La série de la conférence-débat publique organisée par le comité technique d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) prend fin. Le dernier thème est « les conflits intercommunautaires au Tchad : état des lieux et solutions ». 5 panélistes composés de chefs traditionnels, des chefs religieux, mais aussi des enseignants chercheurs et experts ont mis à nu le nœud du problème et ont suggéré quelques pistes de solutions. Reportage.
Les conflits intercommunautaires ont endeuillé plusieurs familles au Tchad. Chaque année le pays enregistre plusieurs de conflits intercommunautaires et les autorités en charge de la sécurité publique et de l’administration du territoire peinent à mettre fin à ces conflits qui désolent les citoyens, surtout ceux du monde rural, éleveurs et agriculteurs. Pour mettre fin à cette situation malheureuse, le CODNI, dans le cadre du prochain dialogue organise une série de conférence-débats publiques. Le dernier thème de cette série de conférences-débats est « les conflits intercommunautaires : états des lieus et solutions ».
Pour sa majesté Tamita Djideingar, président de l’association des chefs traditionnels au Tchad, qui expose sur les conflits liés aux chefferies, souligne que la recrudescence de ce phénomène posent problème pour un Tchad en construction. Selon lui, les chefs traditionnels sont avec la population à la base et vivent au quotidien avec les populations et connaissent aussi bien comment cela se passe. Le chef de canton de Donomangua, soutient que les autorités traditionnelles sont les détentrices et garantes de valeurs traditionnels de ces communautés et exercent de pouvoir profond et en cas de trouble, ils sont impliqués dans la recherche de solution. Il ajoute que les conflits méritent d’être traiter avec une grande attention. Il estime que ces conflits sont liés à l’accès aux ressources naturelles telles que les terres, les forêts, les cours d’eau et leurs répartitions. Sa majesté Tamita Djideingar suggère le rétablissement de l’harmonie au sein de la communauté.
Pour le Pr Djérareou Abel, qui expose sur le conflit interreligieux, et comment les religieux contribuent à trouver de solution, les religieux ont contribué à atténuer la tension dans les conflits interreligieux et interethnique pour pouvoir vivre ensemble. Selon lui, les conflits ont pour cause la manière de vivre sa foi qui amène les conflits interreligieux. Il affirme que la principale cause de division est la méconnaissance de l’autre. Le pasteur souligne que pour promouvoir le vivre ensemble, les religieux proposent l’enseignement de valeurs humaines partagées. Il ajoute que le tchadien utilise souvent le nom de Dieu, et que ce sentiment religieux peut faciliter le dialogue.
L’expert du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, Kabadi, estime que le ministère éprouve beaucoup de difficultés pour résoudre les conflits intercommunautaires dans notre pays. Il énumère l’absence et l’insuffisance de moyens de travail. Il révèle que le pays compte 420 sous-préfectures et les chefs des unités administratives travaillent dans de conditions difficiles et cela ne favorisent pas la gestion des conflits. L’expert évoque aussi la multiplication des unités administratives et les chefferies traditionnelles sans assises territoriales précises qui seraient aussi une des causes du problème. Pour résoudre, M. Kabadi propose qu’on revalorise le salaire des agents de commandement et leur allouer les moyens conséquents pour faire correctement leur travail. Il propose qu’on renforce les mécanismes traditionnels et communautaires de règlement de conflits. Selon lui, les communautés ont leurs moyens de régler les conflits.
Tirant la conclusion de la série de conférences-débats organisées durant la semaine, le président du comité technique du CODNI, Djégoltar Gambaye Armand se réjouit des panels et du niveau de débats qui sont francs et ouverts. Il appelle les médias à organiser les débats contradictoires sur les sujets d’actualité.
Jules Doukoundjé