La décision du recrutement à la Fonction publique par voie de concours est désormais annulée. Le Premier ministre de la transition (PMT) à ses côtés, le ministre de la Communication et celui de la Fonction publique a reçu hier les lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration. Ce qui importe pour les lauréats de l’École normale et les diplômés sans emplois, c’est leurs arrêtés d’intégration. C’est ce qui sort de l’entretien ce 25 mai avec les leaders des diplômés. Reportage.
« Nous n’avons pas attendu longtemps pour dire non à cette décision. C’est ainsi qu’à travers un sit-in devant le ministère de l’Éducation nationale, nous en avions boudé. Quelques semaines, le ministre de la Fonction publique a fait une sortie pour dire que les lauréats sont exempts du concours », dit Neuzilka Emmanuel, Porte-parole du collectif des lauréats de l’École normale et des écoles professionnelles en instance d’intégration. Pour lui, l’annulation de cette décision n’est pas une solution à leurs revendications, mais un retour à la légalité. C’était une manœuvre de nos autorités pour traîner l’intégration, soutient-il. Selon lui, les autorités le savent bien que ce n’est pas faisable dans la réalité. Il affirme qu’ils ont été reçus hier par le PMT, le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement et le ministre de la Fonction publique à la primature sur la question d’intégration. Il précise que c’était à cette rencontre qu’ils leur ont signifié l’annulation de la décision de recrutement par voie de concours. « Nous avions rappelé que cette rencontre devrait se tenir depuis janvier à l’annonce de la promesse d’intégration de 5000 jeunes à la Fonction publique (FP) par le président de la transition. Notre avis nous leur avions dit à l’instant « T », c’est notre intégration qui compte », confie Neuzilka Emmanuel.
D’après le porte-parole des lauréats, le ministre a dit qu’il n’y aura plus de concours et pour les lauréats professionnels et pour les universitaires. Désormais, poursuit-il, le recrutement se fera sur étude des dossiers surtout par ancienneté. Séance tenante rapporte M. Neuzilka, le PMT a instruit le ministre de la FP pour que dès début du mois de juin, les premiers arrêtés sortent. « Ce sont des politiciens qui ont parlé, nous avons toujours écouté des promesses. Nous ne croyons pas à 100% ces promesses, donc attendons de voir. La chose la plus attendue c’est de nous présenter notre arrêté d’intégration. Nous sommes naturellement déjà en juin et nous leur accordons ce bénéfice de doute », dit-il d’un air réservé. A son avis, au cours de leurs manifestations ils ont demandé une date précise par des éventuels arrêtés. Ce sont les arrêtés qui nous importent et non les paroles, insiste-t-il.
Pour M. Aimé Aissadji Bona, leader de la plateforme des diplômés en instance d’intégration, le gouvernement a annulé cet acte comme ils l'ont demandée. « C'est un ouf de soulagement pour nous, demandeurs d'emploi. Nos décideurs sont revenus juste à la raison. Nous sommes satisfaits sur ce point. Jusqu'à présent les dossiers ne sont pas traités. Nous n'avons pas assez d'informations les concernant, mais nous sommes conscients que rien n'est encore fait », lance-t-il.
M. Aimé Aissadji rappelle que leur plateforme a été notifiée par un courrier du cabinet civil du PCMT qu'elle a deux places dans la commission chargée de recrutement. « Jusqu'à l'heure où je suis en train de vous répondre, nous ne sommes pas encore impliqués dans la commission qui n'est pas d'ailleurs pas mise sur pied. Nous ne savons pas pourquoi nos décideurs hésitent à mettre sur pied cette commission », dit-il. Il ajoute que de leur côté, ils ont désigné les deux personnes qui doivent siéger à la commission et le procès-verbal envoyé à la primature, à la présidence, et au ministère de la Fonction publique. « Mais rien n'est fait dans ce sens. Nous attendons toujours la mise en place officielle de cette commission ».
Moyalbaye Nadjasna