La coordination des actions citoyennes Wakit Tama a organisé une marche pacifique ce 14 mai 2022. L’itinéraire a été changé par la police. Elle va du rond-point 2e arrondissement jusqu’au rond-point SONASUT. Cette marche est organisée pour dénoncer l’installation des bases militaires françaises dans 5 villes du Tchad. Me Max Loalngar coordonnateur des actions citoyennes Wakit Tama exige de la France une redéfinition de ses relations avec le Tchad. Reportage
La marche de ce 14 mai a mobilisé une foule immense au point où le coordonnateur des actions citoyennes de Wakit Tama, Max Loalngar, avoue ne s’être pas attendu. Les manifestants brandissent sur les pancartes des messages hostiles à la France et à sa politique vis-à-vis du Tchad. Les Tchadiens de tout bord sont sortis nombreux pour dénoncer l’ingérence de la France dans les affaires tchadiennes. Quelques marcheurs disent que le peuple tchadien ne veut plus de cette politique française. Ils expriment leur indignation en disant non à la France parce que, selon eux, elle a beaucoup marginalisé et torturé les Tchadiens. « Le peuple tchadien est déjà debout et va arracher sa liberté. Nous sommes contents parce que la marche aujourd’hui a porté ses fruits vu la mobilisation. Les Tchadiens sont fatigués de l’exploitation intellectuelle, de l’exploitation de l’homme par l’homme au 21e siècle. Nous refusons cela », soulignent-ils. Les marcheurs disent également qu’ils ne peuvent plus accepter cette ingérence de la France. Ils réclament une relation gagnant-gagnant.
Me Max Loalngar coordonnateur des actions citoyennes Wakit Tama, n'en revenait pas quant à la mobilisation des personnes. Pour lui, la mobilisation est allée au-delà des attentes parce qu’il y a toutes les corporations diverses des commerçants et des étudiants qui sont sortis pour marcher. Selon lui, c’est pour une première fois que les balafonistes et les parents tenant la main de leurs enfants ont marchés. Il réitère le motif de son appel à la marche. « Nous avons posé des questions claires et pertinentes à la France. Nous exigeons des réponses appropriées. Aujourd’hui le message est passé au-delà de toute espérance. Les autorités tchadiennes et la France doivent comprendre que les relations entre ces deux pays doivent être mises sur la table. Le peuple a son mot à dire », a-t-il expliqué. Me Max d’ajouter que les Tchadiens ne veulent plus des relations floues, faites des non-dits. La France impose les dictateurs au Tchad et revient pour dire que le Tchad est une exception. Non, nous ne sommes pas un peuple qui a des cornes, a-t-il fait remarquer. Le coordonnateur de Wakit Tama revient pour lister les pays qui ont prévu marcher pour les mêmes causes que son organisation. « Hier c’était les Burkinabés qui ont manifesté, aujourd’hui c’est le Tchad. Le 24 mai prochain, sera le tour du Gabon, le 25 celui de l’Afrique du Sud. Figurez-vous que tous ces marcheurs demandent à la France de quitter nos territoires. Petit à petit, c’est toute l’Afrique qui va se lever et il faut comprendre que c’est un signe du temps », dit Me Max. Wakit Tama dit qu’elle n’aura plus besoin d’un autre sujet de revendication parce que sa lutte sera désormais orientée pour une vraie indépendance et une vraie liberté des Tchadiens.
Kouladoum Mireille Modestine