Les femmes insistent et signent dans leur lutte pour se faire la place à l'ombre au Tchad. Elles veulent faire de cette période de transition, une rampe de lancement. Ces femmes leaders politiques et des mouvements associatifs affûtent leurs sagaies pour les échéances politiques à venir. Le Centre Juridique d’intérêt public (PILC) renforce le leadership de ces femmes issues des différentes formations politiques. C'est à travers le thème : « Participation des femmes aux processus électoraux » depuis 3 jours au Centre d’Études et de Formation pour le Développement (CEFOD) de N'Djamena. Ialtchad s'est entretenu avec quelques organisateurs ce mercredi 6 juillet. Reportage.
La situation de la femme et sa place dans la société préoccupent depuis plusieurs années le monde associatif, politique et médiatique. Elle alimente des colloques, des conférences, etc. La participation de la femme tchadienne dans le processus électoral est alourdie par les facteurs qui sont entre autres, la tradition, la religion, le manque de culture politique et l’égoïsme des hommes qui n’encourage pas la participation de la femme au jeu politique disent plusieurs militantes des droits des femmes. Pour ses militantes les femmes représentent plus de 50%, l’électorat le plus important par leur nombre, mais sont très peu présentes sur la scène politique.
Dans la perspective d’une transition politique menée par des civils, elles doivent être prêtes pour occuper des postes au niveau national et communal. C’est dans ce contexte que l’implication des femmes est nécessaire. C’est pourquoi le projet initié par le PILC pour mobiliser la gent féminine pour les élections communales, législatives et présidentielles est une bonne initiative disent plusieurs participants. Pour Mme Épiphanie Dionrang, chargée de communication du PILC, c'est un échange fructueux, un plaidoyer pour l’implication des femmes dans le processus électoral. Emmener les femmes à prendre la parole, être dans les partis politiques constitue les enjeux de la formation initiée par le PILC. « Nous constatons que les hommes sont plus nombreux que les femmes dans les partis politiques. Les femmes doivent sortir de leur silence et s'impliquer davantage dans les affaires politiques de leur pays. Nos voix comptent beaucoup, nous devons aussi adhérer dans les mouvements associatifs pour défendre l’intérêt public et aussi connaître son droit en tant que femme dans la société », affirme-t-elle.
Une participante, représentant le parti Les Transformateurs, estime que le début de cet atelier a consisté à faire d’abord un brassage de la gent féminine. C’est un moment de rencontre entre les femmes leaders politiques et mouvements associatifs d’ici et d’ailleurs pour exprimer leurs expériences dans le domaine de la participation de la femme dans le processus électoral, dit-elle. « C’est plus un moment de partage que de formation », confie-t-elle.
Mme Allahta Sedji, assistante du projet, souligne que ces femmes sont formées pour renforcer leur capacité et de repartir dans leurs partis politiques respectifs faire la restitution aux autres. Elle affirme que la voix de ces femmes doit être portée. « Nous voulons également que ces femmes qui ont reçu le minimum, celles qui sont dans les partis politiques, soient représentées et que leurs voix portent, parce qu’on pense toujours que la femme est placée au second rang et que sa place est à la cuisine. La femme peut réfléchir, voter, comprendre, voire être candidate. Ce n'est pas seulement les élections présidentielles, il y a des élections communales et législatives », renchérit Allahta Sedji.
Les participantes sont issues de différents partis politiques du Tchad. Certaines participantes sont venues des provinces précisément de Massakory, Pala, Guelendeng, Lai et Kélo.
Nadège Hountinto
Mariam Mahamat Abakar