La circulation routière dans la ville de N’Djamena, capitale tchadienne, est d’un désordre indescriptible. Sur la voie de contournement qui longe le marché de Dembé, c’est un enfer au quotidien. Les policiers sont impuissants. Reportage.
Un spectacle de désordre est quotidien sur la voie de contournement de Dembé. Les automobilistes, les motocyclistes et les piétons se donnent en spectacle. Les uns comme des cascadeurs, les autres comme des suicidaires. Le top du spectacle se déroule entre 16h et 18h. Certains particuliers embarquent les passagers dans leurs véhicules mal garés sur la voie, les chauffeurs des minibus avides de clients s’arrêtent en pleine voie sans se soucier d’autres usagers.
Ces comportements non citoyens provoquent souvent des embouteillages et créent des embouteillages monstres. Certains usagers qui sont peu patients vocifèrent, d’autres klaxonnent, d’autres encore lancent des injures. Les piétons faufilent dans ce désordre en esquivant moto et véhicules en prenant des risques inimaginables. Les agents de la police municipale sont souvent débordés.
Bienvenue Telbaye, se fraie difficile un passage parmi les engins. Selon lui, chaque jour ces scènes se répètent comme s’il n’existe pas la puissance coercitive de l’État. « Chose curieuse, ces scénarios malheureusement se déroulent parfois en leur présence. Tout ce qui les intéresse c’est arracher la clé des motos, traquer les porte-tout pour quelques miettes », regrette-t-il.
Brahim Ahmat au volant de sa voiture, affirme que les Tchadiens sont bizarres et ne cessent de surprendre avec leurs comportements peu orthodoxes. Il soutient que si ces choses se répètent c’est parce qu’il manque des mesures drastiques de la part des autorités en charge de la circulation. Selon lui si ces usagers véreux sont traqués et sévèrement amendés, ils ne vont pas répéter ces gestes d’incivisme. Il y a trop de laisser-aller c’est pourquoi le désordre s’est installé.
Les usagers doivent faire preuve de civisme. Les routes sont de biens communs. Elles doivent plutôt faciliter les déplacements. Nasson Keremba estime pour sa part que les autorités en charge de circulation devraient veiller à ce que la circulation sur cette artère soit fluide. Car dit-il, si rien ne se fait à des heures de pointe entre 16h et 18h, un jour des bagarres éclateront ou des accidents graves surviendront.
Moyalbaye Nadjasna