Les ex-travailleurs de Tchad Cameroun Contractor TCC ont décidé de camper ce 21 juin à la direction générale d’Esso. C’est pour faire suite à la déclaration de l’inspecteur général de la justice qui demande aux ex-travailleurs d’exiger le paiement de leurs droits sociaux à Esso et non au ministère. Ils ont passé des heures et il a fallu l’intervention du directeur général de la police pour que ces derniers acceptent de quitter les lieux. Reportage
Ils sont nombreux à camper devant la Direction générale d’Esso et exigent qu’un programme de paie ou un chèque sorte de cette institution avant qu’ils ne quittent les lieux. Parmi eux, des personnes de troisième âge et des malades couchés à même le sol. La tension est très vive. Quatre heures plus tard, les leaders Ali Hassan Zakaria et Djédouboum Apollinaire ont quitté pour une audience qui leur sera accordée à la présidence. À la sortie de cette audience, l’ordre est donné par les plus hautes autorités au pouvoir judiciaire d’exécuter l’ordre. Séance tenante, le greffier en chef du tribunal de Moundou qui est chargé du dossier a reçu l’ordonnance lui permettant de prendre connaissance de la grosse. Reste à se mettre en collaboration avec Esso afin de procéder au paiement des ex-travailleurs. Une nouvelle accueillie par de larges sourires aux visages par les ex-travailleurs qui ont bravé les intempéries.
Bien avant, le commissaire central arrive à la direction générale d’ESSO et tente de calmer la tension. Il a pris avec lui les représentants des ex-travailleurs de TCC pour aller voir la directrice générale d’Esso. Après presque 45 min de discussion, les représentants font leur sortie et tout le monde accoure pour écouter la nouvelle. À la surprise de tous, le commissaire central a plutôt proposé aux ex-travailleurs de retourner à la Bourse de Travail. Les voix se sont levées pour dire non à cette proposition.
Ali Brahim rejette en bloc cette proposition et affirme que c’est son cadavre qui va bouger de la direction générale d’Esso. Pour lui, le verdict est tombé depuis plus de dix ans mais Esso refuse d’exécuter l’ordre de justice. Les autres ex-travailleurs ont quitté Doba, Moundou, Miandoum, Bébedjia pour venir à N’Djamena et c’est très difficile pour ces personnes, a-t-il souligné. « Nous ne voulons rien que notre argent », a-t-il dit. Une autre Zenaba Abakar très remontée ajoute que s’il s’agit de mourir, ils vont mourir. « Je refuse de subir l’injustice pendant tout ce temps. Cela fait 18 ans que nous sommes au chômage. Si je meurs aujourd’hui, mes enfants vont prendre l’argent. Je demande aux ex-travailleurs de ne pas avoir peur, on va dormir ici aujourd’hui s’il le faut ».
Au final, c’est le directeur général de la police nationale qui est venu sur les lieux pour calmer la colère des ex-travailleurs. Il leur a fait entendre raison en donnant un délai de 3 jours pour lui permettre d’utiliser ses relations afin de trouver d’une solution définitive à ce problème. Il a promis prendre la lutte en main et promet de venir voir le ministre de la justice pour discuter avec lui sur l’annulation des ordonnances et remettre les copies à Esso. C’est alors que les ex-travailleurs ont pris la route pour Bourse du Travail.
Kouladoum Mireille Modestine