L'association tchadienne pour le développement du cinéma (ATDC) a lancé ce 16 janvier au musée national la 3e édition du festival N'Djamena Films en présence du ministre des affaires culturelles, du patrimoine historique, du tourisme et de l'artisanat, Mr Abakar Rozzi Teguil. Reportage.

Prévue à 9h30, la cérémonie d'ouverture a démarré avec un grand retard dû à l'arrivée du Ministre aux environs de 12h. Elle a vu la présence de plusieurs cinéastes tchadiens, hommes de culture et aussi de média. Ce festival est placé sous le thème, « le vivre ensemble à travers le cinéma ». 

Interrogé sur les difficultés du cinéma et de ses pratiquants au Tchad, le cinéaste Djaoro souligne qu'il n'y a pas un fond d'aide à la création artistique. « Vous savez, le cinéma est la branche la plus gourmande en matière de fond. Le Niger, le Cameroun par exemple, ont des fonds pour le secteur. Plus parlant encore, le Sénégal est passé de 1 à 2 milliards pour le cinéma ». Il estime qu'il faut de l’aide pour que le cinéma tchadien se développe. « Moi je vois bien que le cinéma tchadien à de l'avenir. Il a de l'avenir et je crois en ça », a-t-il confié à notre micro. Selon lui, le cinéma n'a pas régressé mais plutôt un peu immergé, pense-t-il. « Aujourd’hui des films tchadiens sont en compétition à l’échelle internationale. On le compte par milliers, par exemple au festival de CAN, les films de Mahamat Saleh Haroun, à Dubaï, en Espagne, à Chicago, etc. », dit-il. Il poursuit, « le cinéma tchadien marche mais il faut l'épauler », a-t-il déclaré.

Contrairement au cinéaste Djaoro, Haroun Ben Dono, artiste comédien alias « PASCAL », estime pour sa part qu'il y a d'énormes difficultés dans ce milieu artistique qui se vaut un facteur important pour l'unité et la culture tchadienne. « Le cinéaste tchadien manque d'un réel soutien de la part du politique et du public local », a-t-il confié. Selon lui, les cinéastes n'ont pas d'aide financière et matérielle. « On nous prend pour des prestataires, c'est quand y a un évènement qu'on cherche les artistes pour une prestation pourtant nous sommes des producteurs », a-t-il dit. Il affirme qu'il n'y a pas un seul cinéma digne de ce nom à N'Djamena pour la vulgarisation du cinéma, « c’est bien dommage pour un pays aussi riche en culture comme le nôtre dans cet état », a-t-il lâché. Il ajoute aussi, « par manque d'un réel politique du cinéma au Tchad, aujourd'hui les tchadiens s'intéressent plus aux films étrangers, nos productions ne sont pas consommées », a-t-il relevé. Selon lui, ce problème peut être résolu par la création d'une grande école d'art, de culture et du cinéma et aussi par un appui financier conséquent.

Pour Saleh Mahamat Adoum, Président du comité d'organisation, le cinéma est à la fois un outil de propagande de cultures et des valeurs par excellence et constitue un facteur d'économie rentable. Selon lui, l'exemple du Nigeria ou du Ghana en ont la parfaite illustration. Il a annoncé également que ce festival mettra en compétition une vingtaine de films tchadiens dont les meilleurs seront primés, a-t-il exprimé.

Abderamane Moussa Amadaye

2023 démarre mal chez les étudiants tchadiens. Plus rien ne marche entre le président de l'Union Nationale des Étudiants tchadiens (UNET) Mahamat Saleh Ahmat et le Secrétaire exécutif, section de N'Djamena Yaya Barkai Mahamat. Raison : un communiqué de presse en date du 9 janvier par le premier condamnant l'intégration des diplômés qu'il juge injuste et décrit les conditions d'études dans les 19 universités et écoles professionnelles du pays. Reportage.

Depuis l'intégration des plusieurs diplômés à la fonction publique une vive tension s'est déclenchée entre le président national de cette association et le Secrétaire exécutif pour la section de N'Djamena.

 Le 9 janvier passé, M. Mahamat Saleh Ahmat Ali, président de l'UNET a animé un point de presse au cours de laquelle il a décrié les conditions de restauration, de transport, de terrains de sport, de lieu de recherche (bibliothèque et centre wifi), des amphithéâtres qu'il juge en deçà des attentes. Il a aussi dénoncé l'intégration à la fonction publique des milliers de diplômés qui a lieu en décembre 2022. Selon lui, cette intégration s'est faite par affinité, elle est discriminatoire. Il a estimé que ce sont les enfants des hauts cadres du pays qui ont été intégrés au détriment des étudiants qui ont fréquenté les universités et les écoles professionnelles du pays. Cette situation lamentable de marginalisation est, selon lui, l’œuvre de ces responsables. L'UNET a donné un délai de 3 jours au gouvernement pour trouver des solutions, passer ce délai des actions d'envergures seront menées, disait le communiqué

Aussitôt, le Secrétaire exécutif, section de N'Djamena, Yaya Barkai Mahamat a réagi par un communiqué signé le 10 janvier appelant les étudiants à ne pas suivre le mot d'ordre de l'UNET. Il dit être conscient des difficultés auxquelles sont confrontées ses collègues et affirme que des négociations sont en cours avec les autorités pour qu'une solution soit trouvée, a-t-il déclaré. Toujours selon lui, les revendications pour une meilleure condition d'étude sont légitimes, mais il estime que l'année académique a perduré et donc il est hors de question de faire la grève.

Ce communiqué n'aurait pas plu à M. Mahamat Saleh Ahmat Cissé. Ainsi par une décision, Yaya Barkai a été suspendu de ses fonctions de Secrétaire exécutif, section de N'Djamena pour faute grave.

Interrogé par Ialtchad Presse sur sa suspension, M. Barkai dit, « je ne suis pas suspendu et je ne serai jamais suspendu, car aucun texte de l'UNET ne stipule une telle suspension », a-t-il déclaré. Il estime que le texte permet plutôt aux secrétaires exécutifs des sections de le suspendre et non le contraire, a-t-il affirmé. « Nous n'allons plus le reconnaître parce qu’il revendique quelque chose qui ne relève pas de la compétence de l'UNET. Il revendiquait l'intégration », dit-il. M. Barkai soutient qu'après la publication de l'intégration des diplômés, le président de l'UNET l'a consulté sur un dossier. « Ce dossier semble être la non-intégration des 11 membres de l'UNET qui devraient être intégrés par le Secrétaire particulier du Président de la Transition alors cela n'a pas marché, il veut faire recours aux étudiants pour manifester et nous n'avons pas adhéré à cette idée », a dit le Secrétaire exécutif section de N'Djamena. Il estime qu'il n'est pas possible de chercher l'intégration en étant étudiant.

Dans la foulée, M. Barkai a affirmé que le Président de l'UNET a été relevé de ses fonctions sur consensus des secrétaires exécutifs provinciaux et d'ici. « Désormais, il n'est plus Président » a-t-il précisé.

Au sujet des manifestations qui ont eu lieu, jeudi passé à Toukra et vendredi dernier à Ardedjoumal pour la revendication des meilleures conditions d'étude, M. Barkai affirme qu'il s'agit « d'un petit groupe d'étudiants qui n'atteignent pas 10 personnes, manipulées et droguées. Ils viennent brûler de pneus et fuir », a-t-il martelé.

Joint au téléphone, le Président de l'UNET de son côté affirme que les manifestations ont été déclenchées après l'écoulement de délai 3 jours est accordé au gouvernement sur les conditions déplorables d'études. « Nous avons des difficultés liées à la restauration, au transport, au WiFi, etc. À cela il faut ajouter la réhabilitation de notre bourse coupée depuis 2016 ». Il ajoute, « la question de bourse a été débattue au Dialogue national, mais jusqu'à là cela n'a pas été réhabilité », a-t-il renchéri. M. Mahamat Saleh Ahmat rejette en bloc les accusations du secrétaire exécutif, section de N'Djamena. Il estime que ce dernier est l'œil et les oreilles des autorités à l'université de N'Djamena. « Il n'a jamais défendu la cause des étudiants. Celle du gouvernement, oui. Il travaille pour ses intérêts égoïstes donc je l'ai suspendu », dit-il. Il poursuit, « J'ai reçu des offres pour mon intégration, mais je suis en master 2. Je ne suis pas pressé, j'ai refusé. Mon objectif c'est de défendre l'intérêt général des étudiants », a-t-il confié. Au sujet des revendications, le président de l'UNET affirme que la lutte n'est pas finie. « Nous allons continuer à manifester jusqu'à la satisfaction totale et légitime de nos droits ».

Abderamane Moussa Amadaye

20e Jour du festival Dary ce 13 janvier au palais des Arts et de la Culture avec les prestations du Chari-Baguirmi. C’était une exposition spectaculaire des œuvres artistiques et culturelles. Reportage.

C’était d’abord la présentation des objets d’Art et les démonstrations de danses et rythmes sur l'esplanade du palais des Arts et de la Culture. La région du Chari-Baguirmi était représentée par les foulbés ou Peuls venus du canton Bogomoro qui ont brillamment représenté leur culture et leurs différentes danses. Interrogé ialtchad Presse, Haoua Tchouri Guégo explique les objets d'arts et la cuisine. Elle a présenté des objets symboliques liés à la tradition du peuple foulbé de la province de Chari-Baguirmi notamment le « Toummoudé » (calebasse traditionnelle) qui est un récipient et toungoudé qui sert à servir du repas. Il ajoute, qu'il y a le « Djoaro » (bidon traditionnelle) qui sert à conserver de l'eau pour l'ablution et de l'eau à boire, sans oublier les bijoux pour les femmes appelées djodda et le oufnéré (chapeaux traditionnels) fabriqués à la base de feuille du dommier.              

Mme Haoua affirme que la sauce préférée chez les foulbés est les feuilles du baobab appelé « Mbok’ko » feuille de baobab, le gombo et le « guiligandja », feuilles de Moringa, les Peulhs ont une expression pour souligner les vertus médicinales de cet arbre en soutenant que lorsqu’on séjourne chez un parent ou un ami et s’il n’a pas cette plante dans sa concession, il faut fuir. Le « Gaouiri Ya’iri » (mil penicillaire) sert à préparer la boule communément appelée « Niari » en langue foulbé. Elle ajoute d'autres objets de valeurs comme Hindéré (le panier traditionnel) qui sert à mettre du cola ou « goro » et de bonbons pendant le mariage et Toubouré (une petite thermos traditionnelle) fabriquée en terre cuite qui sert à rafraîchir l'eau et le boutaro (bouilloire) qui sert à conserver de l'eau pour l'ablution. Il y a aussi d'autres nourritures comme le sorgho rouge et du riz qui sont consommés dans la région du chari Baguirmi.                          

 La décoration de la maison pour les mariés est appelée « parenti sou’dou », la case est décorée du haut jusqu'en bas accompagné du lit du marié.

Djida Adam est danseur foulbé, il affirme qu'ils sont venus présentés trois formes de danses. La première danse est le « djoumbo », très populaire en milieu foulbé. La seconde danse est le « Soro », elle est réservée exclusivement adultes matures, d’un certain âge. La troisième danse est le « Djaguandié », une danse réservée aux jeunes garçons et jeunes filles pendant la cérémonie du mariage où les concernés partagent leur joie avec les mariés, a-t-il conclu.

Le Festival Dary se poursuit jusqu'au 21 janvier au palais des arts et de la culture. Des activités artistiques, culturelles diverses et variées sont produits chaque jour.

Noël Adoum

Invité pour un grand concert ce samedi pour la quatrième édition du Festival Dary, le rappeur panafricain a animé une conférence de presse ce jeudi 12 janvier dans la grande salle de banquet au sein du palais des arts et de la culture. Cette conférence est animée en solo par les organisateurs suite à l'interdiction de poser les questions politiques au rappeur Panafricain. Reportage.

La conférence de presse du rappeur Franco-Congolais a eu lieu en présence de plusieurs artistes, influenceurs et les hommes de médias de différents organes. Quelques Journalistes ont posé des questions dont une sur la politique française au Tchad.

Pour Youssoupha, la notion d'ingérence politique le met mal à l'aise car il a toujours respecté la France et ajoute que le peuple africain doit avoir sa souveraineté comme il a toujours dénoncé dans ses chansons. Concernant son fils Malick, il affirme que sa mère est tchadienne et il apprend petit à petit la culture Tchadienne. Il poursuit qu'il est artiste rappeur et conformiste dans la vie.                         

En ce qui concerne la question sur le Conseil aux jeunes artistes tchadiens, la réponse du rappeur était ferme et sèche. Il relève que le Tchad a sa culture avant qu'il ne soit né, la musique tchadienne regarde le Tchad parce que le Tchad est un pays de diversité culturelle qui regroupe plusieurs personnes à travers ce festival. Youssoupha affirme qu'il est un artiste panafricain parce qu'il a une culture particulière de ce pays car Il considère le Tchad comme son pays. Il est inspiré par le rappeur franco-tchadien et producteur de Musique Mc Solar. Parmi d'autres artistes, il n'a pas manqué de citer le nom de l’artiste tchadien Sultan.     

Concernant le featuring avec un artiste tchadien, Youssoupha déclare que tout est possible dans la vie mais son séjour ici pour le moment, c'est d'essayer de se concentrer uniquement sur le concert du samedi afin que le show soit réussi avec succès. Il va profiter avec sa famille le dimanche.                 

Pour son album à venir, le rappeur Youssoupha relève qu'il n'est pas prêt pour le moment.

Noël Adoum

C’est autour de la province de Wadi-Fira de mettre en valeur les produits locaux et artistiques du terroir. Elle est la quatorzième province à présenter ses diversités culinaires et artistiques. Reportage.

Mariam Mahamat Adam, guide au stand de cette province explique qu'elles sont au festival Dary pour léguer les valeurs nutritionnelles et artistiques ancestrales à la nouvelle génération. Elle a présenté le « guid’dem », fruit très particulier qui ressemble aux raisins, « il est transformé en jus naturel pour la consommation, jadis, nos aïeux mettaient ce fruit dans l'eau durant 24h, le jus est utilisé comme sucre pour la bouille, le thé, etc. », dit-elle. À côté de ce fruit succulent atypique, Mme Mariam a présenté le « Khi’rep », des graines fines. Selon elle, il est cueilli des herbes, ensuite pillé ou écrasé à la meule dormante (en pierre) tamisé. « On le prépare comme bouillie avec du lait, mais aussi comme du couscous », a-t-elle clarifié.

Toujours selon elle, le Khi’rep est délicieux et procure de l'énergie pour les enfants. Connu pour ses variétés culinaires exceptionnelles, au stand de Wadi-Fira, il y a aussi le « Djir », dit Mme Mariam. Elle affirme que ce produit est fait à base de farine du petit mil « pénicillaire ». « La farine est mise plusieurs jours à l'eau dans une jarre. La dernière couche de cette farine sous extrait et séchée pour donner le djirr », a-t-elle expliqué. Pour elle la province de Wadi-Fira fait partie des régions qui ont été gravement touchées par la famine dans les années antérieures, « cette sécheresse couplée de la famine nous a permis d'exploiter certaines céréales pour en faire de la farine enrichie ». Les produits locaux sont foison. Mme Mariam a présenté des confitures faites à base de tomate, de goyave, de la mangue. « Dans le département d'Amzoer, de fruits de différentes variétés poussent, nous profitons pour les conserver selon une méthode traditionnelle », dit-elle.

Après la présentation de quelques produits culinaires, la présentatrice se tourne vers les objets artisanaux. Elle a présenté un plat fabriqué à base de feuilles du rônier et de l'herbe communément appelée « Oumra Oufo ». Selon Mme Mariam, ce plat est servi avec la pâte de céréale dans une casserole en bois, « le gar’â ». Il est appelé « boule » ou « èche » en arabe tchadien. Elle affirme que l'appellation et l'usage varient d'un milieu à un autre. « Chez les Zakhawa et les Goranes, il est appelé « Mandalaye ». Son usage est double, soit pour le repas ou encore il sert de décoration dans les habitations », a-t-elle expliqué. Pour le déco, il y aussi le «  Kanta », une armoire traditionnelle qui sert à ranger les objets de la maison. « Il est fait à base de bois. C’est un symbole culturel », dit-elle.

Abderamane Moussa Amadaye

Grâce au festival Dary les petites et moyennes entreprises (PME) se frottent les mains. Ce lundi 9 janvier, IalTchad Presse s'est intéressé au business des parkings des motos et voitures au palais des Arts et de la Culture. Reportage.

Le festival Dary continue à drainer les festivaliers dans sa diversité. Mais il est aussi devenu un catalyseur des activités génératrices de revenus. Mahamat Nour est propriétaire d'un parking « ce festival est une grande opportunité pour nous de gagner de l'argent par l’affluence des visiteurs. Et garder leurs biens malgré que Diguel soit une zone à risque est un challenge, mais le plus motivant ce que cela nous rapporte de l’argent », dit-il. Selon lui, à la veille de la fête il y a eu plus de 1000 motos et 200 voitures. 500 FCFA pour les engins à deux roues et 1000 FCFA pour les voitures. Il affirme avoir employé 12 personnes. « Ce jour j’ai eu une recette de 500 000 FCFA. Donc nous avons pu obtenir des gains pendant cette récession économique », dit-il.

M. Mahamat Nour soutient que des évènements culturels comme le festival Dary aide à soulager, même temporairement, le problème de chômage des jeunes, un problème qui mine la société tchadienne. Il invite les jeunes à s'ouvrir au monde de l'entrepreneuriat en créant des petites entreprises pour aider au développement de ce pays.

Brahim Mahamat, un autre propriétaire de parking explique, « certains jours nous faisons plus de recettes parfois 200 motos. Nous avons 4 employés fixes que nous payons en fonction de l'affluence des visiteurs. Depuis l'ouverture nous gagnons bien nos vies et je demande au gouvernement de pérenniser cette activité pour aider les jeunes ».

Ousmane Bello Daoudou

Le festival Dary continu, ce mardi 10 janvier, c’est le tour de la province du Moyen-Chari. Elle a présenté aux festivaliers ses produits locaux de consommation, ses objets d’art et ses danses traditionnelles qui ont émerveillé le public. Ialtchad Presse était sur place. Reportage.

La province du Moyen Chari a fait étalage de ses richesses culturelles, linguistiques, touristiques riches et variés. « C’est une province où les œuvres artistiques foisonnent. C’est un lieu de brassage culturel et culinaire », dit Mme Prisca. Il y a une exposition qui explique en partie la situation de la scolarisation des enfants, le statut d'une femme qui puise de l'eau, des statuettes d’animaux domestiques et sauvages, etc.

Mme Mekana Koubo nous présente la sauce préférée des populations du Moyen Chari « il faut tremper des écorces du gombo dans l'eau puis les frotter pour avoir un jus gluant et le mélanger. Une fois cette phase terminée, la cuisinière procédera au mélange des ingrédients avec le jus obtenu des écorces ». Selon la tradition Sara Kaba et d'autres communautés du Sud, seules les filles mineures, non pubères ou n’ayant pas vu leurs menstruations sont autorisées à le cuisiner, dit-elle. Elle affirme que pendant la saison pluvieuse, le groupe Sara Kaba consomme des feuilles de melon, l'oseille et les feuilles de manioc. Selon elle, l'huile de karité fortifie le corps et donne le goût à la sauce préparée. Le sorgho rouge appelé « godjé » en langue Sara Kaba sert à préparer de couscous et de la bouillie, pareille pour la farine de manioc.

Djimonadé Basile, président des danseurs, affirme que le nom de groupe de danse du Moyen Chari est surnommé « Yan Kobé ». Un nom qui signifie la valeur traditionnelle et culturelle de cette province. Les danseurs ont présenté quelques danses traditionnelles.

La première danse s’appelle « Dangof ». Une danse durant laquelle les jeunes garçons et jeunes filles s'accompagnent les uns les autres. Les jeunes garçons circoncis et les jeunes filles excisées dansent ensemble, c'est une danse de courtoisie.

La deuxième est la danse « Baya ». Elle est réservée exclusivement aux jeunes filles excisées.

La troisième est la danse « Yondo » qui est exclusivement réservée aux hommes initiés. Le moyen Chari regorge de plusieurs communautés et chaque communauté a sa danse, mais plusieurs danses se ressemblent, dit-il.

Noël Adoum

Depuis hier après-midi les motocyclistes, automobilistes et commerçants informels d'essence affluent dans les stations de services pour s'approvisionner en carburant. Ce matin, la situation s’est empirée, l'essence est devenue une denrée rare. L'inquiétude plane chez de nombreux citoyens. L'équipe d'Ialtchad Presse a sillonné quelques arrondissements de la capitale tchadienne, N'Djamena ce 10 janvier. Reportage.

De Mardjandafack en passant par Bololo dans le 1er arrondissement puis par la rue de 30 m dans le 4e, Amriguebé dans le 5e, de N'Djari et Diguel dans le 8e et enfin Amtoukouin dans le 7e arrondissement, le constat est le même. La moitié des stations-service est fermée. Pas de gazoil dans 5 sur 10 stations inspectées et l'essence n'existe que dans une seule.

Onto Bruno, diplômé sans emploi et mototaximan, communément appelé « clando » témoigne qu'il a fait le plein depuis hier. « Par mesure de prévention j'ai fait le plein », a-t-il confié. Selon lui, l'essence se fait déjà rare dans presque toutes les stations-service, « depuis ce matin, il est difficile d'en trouver à la pompe et chez les vendeurs du coin, le litre et demi est passé de 800 à 12500 FCFA, voire plus », a-t-il déclaré. M. Bruno est inquiet, « nous les motos-taxis, on se débrouille grâce à l'essence et s'il n'y a pas, nous serions tout de suite bloqués, c'est un manque à gagner ».

Cette rareté du carburant inquiète aussi Moussa Aguid, conducteur de taxi. Il affirme qu'il est difficile de trouver de l'essence « il faut faire la queue pour quelques litres pour sa voiture. Le prix reste le même pour l’instant, 518 FCFA », a-t-il dit. Toutefois, M. Aguid explique que le prix du transport est intact, « les frais sont restes tels qu'elles sont », dit-il. Pour Ngarhodjidom Élysée, pompier à la station Oil Libya de Mardjandafack, depuis hier il n'y a plus de carburant à la pompe a-t-il fait savoir. Il tente de rassurer ses clients, « nous espérons d'ici ce soir que notre part de carburant sera livrée. Nous rouvrons pour vous satisfaire » explique-t-il à sa clientèle.

Certains se plaignent, mais les vendeurs informels se frottent les mains. « L’essence est devenue rare, nous vendons le litre et demi à 1000 FCFA, libre à celui qui veut acheter ou non » dit un vendeur qui a requis l'anonymat. Selon un pompiste, cette situation n'est pas nouvelle. « Chaque début d'année, nous traversons de telles crises dues au nettoyage de la raffinerie de Djarmaya. J'espère que cette fois-ci ça sera pareil ». À la question de la durée, il affirme que, « dans le passé cette situation ne dure pas plus d'une semaine ».

Contactée, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), a refusé de répondre aux questions de la rédaction.

Abderamane Moussa Amadaye

Le président du Parti des Intellectuels et socialistes tchadiens pour l'Évolution (PISTE) Netoi-Allah Ringard a animé un point de presse ce 9 janvier au siège de son parti situé dans le 7 -ème arrondissement de la capitale tchadienne, N'Djamena. Il dénonce les conflits et les guerres au Tchad, l'enquête sur la mort du Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno et la confiscation du pouvoir par une petite minorité de nordistes. Reportage.

Le président du parti PISTE Netoi-Allah Ringard a animé dans son point de presse affirme que le Tchad est plongé dans des plusieurs conflits et guerres notamment les conflits entre éleveurs et agriculteurs, les forces de l'ordre et les orpailleurs, les conflits autour des terres, les tensions entre le gouvernement et les diplômés sans emploi, le conflit autour du décès du Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno, etc. est l’œuvre d’une minorité. Il soutient que 90% des Tchadiens veulent savoir qui a tué le Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno. 99% des Tchadiens sont contre l’implantation d’une dynastie. 100% de la population tchadienne veut des élections libres et transparentes sans le président de transition comme candidat. Et donc les Tchadiens veulent d’un pouvoir civique, d’un président élu démocratiquement, a-t-il dit. Netoi-Allah Ringard poursuit que le Tchad est orphelin d'un président de la République depuis le 20 avril 2021. Pour lui depuis ce jour, le Tchad est entré dans un état de nature où les gros poissons avalent les petits poissons, les baobabs étouffent les petites plantes et lâche ce proverbe « dans la bagarre des éléphants les herbes et les arbustes en pâtissent. Les plus riches continuent à s'enrichir et les pauvres continuent à s'appauvrir et la paix a disparu au pays ».

 Le Président Ringard ajoute que dans ce contexte, le Tchad est plongé dans le feu du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest à cause de cette manie de vouloir instaurer une dynastie au Tchad. Et pousser l’envie jusqu’à publier des déclarations haineuses des hommes du pouvoir publiant des vidéos contre les sudistes en les qualifiant des « Kirdis » comme s’ils n'ont pas droit au pouvoir. Ces sorties n’ont qu’un but : gagner la confiance des autres nordistes et de certains sudistes pour confisquer le pouvoir dans une seule région, le BET malgré et qu'une très petite minorité en profite. Cette haine de certains Tchadiens contre d'autres a atteint son paroxysme et les Tchadiens en meurent. Il conclut, « aucune ethnie, aucune famille, aucune région n'a été épargnée par cette barbarie en dehors de celle au pouvoir ».

Noël Adoum

C’était le 15e jour du festival Dary ce dimanche 8 janvier. Et c’est la province du Guera qui a présenté ses différentes œuvres artistiques et culturelles notamment les danses et l'art culinaire. Reportage.

Le Festival Dary continue toujours d'impressionner les Tchadiens par ses œuvres. Une sexagénaire Haoua Sabir explique, « l’huile de sésame soins plusieurs maladies comme les maux de ventre, l'enflure et rend l'homme résistant contre le froid », dit-elle. Selon elle, le sésame se vend bien et rapporte financièrement, c’est pourquoi tout le monde le cultive. Il y a aussi le sorgho rouge qui est beaucoup consommé dans la région du Guera. Pour elle, si la gomme arabique ne se développe pas dans cette région, c’est à cause du déboisement des arbres qui occupent les champs. Pour elle, Badjour (l'arbre du savonnier) joue un rôle crucial dans la province du Guera, ses feuilles servent à préparer la sauce et sert de nourriture pendant la sécheresse, ses fruits (les savonnes) entrent dans l’alimentation et soignent certaines maladies comme le rhume, le diabète et devient un anti-inflammatoire. « Et ce n’est pas fini, les écorces servent du savon pour le lavage des habits. Les autres parties du savonnier comme les racines, les tiges et les noies entrent dans la médecine traditionnelle pour son efficacité ». dit-elle.

Zakaria Fachir est artisan, il a présenté ses œuvres notamment des animaux fabriqués à base de bronze et de cuivre. Il y a aussi les objets de parures pour embellir la maison du marié comme il est de coutume dans le Guera, des Zogo (les paniers traditionnels) pour mettre le mil afin et le moudre au moulin local, etc. « Ses objets, le monument, la reine du Guera et de la montagne d'Abtouyour, je les aie fabriqués à base du fer plat et du fer de 6 accompagné de chiffon et quelques dessins des espèces pour symboliser la culture du Guera à travers ses deux monuments géants de la région », dit M. Fachir.

Alfeïd Abba est le chef des danseurs, il nous présente les différentes danses traditionnelles de la région du Guera, notamment la danse des ancêtres « Dodi » en langue Kenga qui signifie l'affrontement dans une bataille avec des lances. « Il y aussi la danse Guissesse qui ne concerne que les jeunes (femmes et hommes) qui dansent dans la joie. La danse « outiyé dokou », c’est une danse pour tout le monde. Elle est dansée lors du pillage du mil, dans un mariage ainsi que lors d'autres activités qui symbolisent la joie », dit-il. Il conclut avec la danse de Kado Ngaba, cette danse symbolise le deuil dans la communauté Kenga. « Par exemple si une femme perd son mari et voit ses enfants orphelins, elle peut danser dans la douleur tout en se rappelant de son mari ».

Noël Adoum

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