Ce 23 mai, c’est la journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale. Pour donner un cachet particulier à cette célébration, l’ONG Women Success est allée rendre visite ce matin aux victimes au Centre National du Traitement de la Fistule au quartier Moursal dans la commune du 6e arrondissement. Reportage
Les victimes de la fistule obstétricale sont honorées ce 23 mai lors de la célébration de la journée qui marque la lutte contre la maladie dont elles sont victimes. Elles ont reçu la visite de l’organisation Women Success qui leur redonne le sourire avec des cartons de pâtes alimentaires, des savons et du détergent. Nonhar Elodie est la chargée des affaires juridique de l’ONG Women Success. Pour elle, leur visite s’explique par le fait qu’elles veulent apporter un soutien moral aux victimes de la fistule et leur redonner un peu de sourire à travers ce geste symbolique. « Le fait que ces femmes soient victimes de la fistule obstétricale fait qu’elles sont stigmatisées, marginalisées, rejetées et parfois même oubliées par leurs parents, amis, ou conjoint. Nous sommes venus leur apporter notre soutien moral pour qu’elles ne se sentent pas seules », a-t-elle précisé. Nonhar Elodie affirme également que son organisation milite pour l’autonomisation et la promotion de la santé et du bien-être social de la femme tchadienne. Alors, la visite aux victimes de fistule fait partie des missions qui lui sont assignées.
Pour mémoire, la fistule obstétricale est une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé. Elle se produit en l’absence de soins obstétricaux rapides et de qualité. La fistule obstétricale provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraîne à plus long terme des problèmes médicaux chroniques. Les femmes qui en souffrent sont souvent condamnées à la dépression, à l’isolement social et à une pauvreté accrue. En 2003, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a lancé une campagne pour mettre fin à la fistule. Une initiative visant à accroître l’action publique en matière de traitement et de prévention.
Au Tchad c’est en 2012 que le pays a célébré pour la première fois cette journée de lutte pour l’élimination de la fistule obstétricale. Depuis 2019, le pays était à 4000 victimes dont 3000 d’entre elles ont été opérées et bénéficient d’une prise en charge gratuite jusqu’à leur réinsertion sociale. Définie comme une violation des droits humains et une injustice sociale, la fistule obstétricale est considérée comme une pandémie qui met en mal le bien-être sanitaire et social des jeunes filles données en mariage précocement. La célébration de cette journée tous les 23 mai vise à éveiller les consciences sur la sensibilisation, la prise en charge et la réinsertion sociales des victimes. Pour l’édition 2022, rien n’est prévu pour ce 23 mai.
Kouladoum Mireille Modestine