Après plus de 27 ans à la tête du parti Fédération Action pour la République (FAR), Ngarlejy Yorongar a été remplacé par un congrès extraordinaire électif organisé par certains membres de sa formation politique ce 11 février au Centre Al-Mouna à N'Djamena, capitale tchadienne. Une décision que le vieil opposant qualifie de non-événement. Reportage.
Il est 10h quand le congrès extraordinaire du FAR a commencé sans son illustre coordonnateur Ngarlejy Yorongar, opposant farouche à Deby père. L'assemblée lui reproche une gestion individualiste du parti. « Yorongar travaille pour son propre compte au détriment du parti », a lancé un militant. Pratiquement tous les militants présents affirmaient être déçus de leur chef Yorongar.
C'est le cas de Delphine Taram, dit Député Delphine. « Nous sommes engagés pour une lutte, mais nous nous rendons compte que le train est à l’arrêt », dit-elle. Selon elle, c'est le moment de trouver une solution au parti et pour redémarrer le train, « Nous devons choisir un nouveau leader. « Yoro », mort ou vivant, nous voulons prendre sa place avec sagesse », a-t-elle laissé entendre.
Après plusieurs minutes d'échange, M. Kemnoudji Ngadjadoum Daniel a été désigné par acclamation, coordonnateur National Exécutif Fédéral du parti en remplacement de Ngarlejy Yorongar. Il affirme que le parti a été confisqué par Yorongar qui n’a organisé qu'un seul congrès en 28 ans alors que les textes prévoient de congrès à chaque 5 ans. Pour lui, les Tchadiens ont tous déjà compris l'idéologie prônée par le FAR, le fédéralisme. Selon lui, le moment est propice pour travailler avec les autres partis pour matérialiser les objectifs du parti, celui de fédérer le Tchad dans la justice et l'équité. Il appelle l'ancien coordonnateur au calme et à la retenue et lui propose d'être conseiller du Parti. Selon lui, Ngarlejy a beaucoup fait pour le parti, mais il est temps qu'il se retire pour que les autres achèvent le travail abattu depuis plus d'une décennie.
Contacté par la rédaction, M. Ngarlejy Yorongar ne reconnaît pas la décision et qualifie cette assemblée extraordinaire de « non-événement ». Il affirme que son bureau répondra plus tard.
Abderamane Moussa Amadaye