Tout est fini ce 12 mai au sujet du renforcement des capacités des médias en ligne et des quelques radios communautaires venues des provinces tchadiennes. C’était un rappel au professionnalisme et à la responsabilité des acteurs du digital. Objectif : un accompagnement apaisé du prochain dialogue national inclusif. Quelques recommandations ont été formulées par les participants à l’endroit du CODNI et ses partenaires, du gouvernement, des patrons de presse et des journalistes eux-mêmes. Reportage.
Une quarantaine des journalistes des médias en ligne et des radios communautaires provinciales ont été outillés du 11 au 12 mai 2022 dans un hôtel de la capitale tchadienne, N’Djamena. Il s’agit d’un renforcement des capacités pour un accompagnement apaisé au dialogue national inclusif (DNI), disent les initiateurs. Les hommes des médias ont remercié le comité d’organisation du DNI (CODNI) et ses partenaires techniques, Institut International en Assistance au Développement Électoral (IDEA) et l’Union européenne (UE) pour leurs sollicitudes. Ils ont aussi reconnu l’important apport des formateurs durant les sessions. Les participants ont aussi formulé des recommandations. Au CODNI, ils demandent les conditions nécessaires de couverture médiatique pendant le dialogue. Aux partenaires de continuer à renforcer les capacités des médias, aux patrons de presse de former les journalistes sur les règles du métier, aux journalistes de traiter l’information avec plus de responsabilité et d’objectivité.
Selon le président du comité technique du CODNI, M. Gambaye Ndjerakor Djegoltar, la dynamique d’implication des médias dans le processus du dialogue va se poursuivre. Il réitère son propos selon lequel, le digital est un atout, mais aussi un défi. Le représentant pays de IDEA International lui paraphrase un auteur : « la communication mène à tout à condition d’en sortir. » A son avis, la mauvaise manipulation de la communication à l’exemple de la « Radio Mille collines » a conduit le Rwanda au malheureux évènement génocidaire entre Hutu et Tutsi en 1994. Loin de comparer le Tchad au Rwanda, le représentant de IDEA appelle les journalistes tchadiens surtout du digital à plus de vigilance dans le traitement des informations avant, pendant et après le dialogue. Toujours selon lui, il est salutaire que les journalistes eux-mêmes s’instruisent pour un traitement responsable de l’information pour la paix et la stabilité du Tchad. Le gouverneur de N’Djamena, Adago Yacouba, rassure la presse du soutien du gouvernement le long de ce processus. Il insiste également sur le professionnalisme dans le métier pour bien informer les Tchadiens au cours de cette grande messe nationale.
Les thèmes abordés au cours des travaux ont été : le cadre juridique institutionnel de la presse digitale (la loi 31 de 2018), les règles de base en journalisme et l’aide à la presse (formateur Touroumbaye Geoffrey, chef de département formation et recherche de la Haute autorité des médias audiovisuels HAMA). L’ancien ministre de la Communication Betel Miarom a abordé la question de discours de haine dans les Médias ainsi que le code d’éthique et de la déontologie. Le dernier formateur Dr Francis Beninga Doroh, Expert en TIC à la Cour suprême, a entretenu les participants sur les techniques de vérification des « fake news » (fausses nouvelles), la sécurité numérique des journalistes (loi 09), le cyber espace de grand évènement (DNI), et le cyber presse tchadienne.
Moyalbaye Nadjasna