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4 Tchadiens sur 5 ne mangent pas de fruits au quotidien comme recommandé par les spécialistes de santé. La rédaction a échangé avec la nutritionniste Haloua Jean-Baptiste sur le sujet. Reportage.

M. Saleh Ibrahim est étudiant à la faculté de Droit de l'Université de N'Djamena, il avoue avoir consommé la dernière fois un fruit, il y a une semaine. « Les fruits sont chers, une banane coûte 150 à 200 F, alors qu'avec cette somme je pourrais m'offrir un bon plat de ris à la sauce tomate au campus », dit-il. Un autre à côté affirme, « je préfère la quantité pour me rassasier, les fruits sont destinés aux personnes aisées ». Si certains clament la quantité, d'autres connaissent l'importance du fruit pour le corps humain. « Je préfère la qualité pour ma santé et faciliter la digestion », rétorque Papou Soumaïne, assis non loin d'eux.

Haloua Jean-Baptiste, nutritionniste de formation, dit que le corps humain a besoin de fruits, « ils sont riches en vitamines, en fibres, en micronutriments et en antioxydants ». Ils permettent à l'organisme humain de bien fonctionner en facilitant dans la digestion des aliments ingérés, à fabriquer des anticorps et à désintoxiquer l'organisme, dit-elle, « les fruits  représentent d’excellentes sources de vitamines et de minéraux essentiels à un système immunitaire solide », rajoute la nutritionniste.

En réponse à ceux qui estiment que les fruits sont chers, Mlle Haloua propose une alternative, « le corps humain a besoin des micronutriments et vitamines surtout hydrosolubles qu'on trouve spécifiquement dans les fruits et aussi dans les légumes. Alors, ces personnes qui ne mangent pas de fruits chaque jour peuvent consommer des légumes de saison du terroir disponibles à moindre prix ».

Au sujet des conséquences de l’abandon ou de défaut de consommation de fruits, la nutritionniste dit, « les conséquences se manifestent par des carences en vitamines et micronutriments essentiels pour celui qui ne mangent ni fruits, ni de légumes. Pour les personnes qui mangent de légumes, les carences sont moins nombreuses. En revanche, si la personne ne mange pas des oranges qui sont riches en vitamines C, mais mange en retour de la laitue, celui-ci va satisfaire ses besoins de vitamine C contenus dans la laitue. Donc les fruits et légumes sont complémentaires, le danger c’est lorsqu'on ne mange aucun des deux légumes ».

Abderamane Moussa Amadaye

Depuis quelques mois, les restaurants de grillade se sont multipliés sur plusieurs avenues de la capitale tchadienne, N’Djamena. Les propriétaires affirment que c’est un business rentable. Ialtchad Presse s'est rendu sur le terrain pour faire le constat. Reportage.

Viandes grillées sur de grandes grilles en plein air, des odeurs alléchantes embaument les bords des avenues bitumées de la capitale tchadienne, N’Djamena. Du quartier Dembé, Chagoua, Habena, Ndjari en passant par Rond-point SNER puis Diguel, plusieurs restaurants de grillades sont alignés les uns après les autres sous un soleil ardent. Les Tchadiens et la consommation de viande grillée c’est une longue histoire d’amour. Pas étonnant que la prolifération de ces restaurants prend de l'ampleur : viande de bœuf, de chèvre, de mouton ou encore dromadaire sont dévorés à longueur de la journée et de la nuit jusqu’à minuit à certains endroits de la ville.

Axe rond-point Hamama. Hissène Blama est un jeune boucher et restaurateur âgé de 33 ans, affirme qu'il ouvre ses portes à 8h du matin, « je pars à l'abattoir à 5h du matin pour ramener les carcasses de 4 moutons. Je les nettoie puis la grillade commence dans l’attente de premiers les clients». Concernant l’achalandage, M. Blama poursuit, « Alhamdoulilah les clients arrivent tous les jours manger la viande grillée. Parfois si je débute le matin comme ça, j’arrête vers l’après-midi et la quantité de viande fraîche emmenée est dans la plupart des cas épuisée, au cas échéant je continue jusqu'à 23h avant de fermer».  

Un peu plus loin, à l’agence de voyages d’Abéché. M. Goudja Abdramane la cinquantaine est lui aussi boucher et restaurateur depuis 20 ans. Il soutient que sa viande est toujours bien aimée à cause de la qualité des moutons qu'il sélectionne, « je me bats pour finir au moins 13 carcasses de moutons par jour ». Il ajoute, « les clients viennent demander la viande grillée pour leur petit déjeuner à partir de 7 heures du matin. Je suis sur cet endroit depuis 20 ans, je paie les taxes et le loyer qui me coûte 100 milles FCFA par mois » dit-il.

Axe Dembé-marché à mil. Brahim Seïdou Abdou travaille avec ses collaborateurs, il affirme que la viande grillée est le goût préféré des Tchadiens, « je vends le tas à 1000 FCFA et des oignons servent d’accompagnement ainsi que le piment rouge mélangé aux épices dont les bouchers restaurateurs ont le secret pour attirer la clientèle. Grâce à ce métier, je nourris ma famille et je subviens aux besoins de ses 4 épouses ».

Au bord des avenues des 3e, 5e et 6e arrondissements, les bouchers restaurateurs vendent des brochettes, des poulets braisés, etc., « les clients ne manquent pas », disent-ils heureux de faire leurs métiers et de gagner de l’argent.

Noël Adoum

L’Accord du 31 octobre dernier dit « Accord de Kinshasa » décline un nouvel épisode de la vie politique tchadienne depuis la séquence ouverte par le décès tragique du président Idriss Deby père suivi de sa succession héréditaire à la tête de l’État, de l’organisation du « dialogue national exclusif », des massacres du Jeudi Noir et bientôt du référendum fermé sur la constitution.

Politiquement, l’Accord de Kinshasa se prête à trois différents angles de lecture : le premier, certainement un peu candide, en fait un véritable instrument d’ouverture d’une parenthèse enchantée, permettant un réel et sincère partage de la gouvernance du pays. Le deuxième, plus circonspect n’y voit, s’agissant des obligations du gouvernement, à l’exception de la stipulation relative à l’amnistie générale, qu’un instrument purement proclamatoire, ressassant de simples déclarations d’intention sans contrainte juridique. Comme Saint Thomas, il conseillerait d’attendre de voir la mise en œuvre avant d’en juger. Le troisième angle est d’inspiration radicale ou simplement réaliste, il voit en cet accord au mieux, un instrument opportuniste d’hypnose des Transformateurs et de leur leader en ce tournant institutionnel décisif pour le pays et au pire, un agent usuel et classique de ralliement d’un adversaire redoutable et en l’occurrence, de renoncement sans frais à l’idéal Transformateur.

Objet juridique non identifié

Sur le plan juridique, il demeure nettement que cet accord est un « objet juridique non identifié » (objni). Il n’appartient à aucune des catégories juridiques connues. Sa qualification procéderait d’un exercice hasardeux sauf à le faire rentrer dans la qualification « balai » de catégorie innommée. En effet, cet accord que les analystes et commentateurs politiques qualifient « d’accord de principe » ne l’est pas. Il n’est pas non plus un accord autonome, c’est-à-dire définitif. Par définition, un accord de principe constate un consensus préliminaire des parties sur les objectifs précis des négociations à mener, en définissant la méthode et la forme, le champ ou le domaine, le calendrier et le délai, les gages éventuels de leur bonne foi à mener à bonne fin les négociations et le cas échéant, les conditions objectives de la rupture des négociations. Où trouve-t-on dans l’Accord de Kinshasa les indications relatives notamment au domaine, à la méthode, au calendrier, au délai et aux objectifs précis des négociations à mener entre le régime et les Transformateurs, sauf à considérer qu’il en existe une version cachée ? Par ailleurs, par sa vocation prospective de la quête du consensus des parties, l’accord de principe se distingue en cela d’un accord d’étape et encore plus d’un accord définitif dont la visée du consensus est rétrospective. Or l’Accord de principe de Kinshasa, s’agissant de l’amnistie des victimes et des bourreaux du Jeudi Noir, marque le constat d’un consensus définitif des signataires, dans une approche plutôt rétrospective. Il n’est pas non plus un accord définitif et donc exécutoire, d’une part en l’absence d’obligations contraignantes définies de façon précise et assorties de sanctions pour chacune des parties, et d’autre part, en raison de l’essentiel de ses stipulations qui sont de simples déclarations d’intention, renvoyant à des hypothétiques négociations futures.

Pour cette même raison, l’Accord de Kinshasa se distingue également des avant-contrats (comme peut l’être notamment un pacte de préférence, une promesse unilatérale ou synallagmatique) qui sont pour leur part de véritables contrats avec des obligations exécutoires et contraignantes, mais destinés à préparer la conclusion d’un contrat définitif. Un seul exemple pour illustrer la confusion de genres : la partie B (page 3) intitulé « Des points de discussion à poursuivre après le retour à N’Djamena », stipule que « les parties signataires s’engagent à poursuivre le dialogue avec pour objectif », au troisième alinéa, « poursuivre la politique d’inclusivité dans le processus de transition à travers la prise en compte des propositions et actions additionnelles permettant de rendre plus inclusive pour tous les acteurs ». Soit, mais la stipulation ne précise ni le calendrier, ni le délai, et encore moins les domaines institutionnels transitionnels concernés par les négociations ; elle ne comporte pas non plus d’obligations contraignantes pour les parties. Ajouter à cela, la stipulation obligeant le leader des Transformateur à respecter à la fois la charte révisée de la transition et le calendrier du retour à l’ordre constitutionnel, quel pourrait bien être l’objet des négociations si ce n’est d’un ou deux strapontins ministériels sans pouvoir sur le cours de la transition ?  Enfin, l’Accord de Kinshasa se distingue de la catégorie de contrat-cadre qui n’est pas exécutoire sans les contrats d’application. Or l’exécution unilatérale et manifestement intéressée des stipulations relatives à l’amnistie disqualifie cette dernière qualification. Soit, mais là n’est pas l’essentiel.  

Seul mérite : le retour au bercail

L’Accord de Kinshasa a néanmoins un mérite, le seul, celui d’avoir permis le retour au bercail du leader des Transformateurs et de son board. En effet, par métaphore martiale, qu’est-ce que peut bien valoir un général d’armée en campagne sans sa troupe ou loin du théâtre des opérations ? L’exil est redoutable qui plus est, s’il est subi et par un homme politique à la popularité au zénith comme l’est le leader des Transformateur. Poursuivre l’exil est à terme, perdre le liant unique avec les militants en déshérence et dont le Mouvement Patriotique du Salut (MPS, parti politique de Deby père) et les alliés ne demandent qu’à en faire main basse.  En cela, le reproche ne peut lui être fait d’avoir signé cet accord lui permettant à nouveau de savourer son aura depuis la « Place de l’espoir » même si à bien des égards, il paraît difficile pour la transition de l’assigner longtemps à l’exil hors du Tchad, au risque de compromettre la chance de légitimer auprès des partenaires à commencer par la France et l’Union africaine (UA), la séquence des échéances électorales en cours sans la participation des Transformateurs et de leur leader.

De même, il ne peut être fait le reproche comme y ont procédé allègrement certains des contempteurs du leader des Transformateurs, d’avoir passé par pertes et profits les victimes du Jeudi Noir ou même de les avoir purement et simplement sacrifié sur l’autel de son confort matériel. En effet, il n’est pas besoin d’investigation poussée pour établir que les auteurs, donneurs d’ordre et concepteurs des massacres du Jeudi Noir se recrutent directement et essentiellement dans le cœur pouvoir de Deby fils, en l’occurrence Mahamat Idriss Deby Président de transition. Dès lors, comment obtenir la poursuite et la condamnation des commanditaires et des exécutants quand ceux-ci sont solidement installés aux manettes du pouvoir et que de leur bon vouloir dépend la mise en route de l’action pénale ? Sauf à se faire hara-kiri, ceux-ci n’y consentiront pas en l’état de leur position de pouvoir.  Dans ces conditions, obtenir la condamnation ne serait-ce que d’un lampiste procède d’une gageure. Qui plus est, les Transformateurs n’ont pas de conseillers à l’assemblée transitoire pour voter ou non la mesure. Et puis c’est oublié qu’outre la Cour Pénale Internationale (CPI) et la compétence universelle des juridictions de certains pays qui permettraient de poursuivre outre-frontières les auteurs de ce crime odieux, une autre majorité au pouvoir au Tchad, peut toujours proposer et adopter une nouvelle loi revenant sur cette amnistie par son abrogation partielle et une imprescriptibilité des faits, permettant de poursuivre et de condamner les auteurs malgré le temps passé et l’amnistie opportuniste votée de la troupe de Haroun Kabadi au Conseil national de Transition (CNT). Une chose est l’idéal révolutionnaire qui reste dans le meilleur des cas, un mirage confinant à la négation du réel et une autre chose, est le réalisme politique qui postule de viser l’idéal mais en considération de la réalité des rapports de forces. L’exigence d’une justice immédiate pour les victimes dans les conditions actuelles est une condamnation intemporelle à l’exil et au renoncement au combat politique sur le terrain pour offrir un destin alternatif au pays.

Critique de la nouvelle posture des Transformateurs

Mais pour autant, si l’on ne peut que s’incliner devant les propos du leader des Transformateur prononcé à son meeting du 19 novembre 2023 selon lequel « un parti démocratique comme le nôtre, sa stratégie ne peut pas être définie par un autre parti politique, ni par une société civile, ni par un journaliste, même si nous aimons bien nos amis journalistes, ni par un activiste ni par n’importe qui que ce soit… C’est un parti de stratégie qui définit lui-même sa stratégie », il demeure cependant que l’Accord de Kinshasa est invariablement et irrémédiablement d’intérêt public. Ceci légitime, son appréhension, son analyse et sa critique par les acteurs politiques et les commentateurs du débat public, mais au-delà par toute personne intéressée par la chose publique. C’est même de l’essence de la démocratie dont l’apprentissage reste laborieux au Tchad.     

Et de ce fait, les Transformateurs peuvent encourir la critique non pas de la signature, mais du respect de l’Accord de Kinshasa qui n’en est pas un, en s’imposant une abstinence politique qui confine au renoncement alors même que s’ouvre la campagne référendaire et que ne varietur, la CONOREC continue son œuvre de turpitude ; de même que la HAMA, la sienne de l’anéantissement du débat public ; le projet de constitution, la charte de la transition, les résolutions du « DENIS » sont maintenus en l’état, idem du calendrier du retour à l’ordre constitutionnel. De même, l’héritier président de transition poursuit allègrement son exercice de prédilection de massification des généraux du clan dans l’armée, de contrôleurs généraux du clan dans la police et des membres non qualifiés du clan dans la haute administration. Or, le régime dont il résulte de la part du lion dans l’accord, qu’il a visiblement tenu seul la plume de la rédaction, ne s’est acquitté que de la seule obligation juridique dont – il est par ailleurs, le véritable gagnant à savoir l’amnistie des crimes du 20 octobre 2022. Il n’en fera rien d’autre si ce n’est de bouts de gras jetés à sa discrétion aux Transformateurs.    

Il va de soi qu’en l’absence d’une part, d’un véritable accord institutionnel permettant un rééquilibrage des pouvoirs entre les différentes institutions de la transition et la composition de leurs membres et/ou d’autre part, d’un accord matériel programmatique de gouvernement, toute réconciliation déclaratoire comme celle instrumentée par le fameux Accord de Kinshasa ne sera qu’un marché de dupes permettant au pouvoir Deby fils de se blanchir à moindres frais et surtout de poursuivre sa trajectoire comme si de rien n’était. De quel recours disposeront Les Transformateurs, sur quels fondements et devant quel garant ou juridiction ?  Pas plus que l’actuel Premier ministre Saleh Kebzabo, le ministre de la Justice Mahamat Ahmat Al Habo, le Secrétaire général de la présidence Gali Ngoté Gatta, l’ex-Premier ministre Pahimi Padacké Albert et toute la cohorte des faire-valoir passés et actuels du régime. Or, Les Transformateurs sont une force politique avec une puissance de frappe et une audience que les illustres ex-opposants cités, devenus  des « has been », ne sont plus depuis très longtemps.

Les Transformateurs devraient reprendre le cours de leur marche là où elle s’était arrêtée le 20 octobre 2022, fédérer leur force avec celle de l’opposition sérieuse pour infléchir les conditions du référendum et à défaut, faire front pour et lors des élections générales avec des listes communes. Alors seulement, et au regard du rapport de force issu des urnes qui pourrait leur être significativement favorable dans certaines parties du territoire malgré l’héritière de la CONOREC, il sera possible de négocier et de convenir d’un accord de gouvernement avec le pouvoir.  

À défaut et à terme, la désillusion risque d’être totale et fatale au pays si le souffle de l’espoir, jamais élevé au niveau où l’ont hissé Les Transformateurs retombe à plat ou débouche sur la sempiternelle logique d’accompagnement du pouvoir Deby fils auquel ont toujours habitués les Tchadiens, toutes les graines d’espoir politique passées depuis 1990.

Enfin, on peut s’incliner non pas devant le talent, mais le fabuleux destin héréditaire du président de la transition. Mais on peut surtout être admiratif du parcours universitaire et professionnel, de la culture et de l’audace politique du leader des Transformateurs et espérer pour le bien public qu’il gouverne et le plus tôt le Tchad. Mais de là à considérer comme certaines voix les plus autorisées du landerneau que « le Tchad leur appartient à eux deux » (Président de transition et leader des Transformateurs), ne manque pas de dérouter si ce n’est de créer un malaise par le germe du culte de la personnalité et in fine de la dictature. Qui plus est, sauf à revenir à la féodalité qui est une négation de la République, une telle assertion est une insulte à l’intelligence humaine et surtout au principe d’égalité entre citoyens consacré par toutes les constitutions successives du Tchad et qui est la raison d’être d’une démocratie multipartiste.   

Abdoulaye Mbotaingar

En grande pompe, la coalition pour le "OUI" au référendum constitutionnel a lancé officiellement sa campagne au Palais des arts et de la culture de N'Djamena à NDjari dans la commune du 8e arrondissement.

Ils sont par milliers cet après-midi du 25 novembre au palais des arts et de la culture. Les anciens adversaires politiques, Mouvement patriotique du salut (MPS), ancien parti au pouvoir et l'Union nationale pour le développement et le renouveau, de l'actuel premier ministre, ancien chef de l'opposition font désormais cours ensemble. Les signataires de cette coalition ont rempli l'agora du palais avec drapeau, drapelet, t-shirt, plaque et banderoles appelant à soutenir un État Unitaire fortement décentralisé, qu'ils estiment tous, la forme de l’Etat, la mieux adaptée pour le Tchad.

Accueilli avec ferveur, le Premier ministre en veste noire, drapelet du OUI à la main, a appelé les membres de sa coalition et les tchadiens à voter OUI. Il estime que le projet de l'État unitaire fortement décentralisé est un projet d'un État véritablement moderne qui fera du Tchad une démocratie moderne avec des institutions fortes. Il justifie également que la coalition a bien préparé son cheval de bataille pour remporter ce référendum constitutionnel. Pour ce qui est du fédéralisme, l'ancien chef de fil de l'opposition sous Deby père a affirmé que l'État fédéral est dangereux pour le Tchad. Selon lui, la fédération est une ouverture, un balisage pour les guerres de sécession, des conflits tribaux et de repli identitaire.

Contrairement aux partisans de l'État Unitaire, les fédéralistes eux aussi se sont mobilisés hier, 25 novembre pour désigner l'ancien farouche opposant, premier partisan du fédéralisme sous Deby père, Ngarlejy Yorongar comme président de leur bloc. A cette occasion, ils ont invité les tchadiens à retirer leur carte et de voter non pour que le fédéralisme triomphe sur l'État unitaire qu'ils estiment après plus de 50 ans d'indépendance n'a changé le quotidien d'un iota. « La fédération est l'idéal pour un partage de pouvoir et des richesses à l'égalité de tous les tchadiens », a déclaré Brice Mbaïmon.

Abderamane Moussa Amadaye

L’association House of Africa en collaboration avec Oxfam organise une conférence nationale des jeunes sur le changement climatique au Tchad édition 2023 au musée national sous le thème « La jeunesse tchadienne face aux défis du changement climatique pour une participation active à la COP28 ».

Le président de House of Africa Abdeldjalil Bachar Bong affirme que c’est une occasion unique pour les jeunes du Tchad et de la région de se réunir pour échanger les idées et proposer des solutions concrètes face aux défis du changement climatique. Pour lui, cette conférence vise à donner une voix aux jeunes d'être les agents de changement de demain et de partager des connaissances sur le changement climatique. Il soutient que c’est une force collective des jeunes pour relever les défis afin de les rapprocher de l'environnement en les intégrant dans les négociations intergouvernementales sur le changement climatique.

Naotordene Éveline représentante du Directeur Pays de Oxfam dit le Tchad est confronté à des défis majeurs liés au changement climatique et les effets de ce phénomène se traduisent par des sécheresses, des inondations dévastatrices, la désertification des terres et la raréfaction des ressources causant parfois des conflits intercommunautaires. « C’est une menace pour la biodiversité. Oxfam a mandat de lutter contre ces crises climatiques et à instaurer une résilience ».

Ousmane Bello Daoudou

A l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes célébrée le 25 novembre de chaque année, un court métrage de 30 minutes intitulé, « Je te rendrai justice » a été lancé officiellement. Un film qui dénonce les violences faites aux femmes.

Ialtchad Presse a échangé ce matin 25 novembre 2023 avec la scénariste de ce court-métrage, rencontrée dans l'agora de l'Institut français du Tchad (IFT) Bouchra Khalil Alio alias Bouchra Noora, artiste et chargée de communication de la Ligue tchadienne des droits des femmes (LDF). Il explique que le film décrit l'histoire d'une jeune femme mariée à un homme riche mais qui subit des violences conjugales avec le silence complice de sa mère. « La mère de la fille soutient le mari parce qu'il est aisé et subvient à ses besoins. Il y a aussi le poids des coutumes et des traditions pèsent sur elle. La petite sœur prend la défense de sa sœur », dit-elle. Elle explique la trame du film, la mariée  soutenue par sa sœur collecte les preuves de cette violence et entame des démarches judiciaires contre son mari. Il a été arrêté, elle divorce pour vivre une nouvelle vie.

Par ce court métrage, Noora affirme au nom de son association, la ligue des droits de femmes, que la femme a une place importante dans la société et mérite de jouir de son droit. « Ce film appelle à la sensibilisation, on veut sensibiliser tout le monde à prendre conscience de ce fléau qui mine la société. On voudrait que tout le monde sache que faire la violence n'est pas une bonne chose», a-t-elle précisé. Elle rappelle que le film traite des violences sexistes, psychologiques, sexuelles, etc. « L'idée, c'est vraiment de sensibiliser le maximum de personnes pour que cette violence cesse », conclut-elle.

Rappelons que ce court-métrage est produit par la LDF, réalisé par ED Habib et écrit par Bouchra Khalil Alio alias Bouchra Noora, artiste. Il relate un fait de société récurrent au Tchad, les violences faites aux femmes. Il appelle à la conscientisation et appelle au respect des droits des femmes.

Abderamane Moussa Amadaye

L’Association des victimes de crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH) est indignée par la lenteur du processus des indemnisations. Elle dénonce ce qu’elle appelle de « lourdeur administrative » inacceptable au cours d'une conférence de presse ce samedi 25 novembre au sein de son siège au quartier Chagoua.

Adoumbsye Dam Pierre affirme que la synthèse des résolutions et des recommandations du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) dans son 28e et 29e recommande aux autorités de la transition d’exécuter les décisions judiciaires relatives à l'indemnisation des victimes.

Selon l’AVCRHH, rien n'a été fait pour soulager la misère et la désolation des victimes, des veuves et des orphelins. M. Dam Pierre explique les victimes et leurs ayants droit vivent dans l’indigence. « Il y avait eu une lueur d'espoir après le verdict des Chambres africaines extraordinaires à travers une importante somme en réparation, mais le principal accusé en charge de payer les dommages et réparations est décédé en 2021 ».

Adoumbsye Dam Pierre affirme que le Tchad à l'obligation d'accorder réparation et assistance aux victimes. Il rappelle que le gouvernement de transition du Tchad fait partie intégrante de la communauté des nations et a librement souscrit aux instruments internationaux et régionaux en matière des droits de l'homme et du droit international humanitaire.

Ensuite, il porte à la connaissance de l'opinion nationale et internationale la situation de précarité dans laquelle vivent les victimes, veuves et orphelins, « si nous n’avons pas des réponses appropriées dans les prochains jours, nous sommes obligés de mener des actions citoyennes et la responsabilité des conséquences incombera au gouvernement de transition et à la commission de l'Union africaine (UA) ».

Ousmane Bello Daoudou

Issu des résolutions et recommandations du dialogue national inclusif et souverain qui s'est tenu en septembre 2022 à N'Djamena, le référendum constitutionnel invitant les Tchadiens le 17 décembre prochain à définir, par les urnes la forme de l'État, suscite des vives réactions et divise la classe politique nationale. Le premier bloc est le Groupe de Concertation des partis politiques (GCAP) constitué de 13 partis politiques s'oppose à la tenue de ce référendum. Le second bloc est la  coalition pour un « OUI » au référendum constitutionnel est mise sur pied par plusieurs formations politiques à leur tête le Premier ministre, Saleh Kezbabo (SK).

Le premier bloc le GCAP et plateforme républicaine, a lors d'un point de presse ce 24 novembre appelé les Tchadiens à l'opération « sifflet et tintamarre » pour exprimer leur désapprobation du référendum prochain qu’ils estiment être  «imposé». Selon eux, ce référendum constitutionnel n'a pour seul objectif que de perpétuer le pouvoir militaire d'un homme, accompagné par une horde de gens sans scrupule, dit M. Koursami, président national du parti les patriotes, membres de GCAP. Il affirme que l’opération sifflet et tintamarre qui sera suivie d'autres actions d'envergures a pour but d'empêcher la tenue d’un exercice électoral « irrégulier et illégitime » le 17 décembre prochain. « C'est un appel à l'engagement pour exiger un processus référendaire transparent, inclusif , participatif et égalitaire. Sifflez et tambourinez avec tout objet, vieilles tasses, vieilles casseroles le 16 et 25 décembre de 5h à 5h30, de 19h à 19h30 », dit M. Koursami.

Le deuxième bloc, la coalition pour le « Oui » est composée des partis politiques et des anciens mouvements politico-militaires. Il a été mis sur pied le 22 novembre dernier. Il est dirigé par l'actuel Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo qui justifie ce choix en clamant l'unité des Tchadiens. « Nous devons démontrer et prouver à nos compatriotes que c’est seul dans un État unitaire, décentralisé, dans la bonne gouvernance, la paix et l’unité nationale qu’ils peuvent trouver leur salut », a expliqué M. Kebzabo. Certains partisans du fédéralisme ont fait défection en rejoignant le camp d'en face. C’est le cas de Takilal Ndolassem, conseiller national de transition. Il défend son choix en soutenant que le contexte géopolitique qui entoure le Tchad n’est pas favorable au fédéralisme. Il indique la forme de l'État unitaire fortement décentralisé qui  intègre certaines revendications comme le vote des gouverneurs, l’autonomie financière est une bonne chose.

Abderamane Moussa Amadaye

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