A l'occasion du premier anniversaire du massacre de Sandana, le comité de crise a organisé une cérémonie de recueillement à l'honneur des victimes ce 9 février au Centre d'Études et de Formation pour le Développement (CEFOD). Le comité exige justice. Reportage.
C'est le CEFOD qui a servi cet après-midi de lieu de recueillement pour l'an 1 des massacres de Sandana. Une cérémonie qui a vu la présence du gouverneur de la province du Moyen Chari, Général Ousmane Brahim Djoumal.
Ndiguigue Mayana, président du comité de crise a rappelé la genèse de ce conflit. Il a ensuite expliqué la lenteur de la procédure judiciaire et a appelé les Tchadiens à l'unité et au vivre-ensemble. Il affirme que ce massacre origine d'un accident de circulation sur la voie publique à Sandana, village situé au Canton Koumogo dans la province du Moyen Chari. Il souligne que le corps sans vie d'un homme de la communauté arabe a été découvert dans la rue par les services de la gendarmerie qui ont conclu à une mort accidentelle, mais sa famille sous la conduite de Garam a rejeté le rapport. « Elle a encerclé le village de Sandana. Les assaillants tiraient sur toutes les personnes qui tentaient d'échapper tuant 12 innocents », a-t-il dit.
Depuis lors les enquêtes piétinent et la procédure judiciaire engagée n'a pas avancé, a-t-il estimé. M. Moyana précise qu'ils sont réunis ce 9 février pour se remémorer ces tristes évènements qui mettent à mal le vivre-ensemble tant chanté par le gouvernement. « Nous sommes réunis ici pour prier, pour le repos des âmes des défunts et pour que plus jamais de tels événements ne se reproduisent ni à Sandana, ni ailleurs dans notre pays », a-t-il dit ému. Toutefois, il a appelé à l'unité et a exigé que le gouvernement assume ses responsabilités, « je n'en veux pas au gouvernement, mais je dis qu’il a failli à ses missions régaliennes. Il ne sait pas faire la promotion de la culture de la paix et du vrai vivre-ensemble ».
Me. Midaye Guerimbaye, avocat des victimes de Sandana souligne qu'ils étaient au départ 32 avocats sur l'affaire, mais aujourd'hui ils sont moins de 10. Il rassure l'audience présente que la justice est lente, mais le dossier avance, « même si certains ne croient pas en la justice, moi je crois. Il y a des hommes intègres, compétents et incorruptibles », a-t-il déclaré.
Le gouverneur de la province du Moyen Chari présent dans la salle a aussi intervenu. M. Ousmane Brahim Djouma dit qu'il est formé pour servir sur les 1.284.000 km2 et les 17 millions de Tchadiens. Il relève qu'il n'est ni pour une communauté ni pour une religion moins encore pour une ethnie. « Nous sommes là pour mettre de l'ordre, de la tranquillité. Arrêter ceux qui ont fauté et les remettre à justice. Et non pas de rendre justice. La Justice doit dire le droit en toute impartialité. Nous sommes tous Sandana, tous Tchadiens, et c'est normal que nous assistions à cette cérémonie ».
Abderamane Moussa Amadaye