La grève des cadres du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la promotion de l’Entrepreneuriat est effective ce lundi 21 février 2022. C’est une décision de la cellule syndicale de la jeunesse et des sports de la province de N’Djamena, le samedi 19 février à l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire tenue à son bureau à l’école du centre. Le syndicat revendiquait l’annulation des actes de nomination aux postes techniques par le ministre sans tenir compte des compétences internes. Reportage.
La rencontre de la section Académique de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (SACJS) avec le ministre de tutelle le samedi 19 février 2022 a accouché une souris. Les cadres du ministère à N’Djamena sont en grève ce lundi 21 février. Le ministre leur a demandé de déposer leurs curriculum vitae pour audit, d’instaurer les réunions mensuelles ou bimensuelles et de reconstituer leurs bases de données, a noté le SGA de la SACJS Netel Mianwodjim. Dans certaines entités sous tutelle, cette grève n’est pas totalement observée. Au sein du ministère également certains bureaux techniques sont fermés, mais la plupart sont ouverts.
À l’Institut national de la jeunesse et des Sports (INJS), certains enseignants sont en salle avec leurs étudiants. Le Directeur des Études de l’INJS, Loumingué Nganansou précise que la grève n’est pas suivie totalement dans leur institution. « Vous avez vous-même constaté qu’il y a des enseignants qui sont en salle avec les élèves. Il nous reste qu’une semaine pour finir l’année. Nous avons appelé la cellule qui est consciente des efforts que les étudiants ont consentis pour arriver jusqu’à la fin de cette période. Sans bourse d’ailleurs et nous pensons qu’il ne sert à rien de les sacrifier de cette manière », évoque-t-il. Selon lui, ils se concertent en équipe pour solliciter auprès leur syndicat une dérogation. Il soutient que les examens devraient commencer le lundi 28 février. Cette grève tombe à un mauvais moment même si les motivations des uns et des autres diffèrent, dit le directeur des Études. Nous tenons à négocier avec la cellule, insiste-t-il. « L’INJS compte plus de 400 étudiants avec une trentaine d’enseignants. Les niveaux deux et trois ont déjà fini et sont en vacances. Actuellement c’est la première année qui tend aussi vers la fin. Nous sommes en termes de l’année académique en cours et je pense qu’ils nous comprendront afin qu’on termine et d’ici la semaine prochaine procéder aux examens finaux », dit l’académicien.
Le secrétaire général adjoint de la SACJS, Netel Mianwodjim estime que c’est un problème général et ça concerne tous les cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports de la province de N’Djamena. Ceux qui sont à l’INJS sont aussi leurs camarades. « On ne peut pas leur faire une dérogation spéciale. Il n’y a pas de raisons que les autres passent par les mailles pour organiser les cours. Dans un groupe, il y a toujours de brebis galeuses. Nous avions décidé unanimement cette action le samedi de la semaine passée donc on ne doit pas chercher des arguments pour s’écarter des autres », a déclaré M. Netel. Il estime qu’il ne faut pas que la lutte prenne un coup. À son avis, si d’ici deux jours un compromis se dégage la grève pourrait être levée et les activités reprendront.
Une rencontre qui accouche une souris
M. Netel Mianwodjim confie qu’ils ont rencontré le ministre malheureusement, ils sont restés sur leur soif. « Notre insatisfaction est liée au décret paru depuis le 14 janvier. C’est notre 3e rencontre avec le ministre, mais on n’avance pas. Le ministre nous a proposé de constituer une base de données. Cette base de données va lui permettre dans l’avenir qui il doit nommer. À notre avis, ce qu’il nous demande aurait dû être fait depuis longtemps et non en ce temps de revendications », souligne le SGA. Il précise que pour des nombreux cadres il faut reconsidérer ces différentes nominations. M. Netel soutient que si le ministre va dans ce sens, les cadres pourraient l’accompagner. Mais rien de clair de sa part, regrette le SGA. Selon lui, constituer une base de données nécessite la mise sur pied d’une commission. Or, il y a un acte qui existe déjà et que les cadres attaquent. « Il faudrait qu’il effectue des nominations en tenant compte de compétence interne. Nous attendons, s’il y a des propositions dans ce sens, nous sommes disposés à lever la grève et revenir aux bons sentiments. Si c’est le contraire, la grève va continuer avec une ambition de l’étendre sur le territoire national. Nous ne le souhaitons pas, mais il faudrait que la solution soit trouvée le plus tôt que prévue », affirme-t-il.
Moyalbaye Nadjasna