Le musée de Gaoui, est un véritable site culturel du peuple Kotoko avec des pavions historiques des Sao considérés comme ancêtres des Tchadiens. Au-delà de la culture, ce conservatoire attire aussi un grand nombre de visiteurs. Quelques difficultés dues à son aménagement sont visibles. Reportage.
À part le musée national et quelques-uns dans certaines provinces du Tchad, le village Gaoui a non seulement un village de l’argile mais il est un véritable patrimoine touristique. Un musée et un ancien palais royal du peuple Kotoko depuis plusieurs années servent de conservatoire de patrimoine culturel du Tchad. Selon Mahamat Djibrine, guide et natif de Gaoui, l’existence du musée vient de la décision de la communauté Kotoko. Il affirme que ce patrimoine constitue un lieu culturel, mais aussi un site touristique pour le Tchad. Selon le guide le musée de Gaoui a ouvert ses portes en 1992. « Il est temps de remercier les ONG et les personnes de bonnes volontés qui participent souvent financièrement pour l’entretien du musée », dit-il. Pour réunir ces richesses culturelles, il a fallu des échanges avec des sages du village Gaoui. Ce sont des legs de nos aïeux. Ces connaissances doivent être transmises aux générations futures qui vont à leur tour les perpétuer, a précisé ce natif de Gaoui.
Pour le guide, la conservation de ce patrimoine culturel est indispensable. Le musée de Gaoui a beaucoup d’objets en poterie, mais aussi des pavillons de la préhistoire Sao, explique Mahamat Djibrine. « Avant l’avènement du covid-19, nous recevons assez de visiteurs, expatriés et nationaux. C’est plus de 2000 visiteurs. En 2019-2020, la fréquentation a baissé. Depuis fin 2020 jusqu’à nos jours, on a enregistré environ 700 visiteurs », informe-t-il.
Les difficultés selon lui sont dues au manque de recettes depuis l’arrivée de la Covid-19. Avant la pandémie, les recettes étaient assez bonnes. « Cela nous permettait de nous organiser et de sensibiliser les femmes de Gaoui et ses environs. On les mettait par groupe pour décorer le musée. C’est volontaire, un volontariat moyennant quelques petits cachets forfaitaires », dit M. Djibrine. Il confirme les aides ponctuelles de certaines ONG et de certaines ambassades dans le passé. C’est grâce à ce soutien que le bâtiment du musée est annuellement crépi et décoré. Ce dernier temps, dit-il, tout est au ralenti. « Nous demandons aux bonnes volontés de nous aider à reprendre les travaux d’entretien et de réaménagement de ce site touristique. Si par exemple on pouvait installer des panneaux solaires qui éclaireront l’intérieur des cases. Il demande aussi que le bitume se prolonge à l’intérieur du village Gaoui, etc. ».
Le guide nous présente Madi, un homme de 40 ans. Il mesure 2 mètres. Il est robuste et impressionnant . Il refuse de s’exprimer. C’est l’homme le plus fort de Gaoui, selon le guide. Par exemple, lors des grandes cérémonies devant les dignitaires, Madi soulève, seul, un âne. Vous voyez que nous sommes forts, cette force nous vient de nos ancêtres les Sao, lance-t-il.
M. Mahamat Djibrine affirme que des rencontres des natifs et ressortissants de villages Gaoui sont souvent organisées. C’est une plateforme qui leur permet de discuter de l’avenir du musée, des stratégies d’attraction des visiteurs et de la conservation des joyaux ancestraux. Le musée de Gaoui est une richesse nationale, dit le guide. « Tout visiteur étranger qui vient ici est impressionné par les potentialités touristiques que regorge le Tchad sur ce site », dit guide.
Moyalbaye Nadjasna