Les 93 membres du Conseil national de la transition (CNT) sont installés ce mardi 5 octobre. Sans surprise c’est l’ancien président de l’Assemblée nationale (AN) Haroun Kabadi est reconduit par acclamation. Reportage.
Les membres du Conseil national de la transition (CNT), choisis par le comité ad hoc sont installés ce lundi au palais de la démocratie, situé dans le sud de N’Djamena. Les 93 membres de cette institution mise en place par le Président du CMT vont jouer le rôle des parlementaires provisoirement. Prévue par la charte de la transition, cette assemblée provisoire ne fait pas l’unanimité. Une partie de la classe politique et certaines associations de la société civile comme Wakit Tama contestent cette structure. Les membres du CNT sont désignés par le président du CMT. Ils exercent une fonction législative. Sa mission est de suivre et de contrôler l’exécution par le gouvernement des décisions et orientation du CMT. Le mandat du CNT prend fin dès l’installation d’un parlement élu. Pour le président de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT), Ben Said, les membres du CNT veulent un Tchad nouveau et ont pour ambition de remettre le pays sur les rails. Le syndicaliste souhaite qu’on écrive une nouvelle constitution, un nouveau code électoral et faire un recensement électoral pour permettre d’organiser les élections libres, transparentes et apaisées. « Je pense que le plus important c’est de réconcilier les Tchadiens entre eux-mêmes. La grande mission des conseillers, c’est pouvoir faire la campagne de sensibilisation pour que les Tchadiens vivent ensemble en paix », estime Ben Said. Selon lui, même s’ils ne sont pas élus par le peuple, ils sont désignés par les corporations et sur cette base, ils représentent le peuple.
Abondant dans le même sens, pour Mme Khadidja Sahoulba, conseillère et militante du PLD, les membres du CNT doivent travailler dans les règles de l’art pour faire avancer les choses et conduire une transition apaisée. « Le fait qu’on est désigné qu’on est prisonnier, on est désigné parce qu’on est des personnes ressources, le gouvernement de transition a confiance en nous. J’espère qu’on va nous laisser de marge de manœuvre pour faire normalement notre travail », estime-t-elle. Dans ce parlement provisoire, la diaspora est aussi représentée par quelques conseillers.
Les informations sur la désignation de l’ancien président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi circulaient depuis quelques jours. Sans surprise, les membres du nouvel organe législatif provisoire l’ont désigné par acclamation. Cette désignation fait grincer les dents de plusieurs opposants, des membres de la société civile et même des partisans et alliés du Conseil Militaire de Transition (CMT).
Le CNT qui débute son mandat ce mardi est l’une des institutions clés de la transition en cours. Selon la charte de la transition, le CNT sera chargé le moment venu d’examiner et d’adopter le projet de constitution qui sortira du dialogue national inclusif (DNI) prévu en novembre prochain.
Jules Doukoundjé