Au Tchad, beaucoup de femmes se débrouillent dans le « petit commerce » au quotidien sur les différents marchés de la capitale, N’Djamena, pour trouver subvenir aux besoins de leur famille. Elles se sont très présentent dans les activités génératrices de revenus. Nous sommes allés au marché de Dembé pour rencontrer quelques-unes afin de savoir ce que la Semaine Nationale de la Femme tchadienne représente pour elles. Reportage.
Les femmes constituent à peu près 80% de l’effectif des personnes qui exercent les activités génératrices de revenus dans les marchés. Parmi elles, madame Memdingui Léonie. Des étoffes de pagne à l’épaule, au bras et sur la tête, elle se démène tous les jours pour la faire vivre ses orphelins. Sous un soleil ardent, elle propose son produit aux clients. Mme Léonie est loin de la SENAFET, surtout celle de cette année. Pour elle, les autorités feraient mieux de faire quelque chose qui sera bénéfique pour toutes les femmes que de réduire les prix des pagnes de 08 mars. « Si c’était le prix du « coro » de maïs que le président du Conseil Militaire de Transition (CMT) a subventionné, j’allais applaudir, mais réduire le prix des pagnes cela ne me dit absolument rien. J’ai des enfants à ma charge et la cherté de vie m’empêche de les nourrir normalement », explique-t-elle. Mme Léonie d’ajouter que si le gouvernement veut réellement aider toutes les femmes, qu’il lutte contre la cherté de vie. Comme dans toute autre activité, il arrive des jours où madame Léonie rentre les mains bredouilles. Pour elle, il n’y a rien au monde qui fait mal à une femme que de voir ses enfants affamés, alors elle s’endette à la boutique d’à côté. Au milieu de tout cela se trouve la santé de cette femme battante. Tellement qu’elle est exposée au soleil, elle doit absolument avaler quelques comprimés pour se tenir sur ses deux pieds le jour suivant.
Tout comme madame Memdingui Léonie, d’autres femmes se battent au quotidien à l’exemple de Mme Zara Moussa. Elle est détentrice d’un restaurant dans une agence de voyages de la capitale. Mme Zara est assise en train de couper en morceau le poisson pour le menu du jour à son restaurant. Pour elle, la SENAFET ne signifie rien du tout. « Cette fête du 8 mars est faite pour les femmes qui travaillent dans les bureaux. C’est tellement festif que nous autres, nous nous sentons exclues d’office. Tout ce qui importe pour nous c’est d’avoir la santé pour mener normalement nos activités génératrices de revenus », a-t-elle précisé. Aussi, elle souligne qu’elle n’achète pas pagne 08 mars à moins que quelqu’un le lui offre. Mme Zara ne voit aucun intérêt d’aller défiler « c’est une perte de temps » a-t-elle conclut.
Kouladoum Mireille Modestine