Le candidat Idriss Deby Itno son parti Mouvement Patriotique du Salut (MPS) accompagné de ses alliés vient de lancer officiellement sa campagne électorale samedi 13 mars. C’était au stade Idriss Mahamat Ouya de la capitale, N’Djamena.
L’horloge indiquait 16h et 15 min. Le candidat du MPS Idriss Deby Itno fait son entrée au stade Idriss Mahamat Ouya sous les applaudissements de la foule des militants. Il est accompagné par son épouse Hinda Deby Itno. L’ambiance était électrique. Une marée de militants avait pris d’assaut le stade sous un soleil accablant de 39°C. Les partis alliés et les bureaux de soutiens brandissent pancartes, drapelets et photos de leur candidat. Le groupe musical « Gamba djoya » égraine les éloges envers leur candidat dans un grand capharnaüm haut en couleur ou des affiches et des portraits grand format du candidat semblent monter la garde en plus des gardes corps et la sécurité autour et dans le stade veillent à leur maximum sur le candidat Deby Itno.
Plus tard, le candidat du consensus, comme aiment le préciser les caciques du régime, est sur l’estrade. Il refuse d’être seul. Il appelle les représentants des partis alliés pour faire une photo de famille. Idriss Deby précise en tout 113 partis alliés au MPS. Pour lui, les candidats qui ont désisté ont peur et en conséquence, ils ont signé leur arrêt de mort politique. Deby demande aux bureaux de soutien de faire une campagne de proximité appelée communément «la campagne de porte en porte. » Déclinant son programme politique, Deby a parlé d’abord de l’eau potable. Car l’eau c’est la vie, a-t-il indiqué. Il informe qu’en 2016, l’accès à l’eau potable au Tchad était à 52% mais aujourd’hui on est à 76%.
Deby Itno dit être préoccupé davantage par la paix, la stabilité, la concorde nationale des fils et filles du Tchad. Deby Itno conseille ses militantes, militants, et le peuple tchadien à ne pas écouter les sirènes de division pour s’entredéchirer, « nous avons un pays fort généreux et plein des atouts. Le Tchad accueille des milliers de réfugiés parce qu’il y a la paix et la stabilité. » Il affirme que le Tchad n’est ni à vendre ni à acheter. Le multipartisme, les sociétés civiles et les presses disent ce qu’ils pensent voire le critiquer sans être inquiété, cela est prouvé que notre démocratie est réelle, explique Idriss Deby.
« La démocratie n’est pas le désordre »
Pour Deby Itno, le désordre doit se faire ailleurs. Pas au Tchad. La démocratie n’est pas synonyme de désordre. Il affirme que les Tchadiens, ses alliés et les candidats de croire en la démocratie. « Les élections vont se dérouler dans la paix, la stabilité et la transparence en présence des observateurs », a rassuré Idriss Deby. Il soutient qu’il y a 123 000 bureaux de vote. Peu importe les observateurs d’où qu’ils viennent, le peuple tchadien est capable de faire un choix idéal, dit-il.
« Justice sociale et l’égalité »
Selon Deby Itno, en 2021, il y aura des profondes réformes dans l’éducation. Il prévoit recruter massivement dans l’enseignement pour respecter le ratio maître-élève. Et améliorer les conditions d’études des étudiants des universités et des instituts. Sur la santé, il affirme tout mettre en œuvre pour disposer d’un spécialiste de santé dans chaque village. Au sujet du recrutement des jeunes diplômés à la Fonction publique, il note avoir arrêté le processus parce que ce sont les filles et fils de riches qui sont favorisés au détriment des jeunes issus des familles démunies. Il explique qu’il mettra sur pied une équipe de recrutement en incluant les représentants des diplômés. Pour Deby Itno, la jeunesse doit avoir de la valeur ajoutée et être entreprenante. Au sujet des femmes, il promet la parité au lieu de 30%. Mais elles doivent aussi prouver leur capacité dit-il. « L’ennemi de la femme c’est la femme elle-même ».
Le candidat président n’a pas manqué de parler de la diplomatie tchadienne. Pour lui, notre diplomatie est forte et réaliste. Il donne quelques exemples, entre autres, l’OCI, la Commission de l’UA, le Conseil de sécurité de l’ONU. Il appelle également d’être intègre. Il promet de livrer une guerre contre la corruption et le détournement des deniers publics. « Le Tchad est en train de sortir de la crise financière et économique. La justice sociale et l’égalité seront la base de mon prochain mandat. » Enfin, il a promis 3800 km de routes bitumées en plus de 3700 km pour désenclaver le Tchad. Idriss Deby dit que son homologue camerounais Paul Biya vient de signer le décret pour la connexion du chemin de fer Cameroun-Tchad.
Moyalbaye Nadjasna