Avec l’approche de la saison des pluies, les populations riveraines de la tranchée creusée par l’ancien président Idriss Deby Itno et curée par le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT), sont inquiètes. Certains pensent que cette tranchée perturbe leur sommeil et craignent qu’avec la pluie, leurs enfants en s’amusant autour risquent la noyade. Ils dénoncent aussi l’insécurité créée autour du trou. Reportage
Les habitants du long de la tranchée creusée par l’ancien président Idriss Deby Itno, sont inquiets. À l’approche de la saison des pluies, ils craignent que leurs enfants se noient dans ce trou béant. Ils déplorent aussi l’insécurité qui règne aux abords sur plus de 6 kilomètres. Pour traverser cette tranchée, les riverains ont comblé une partie avec du remblai. Selon les témoignages, plusieurs enfants seraient tombés dans le fossé, certains ont eu de fractures.
Ndoungalar Christine, riveraine pense que ce n’est pas facile pour les personnes âgées et surtout ceux qui sont malades de traverser. Elle soutient qu’il sera encore plus difficile en saison des pluies de vivre autour de cette tranchée. Pour elle, les autorités de la transition les ont abandonnés « la tranchée creusée par l’ancien président et curée par son fils est une continuité de l’œuvre du père est une preuve suffisante de cet abandon », dit Mme Christine. Dans le même registre, Dénéramadji Henriette, vendeuse de légumes et présidente de l’association des femmes vendeuses de légumes au marché Ambata 2 ajoutent « avec la pluie et ses corollaires d’inondations, je suis inquiète que les enfants se noient dans ce trou de la honte et d’abandon », affirme-t-elle. Pour la jeune dame, les brigands se cachent dans cette tranchée pour braquer les passants tard dans la nuit. Elle témoigne que son cadet conducteur de moto taxi s’est fait arracher sa moto en décembre dernier. Selon elle, pour être en sécurité, les jeunes riverains s’organisent pour faire de patrouilles. Mais dit-elle, avec la pluie, il sera difficile de faire des rondes de patrouilles. Mme Henriette évoque aussi les maladies hivernales, car ce tranchet est un nid de moustiques.
Le creusage du fossé par le gouvernement a fait couler beaucoup d’encre. En octobre dernier, un pool d’avocats et un parti politique d’opposition avaient intenté une action contre le gouvernement qui a ordonné le creusage du tranchet.
Le secrétaire général (SG) du parti « Un Nouveau Jour », Nasra Djimasngar avait aussi lancé un recensement de toutes les victimes de la tranchée surnommée « le trou de Deby ». Selon l’enquête, il y a plus de 300 familles.
Jules Doukoundjé