Le président du Conseil militaire de la Transition (PCMT), le général du corps d’armée, Mahamat Idriss Deby a dit le contraire du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah qui affirmait que les déclarations audio du chef rebelle Timane Erdimi suffisaient pour l’exclure du pré-dialogue de Doha. Le PCMT a tranché en affirmant que personne ne doit être exclu au prochain dialogue national inclusif (DNI). Reportage.
Le président du conseil militaire de la transition (PCMT), le général du corps d’armée, Mahamat Idriss Deby prend le contre-pied de son ministre de la communication porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamallah. Dans un entretien accordé à la télévision nationale, le PCMT a clairement affirmé que personne ne doit être exclu au prochain DNI. Par cette sortie, le président a pris le contre-pied de son porte-parole, Abderaman Koulamallah.
La semaine dernière, le ministre de la Communication avait déclaré que le chef rebelle Timane Erdimi, en cherchant à coopérer avec le groupe paramilitaire russe Wagner s’est auto-exclu du pré-dialogue des politico-militaires, prévu pour le dimanche 27 février prochain. Le PCMT est sorti de son silence pour non seulement recadrer son ministre qui semble avoir parlé sans l’aval de sa hiérarchie, mais a affirmé que le pré-dialogue avec les politico-militaires à Doha au Qatar aura bien lieu le 27 février.
Pour le professeur Ahamat Mahamat Hassan, ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux et ancien recteur de l’université d’Abéché, la réponse du gouvernement ne devrait pas être de la sorte. Selon le juriste, c’était une réaction à « la va vite », et passionnelle. « Un gouvernement n’a pas les mêmes réactions par rapport à un politico-militaire ou un parti politique. Un gouvernement a la gestion de la nation en main, donc il doit être posé », dit le professeur Ahamat Mahamat Hassan. L’ancien ministre indique que c’est le gouvernement qui a lui-même opté, après la disparition brutale du président Idriss Deby Itno, pour un dialogue inclusif. Pour l’analyste, l’assise même de la légitimation du Conseil militaire de la transition (CMT), est le DNI qu’il a annoncé dès son installation au pouvoir. Ahamat Mahamat Hassan souligne que le mot « dialogue inclusif » veut dire « pas d’exclusion ». A son avis, le gouvernement, quelle qu’en soit la déclaration de Timan Erdimi, devrait dans sa logique continuer à prôner le dialogue. Il explique que c’est depuis une vingtaine d’années que M. Timane Erdimi cherche le pouvoir par tous les moyens. Il note aussi que cela ne devrait pas surprendre le gouvernement. L’analyste estime que le porte-parole du gouvernement n’a pas bien réagi et le PCMT lui-même a recadré le ministre. Selon lui, ce travail devrait être fait par le Premier ministre qui n’a pas parlé. L’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux affirme que par rapport au recadrage du PCMT, Timane Erdimi a écrit un communiqué pour exprimer son souhait de participer au dialogue de Doha. Le politologue indique que, le chef rebelle, malgré sa position, réitère son désir ardent de participer au dialogue qui est d’ailleurs ouvert à tous les politico-militaires. L’enseignant chercheur reconnaît que les choses sont en train de se rétablir pour donner priorité au dialogue. Il précise que c’est sur la base du dialogue national inclusif que le CMT est accepté.
Jules Doukoundjé