Le Comité international de la Croix-Rouge en Partenariat avec La Maison des médias du Tchad a lancé officiellement la 1re édition du concours national de reportage humanitaire sur le thème « les personnes disparues lors des conflits armés dans le bassin du Lac-Tchad : les familles entre espoir et désolation » ce mardi 30 août 2022 à l’hôtel Radisson Blue. Cette cérémonie de lancement officiel est couplée avec la journée mondiale des personnes disparue. Reportage.
La représentante de la maison des médias lors dans son mot d’ouverture souligne que la maison des médias est une structure faîtière créée par les associations des médias au Tchad pour relever les défis du professionnalisme, de la déontologie, du dialogue et de l’ouverture. Le concours national du reportage humanitaire vise à initier davantage les journalistes tchadiens aux questions humanitaires qui est d’actualité, dit-elle. Elle ajoute que l’idée consiste à promouvoir l’action humanitaire et le droit international humanitaire au sein des médias du pays et de susciter leur mobilisation. « De meilleures productions seront primées par catégorie de presse à savoir : presses en ligne, audiovisuelle dans les deux langues officielles que sont le français et l’Arabe », dit-elle. Ce concours s’étendra du 30 août au 14 décembre, date de la production des résultats et de la remise des lots aux vainqueurs, explique-t-elle.
Le chef de délégation du comité international de la croix rouge Dirieh Abdi Mohamed révèle que sur les 64 000 cas de personnes disparues recensées par le CICR 40% sont des enfants. Il a ajouté que l’Afrique compte plus de 35 conflits armés actifs chaque année de milliers des personnes y compris les enfants traversent les frontières, le désert du Sahara et la mer méditerranée en quête d’un lieu sûr et d’une vie meilleure. De tels mouvements comportent d’énormes risques y compris celui de disparition. Les cas des documents des personnes disparues ne cessent d’augmenter, ajoute-t-il. Pour lui ce concours est lancé pour marquer cette journée internationale des personnes disparues et crée un cadre ludique avec les médias à ce qu’ils traitent cette thématique qui parle des familles qui n’ont pas des nouvelles de leurs. « Ces familles refusent de manger parce que leurs préoccupations c’est, où se trouvent leurs enfants ou leurs époux », poursuit-il.
Le ministre de la Communication Abderamane Koulamallah qui a exercé aussi ce métier du reportage humanitaire avec la croix rouge lors de la guerre civile en 1979. « Comme vous le saviez en 1979, les forces politiques et militaires du Tchad ont fait une guerre civile assez impressionnante dans le pays, entre temps nous étions encore jeunes et on a refusé la guerre. Mes amis et moi avons créé l’union nationale de la jeunesse tchadienne d’où on m’a élu comme président du comité d’accueil des réfugiés. Des réfugiés qui quittaient le sud du Tchad en raison de la guerre civile et ceux qui quittaient Ndjamena pour se réfugier au Cameroun. Avec l’aide de la croix rouge, on distribuait des vivres à ces réfugiés », explique-t-il. Distribuer les vivres ne suffisait pas parce qu’il y avait la douleur psychologique qu’il faut gérer. Et avec mes camarades on a géré les étapes psychologiques « Il y a les femmes qui ne savent pas où se trouve leurs enfants, leurs maris. Il y avait des familles du sud du Tchad qui ont été massacrées pendant la guerre grâce à la croix rouge on a ramené ces familles réfugiées en dehors du Tchad à Ndjamena », témoigne le ministre. Il a prodigué des conseils aux futurs reporters humanitaires « il ne faut pas faire un reportage pour gagner le prix, mais faire un reportage en faisant une immersion totale au sein de ces familles. Avant d’aller en reportage aller auprès de ces familles, discuter avec eux avant d’allumer vos cameras », souligne-t-il.
Les journalistes n’ont pas manqué de poser les questions d’éclaircissement sur ce concours.
Haoua Adoum Ibeth
Sangnoudji Francine