Les destinations touristiques au Tchad sont nombreuses. Pour les rendre plus attractives, il faut mobiliser des moyens conséquents. Dans le sillage de la commémoration de la journée mondiale du tourisme ce 27 septembre, la rédaction s’est intéressée à l’Office national de la promotion du Tourisme, d’Artisanat et des Arts (ONPTA). Reportage.
Créé depuis 2017, l’Office national de la promotion du tourisme, de l’artisanat et des arts (ONTPA), a pour mission de rendre les destinations et le potentiel touristique tchadien plus attractifs, affirme son Directeur Marketing et Communication M. Baïyabé Gong-ya Ernest. Selon lui, le Tchad dispose plus de 9 destinations touristiques. Les sites des lacs Ounianga et les massifs de l’Ennedi Est et Ouest sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans le même sillage, M. Ernest souligne que le dossier du parc national Zakouma à l’UNESCO avance aussi bien. D’après lui, avant covid-19, la statistique touristique était de 100 000 à 300 000 visiteurs. Il déplore qu’avec la pandémie, la barre ait chuté et oscille entre 16000 et 5000 visiteurs. Le communicateur explique cette baisse par deux facteurs : le covid-19 et l’insécurité. Concernant la Covid-19, il affirme que les conditions de voyages et les mesures prises par les États n’ont pas permis le déplacement des touristes. Certaines activités comme le festival international de la culture sahélo-saharienne FICSSA n’ont pas été organisés, soutient-il. M Baïyabé Gong-ya Ernest indique, pour attirer les touristes, il faut connaître leur goût en termes de positionnement et de destination
Au sujet de la sécurité, il soutient qu’avec les djihadistes qui infestent le désert de tout coté, ont limité le mouvement des touristes. Le Tchad a été mis sur les zones dites jaunes et rouges dans certaines localités, dit-il. Le Directeur Marketing et Communication de l’ONPTA, dit toutefois que, le Sahara le plus sécurisé aujourd’hui est le Sahara tchadien.
Parlant de la position mondiale du tourisme tchadien, M. Baïyabé Gong-ya Ernest répond que c’est difficile. Pour lui, aujourd’hui, les mers et les forets n’intéressent plus le monde touristique. L’envie se tourne vers le Sahara et le sahel, dit-il. Le Directeur Marketing et Communication affirme que le secteur tourisme au Tchad n’est pas vu comme prioritaire. « C’est l’orientation politique qui définit la valeur d’une chose. Si on veut décoller dans un secteur, il faut qu’on y investisse », lance-t-il. Il propose que les sites touristiques soient aménagés, construire des infrastructures d’accueil des visiteurs, disposer d’une flotte aérienne, etc. « S’il faut 5 jours de route pour un touriste avant d’arriver aux lacs Ounianga, en avion, il ne fera qu’une heure. Ces conditions réunies mettront les visiteurs plus en confiance », dit-il. Si nous restons dans les idées, les squelettes et plan d’action inexécuté, ce secteur ne sera jamais promu, dit M. Ernest.
Le Directeur de communication de l’ONPTA suggère que « les guides touristiques soient formés, de disposer des moyens de transport adéquats, avoir une communication internationale, rétablir la sécurité dans les zones stratégiques, avoir une rencontre formelle avec le ministère des Affaires Étrangères. » Pour diversifier les activités touristiques dans la capitale tchadienne, M Ernest estime que l’ONPTA a financé la reconstruction de la case zoologique de Koundoul. Et rajoute que l’ONPTA est allé au-delà de Koundoul pour s’entretenir avec les nomades parce que certains touristes aiment les promenades à dos des chameaux ou chevaux. « Tout cela est à organiser, notre rôle c’est de convaincre les touristes à venir vers le Tchad ».
Moyalbaye Nadjasna