Suite à la manifestation organisée le 2 décembre dernier devant la faculté des sciences de la santé humaine, pour réclamer 33 mois d’arriérés de bourse, plusieurs étudiants sont arrêtés puis libérés. Mais 5 sont mis sous mandat de dépôt et seront entendus par le procureur le 27 décembre prochain. Reportage.
Les étudiants de la faculté des sciences de la santé humaine de N’Djamena, capitale tchadienne, ne supportent plus de continuer à accumuler des mois de bourse sans être payés. Pour réclamer 33 mois de bourse non payée, ils ont organisé une manifestation le 2 décembre dernier devant leur faculté. Plusieurs d’entre eux ont été violemment dispersés par la police. Certains arrêtés puis libérés, d’autres sont mis sous mandat de dépôt et seront entendus par le procureur le 27 décembre prochain. Certains leaders des étudiants rencontrés ce samedi à la faculté continuent d’exiger la libération sans condition de leurs camarades transférés à la grande prison de Klessoum, située au sud de N’Djamena.
Adoumbaye Sylvain, président de la chambre des délégués des étudiants de la faculté des sciences de la santé humaine, résume leur revendication. Il affirme que c’est suite à l’accumulation de 33 mois d’arriérés de bourses que les étudiants ont décidé de se faire entendre. Selon lui, les étudiants ont entrepris plusieurs mois de démarches auprès des autorités, mais sans satisfaction. « Nous avions convoqué une réunion pour faire l’état des choses. Le 2 décembre dernier, la rencontre a tourné en manifestation et il y a eu des débordements. Cette manifestation s’est soldée par les arrestations et de la violence faite par les forces de l’ordre ». Adoumbaye Sylvain affirme que 59 de ses camarades ont été arrêtés et repartis dans plusieurs commissariats de la ville de N’Djamena. Quelques-uns ont été libérés dans la soirée, puis un autre groupe libéré le 3 décembre.
Le président de la chambre des délégués des étudiants regrette malheureusement que 5 autres camarades sont conduits à la grande prison Klessoum, dans la banlieue sud de N’Djamena. Ils seront entendus par le procureur le 27 décembre prochain. Il dit que si leurs 5 camarades ne sont pas libérés, la tension va monter. Et il faudra s’attendra à des grandes manifestations pour exiger leur libération.
Dans un communiqué, le bureau exécutif de l’ordre national des médecins du Tchad condamne cet acte de violence dans l’enceinte de la faculté. Et demande au gouvernement de prendre ses responsabilités pour éviter de pareilles pratiques. Dans le même ordre d’idée, le vice-président de l’ordre national des pharmaciens du Tchad, Dr Haroun Badawi Mahamat exige la libération de tous les étudiants mis sous mandat de dépôt. Il demande aussi l’ouverture d’une enquête judiciaire pour condamner les agents de la police coupables des actes de violation des droits humains.
Jules Doukoundjé