jours, les médecins vont décortiquer les maux qui minent le système de santé au Tchad, mais vont se pencher sur l’éthique et la déontologie de leur métier. Reportage.
L’ONMT organise son 11e congrès national ordinaire. Ce congrès de 4 jours va permettre aux médecins tchadiens d’analyser les maux qui minent le système sanitaire du pays, mais aussi, de réfléchir sur l’éthique et la déontologie de leur métier. Plusieurs seront abordés.
Pour le président du comité d’organisation, Dr Fandebnet Siniki, après 30 ans d’existence, on peut affirmer que l’ONMT a atteint l’âge de la maturité au point d’être une force de propositions concrètes pour le développement sanitaire harmonieux au profit de la population. Pour cette raison, il demande que l’ordre soit écouté pour les problèmes liés à la santé au Tchad. L’ONMT promet de prendre ses responsabilités dans la recherche de solutions au dysfonctionnement du système de santé aux côtés d’autres acteurs. « Le corps médical est devenu à un moment, à tort ou à raison, le bouc émissaire pour tous les ratés de notre système de santé, alors qu’il se donne pour sa population en travaillant dans de conditions difficiles », soutient le président du comité d’organisation.
Emboîtant les mêmes pas, le président de l’ONMT, Dr Mbainguinam Dionadji, pointe le tableau sombre de la condition de travail du médecin tchadien. Selon lui, la profession médicale n’est pas reconnue à sa juste valeur dans notre pays. Il estime que les médecins tchadiens et les professionnels de la santé ne sont pas particuliers, mais ils sont un trésor pour un système de santé performant et ajoute qu’ils ne sont pas un coût pour le pays, mais ils enrichissent la société. Il affirme qu’il y a inadéquation entre les moyens d’investigation biologique mis en place dans nos hôpitaux et les résultats qu’on attend en termes de réduction de mortalité. Il soutient que cette situation est source de stress et de frustration du personnel de la santé. Le Président de l’ONMT ajoute que si certains Tchadiens préfèrent aller à l’étranger pour les soins médicaux, c’est à cause d’insuffisance du plateau technique et non à cause de l’incompétence des médecins. Il souligne que l’ONMT est engagé au côté des autres acteurs à faire aboutir le Code de la santé qui est en chantier et exhorte les autorités de transition de tout faire pour que cette loi soit adoptée, vulgarisée et que l’on se donne de moyens de l’appliquer.
Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale et représentant du PCMT, Dr Abdel-madjid Abderahim affirme que les hautes autorités de l’État accordent une importance particulière à la santé. Le ministre de la Santé publique lance un appel à tous les médecins au respect de l’éthique et du code de la déontologie de cette profession. Il ajoute que le système de santé souhaité par le gouvernement dans l’avenir doit répondre aux attentes de la population. Selon lui, le gouvernement continuera à appuyer l’ordre national des médecins du Tchad dans sa mission.
Jules Doukoundjé
Abderamane Moussa Amadaye