Les conséquences de la grève dans les hôpitaux

Jui 03, 2022

Le mot d’ordre de grève lancé par l’Union des Syndicats du Tchad (UST) il y a plus de deux semaines a eu des répercussions sur le service hospitalier de la capitale.  La rédaction d’Ialtchad a fait un tour de quelques hôpitaux pour faire le constat. Reportage.

De l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine en passant par l’hôpital de l’Union et en chutant par l’hôpital Kachallah Kasser, le constant est le même, les hôpitaux sont vidés.

10h. Hôpital de l’amitié Tchad-Chine situé dans le 8e arrondissement au quartier Diguel. À l’entrée de la salle de réception en passant par le bloc de consultation, les lieux sont déserts et calmes. L’ambiance n’était pas comme par le passé. Aux services des urgences, du bloc de laboratoire et de la maternité, l’engouement est passable. Le service minimum est assuré de 7h  à 12h. Les portes-urgences sont ouvertes 24 sur 24. Au laboratoire, les services d’analyse de NFS (Formule de numération sanguine), le GE (goûte  épaisse du test de paludisme), GS (Groupe sanguin) sont suivis régulièrement par les laborantins accompagnés de quelques stagiaires. Pour Moussa Adoum, Secrétaire général de la Cellule syndicale de l’Hôpital de l’amitié Tchad-Chine « le mot d’ordre de grève lancé par l’UST est effectif, mais le service minimum est fonctionnel. Les urgences sont disponibles à toute heure. Malgré cela les patients brillent par leur absence», dit-il. Un stagiaire rencontré surplace affirme que la grève impacte négativement sa formation.

12h. Hôpital de l’Union, à Chagoua dans le 7e arrondissement  non loin de l’ambassade des États unis au Tchad.  Au service des  blocs opératoires et aux services des urgences ainsi qu’à la petite chirurgie tout est calme, les va-et-vient se font à compte-gouttes. Quelques infirmiers accompagnés par deux stagiaires assurent le service minimum. Dans la salle des urgences et d’hospitalisation, il y a quelques patients. Les  malades méditent sur leur triste sort. Et ce calme inhabituel les inquiète.  

Il est 13h passé au centre de la ville, précisément à l’hôpital polyclinique Sultan Kasser dans le 3e arrondissement  à côté du marché central communément appelé « Souk Kabir » les allées de l’hôpital sont fantomatiques. Les deux entrées, Est et sud, ressemblent aux entrées d’un village fantôme.  Il n’y a que quelques infirmiers qui assurent le service minimum et le service d’urgence. Une seule salle héberge un patient, le reste des salles est quasiment vide. Une sage-femme nous confie que le service minimum de la maternité au laboratoire jusqu’aux urgences est opérationnel.  Elle ajoute que la grève a des conséquences graves. « A la consultation prénatale, le manque d’un suivi régulier des femmes enceintes peut causer facilement des avortements ou des fausses couches. Si un malade est refoulé à cause de cette grève, il risque la rechute et mort s’en suivra » argument-elle.

La grève déclenchée par l’Union des Syndicats du Tchad (UST) le 25 mai dernier  a été  suivie par le Syndicat national des Travailleurs (ses) des Affaires sociales et de la Santé du Tchad (SYNTASST). Elle  a pour objectif d’exiger la libération du Secrétaire général de la plus grande centrale syndicale du pays (UST), Gounoug Vaima Gafare et cinq (5) autres leaders de la société civile arrêtée il y a deux semaines suite à la marche pacifique autorisée par le gouvernement à l’initiative de la coalition citoyenne Wakit-Tama le 14 mai dernier.  

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou

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