Emprisonné au Caire en Égypte presque deux ans, Dr Tom Erdimi est libéré mercredi dernier. L’ancien collaborateur et proche parent du défunt président Idriss Deby Itno est rentré ce vendredi au Pays après plusieurs années d’exil. Plusieurs membres de sa famille et les hautes autorités de la transition et ses amis sont sortis massivement pour l’accueillir à l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djamena. Reportage.

Le retour au bercail de Tom Erdimi a ému plusieurs hautes autorités de la transition, ses amis et surtout ses proches parents. Arrêté il y’a presque deux ans en Égypte, l’ancien collaborateur et proche parent du défunt président Idriss Deby Itno, avant de s’opposer à son régime, a été libéré mercredi dernier et est rentré ce vendredi vers 11h45 min. Sa rentrée est un soulagement, mais aussi comme un signe de réconciliation qui pourrait permettre de tourner la page noire du pays.

Pour le ministre d’État, ministre chargé du dialogue social et de la réconciliation nationale Acheikh Ibni Oumar, ce n’est pas le ministre qui parle, mais son ami de jeunesse. Le ministre dit avoir éprouvé l’émotion que tous les amis et les parents éprouvent aussi. Le ministre pense que cette émotion était la hauteur du désespoir par lequel ils étaient dans la mesure où on ne savait pas s’il était en vie ou non. Il souligne qu’il a l’impression de voir un survivant.

Abondant dans le même sens, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mahamat Ahmat Alhabbo, Tom Erdimi est un ami, un frère qu’ils ont parcouru un long chemin ensemble depuis le lycée et ont obtenu le bac C en 1974 avant de s’envoler en Union soviétique où ils ont passé 10 ans ensemble. Selon lui, son arrestation l’a profondément marqué et aujourd’hui son retour au pays est un grand soulagement. Le ministre remercie toutes les personnes qui ont contribué à sa libération. Il ajoute que le président du Conseil militaire de la transition Mahamat Idriss Deby Itno a beaucoup œuvré pour sa libération.

L’opposant Yaya Dillo se réjouit que les parents rentrent un à un et c’est le comble de la joie du point de vue familial. Sur le plan politique, dit-il, il faut remercier le PCMT dans sa dynamique de ramener les uns les autres et espère que cela ne va s’arrêter uniquement au célèbre prisonnier Tom Erdimi, mais doit aller au-delà et vers les compatriotes qui n’ont pas signé l’accord de Doha et même les prisonniers de l’intérieur. Il souhaite que cette politique de la main tendue soit aussi vers tous les autres prisonniers d’opinion s’il en existe.

Pour Saleh Kebzabo, l’un des négociateurs des accords de Doha, c’est une grande émotion de revoir un ami. Selon lui, c’est plus de 10 ans qu’ils ne se sont pas vus avec Tom Erdimi. Il affirme que la plupart des gens ne pensaient pas revoir Tom Erdimi. A son avis, Tom Erdimi a disparu et dans ce régime, quand quelqu’un disparaît, ce n’est pas évident, mais grâce à Dieu, il est entre les siens. Il soutient aussi que son retour pendant la période de dialogue est un bon signe à la tolérance, à la clémence et à l’entente et surtout à l’unité nationale.

Jules Doukoundjé

Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale tchadienne ont engendré beaucoup de victimes. Certains sinistrés ont trouvé refuge au lycée de Walia. Ils appellent les autorités à leur venir en l’aide. Reportage  

Le lycée de Walia ressemble à un camp de réfugiés. Plusieurs milliers de personnes se sont réfugiées depuis plus d’un mois. La majorité de ces sinistrées constituées des femmes, des enfants et des personnes âgées viennent des quartiers du 9ème arrondissement de la commune de N’Djamena. La cour du lycée ressemble à un véritable camp, avec ses brouhahas et les cris des enfants. A moins d’un mois de la rentrée scolaire, la présence de ces sinistrés inquiète les responsables de ce lycée public.

Pour le proviseur littéraire du lycée de Walia, Rouané Abel, c’est depuis plus de trois semaines qu’il gère ces sinistrés. Selon lui, habituellement il reçoit les sinistrés sous l’autorité de la mairie, mais, cette année, les réfugiés ont défoncé la porte de l’établissement pour s’installer d’eux-mêmes. Le proviseur souhaite que les chefs hiérarchiques trouvent une solution le plutôt que possible pour libérer le lycée vers le 15 septembre pour la rentrée administrative, faute de quoi il serait difficile d’organiser la rentrée scolaire.

Helimita Mahamat Abdelkader, victime des inondations, âgée de plus 70 ans qui s’exprime avec beaucoup d’émotion, soutient qu’elle est contrainte d’abandonner sa maison à Walia Ngonmba pour s’installer au lycée. Elle explique que si elle ne quittait pas sa maison, elle allait mourir, car sa maison s’est écroulée après qu’elle ait quitté. La vieille dame installée à l’air libre dans la cours du lycée ajoute que la situation est insupportable car il continue de pleuvoir et les victimes ne savent quoi faire.  Abondant dans le même sens, Souleymane Mahamat, lui aussi sinistré, a dû quitter sa maison avec ses 8 enfants et deux femmes pour se réfugier au lycée de Walia. Ce père de famille exhorte les autorités à leur venir en aide pour reconstruire leurs maisons après le retrait des eaux des pluies. Il souligne aussi que ce n’est pas par la gaité du cœur qu’il se réfugie au lycée avec sa famille. Selon lui, depuis l’arrivée des sinistrés il y’a un mois au lycée, les enfants, les femmes et les personnes âgées sont exposés à différentes maladies, surtout au paludisme à cause des moustiques.

Parmi les sinistrés installés au lycée, deux femmes ont accouché et ont besoin d’assistance.

Pour Dénédouba Adeline, c’est depuis des années qu’elle vit avec ses 5 enfants dans l’eau. Cette veuve explique que cette année, la situation s’est aggravée car les deux chambres qu’elle partage avec ses 5 enfants sont écroulées sous l’effet de la pluie. Elle confie qu’elle est obligée d’abandonner ses enfants dans la cour du lycée pour aller se débrouiller au marché pour leur trouver de quoi à manger. Elle interpelle les autorités de la transition à se pencher sur leur sort.

La plupart des sinistrés du lycée de Walia disent avoir occupé les salles de classes malgré eux et souhaitent que les autorités agissent promptement en leur faveur à fin qu’ils libèrent le lycée. Ce souhait est aussi partagé par le proviseur qui affirme que la rentrée est proche et il faudrait que les sinistrés libèrent les salles de classes.

Jules Doukoundjé

Convoqué par le procureur général auprès du tribunal des grandes instances de N'Djamena, le Président du parti Les Transformateurs a été accompagné par une foule innombrable ce matin 9 septembre 2022. Le bouclier humain formé par ses partisans a été aussitôt dispersé par le gaz lacrymogène jusqu'au siège du parti. Reportage.

Sommé à se présenter ce matin 9 septembre par le procureur, le Président du parti Les Transformateurs a répondu favorablement à la convocation. Des partisans ont escorté pour l'accompagnement de leur leader à la justice. Un monde incalculable dans le cortège. Dès 7h, la voiture transportant Marsa a quitté le QG afin de rejoindre le tribunal. Un bouclier humain a été fait pour l’escorte. Arrivé devant le commissariat de police du 7e arrondissement, des policiers ont dispersé la foule à coup de matraque et de gaz lacrymogène.

Plus tard, retranchés au siège et éparpillés, la police anti-émeute et la gendarmerie foncent sur eux dans le quartier et lance de gaz lacrymogène sur les militants. Le siège des Transformateurs comme les maisons dans les environs n’ont pas été épargnés. Ceux qui étaient sur place couraient dans tous les sens. L'on note plusieurs personnes blessées, asphyxiées etc. Les vitres du balcon de l’espoir ont été saccagées par les douilles de lacrymogènes. Des jeunes se réclamant transformateurs se sont organisés avec des caillasses pour s'opposer à la police mais sans succès.

Aux alentours de 12h, les nerfs se sont calmés entre les deux camps. Une équipe d'avocats a fait son entrée au siège du parti avant de ressortir et d'échanger avec quelques responsables de la police stationnés. Allaramadji Dordé Timone, militant du parti Les Transformateurs a donné quelques chiffres par rapport aux engins à deux roues saisies par les forces de l’ordre. Il affirme, « provisoirement, nous avons enregistré 23 motos qui ont été raflées » dit-il. Pour Dr Kranzou Saleh qui administre aux blessés les premiers soins, il déclare que 2 femmes enceintes essoufflées par le gaz lacrymogène, plus de 150 personnes ont été touchées et 2 personnes fracturés et évacuées dans une clinique de la place.

Abderamane Moussa Amadaye

Les instituteurs bacheliers contractuels ont organisé ce jeudi tôt dans la matinée une marche devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois d’arriérés de salaire. Ils exigent aussi leur intégration à la fonction publique. Reportage.

Les maitres communautaires ne supportent plus qu’on les trainent dans la boue. Ils ont manifesté ce matin devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois de salaires impayés. Après la manifestation, ils se sont rendus à la bourse du travail pour évaluer et peaufiner d’autres plans de luttes. Les instituteurs bacheliers appelés communément maitres communautaires exigent aussi leur reversement à la fonction publique. Ils estiment qu’ils sont abandonnés par les autorités de la transition.

Balangnagué Jonathan secrétaire général du syndicat dit « nous n'acceptons pas d’être manipulés à chaque fois, nous réclamons nos 11 mois d’arriérés sans condition, nous sommes fatigués de leurs promesses mensongères qui n'aboutissent à rien. S’il faut se sacrifier nous le ferons ». Pour ces éducateurs, travailler pendant 11 mois sans salaire n'est pas chose aisée, car un sac vide ne peut pas se tenir debout. « Nos enfants meurent de faim, les camarades tombent, pendant cette période où le paludisme fait rage nous manquons de moyens pour nous faire soigner et le gouvernement nous met en frigo. Alors nous sommes fatigués d’attendre. Nous allons manifester tous les jeudis jusqu’à satisfaction totale », fustige- t-il. Le porte-parole des instituteurs bacheliers ajoute qu’il y a de l'argent pour régler leurs arriérés mais ils les font souffrir. Pour avoir leurs salaire, l’Etat exige que ces derniers fassent le recensement biométrique qui permettrait de connaitre leur nombre exact avant de déclencher la paie.

Sangnoudji Francine
Haoua Adoum Ibeth

La grève sèche déclenchée par l’Union des Syndicats du Tchad (UST) est suivie par les syndicats affiliés à cette grande centrale syndicale. La rédaction ialtchad Presse a fait un tour dans les hôpitaux de la capitale pour constater si elle est respectée ? C’est le cas. Reportage.

L’UST a plusieurs fois entamé les grèves d’avertissement de 3 jours, selon la loi prévue par le droit de travail. Excédée, la centrale syndicale a opté pour une grève sèche et illimitée sans un service minimum dans tout le pays.

A l’hôpital Sultan Kasser, tristesse et désolation se lisent sur les visages des patients et gardes malades. Les corps soignants observent la grève sèche. Les malades se retrouvent dans un état déplorable. Le service administratif est hermétiquement fermé. Et les malades hospitalisés sont abandonnés dans leurs lits d’hospitalisation.

Abdoulaye Ahmat patient affirme, « depuis le matin, les malades attendent impatiemment un médecin pour la consultation, mais rien même les infirmiers ont déserté l’hôpital ».

Un autre patient, John Wadane lui aussi hospitalisé depuis 10 jours souffre de l’érysipèle se plaint. « À part le premier soin, je n’ai pas reçu d’autres soins, pourtant je devrais suivre le reste de mes traitements avec le médecin, mais ils sont en grève », nous explique ce patient désemparé. Selon lui, il faut que les autorités de la transition aient pitié de leur population et règlent le problème avec l’UST pour mettre fin à cette grève sèche qui traumatise les malades et leurs familles. Au centre hospitalier universitaire de référence nationale et l’hôpital de la Mère et de l’Enfant, la grève sèche n’a pas été trop suivie.

Sangnoudji Francine
Anass Abdoulaye Adam

Les femmes vendeuses de poisson au marché de poissons de chagoua dans le 7ème arrondissement de la ville de N’Djamena boudent ce marché. Elles préfèrent vendre leurs poissons aux abords de l’avenue jacques Nadjingar que de s’installer dans les étals du marché. Entrevue avec la présidente de l’union des organisations des vendeuses de poissons du Tchad.

Le marché de poissons de Chagoua a été construite il y a environ 5 ans. Mais, chose curieuse, ce marché se vide au fur et à mesure par les femmes vendeuses de poissons. La raison de la déserte du joyau reste encore inconnue. Elles préfèrent proposer leurs poissons à la sauvette en hélant les clients qui passent sur l’avenue Jacques Nadjingar. Cette vente à la sauvette est parfois source d’accident parce qu’elles ne respectent pas le code de la route. Ces vendeuses de poissons, occupent les trottoirs et parfois envahissent l’avenue pour proposer leurs produits aux passants, parfois à pied, en moto et en voiture, abandonnant les étals construits pour les installer.

Pour la présidente de l’union des organisations des vendeuses des poissons du Tchad,  Fihil Agoi,  « lorsqu’on veut construire un marché de ce genre, il faut que les vendeuses soient concertées ». Selon elle, ce marché est construit sans l’orientation des vendeuses. La présidente des femmes vendeuses de poissons estiment que les autorités ont construit le marché sans consulter les concernées. A son avis,  la construction de ce marché ne répond pas aux normes voulues par ces braves dames. Mme Fihil Agoi estime qu’il y’ a des vendeuses grossistes qui vendent plus de dix sacs de poissons par jours.

Elle souligne que celles qui vendent aux détails sont nombreuses alors que étals construits ne sont pas suffisants.  

Au sujet des « vendeuses ambulantes » de poissons sur la voie bitumée, la présidente dit qu’elles ne sont pas membres de l’association. Mais selon la présidente, les membres de l’association se réuniront bientôt pour se pencher sur ce cas.

Au sujet de la chambre froide construite pour la conservation des poissons, la présidente relate que depuis le lancement et l’ouverture du marché, la chambre froide n’a jamais fonctionné.  « Normalement c’est un générateur de 250 kw qui va l’alimenter. Mais c’est un générateur d’une capacité de 110 Kw qui est installé. La chambre froide ne peut pas fonctionner. Une correspondance a été envoyée au Conseil Nationale de Concertation du Monde Rurale (CNCMR) pour un financement afin de nous aider pour installer un autre générateur qui alimentera la chambre froide. Mais jusqu’à là, nous n’avons pas eu des financements ».

 Djénom Josiane

Les ex-travailleurs de TCC ont tenu une Assemblée générale ce 6 septembre 2022 à la bourse du travail. Plusieurs points sont inscrits à l’ordre du jour dont la mise sur pied d’un comité de crise, la collecte de l’argent pour faire le suivi des dossiers pendants à la justice et la nécessité de créer une coordination nationale des démobilisés. Ils annoncé la nouvelle par rapport à la grosse aux ex-travailleurs. Reportage.

L’Assemblée a commencé par la bonne nouvelle, celle que les ex-travailleurs attendaient depuis presque deux décennies. Une grosse somme de 10.995.000.000 de FCFA relatif aux droits sociaux des ex-travailleurs de TCC est virée par Esso au compte de Me Hisseine Ngaro, leur huissier en chef. Il reste cependant une somme de 850.000.000 que Esso doit virer en ajout pour permettre à l’huissier d’entamer la paye des ex-travailleurs. Cette nouvelle a été accueillie avec beaucoup de sourire et des émotions. Des éclaircissements sur les modalités pratiques de la paye ont été donnés. Pour Signabé Jérémie représentant des ex-travailleurs, les 4013 personnes bénéficiaires qui sont composées des ex-travailleurs, veuves et orphelins, percevront chacun un chèque de 3.000.000.

Cependant, une somme de 300.000 sera déduite sur le chèque de chacun d’eux pour permettre de payer les honoraires de l’avocat et la Taxe de Valeur ajoutée TVA à l’État. Mais ils ont refusé la dernière proposition. Pour les ex-travailleurs, les honoraires de l’avocat et la TVA sont à la charge de Esso. En attendant que Esso vire les 850.000.000 qui restent, Me Hissein Ngaro a saisi l’immeuble de Esso en guise de garantie. Signabé précise que la saisie sera levée le jour ou l’argent sera viré. Il ajoute également que le procureur général a rassuré les représentants des ex-travailleurs de son soutien et demande à Esso de verser le reste de l’argent en urgence afin d’éviter toute manifestation des ex-travailleurs. Ils aussi mis sur pied un nouveau comité de crise devant gérer les affaires courantes en attendant la mise en place d’une coordination nationale avec des textes pour mettre fin aux multiples petits bureaux. « Ce comité va gérer les affaires des ex-travailleurs sur le plan national. Tous les dossiers, les démarches au niveau de la justice, avec les avocats et autres seront désormais confiés à ce comité. Ceci nous permettra d’avoir les mêmes informations à tous les niveaux. Le comité de crise sera dissous quand la coordination nationale sera mise en place », explique-t-il.

Concernant la collecte de fonds pour la gestion des dossiers des ex-travailleurs, l’Assemblée est d’accord pour que le fonds soit déposé au compte de leur conseiller juridique Me Alain Kagonbé. Ce dernier sera assisté du président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, Mahamat Nour Ahmat Ibedou.

Kouladoum Mireille Modestine

Assiégés depuis le vendredi 02 septembre 2022 par les forces de l’ordre et de sécurité, le siège du parti les transformateurs sis à Chagoua dans la commune du 7ème arrondissement a été libéré ce matin. Quelques 350 militants dudit parti arrêtés et détenus dans les différents commissariats sont aussi libérés. Nous nous sommes rendus ce matin au siège du parti les transformateurs pour prendre l’ambiance. Reportage.

Tout au long de l’avenue Pascal Yoadoumnadji, la joie des désormais ex prisonniers est à son comble. On peut voir des militants qui font la parade en chantant et sifflant. Au siège du parti se trouvent des jeunes militants qui sont venus en nombreux pour accueillir leurs camarades avec des chants, des youyous et des danses. Les désormais ex prisonniers sont enregistrés, consultés et soignés par des équipes de médecins, chirurgiens et infirmiers qui sont dépêchés pour la cause. Mako Allagombaye Cédric et deux autres ont été arrêtés depuis le samedi 03 septembre non loin du siège des transformateurs et garder au commissariat de sécurité numéro 1. Ils racontent que leur détention a été un plaisir car pour eux, ils ont été arrêtés parce qu’ils mènent une lutte juste. Ils révèlent également que les policiers étaient courtois à leur égard et les ont beaucoup encouragés. Mais ce sont leurs chefs qui ne sont pas favorables à ce que la famille vienne les visiter. « Nous sommes enfermés 24 dans une cellule de 1m30. Ce qui nous surprend est que les policiers nous disent qu’ils sont avec nous mais n’ont pas le pouvoir d’être avec nous. Cela nous a galvanisés et sommes à jamais déterminés à mener cette lutte pour la dignité du peuple tchadien », affirment-ils.

Pour les ex prisonniers, le Conseil Militaire de Transition a échoué lamentablement dans sa tentative d’intimider les militants du parti les transformateurs. Car, disent-ils, leur façon de faire les encourage au lieu qu’ils soient intimidés. Tant que le CMT ne laisse pas le pouvoir aux civils, il trouvera le peuple tchadien sur leur chemin. Ont-ils ajoutés.

Libéré lui aussi de sa prison depuis le siège de son parti, le président du parti les transformateurs Dr Masra Succès dit attendre les véritables raisons de cet acte de la part des pouvoirs publics. Entre temps, les militants des transformateurs vont panser leurs plaies, soigner leurs blessures, se régénérer et vont repartir à la charge parce qu’il s’agit selon lui, d’un combat pour la dignité du pays. « Les transformateurs ont juste demandé une égalité dans le nombre de participants au dialogue national ayant le droit de vote. On veut aussi avoir une garantie sur qui doit jouer quel rôle dans la suite de la gestion de transition pour nous permettre de définir ensemble les choses. Mais ils ne veulent pas », indique-t-il. Il souligne également qu’à travers l’incident qui s’est produit, le pouvoir à envoyer aux yeux du monde, l’image d’un pays qui est malade et qui a besoin d’une guérison collective.

A propos de l’assaut du siège des transformateurs, de l’arrestation, la détention et la torture de ses militants, Dr Masra Succès affirme  que les autorités savent bien que ce sont des arrestations et détentions arbitraires. Et si les transformateurs intentent une action en justice, ces intentions auraient pu permettre que le droit soit dit mais nous sommes des hommes et des femmes de paix alors aucune action en justice ne sera intentée. A révélé le président du parti Dr Masra Succès. Au milieu de toutes ces arrestations et détention, il signifie  que les transformateurs n’ont rompu aucun canal de discussion, ils peuvent même discuter avec le PCMT parce qu’ils sont des hommes et de femmes de dialogue, conclut-il

Kouladoum Mireille Modestine

Le meeting politique prévu ce jour 3 septembre 2022 par le parti Les Transformateurs n'a pas eu lieu. Succès Marsa et quelques proches collaborateurs sont toujours bloqués à l'intérieur du siège par la police et les militants jouent au chat et à la souris avec les forces de l'ordre dans les rues d'Abena. Des violences inouïes ont été exercées pour rétablir l'ordre. Reportage.

Maintenu malgré l'assignation du président Masra, le meeting du parti le transformateur a eu lieu dans une ambiance électrique. De tirs de gaz lacrymogène par-ci, jet de cailloux par-là. L'accès dans le fin fond du quartier, surtout vers le siège du parti Les Transformateurs est interdite. Des journalistes ont été refoulés, d'autres furent même brutalisés ou encore arrêtés. Une scène de folie. La police GMIP a quadrillé presque tout le quartier. D'autres véhicules de police ou encore de la mairie rôdent dans les différentes rues, pourchassant les jeunes regroupés et les disperse à coup de gaz lacrymogène. Les jeunes qui se réclament militants des Transformateurs se forment en unité pour se défendre. Une unité rode avec la police, une autre brûle de pneu. Ces jeunes ont procédé au casse des vitres d'une voiture étatique. L'on note l’arrestation des plusieurs personnes, parmi eux se trouvent des journalistes.

Signalons, qu'aucun bilan officiel n'a été donné jusqu'ici, ni par le gouvernement de de transition, ni par le parti Les Transformateurs.

Abderamane Moussa Amadaye

La capitale tchadienne, N’Djamena, enregistre une pluviométrie qui dépasse les attentes cette année. Comme la plupart des arrondissements de N'Djamena, le 9e n'est pas épargné et plus particulièrement à Walia Tradex. Les dégâts sont énormes. Une partie du quartier y inclut le marché sont dans l'eau, des maisons écroulées et certains lieux sont inaccessibles. Le bilan s'élève à 5 morts, souligne la population. L'équipe d'Ialtchad est allé sur le lieu ce 1er septembre faire un constat. Reportage.

Il est 10h passé quand l'équipe d'Ialtchad a débarquée sur le lieu après plusieurs recherches et orientations sans succès. L'équipe a retrouvé l’endroit vers 12h30mn. Le lieu inondé se trouve juste en face de la forêt proche du cimetière de Ngondba et derrière la station-service Tradex. Une motopompe jongdong est installée pour pomper l'eau afin de déverser de l'autre bout de la route, dans le bras du fleuve Chari. De l'ouest  en plongeant vers le nord de ce quartier périphérique, les eaux sont à perte de vue, certaines habitations sont sous ses eaux, d'autres se sont écroulées. Une canalisation faite à la hâte ne dépassant pas un mètre draine les eaux stagnantes vers le lieu de pompage. Des jeunes de ce quartier se sont mobilisés sous une coordination pour apporter des solutions afin de soulager les sinistrés.

Koularambay Gérard, Coordonnateur des jeunes de Walia confie que leur coordination a été mise sur pied pour venir en aide aux populations touchées par les inondations. Il affirme qu'un travail a été fait depuis le mois de juin, mais arrivé au mois d'août, faute de moyen, ils étaient dépassés. « Une demande a été déposée dans la commune du 9e arrondissement, mais elle est restée sans suite, c'est ainsi nous avons écrit à la Mairie centrale pour nous appuyer, la réponse a été positive », a-t-il déclaré. Il ajoute « la mairie centrale nous a appuyé avec des poclins et des motopompes », dit-il.

Au sujet du bilan des inondations, M. Koularambay affirme qu'ils ont enregistré 5 cas de décès, des maisons écroulées et de personnes déplacées. « Une femme enceinte et un jeune de 12 ans ont été mordus par des serpents venimeux dans ses eaux et ils ont perdu la vie », explique-t-il. Il poursuit, « une maman gravement malade couchée, sa famille a appelé l'ambulance, faute de route, elle est morte » a-t-il vociféré. Il affirme aussi, « un autre jeune est décédé à la suite d'une bagarre rangée, faute d'intervention de la police appelée pour séparer. Cette dernière n'a pu intervenir à cause des eaux stagnantes à cause de l'obstruction par les eaux ». De même Kevin Issakha, un autre jeune, soutient qu'ils ont eu assez de difficultés pour le drainage des eaux. « N'eût été l'intervention du Maire central, Ali Haroun, l'installation du pompage serait difficile ». Il explique, « la population du quartier qui se trouve de l'autre bout s’est opposée, mais il a pu trouver le juste milieu et le travail a été fait », a-t-il confié.

Pour Mahamat Kerima Saleh, maire de la commune du 9e arrondissement, Walia Tradex n'est pas le seul quartier sous les eaux, plusieurs autres le sont dans le 9e arrondissement. Il affirme que beaucoup des efforts sont consentis dans l'entretien de routes et de canalisations, mais la saison pluvieuse de cette année a dépassé les espérances. À la question de correspondance adressée par les jeunes de Walia à son institution, le Maire confie, « si nous n'avons pas répondu positivement, cela veut dire que nous travaillons ailleurs, mais c'est notre devoir de venir à leur secours », a-t-il clarifié. Il poursuit à ce sujet que le gouvernement a débloqué 600 millions de FCFA gérés par la commune centrale sous une commission dont les maires des différents arrondissements sont des figurants, dit-il. « Si la mairie centrale a installé cette motopompe, c'est tout à fait normal, le gouvernement a financé. Nous sommes là pour les accompagner afin de sauver la population », dit le Maire. Il ajoute que la population est dans son droit de réclamer et de demander des explications sur la gestion de la chose publique, conclut-il.

Abderamane Moussa Amadaye

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