Le maire de la ville de N’Djamena Ali Haroun dans un communiqué officiel demande aux commerçants de différents marchés de fermer à 17h30. Il demande aux tenanciers des boutiques de disposer des extincteurs, de confier les installations électriques aux professionnels et d’arrêter la vente des bombonnes de gaz dans les marchés. Ce matin 11 mars Ialtchad a rencontré quelques commerçants qui apprécient différemment cette décision. Reportage.
Le maire de N’Djamena, M. Ali Haroun par un communiqué du 9 mars 2022, recommande aux commerçants de différents marchés de la ville de fermer à 17h30. Il exige l’installation dans les boutiques des extincteurs de feu pour prévenir d’éventuels incendies. Le maire interdit également la vente des bombonnes de gaz sur les marchés.
Ahamat Tidjani Saleh Idriss, un commerçant rencontré ce matin dit que c’est depuis 2015 que la Mairie recommandait aux marchés de fermer à 17h. Mais selon lui, le problème d’incendie est dû aux désagréments de la Société nationale d’Électricité (SNE). « Elle ne régule pas bien la tension électrique qui est très labile tantôt très fort, tantôt moins fort. En dehors de l’incendie, cela nous cause beaucoup de dégâts matériels », dit-il. À propos d’extincteurs, le jeune commerçant affirme « nous payons à 100% le droit de place. Il n’en est pas question qu’on achète encore les extincteurs. Il revient à la mairie de mettre à la disposition des boutiquiers les extincteurs ».
Mahamat Youssouf Mahamat un autre commerçant soutient que tout le monde est interpellé par ce qui se produit ces derniers temps à propos des incendies dans les marchés. Car, dit-il, s’il survint un incendie dans un marché le commerçant victime perd son activité, mais aussi l’économie du pays en prend un coup. « Nous devons nous faire la violence, nous commerçants à veiller sur notre sécurité et celle de nos produits. La décision de la Mairie n’est pas mauvaise, c’est un travail de synergie. Seulement les marchés sont débordés, c’est même difficile d’accès, un autre niveau de problème à revoir par la Mairie », affirme Mahamat Youssouf.
Mahamat Ali Moussa lui est président des délégués de commerçants du grand marché, mais aussi vice-coordonnateur des 12 marchés de la ville de N’Djamena. Pour lui cette décision est brusque » Elle surprend les commerçants. Selon lui, fermer à 17h30 certains marchés ne poserait pas de soucis, mais pour le marché central c’est trop tôt. Le président se justifie en soutenant que le marché central ne renferme que des commerçants détaillants. « Nous voulons que l’heure soit revue à 18h30. La plupart de nos clients sont des fonctionnaires et finissent vers 16h au bureau le temps de nous rattraper », dit Mahamat Ali. Au sujet des extincteurs, il estime que c’est bon pour prévenir les incendies. Il remarque que les prix sont élevés. Il faut débourser au moins 20 000 FCFA. Le président soutient qu’à son avis il faut d’abord sensibiliser les commerçants. Cela permettra de leur montrer l’importance des extincteurs, mais aussi leurs usages en cas d’incendie.
À propos de mauvaises installations électriques, il concède que c’est réel problème. « Certains commerçants aiment la facilité et font des installations avec de fils qui ne répondent pas aux normes. En cas de surtension, ces câbles provoquent de court-circuit. Moi je crois qu’une part de responsabilité revient aussi à la Marie. Le maire doit débarquer avec des techniciens pour vérifier les installations électriques dans les marchés », souligne Mahamat Ali. C’est la mission de l’État de veiller sur la sécurité des biens et personnes, indique le président. D’après lui, les poteaux électriques dans les différents marchés ne s’allument pas. « C’est bien dommage que les marchés se retrouvent dans l’obscurité. La lumière joue un grand rôle. Il faut que la Mairie nous répare ces lampadaires ».
Moyalbaye Nadjasna