La coopérative des fleuristes « Stop désert », située à côté de l’Institut Français du Tchad, à N’Djamena, dans le 3e arrondissement, menacée de déguerpissement le 17 décembre 2021 bénéficie de la clémence de la Mairie centrale. Instruits à quitter les lieux par une ordonnance judiciaire au profit d’un particulier détenteur d’un titre foncier, ils continuent d’exercer en attendant une éventuelle autorisation. Ialtchad Presse est reparti sur les lieux ce 23 février 2022 rencontrer le secrétaire général des fleuristes Bagargué Oueina Dabei. Reportage.
23 février 2022, il est 11heures sur le site de la coopérative des fleuristes. Tout est calme, les fleuristes vaquent à leurs occupations. Les uns arrosent les fleurs, les autres préparent les pots de fleurs remplis de terre sélectionnée. M. Bagargué Oueina Dabei est assis. Il est Secrétaire General des fleuristes. « Aucun problème n’est survenu encore depuis la menace de déguerpissement par ordonnance judiciaire du 17 décembre 2021 brandit par un particulier détenteur d’un titre foncier. Nous travaillons, pour l’instant, normalement, sur instructions du maire de la ville de N’Djamena » affirme, le SG. Suite à ce problème dit-il, le Maire était venu rencontrer les membres de la coopérative. Après concertation, il leur avait demandé de rester. M. Bagargué Oueina Dabei soutient que la mairie a assuré qu’elle va traiter le problème à son niveau. « Le maire nous a toutefois instruit d’adresser une correspondance au ministre de la Justice. Chose faite donc notre correspondance est au niveau du ministère de la Justice pour examen avant toute éventuelle autorisation si possible » dit le SG des fleuristes.
Pour l’instant, les fleuristes travaillent sur la recommandation verbale du maire de la ville de N’Djamena, sans aucune autorisation selon M. Bagargué Oueina Dabei. Il soutient que ce qui a été détruit et constaté par le maire le 17 décembre dernier est déjà remis à sa place. Selon les fleuristes, la mairie entend transformer ce lieu en un lieu d’activité publique.
Il faut rappeler que les fleuristes membres de la coopérative « stop désert » ont étés installés à cet endroit depuis 2000, par la Mairie de N’Djamena. Ils ont un million et demi de plants. Le terrain a été vendu à un commerçant qui veut faire un parc de vente d’automobiles. L’affaire a été traduite en justice 2 fois avec 2 acquéreurs différents. Le premier procès avait été gagné par les fleuristes, mais ils en ont perdu le second au profit d’un de deux acquéreurs. C’est ce qui a entraîné, le propriétaire, à brandir une ordonnance judiciaire demandant aux fleuristes de vider les lieux. La coopérative « Stop-désert » a 250 membres.
Moyalbaye Nadjasna
Ousmane Bello Daoudou