Le Tchad célèbre ce lundi 20 juin, la journée mondiale des réfugiés sous le thème « le droit de demander l’asile ». Célébrée chaque année, cette journée permet de mettre en lumière la persévérance et le courage des personnes qui ont été contraintes de fuir leur pays d’origine pour échapper au conflit. Depuis quelques années, le Tchad accueille plus 500 000 réfugiés, devenant ainsi le premier pays d’Afrique centrale à ouvrir ses portes à ceux-ci. Reportage.
La journée mondiale du réfugié a été célébrée pour la première fois le 20 juin 2001 pour commémorer le 50e anniversaire de la convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Elle est initialement connue sous le nom journée africaine des réfugiés, avant que l’assemblée générale de nations unies ne la déclare officiellement journée internationale qu’en 2000. Le thème de cette année est « le droit de demander l’asile ». Cette journée permet de mettre en lumière la persévérance et le courage des personnes qui ont été contraintes de fuir leur pays d’origine pour échapper au conflit ou à la persécution. Elle est l’occasion de favoriser une meilleure compréhension et une empathie sur le sort des réfugiés et de faire connaître leur résilience.
Pour le président du comité central des réfugiés au Tchad, Monguila José, chaque jour, plusieurs personnes fuient leur pays ou leur lieu d’habitation d’origine à cause de violence. Selon lui, pour le cas du Tchad, plusieurs demandeurs d’asile viennent frapper les portes de la commission nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés (CNARR) pour déposer leurs dossiers. Au sujet de la demande d’asile, il souligne que c’est seulement à N’Djamena que les dossiers tardent d’être traités. Le président du comité des réfugiés se plaint en disant que les demandeurs d’asile ayant déposé leur dossier subissent la lenteur de traitement de leurs dossiers qui va de 2 à 3 ans, alors que le délai normal est 90 jours. Le comité central des réfugiés demande au gouvernement tchadien représenté par le CNARR, au Haut-Commissariat des Réfugiés (HCR) et aux partenaires de les aider à faire aboutir les dossiers. Monguila José demande aussi aux bailleurs d’augmenter le budget de l’opération humanitaire en faveur des réfugiés au Tchad.
Mahamat Abdramane, administrateur principal du CNARR, rappelle que le Tchad accueille depuis 2003 sur son sol, des milliers de réfugiés et des déplacés, avec l’appui du HCR. Il exhorte les partenaires à poursuivre les efforts consentis pour venir en aide à ces personnes en déplacement forcé, en leur apportant assistance et protection afin d’améliorer leur condition de vie. L’administrateur principal du CNARR évoque aussi le rôle joué par le gouvernement tchadien dans la protection et la sécurisation des camps des réfugiés et des humanitaires.
Dans la même veine, le représentant résident du HCR au Tchad, Papa Kysma Sylla, rendant hommage aux réfugiés, magnifie l’excellence relation entre le HCR et le gouvernement tchadien. Il plaide pour qu’on accueille les réfugiés dans la dignité et sans discrimination. « Le Tchad est un exemple à suivre en Afrique et au-delà pour la protection internationale des réfugiés et de demandeurs d’asile », dit-il. Selon lui, cette hospitalité légendaire du Tchad qui demeure une terre de refuge pour les personnes qui fuient les persécutions est cristallisée par les nombreuses initiatives qui sont prises pour permettre une parfaite cohabitation pacifique entre les réfugiés et les communautés hôte. Papa Kysma Sylla promet aux réfugiés que l’institution qu’il représente se tiendra toujours à leur côté pour la quête d’un environnement de protection, favorable et de solutions durables. Il demande aux réfugiés d’être vigilants à propos des vendeurs d’illusions pour lutter contre le trafic humain qui est une réalité dans l’Est du pays. Selon lui, c’est une manière de diluer la dignité d’accueil des réfugiés et cela n’a rien à voir avec les administrateurs, ni le HCR et ses partenaires. Il dénonce ce phénomène et demande la mobilisation de tout le monde. Il les met en garde contre les passeurs et les trafiquants qui viendraient les voir pour leur proposer de sommes d’argent pour les amener en Occident. Il conseille aux réfugiés d’être les acteurs de la paix et de la cohabitation pacifique.
Lors de la cérémonie, les réfugiés ont organisé les sketches sur le circuit à suivre pour avoir ses papiers au Tchad. Un film sur les activités réalisées par les réfugiés au Tchad, a été projeté.
Jules Doukoundjé