La coordination des actions citoyennes Wakit Tama fait le bilan de la marche pacifique organisée le samedi 2 octobre dernier, mais réprimée par les forces de l’ordre. Les manifestants avaient refusé d’emprunter l’itinéraire imposé par les autorités publiques. Toutefois celles-ci rejettent la responsabilité sur les organisateurs et comptent saisir la justice. Reportage.
La coordination des actions citoyennes Wakit Tama fait le bilan de la marche pacifique qu’elle a organisée le 2 octobre dernier. Cette marche était au départ autorisée par les autorités publiques, et a fini par tourner à la violence entre manifestants et la police. Raison : les marcheurs ont refusé d’emprunter l’itinéraire imposé par le Ministère de la Sécurité publique. Ils ont opté pour un autre chemin. Pour les responsables de la plateforme des marcheurs, les forces de la défense et de sécurité publique ont sauvagement réprimé les manifestants dans les quartiers sud de la capitale. Cette violence a malheureusement fait un mort du côté de la police nationale, causée par une chute libre lors d’une course poursuite des manifestants dans les quartiers. Les organisateurs de la marche ont également fait un bilan d’une vingtaine de blessés dont certains à balles réelles parmi lesquels une jeune dame atteinte au bas-ventre, un boutiquier atteint se trouve dans un état grave à l’hôpital général de référence nationale.
Selon toujours Wakit Tama, le responsable du Mouvement « Tournons la Page Tchad », Jacques Ngarassal a été blessé à la tête et à la poitrine. Plusieurs personnes, d’après eux, ont été arrêtées, 8 ont été relâchées, des femmes agressées physiquement, des destructions de biens au siège du Parti Les Transformateurs. Ils affirment aussi que l’opposant Dr Masra Succès serait visé par de tirs à balles réelles, mais qu’il a échappé. Wakit Tama affirme avoir saisi le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration depuis le 18 septembre dernier et ce dernier a attendu le 1er octobre pour notifier l’arrêté autorisant la marche en imposant un autre itinéraire dans le but de sévir contre les manifestants. Les responsables de la manifestation indiquent que tous ces actes de répression ne resteront pas impunis. Ils entendent rassembler des preuves pour constituer une documentation fournie à l’effet d’être transmise au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en complément du dossier pendant devant cette instance.
Du côté des autorités gouvernementales, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Abderamane Koullamala est monté au créneau. Il balaie du revers de la main les allégations des responsables du mouvement Wakit Tama. Et affirme que les manifestants n’ont sciemment pas voulu respecter le parcours et les règles comme ne pas s’en prendre aux édifices publics, aux personnes physiques et à la police. M. Koullamala soutient que les manifestants ont lancé des cailloux sur les forces de l’ordre. Ces attaques aux cailloux ont fait des blessés. Il estime qu’il est normal que la police réagisse de façon énergique contre ces actes manifestes de rébellion. « Nous avons décidé d’atténuer la situation politique en permettant à tous les Tchadiens d’exprimer librement leurs opinions », dit-il. Le porte-parole du gouvernement estime qu’une minorité qui refuse de se plier aux règles. Il dit que les autorités saisiront bientôt la justice et rien qui puisse remettre en cause le climat apaisé de dialogue ne sera toléré.
Jules Doukoundjé