mercredi 27 novembre 2024

Correction du Bac 2022 : qui a droit d’être enrôlé ?

Jui 10, 2022

Les autorités du ministère de l’Éducation nationale et de la promotion civique décident qu’il faut être enseignant en classe de terminale pour être correcteur du baccalauréat session juin 2022. Cette décision va permettre d’éviter les intrus et certains enseignants qui n’enseignent pas les classes de terminale. Reportage.

Pour être correcteur du baccalauréat, session juin 2022, il faut désormais enseigner en classes de terminale. La décision a été prise par l’office national des examen et concours du supérieur (ONECS). Cette décision va permettre de corriger le mécontentement lors des corrections du baccalauréat. Dans les années précédentes, beaucoup d’enseignants qui n’avaient pas enseigné en classe de terminale avaient participé à la correction du bac et cela a créé beaucoup de frustration.

Pour le proviseur du lycée Félix Éboué littéraire, Chamsadine Mahamat Dahab, il y a une innovation par rapport à la correction du baccalauréat. Selon lui, cette année il est permis uniquement aux enseignants des classes terminales de corriger les épreuves écrites du Bac. Il ajoute que tous les enseignants qui interviennent en terminales sont enrôlés et auront la carte biométrique, il n’y aura plus des intrus cette année. Le proviseur souligne que l’enrôlement biométrique va permettre d’éviter certaines personnes qui ne sont pas des enseignants qui corrigent le bac et certains correcteurs qui n’enseignent pas les classes de terminale. Il estime que cette innovation va permettre aussi de voir d’une manière claire l’évaluation. C’est pourquoi ils ont choisi uniquement les enseignants qui interviennent dans les classes de terminale. Chamsadine Mahamat Dahab précise que ceux qui ne seront pas enrôlés seront membres du jury local, c’est-à-dire ils seront des superviseurs de correcteurs dans les centres où ils enseignent et ne concernent que les chargés de cours des classes de secondes et de premières qui vont aussi surveiller l’examen du bac. « Tout le monde sera impliqué dans l’organisation de cette année », ajoute-t-il. Le proviseur affirme que cette stratégie ne sera expérimentée que cette année pour permettre aux enseignants uniquement de surveiller et de corriger les copies des candidats. Chamsadine Mahamat Dahab soutient cette innovation d’améliorer.

Au sujet de l’enrôlement biométrique, il est demandé aux enseignants des classes de terminale de se munir d’une fiche fournie par l’ONECS, d’un emploi du temps de terminale signé par le proviseur qu’on envoie à l’inspecteur qui vérifie. Et à son tour il envoie à la délégation et le Directeur général signe et à la fin on envoie à l’ONECS pour la validation.

Pour Mme Eldjima Bla, professeur d’anglais en classe de terminale A4, l’enrôlement s’est bien passé. Elle dit que c’est depuis 2009 qu’elle participe à la correction du bac. Au sujet de l’enrôlement biométrique, elle souligne que ce sont les professeurs qui enseignent en terminales qui connaissent le niveau des élèves et si c’est eux qui doivent corriger les copies et faire un bon travail. Elle ajoute que si on respecte le processus, le résultat sera bon. Mais elle craint que ce processus ne soit biaisé.

Tohou Kokisolo, chargé de cours de philosophie et chef de département de philosophie au lycée Félix Eboué littéraire, ajoute que cette méthode d’enrôlement en elle-même n’a pas de problème, mais il a constaté que tout autour de cet enrôlement, il y a d’autres problèmes. Selon lui, la liste qui a été déposée par les chefs d’établissement devrait être prise en compte. Le philosophe a remarqué que même ceux qui sont au bureau dans les écoles privées se font enrôler. Il estime que cet enrôlement a occasionné d’autres faussetés. M. Tohou Kokisolo dénonce un faux dans la distribution des emplois du temps, soulignant que beaucoup d’enseignants qui n’interviennent pas en terminales sont munis des emplois du temps des terminales. Il propose un contrôle sérieux pour détecter le faux. Il suggère qu’on prenne en compte les listes déposées par les chefs d’établissements.

Pour le Secrétaire général (SG) du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), Ngartoïdé Blaise, le but de l’enrôlement biométrique est de permettre aux professeurs de terminale de corriger les copies du Bac de cette année. Il dit que le SET encourage cette nouvelle méthode qui permet de présenter les enseignants des classes de terminale à la correction du Bac et pour éviter la tricherie des chefs d’établissements. « Qu’on essaie cette nouvelle méthode pour voir ce que cela va produire », dit-il.

Jules Doukoundjé

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