Le tchadien Attié Djouid Njar-Nalbi a participé à la première édition du festival international du livre gabonais et des arts tenu à Libreville le 27 mai dernier. Il a obtenu le premier prix Filiga de l’engagement littéraire africain. Il rentre combler du sacre et dédie le trophée au peuple tchadien. Reportage
« Un grand honneur pour le Tchad, pour ma modeste personne en tant qu’écrivain et pour toute la littérature tchadienne. Arracher un trophée à main levée lors d’un festival qui a vu la participation des pays africains francophones ajouter à ceux-là, la France et le Canada ce n’est pas facile. La première des choses qui m’est venue en tête quand j’ai reçu ce prix, c’est le Tchad. Ce beau pays avec ce beau monde, ces Tchadiens que j’aime beaucoup. Je leur dédie ce prix » tel est le sentiment qu’a eu Dr Attié Djouid Njar-Nalbi enseignant en littérature à l’université Adam Barka d’Abéché.
Pour le récipiendaire, c’est un prix de l’engagement littéraire africain alors l’émotion et la joie était à son comble. Il déclare que tant qu’il est en vie, il va s’efforcer davantage pour rehausser le Tchad. Dr Attié d’ajouter que si les autres Sao tchadiens ratent les coups de l’autre côté, il faut dire haut et fort que la littérature tchadienne avance très bien. Il se réjouit de ce trophée surtout que c’est ces deux ans consécutifs il a reçu des prix. En 2021 au meeting international du livre francophone d’Abidjan et le sacre du festival du livre gabonais en 2022.
Écrivain engagé, il est a à son actif 8 ouvrages publiés dans différentes maisons d’éditions d’ici et d’ailleurs. Dr Attié Djouid Njar-Nalbi déplore le fait que les autorités tchadiennes de manière générale et le ministère de tutelle en particulier ne soutiennent pas les écrivains. Il garde du ministère de la Culture un mauvais souvenir. « J’ai dit à mes amis, il faut qu’on parte. Il ne fallait pas que le Tchad soit absent à ce rendez-vous africain. On a fait le voyage par voie terrestre avant de prendre le vol au niveau de Douala ou on a eu toutes les tracasseries du monde. On n’a pas reçu de l’aide, nous avons fait les choses avec nos propres moyens », explique-t-il.
Dr Attié inspire et continue à inspirer certains de ses étudiants qui sont aujourd’hui à leur troisième ouvrage. Selon lui, lorsqu’il voyage, les gens lui posent des questions relatives à la littérature jeune. Il affirme que maintenant, la littérature jeunesse commence à prendre sa place. « La seule chose que je peux dire aux jeunes qui veulent écrire, c’est d’avoir le temps quand on veut avoir une œuvre de qualité. La qualité exige le temps. Un bon écrivain est un bon lecteur, une personne cultivée. Un homme de lettres, un écrivain c’est celui-là qui construit l’homme, c’est celui qui détient la culture. Alors il faut se cultiver davantage à travers la lecture et tout ira pour le mieux », conseille-t-il.
Kouladoum Mireille Modestine