Lors de la célébration de la semaine mondiale de la sécurité routière le 17 mai dernier, le maire de la ville de N’Djamena, Ali Haroun a annoncé le réaménagement de 10 km dans chaque arrondissement de la capitale tchadienne avant la saison pluvieuse. À Moursal, dans le 6e arrondissement de N’Djamena sur l’axe de la Maison des médias, des tas de remblai sable sont déposés depuis deux jours afin de réaménager cette rue secondaire. Les résidents sont inquiets face à ce projet. Le micro de Ialtchad Presse s’est baladé dans le quartier. Quelques riverains ont donné leur avis. Reportage.
La saison pluvieuse arrive à grands pas. Comme les années antérieures, la mairie de ville de N’Djamena aménage les routes à veille afin d’éviter les inondations. Selon la population, cette opération faite en aval ne protège pas. Les routes sont très souvent inaccessibles, la plupart des ménages sont dans les eaux de pluies et pis encore certains quartiers de la capitale sont coupés de la ville.
Cette année, lors de la semaine mondiale pour la sécurité routière célébrée le 17 mai dernier à N’Djamena, le maire de la ville, Ali Haroun a annoncé le réaménagement de 10 km dans chaque arrondissement de la capitale tchadienne avant la saison pluvieuse afin de permettre une fluidité dans le transport, circulation et diminuer le risque d’inondation à N’Djamena. Dans le 6e arrondissement par exemple, la route secondaire à côté de la Maison des Médias du Tchad, des tas de remblai sable ont été déposés afin de réaménager la rue. Emmanuel Dobaydjé Madjos, riverain trouvé sur lieu affirme que le reprofilage de cette rue est irréfléchie. Il estime que la mairie doit avoir des techniciens de surface, des conseillers, des ingénieurs, etc. pour réfléchir en amont spécialement pour le réaménagement des routes. « Imaginons, à la veille de la saison pluvieuse on met du sable, quand il va pleuvoir, l’eau risque de drainer tous les sables dans les caniveaux d’à côté et ça va boucher ces canaux et causer encore de l’inondation et cela causera naturellement des maladies », dit-il.
Emmanuel pense que, si les travaux de réaménagement ont été faits en amont autrement dit, six (6) mois avant la saison pluvieuse, le sable va bien se compacter et les risques d’inondation seront réduits. Il relève aussi que les tas de remblai sable déposés depuis deux jours sans aménagement ont fait une victime « hier nuit des braqueurs se sont camouflés entre les tas de sable et braqué un motocycle non loin du boulevard Maréchal Idriss Deby Itno. Ils ont emporté son engin et ont fui » affirme-t-il. Le riverain interpelle la mairie à aménager la route afin de réduire le risque d’inondation et d’insécurité dans cette zone.
À quelques pas d’Emmanuel se trouve un réparateur des ventilateurs. Il s’appelle aussi Emmanuel, mais de nationalité nigériane. Il estime que le réaménagement de cette rue est une bonne chose. Pour lui, le fait d’aménager la route à l’approche de la saison pluvieuse est une ingénieuse idée, mais curer ou construire des canaux de drainage des eaux est encore plus important, dit-il. Comparativement au Tchad, chez lui au Nigéria, un citoyen peut aménager une route avec ses propres fonds sans l’aide de l’État, confie-t-il.
Abderamane Moussa Amadaye