Le dialogue national inclusif est annoncé tambour battant par le gouvernement de transition pour le 10 mai prochain. Déjà, le pré-dialogue des politico-militaires tarde à finir et les Tchadiens ne savent pas si la date du 10 mai sera respectée. Les acteurs impliqués, partis politiques société civile et politico-militaires, ne croient non plus à la tenue de ce dialogue à la date indiquée. Nous avons rencontrés les forces vives pour vous. Reportage.
Le gouvernement de transition tient mordicus à organiser le dialogue national inclusif le 10 mai 2022. Mais les acteurs politiques tchadiens ne croient pas à la tenue effective du dialogue à cette date. Pour le vice-président du parti les transformateurs Dr Sitack Yombatina Béni, un dialogue appelle les préalables, mais malheureusement on n’a pas beaucoup évolué. Pour lui, les organes qui ont été mis en place pour ces préalables ne sont pas consensuels. « Un dialogue c’est la sincérité, la vérité et la bonne foi. Les trois choses ne sont pas au rendez-vous-même pour le pré-dialogue de Doha donc cela présage que celui du 10 mai n’aura pas lieu. Et d’ailleurs le gouvernement commence à faire des communiqués pour préparer les esprits », a-t-il affirmé. Et Dr Sitack d’ajouter que jusqu’au jour d’aujourd’hui personne n’a vu l’agenda du dialogue. Les fondamentaux du dialogue ne sont pas réunis et c’est le gouvernement lui-même qui a fait que ces fondamentaux ne soient pas réunis. Si en 12 mois, ils n’ont pas réussi à réunir les fondamentaux, ce n’est pas en 3 semaines qu’ils le feront. Alors je ne crois pas à ce dialogue à la date indiquée, a-t-il indiqué. Il estime également que toutes les conditions sont réunies pour qu’il n’y ait pas de dialogue et en plus de cela, le gouvernement de transition prépare la guerre en achetant des armes. Le vice-président des transformateurs dit avoir peur parce qu’il ne sait quel est l’avenir de ce pays et où la junte est entrain de l’amener vu les malédictions que nous créons.
Du côté des politico-militaires, le pré-dialogue entre ces derniers le gouvernement de transition se poursuit. Mais déjà, quelques groupes sortent de leur silence pour dénoncer l’engagement du gouvernement de tenir le dialogue le 10 mai. Tous les politico-militaires estiment que le dialogue de Doha n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Et c’est dans ces conditions que le gouvernement tient mordicus à organiser le dialogue national inclusif le 10 mai. Il qualifie cela de nouvelle preuve de mauvaise foi. Pour eux, le gouvernement veut les exclure du dialogue national. Ils soulignent que si c’est le cas, le dialogue sera tout sauf inclusif. Les politico-militaires affirment que cela confirme la mauvaise volonté qui transparaît dans le texte de l’accord proposé par le gouvernement.
Le gouvernement, lui, rassure les Tchadiens quant à la tenue de ce dialogue à la date indiquée. Le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamallah dans un communiqué en date du 16 avril. Il réaffirme l’engagement du gouvernement à respecter le délai et demande aux Tchadiens de se préparer à ce grand événement.
Kouladoum Mireille Modestine