Pour assurer la sécurité des engins d’usagers des services publics et privés, des tierces personnes organisent des parkings. Ces parkings sont installés partout dans les Ministères, les grandes institutions, les hôpitaux et les grands marchés de N’Djamena capitale tchadienne. Nos reporters se sont rendus sur le terrain pour s’enquérir des garanties qu’offre ce business. Reportage.
Les parkings sont créés dans le but d’assurer la sécurité des engins à deux roues dans les services publics et privés. Ils ne se cachent pas d’ailleurs à première vue. À l’entrée des services administratifs, des hôpitaux et des marchés, de tierces personnes aménagent des aires pour garer les motos. Ces espaces aménagés tiennent lieu de parkings. L’ambiance captive l’attention, c’est une sorte de sociétés créées de fait. Les gestionnaires de ces parkings semblent peut-être bien organisés avec de reçus, stylos, cachets, etc. Dans presque tous les parkings, au moins, 3 jeunes font le bénévolat. Leur travail consiste à relever les numéros d’immatriculation de toutes les motos qui entrent dans le parking puis délivrer un reçu remis à l’usager. Ce ticket donné au propriétaire de l’engin justifie le retrait de sa moto en payant sa quittance allant de 100F à 200F CFA.
Ce business embarque même les gendarmes détachés pour la protection des biens et personnes dans certaines institutions publiques. À l’hôpital de la Mère et de l’Enfant, ce business marche très bien. Un parking paraît officiel, tenu par les gendarmes, collé au service des urgences gynécologiques et pédiatriques face au ministère des Affaires étrangères.
Selon un gendarme rencontré sur les lieux, ce parking est installé depuis 5 ans. Le parking génère plus de 200.000F CFA par jour, dit-il. À chaque fois que les motocyclistes viennent à l’hôpital, leurs engins passent par le parking. Les malheureux sont ceux qui sont hospitalisés. Chaque retrait de la moto pour une course est égal à 200F. C’est le cas de Doumkel François, son enfant est né prématuré. Il dépense facilement 1000F CFA par jour pour la garde de son engin dans le parking. « J’ai au moins 20 jours à passer à l’hôpital. À chaque fois que je dois récupérer ma moto pour me rendre à la pharmacie, je dois payer 200F. Pourtant je fais beaucoup de courses dans la journée », dit-il désemparé. M. Doumkel trouve important ce service rendu aux usagers, mais 200F paraît exorbitant, dit-il. Le garde malade plaide pour que, ceux qui sont au chevet des patients soient exonérés sinon ils dépensent trop en plus de leurs charges sanitaires.
Au gouvernorat de la ville de N’Djamena, il y a aussi un parking géré par un particulier du nom Mamadou Ali. Il affirme avoir l’agrément des autorités du gouvernorat. Aussi, le gestionnaire précise que, les autorités lui demandent de remplir les conditions qui consistent à rembourser les engins en cas de perte et de maintenir l’endroit propre. Pour le chef de parking Mamadou Ali, c’est un travail qui demande beaucoup de tolérance et d’humanisme. « Nous gérons deux situations, certains clients sincères qui n’ont pas d’argent nous font savoir leur intention, d’autres pour les décourager leur présentent un billet de 10000 FCFA. Or nous sommes en train de leur rendre service en prenant tout le risque. En cas de perte d’un engin, nous nous engageons à les rembourser ».
Si dans certains parkings les chefs sont compréhensifs et tolérants avec leurs clients, ceux installés à l’hôpital de la Mère et de l’enfant ne le sont pas. Toujours est-il que ce secteur est de plus en plus lucratif sans aucune réglementation des autorités municipales.
Kouladoum Mireille Modestine