Difficile d’être vendeur au marché de Dembé

Avr 25, 2022

Déguerpis depuis le dimanche 20 mars dans la matinée de leur ancien site, les vendeurs du marché de Dembé n’ont toujours pas trouvé un site amélioré pour s’installer. Dépassés, ils ont fini par occuper les voies bitumées et les devantures des maisons des particuliers pour vendre leurs marchandises. Nous sommes allés à la rencontre de ces vendeurs qui nous raconte leur vécu quotidien. Reportage.

Les klaxons des engins demandant le passage aux usagers se font entendre toutes les secondes, surtout pendant les heures de pointe. Les vendeurs des différents produits alimentaires occupent la moitié de la voie bitumée qui quitte Dembé jusqu’au magasin de l’ONASA à Chagoua. L’autre voie qui divise une agence de voyages de la capitale est aussi occupée. Assis à même la voie bitumée et sous la chaleur ardente, les vendeurs comme ils disent tiennent le coup malgré eux. Les vendeurs et les vendeuses refusent ce qu’ils appellent « l’arnaque de la mairie municipale ». Ils livrent bagarre à la mairie qui selon, eux, prélève des taxes appelées « patentes » » tous les jours pour rien.

Nodjihassal Émelie est vendeuse de poissons séchés. Elle nous raconte son vécu quotidien avec les agents de la mairie municipale. « Les agents viennent par équipe pour prendre les pièces avec nous. Une équipe prend 250FCFA, 4 autres équipes passent pour prendre 100FCFA par équipe et la dernière équipe prend 50. Au total, nous donnons 650FCFA par jour et par vendeur. Ce qui fait mal dans tout cela, c’est la seule l’équipe de 50F qui nous donne de ticket. Le reste de l’argent on ne sait pas où il va », raconte-t-elle. Elle ajoute que même la voie bitumée qu’elles occupent pour étaler leurs marchandises n’est pas nettoyée. Mais elle ignore au nom de quoi la mairie se fait payer. Une autre vendeuse dame Kadjidja Mahamat elle, se plaint du comportement antisocial des propriétaires des maisons. Pour elle, les propriétaires des maisons les chassent de leur devanture tous les jours. Mais comme c’est la seule activité génératrice de revenus qu’elle sait faire, Kadjidja est obligé de négocier avec les propriétaires.

Si d’un côté on chasse les vendeurs des devantures des concessions, de l’autre côté on fait de cette occupation un vrai business. Mahamat Abakar occupe la devanture d’un particulier ou il vend les habits. Ils ont signé un contrat ou Mahamat doit payer 500 fcfa par jour à son désormais bailleur. Il revendique de revenir sur l’ancien site. « Nous voulons notre site d’avant ou alors qu’on nous donne un nouveau site pour nous permettre de faire des tentes et nous mettre à l’abri su soleil. En plus du soleil, le goudron dégage aussi de la chaleur. Et il y a encore quelqu’un à qui tu dois 500F par jour qu’il y ait marché ou pas. Vraiment nous souffrons trop. Il faut que les autorités nous trouvent une solution urgente », dit-il. Madame Guinanodji Aurélie par contre est tombée dans les mains d’une personne gentille qui ne lui a jamais demandé 5F depuis qu’elle occupe sa devanture. Elle s’en réjouit. « Martine est trop compatissante. Elle comprend nos peines et a mis gracieusement pour nous l’espace que nous occupons maintenant. On utilise, ses toilettes, son eau et quelquefois elle nous donne même à manger. Que Dieu la bénisse » a-t-elle conclut.

Kouladoum Mireille Modestine

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