dimanche 24 novembre 2024

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La caravane de boycott du référendum constitutionnel du 17 décembre prochain initié par le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) a été dispersée avec du gaz lacrymogène par les forces de l'ordre ce matin 7 décembre 2023 au terrain Kamda dans la commune du 7e arrondissement de N'Djamena.

Ils étaient nombreux à prendre d'assaut le terrain de Kamda à moto ou encore à voiture, munies des drapeaux et des drapelets  blancs estampillés « halte au référendum, sauvons la République »,  d'une croix de protestation en rouge. Sur place, plus d'une dizaine de voitures de police ont investi le terrain. Constatant la présence massive des forces de l'ordre, le porte-parole du GCAP, Max Kemkoye a signalé qu'il s'agit d'une manifestation pacifique pour protester contre le référendum constitutionnel du 17 décembre prochain. Nonobstant ce message, la police a exigé leur départ tout en signifiant qu'il s'agit d'un attroupement non autorisé et qu'elle a reçu des instructions fermes pour le disperser, a indiqué un policier sur place. Refus du GCAP de quitter le lieu, la police a utilisé le gaz lacrymogène, les manifestants ont quitté le lieu tout en poursuivant leur caravane de manière dispersée, mais toujours poursuivie par les forces de l'ordre qui étaient à leurs trousses.

Pour Max Kemkoye, aucune force, aucune dictature ne peut  empêcher le peuple à s'exprimer sur le choix de son devenir, « même les dictatures le plus implacables comme celles de Blaise Compaoré et Mouammar Kadhafi ont fini par s'écrouler devant la volonté de peuple que le président de transition sache qu'il ne durera pas assez longtemps », a-t-il expliqué. Il affirme également que le GCAP est déterminé à boycotter le référendum constitutionnel. « Les jours qui suivent seront encore plus déterminants que les jours passés. Nous sommes une opposition frontale. On va faire la lutte pas-à-pas, face à face, on ne va pas reculer », dit-il les yeux rougis par le gaz lacrymogène. M. Kemkoye invite la population au boycott de ce référendum, « peuple tchadien, levez-vous, suivez GCAP dans ses exigences et réclamations. Notre lutte est républicaine ».

Abderamane Moussa Amadaye

Le président de la Coalition des Associations de la Société Civile pour les Actions Citoyennes (CASAC) Mahamoud Ali Seïd a lord d’un point de presse ce 7 décembre appelle les Tchadiens en âge de voter de sortir massivement et voter Oui à l'État unitaire décentralisé.

« Le Tchad est dans une période référendaire cruciale pour son histoire. Le référendum futur sera le résultat de la volonté du peuple tchadien à vivre en paix et en harmonie. Toutes les forces vives du pays se sont réunies lors du dialogue Nationale inclusive et Souverain (DNIS) pour refonder l’État et aller vers un destin commun plus radieux et davantage prospère », a dit M. Mahamoud Ali Seïd.

Selon la CASAC, le référendum du 17 décembre prochain est l’aboutissement de la première phase du processus démocratique nationale. « C’est une étape importante qui raffermira davantage la démocratie et les libertés dans notre pays », a-t-elle souligné. La CASAC répète que les Tchadiens en âge de voter sont tous concernés par ce référendum, il y va de la maturité de la jeune démocratie tchadienne, disent les membres de la CASAC.

Mr. Ali Seid affirme, « les Tchadiens doivent sortir massivement le jour du vote pour donner un cachet particulier à ce référendum démocratique en votant oui pour un État unitaire décentralisé, gage de paix, de développement et d’unité nationale ».

Noël Adoum

Le bureau départemental de la Commission National Chargée de l'Organisation du Référendum Constitutionnel (CONOREC) section du Guera a publié la liste de membres des bureaux de vote pour le référendum le 1er décembre dernier. La liste fait polémique suite au recrutement de plusieurs fonctionnaires de la localité. Reportage.

Au total 400 personnes ont été recrutées par le Bureau de la CONOREC section départementale du Guera pour superviser les bureaux de vote de cette région pour le référendum constitutionnel du 17 décembre. Les jeunes de cette localité se sentent exclus de la liste après avoir constaté l'absence de leurs noms sur la liste finale qui selon eux, ont été remplacés par des fonctionnaires d'Etat. La rédaction a interrogé le président de l'Association des Diplômes Sans Emplois section Guera (ADSEG) Mahamat Abdoulaye et le Coordinateur de l'Association des Jeunes du Guera ( AJEG) Bichara Abdoulaye Adoum.

Le président de l'association des diplômés sans-emplois section Guera Mahamat Abdoulaye souligne que les membres de la CONOREC du Guera ont fait cette magouille pour la 2e fois déjà. Il relève que les jeunes diplômés sans emplois qui ont inscrit leurs noms ont été purement et simplement remplacés par les fonctionnaires d'Etat qui sont entre autre, des parents et amis des membres du bureau de la CONOREC, a-t-il laissé entendre. Il poursuit, ces jeunes fonctionnaires ont bloqué les opportunités de la jeunesse au profit de leur propre intérêt individuel. Par ailleurs, M. Mahamat Abdoulaye demande purement et simplement le retrait de ces fonctionnaires salariés qui ont remplacé ces jeunes innocents.

Quant au Coordonnateur de l'Association des Jeunes du Guera (AJEG) Bichara Abdoulaye Adoum constate avec amertume un nombre important des fonctionnaires d'État recrutés sur les listes de différents bureaux de vote au détriment des jeunes diplômés sans emplois pour les échéances référendaires du 17 décembre. Il poursuit, « ces fonctionnaires ne cessent de bloquer les opportunités des jeunes diplômés sans emplois dans chaque circonstance sans vergogne. C'est un comportement mesquin et irresponsable », a-t-il déploré. Enfin le coordonnateur conclu, « nous voulons tout simplement que nos frères fonctionnaires changent leurs attitudes en vers leurs cadets dans de telle circonstance ».

Noël Adoum

Les jeunes de la capitale tchadienne, N’Djamena, sont de plus en plus tentés de quitter le pays. Ils sont prêts à payer des fortes sommes d’argent aux passeurs pour rejoindre l'Europe ou l'Amérique (États-Unis ou le Canada) pour réaliser leur rêve. Ialtchad Presse a échangé avec plusieurs jeunes. 8 sur 10 veulent immigrer. Un échange non scientifique, mais qui marque une lourde tendance. Reportage.

Certains sont encore au banc du lycée, d’autres sont à l'université ou ont déjà leurs diplômes en poche. Tous rêvent de quitter le pays. « Je suis navré de le dire, il n'y a pas de perspective au Tchad. C'est une vérité absolue. Il n'est secret pour personne que l'injustice existe à tous les niveaux rendant impossible la réalisation de nos rêves. Il faut toujours avoir quelqu'un derrière pour avoir de l'emploi, du financement de projets, etc. Nous vivons comme des étrangers dans notre propre pays, pas d'eau potable ni d'électricité. De surcroît un pays pétrolier où il y a toujours des pénuries », se désole Mahamat Ibni Mahamat, étudiant en biomédical dans un institut de la place. Il préférait aller ailleurs, par exemple au Canada, payant 3 millions de FCFA plutôt que de vivre cette vie désolante et humiliante dans son pays, dit-il. « Ce n’est pas de mon gré, ce sont les conditions qui me poussent à rêver de partir, mais je reviendrai une fois que j'aurai fait un peu d’argent », explique-t-il.

Ali Adam, son ami assis à ses côtés partage son avis, mais lui veut partir pour faire des études. « Ici, les conditions ne sont pas réunies pour faire de bonnes études et avoir une très belle formation. Je préfère aller aux États-Unis un jour pour bien me former, travailler et retourner si Dieu le permet. Inchallah ».

Gérard Ndinguenan Gérard, chômeur diplômé en socio-anthropologie depuis plus de 2 ans rêve aussi de quitter le pays si rien ne change. Il estime qu'il y a trop d'injustice sur le marché de l'emploi, « il est difficile de joindre les deux bouts ou de subvenir à ses besoins malgré les efforts pour se trouver un emploi. En Europe ou en Amérique, c’est facile. Je compte partir, mais revenir », dit-il.

Si la majorité ambitionne d’immigrer,  une minorité de jeunes estime qu'il est souhaitable de  rester au pays, de se battre pour gagner sa vie et faire bouger les choses. C'est le cas de Al-Béchir Ousmane Abakar, étudiant, la vingtaine révolue. « On a besoin des jeunes pour construire ce pays. Si nous tous quittons le pays qui le reconstruira à notre place?», s'interroge-t-il. Le jeune Abakar poursuit que ce pays a besoin de ceux qui croient que tout est possible. Que tout peut changer un jour, mais pas changer d’un coup de baguette magique, « il changera par le travail, l'honnêteté, l'audace et la résilience ».

Abderamane Moussa Amadaye

Depuis quelques mois, la pièce de 500 francs n'est plus acceptée dans la capitale tchadienne, N'Djamena. Elle a subitement disparue. La rédaction est allée interroger les commerçants et les clients. Reportage.

La pièce de 500 FCFA communément appelée, « Dragon » ou « Mia hadid » ont mystérieusement disparu de la capitale. Le motif de cette disparition est confus. Selon plusieurs témoignages recueillis des habitants, la pièce est rejetée par les commerçants aux marchés publics, chez les boutiquiers dans certains quartiers, aux carrefours de vente voire même des cabarets et les agences de voyages. Ce refus des commerçants au marché et des vendeurs ambulants interroge. Pourquoi la pièce de 500 Fr n’est plus acceptée?

Ismaïl Aboubakar est commerçant grossiste, il affirme, «nous utilisons bel et bien cette monnaie dans les provinces notamment à Abéché, Mongo, Bokoro, etc. Mais je ne comprends pas pourquoi, les commerçants de N’Djamena rejettent ces pièces de 500 Fr qui sont valables et utilisables dans tous les pays de la zone de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC)? », Il poursuit en soutenant que les Tchadiens doivent prendre conscience afin de ne pas rendre la vie encore difficile à leurs prochains.

Moussa Béchir, client au marché de Habena estime que «les pièces de 500 Fr ne sont pas un problème tant que c'est  fonctionnelles, ils doivent circuler dans les marchés voire même ailleurs tout comme les billets et d'autres pièces de monnaie». Il appelle les commerçants de N’Djamena à se ressaisir et à respecter les autorités. Il demande au gouvernement de sanctionner ceux qui rejettent cette pièce de monnaie.

Hassana Anguini, chauffeur de mini bus sur l'axe Walia-Ngueli avance ses raisons, « je n'accepte pas de les prendre si on me remet, car je ne peux pas les échanger chez d'autres commerçants étant donné que tout le monde n'a pas besoin de ces pièces ».

Un boutiquier témoigne dans l'anonymat, il affirme que les clients utilisent les pièces de 500 Fr, il les a collectés jusqu’à 20 000 francs en quelques mois. Et sa grande surprise les mêmes clients refusent catégoriquement de prendre ces pièces comme monnaie de change, « j'étais obligé d'aller acheter de la marchandise avec, à Kousserie, au Cameroun» s'est-il plaint .

Après la mise en circulation des nouvelles coupures de billets de banque dans la zone CEMAC en décembre dernier, les pièces de 500 francs sont toujours valables et doivent être utilisées comme d'autres pièces de monnaie a indiqué la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) lors d'une conférence de presse en décembre 2022.

Noël Adoum

La campagne référendaire s’accélère, l'Alliance des Partis politiques pour le « Oui » a organisé une rencontre ce samedi 2 décembre au Stade de Diguel sous le parapluie Mouvement Patriotique du Salut (MPS), le parti du défunt président Idriss Deby Itno et du leadership de son Secrétaire général (SG) M. Haroun Kabadi.

C’est dans un stade de Diguel rempli d’anciens politico-militaires, des membres du gouvernement et des militants du MPS et des plusieurs autres partis politiques que le SG du MPS M. Haroun Kabadi a déclaré que si le « Oui » gagne, c'est le Tchad qui gagne. Pour lui, la lutte menée depuis 2 ans a pour objectif d'amener le pays au progrès et à la cohabitation pacifique, etc. « Il n'y a pas match pour la victoire du oui », paraphrasant son défunt chef Idriss Deby Itno.

Selon le SG, le Tchad est en sécurité dans un continent en effervescence. «Nous avons maintenu la gouvernance politique, économique ainsi que la sécurité du territoire de 1284000 km2 », a-t-il martelé. Il appelle ses militants à voter Oui pour un seul Tchad indivisible, pour la stabilité et le développement , «voter oui c'est voter pour la justice et l’égalité sociale, mais également donné le pouvoir à la base. La victoire est certaine le 17 décembre prochain ».

Le représentant des partis alliés Malloum Yoboïdé Djeraki affirme qu’il n’y a aucune raison pour faire la fédération. Ils ne peuvent pas appeler les citoyens à voter, dit-il.  Et ceux qui appellent au boycott ont servi le pays dans le passé et sont dans l'ingratitude intellectuelle. « Je souhaite que le oui l’emporte à 99%  pour enterrer carrément le projet de fédération». 

Le chargé des ex mouvements politico-militaires M. Djimadoum s'engage, « nous, ex mouvements signataires de l'accord de paix de Doha ce 2 décembre au stade de Diguel réaffirmons nos soutiens pour la Paix au Tchad. Le fédéralisme pourrait hypothéquer la nation ».

Noël Adoum

Le parti politique le citoyen en quête de Bonheur  (CEB) a fait son entrée politique ce samedi 2 décembre 2023 au palais des arts et de la culture. Ce nouveau parti votera « Oui » au référendum du 17 décembre prochain.

Le chef du parti M. Abakar Dirde Zène affirme que son organisation est le fruit d'un diagnostic approfondi de la situation passée, présente et future du Tchad. « Le parti CEB est né pour lutter pour que chaque Tchadien puisse manger 3 repas par jour, pour éliminer le paludisme,  pour donner accès aux soins et faire du Tchad un pays bilingue », dit-il.

Le CEB s'assigne aussi comme objectif de combattre la géopolitique régionale fruit de la maxime « diviser pour mieux régner » afin de minimiser les compétences, les mérites ou les expériences au seul profil des médiocres au col rouge, disent les membres du parti. Ils affirment qu’avec le CEB il n’y aura plus des nominations par décrets, par arrêtés, etc. Toujours selon le parti, la promotion se fera par ancienneté, expérience et compétence afin d'avoir une retraite décente.

Le chef du CEB M. Dirde Zène ajoute que dans le programme du parti l'agriculture et l'élevage ont retrouvé leur place. «  L’armée doit être réformée, les finances publiques assainies », dit-il.

Ousmane Bello Daoudou

Le parti pour le Rassemblement et l'Équité au Tchad (PRÉT) votera « Oui » au référendum constitutionnel pour un État unitaire « fortement décentralisé » du 17 décembre. C’est ce qu’a annoncé ce vendredi 1 décembre son président Me Théophile Bongoro dans une conférence de presse tenue au siège national de son parti au quartier Chagoua.

Bongoro affirme qu’un État unitaire fortement décentralisé fera du Tchad, un pays moderne régi essentiellement par l'ordre républicain dans lequel le développement humain et territorial serait au centre de toute la politique économique et sociale.

Selon lui, le caractère unitaire de l'État est écrit en lettre d’or dans le programme politique de son parti. « Cette forme de gestion permet aux collectivités locales de disposer d'une certaine liberté de décision pour définir les normes de leurs actions et les modalités », dit-il. Toujours selon lui, ce modèle permettra un nouvel équilibre dans la répartition des pouvoirs et donnera une autonomie matérielle, organique et fonctionnelle aux provinces.

« Le pays a connu des événements qui ont secoué son fondement et son unité. Donc, il faut chercher d’abord à consolider sa base de décollage sociopolitique et économique. Seul un État unitaire fortement décentralisé le permettra ». Il ajoute que cette forme permet une association de toutes les forces vives de la nation dans toutes ses composantes et à tous les niveaux.

Enfin, pour le PRET l’État unitaire fortement décentralisé permet une alternance dans l'exercice du pouvoir par des élections libres et démocratiques. Me Bongoro appelle ses militants et militantes, les sympathisants et les amis du parti à voter Oui le 17 décembre prochain.

Ousmane Bello Daoudou

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